L'Alsace.fr a écrit :« Je prends ce qu’on me donne »
Titularisé contre Avranches pour la première fois en National à la place de Guillaume Gauclin, le gardien Alexandre Oukidja devrait de nouveau l’être demain au Red Star lors de la 12e journée. Après un baptême mitigé, conclu par le premier échec du RCSA à la Meinau (1-2), il se sait perfectible.
« Il n’y a ni doublure, ni concurrence. La concurrence se fait ou ne se fait pas. On ne peut pas encore le dire. » Le 25 août, lorsqu’Alexandre Oukidja, l’ex-portier de Mouscron, club de Division 2 belge avec lequel il avait décroché au printemps l’accession en Jupiler League, s’était engagé pour un an, Jacky Duguépéroux avait éludé la question de la hiérarchie d’une formule un brin nébuleuse. Deux mois plus tard, la réponse, matérialisée par un acte fort, est beaucoup plus nette : vendredi dernier contre Avranches, le portier formé à Lille a, pour la première fois en National, été préféré à l’habituel titulaire Guillaume Gauclin. En toute logique, il devrait être reconduit demain (20 h 30) au Red Star pour pouvoir - sur la durée et en situation - montrer ce qu’il sait faire.
Alexandre, quand avez-vous appris que vous joueriez contre Avranches ?
Le matin du match, lors de la mise en place. Guillaume a discuté avec le coach. De mon côté, j’ai travaillé les coups de pied arrêtés avec l’équipe. Ça s’est confirmé le soir.
« Je ne sais pas comment Guillaume le vit »
Jacky Duguépéroux a indiqué vous avoir parlé et que le contenu de votre échange resterait entre vous et lui…
S’il l’a dit ! Je n’ai rien à ajouter. Moi, je me prépare à chaque match comme si j’allais jouer. Et là, j’ai connu ma première titularisation à la Meinau.
Avez-vous ressenti une certaine pression ? On vous a vu effectuer quelques arrêts, mais aussi vous mettre tout seul en difficulté sur certaines sorties…
Je n’appellerais pas ça de la pression. Mais c’est sûr qu’en me voyant débuter, certaines personnes ont dû se demander ce que je faisais là. En plus, jusqu’ici, nous n’avions pas encaissé de but à domicile et le coach nous avait demandé d’être costauds derrière. Tous ces éléments mis bout à bout font que ce n’était pas forcément simple. Malheureusement, vous connaissez la suite : on prend deux buts en une minute et on perd le match là-dessus.
Avez-vous, depuis, discuté avec Guillaume Gauclin du changement de hiérarchie ?
Un peu. Mais je ne sais pas vraiment comment il le vit (1). Entre nous, ça reste correct. La concurrence a toujours été saine et n’altère pas notre complicité.
Entre votre suspension à votre arrivée et votre titularisation contre Avranches, vous avez passé six rencontres de National sur le banc. Cette période a-t-elle été dure à vivre après vos deux saisons pleines en D2 belge ?
Je savais en arrivant que Guillaume était en place. Je me suis donc mis dans la peau d’un remplaçant. Je ne l’ai pas mal vécu parce qu’après ce qui s’est passé au mercato, j’ai eu la chance de retrouver un club et de ne pas être au chômage (2). Pour moi, il était toujours préférable de m’entraîner ici que de rester à la maison sans rien faire. Remplaçant ou titulaire, je prends tout ce qu’on me donne. Je répondrai toujours présent pour le bien de l’équipe.
Hormis en Coupe de France à l’US Italiens Guebwiller (8-1) et Reipertswiller (2-1 a.p.), vous n’aviez plus joué en match officiel depuis mai. Avez-vous besoin de temps pour vous remettre à niveau ?
Un professionnel doit s’adapter vite. Mais on ne peut pas lui demander de miracles sur un premier match. On le juge sur la continuité. Avoir joué en Coupe contre des équipes de DH et Excellence ne suffit pas à faire avancer. Enchaîner en National pourrait me faire du bien. Mais que je joue ou non au Red Star, je ne change rien à ma préparation. De toute façon, quand un joueur lâche, c’est d’abord pour lui que c’est mauvais.
« Je ne pense pas que nous doutions de nos qualités »
L’équipe reste sur quatre revers en cinq journées. En parlez-vous dans le vestiaire ?
Nous discutons surtout des trois derniers échecs de rang. Le constat, c’est que nous faisons trop de cadeaux à nos adversaires qui, eux, ne nous en font pas. Seul le travail nous permettra de faire tourner la roue dans le bon sens, dès ce vendredi au Red Star j’espère. Je ne pense pas que nous doutions de nos qualités. Il faut juste entrer sur le terrain avec un esprit revanchard.
Malgré votre mauvaise passe, vous n’avez lâché que peu de terrain sur la tête (5 points). Ce match au Red Star, qui pourrait vous rejeter à huit longueurs, n’en revêt-il que plus d’importance ?
Bien sûr. Nous avons gaspillé des jokers à Chambly ou contre Avranches. Mais dans notre malheur, nous avons la chance de n’être qu’à cinq points des quatre coleaders. Nous irons au Red Star pour en prendre trois. Et nous avons envie d’engranger les succès pour continuer à leur coller aux basques.
(1) Sollicité, G. Gauclin a poliment refusé de s’exprimer, sauf pour indiquer qu’il préférait se concentrer sur son travail.
(2) Son agent de l’époque lui avait déconseillé de prolonger à Mouscron et A. Oukidja est resté sans club durant deux mois avant que le Racing ne le sollicite.
DNA.fr a écrit :Marlet, le passeur
Après une carrière bien remplie, l’ancien international a décidé de revenir là où tout a commencé. Directeur sportif du Red Star qui s’apprête à accueillir le Racing, Steve Marlet s’efforce de construire un avenir glorieux à un club au riche passé.
Ce Red Star – Racing fleurera bon la nostalgie, vendredi. Et pas seulement parce que l’ancestral stade Jules-Bauer servira de théâtre. Les deux clubs aux prises pour la 12e journée de National sont à la poursuite d’un passé qui a du mal à passer. Ils ont été tous les deux des débuts de l’aventure du foot pro, en France. Ils ont tous les deux glané des titres en nombre. Ils sont tous les deux comme englués dans une tentative de s’extirper de l’anonymat d’un championnat aux marges des mondes professionnel et amateur.
Au moins, le club strasbourgeois comme parisien peut s’appuyer sur des anciens qui ne sont pas ingrats. Jacky Duguépéroux a choisi de rempiler, au printemps dernier, pour tenter de sortir le Racing de la panade, et Marc Keller continue au moins en partie de financer. Non loin de la porte de Saint-Ouen, ils sont quelques-uns à ne pas avoir oublié que le cœur du foot parisien ne bat pas seulement au rythme du PSG. Steve Marlet est de ceux-là. L’ancien international, plus de quinze années de professionnalisme derrière lui, rappelle que ce n’est pas parce qu’on a côtoyé la lumière qu’on en est pour autant un ingrat.
« C’était logique… »
Depuis 2011 – et en commençant par un derrière tour de piste comme joueur – il a rejoint son club formateur, celui qui a vu passer tant de pépites avant et après lui. Depuis deux ans, c’est en tant que directeur sportif qu’il s’efforce de construire une “Étoile Rouge” renaissante. « C’était logique dans ma tête, souligne-t-il. Le président (Patrice Haddad) m’avait sollicité une première fois mais j’étais engagé avec Aubervilliers. La seconde, je me suis lancé dans le projet. » Le club de la banlieue rouge peut s’appuyer sur un jeune retraité déterminé. Dans l’esprit de ce dernier, il s’agit d’être bien structuré pour nourrir l’ambition. « On a tous le même intérêt au club, faire revenir le Red Star sur le devant de la scène, explique Steve Marlet. On fait des efforts au niveau des contrats, mais aussi en matière d’organisation, que cela soit au niveau de la laverie, des vestiaires ou des déjeuners pris en commun. C’est la 4e saison du club en National. On n’a peut-être jamais été aussi proche de retrouver le monde pro. Mais on voit aussi qu’aucune équipe ne se détache. »
La place de leader des Parisiens apparaît bien trop fragile pour inciter l’ancien attaquant à baisser sa garde. « On est leader, mais on n’a pas beaucoup de points, observe-t-il, lucide. On est satisfait de certains progrès, notamment offensifs, et on a gagné notre premier match à l’extérieur le week-end dernier (0-3 au Poiré, ndlr). Mais tout n’est pas parfait, loin de là. » Dans ce cadre, la venue du Racing constitue un test alléchant aux yeux du vainqueur de la coupe de la Ligue, avec Lyon, en 2001. Le National ne serait pas loin d’être un cimetière aux éléphants. Il s’agit de s’en extirper de préférence rapidement, dans la tête de l’ancien attaquant. « Le Red Star et Strasbourg sont deux clubs que l’on peut comparer si l’on considère qu’ils ont un passé pro et veulent aller vers le haut, retient-il. Si on revient un peu en arrière, il y avait aussi Rouen dans ce cas (le club normand a été relégué en DH à l’été 2013, ndlr) et quelques autres. »
Le parfum du passé ne devrait pas jaunir le rendez-vous à Bauer, vendredi. « Dans leur position, les deux clubs sont attachés à faire le jeu sur le terrain, conclut Steve Marlet. J’ai vu quelques matches de Strasbourg depuis le début de la saison. C’est un football léché qui n’est pas toujours payé. Dans ces cas-là, il faut simplement insister pour trouver la clef de la réussite. »
Il n’est pas certains que le dirigeant de 40 ans soit favorable à ce que Seka et ses coéquipiers la trouvent sur le terrain qui l’a vu naître au ballon rond.