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Sorti de l'enfer de Lens
Souvent baladé avant-hier par d'impressionnants Lensois, le Racing a su trouver les ressources pour les contraindre au nul (2-2). Il a même frôlé la victoire et veut y voir un signe.
« Je prends les paris : si les Lensois continuent comme ça, ils finiront sur le podium de la Ligue 1. » Stéphane Cassard, brillant successeur d'un Rémy Vercoutre blessé dans les buts du Racing, en est intimement persuadé : le Lens 2004-2005 a des chevaux sous le capot. De son poste retiré, l'ancien Troyen en avait déjà eu l'impression en direct. Il en a eu la confirmation en visionnant la rencontre à la télé. « Il faut remettre les choses à leur place. Bien sûr que nous espérions gagner et nous avons bien failli y parvenir en ratant de peu le 3e but. Mais si nous avions fait le break, ç'aurait été un miracle. En revoyant les images, tout le monde a convenu que Lens avait une super équipe. Face à un tel adversaire, ce point récolté est un bon point, même s'il n'arrange pas nos affaires au classement. Il faut se servir de ce match pour se libérer enfin. La solidarité, l'envie que nous avons démontrées dans la difficulté, nous allons maintenant devoir la reproduire à l'extérieur, à Caen mercredi ou à Paris samedi, pour essayer d'en rapporter des points, voire une victoire. » « Frustrés par l'épilogue », comme le dit l'entraîneur Antoine Kombouaré, les Strasbourgeois ne le sont pas de leur match. Certes, les Lensois les ont par séquences « ridiculisés », fait tourner en bourrique. « Quand je suis sorti du terrain, j'étais mort, témoigne sans détour Salim Arrache. Je n'ai fait que courir dans le vide. Ballon au pied, les Lensois multiplient les dédoublements, le jeu à une touche. Tu cavales pour rien après un ballon insaisissable. Au bout de 25', je me suis dit que j'allais exploser. » Personne ne niera d'ailleurs que Bassila et les autres ont failli être éparpillés façon puzzle aux quatre coins du terrain par une mécanique lensoise parfaitement huilée. Surtout pas Kombouaré : « Je reconnais la supériorité des Lensois. Mais dans la période que nous traversons, c'est un bon point pris. En ce moment, il faut mettre le bleu de chauffe. La priorité est de se bagarrer ensemble, d'essayer de bien défendre et d'utiliser l'arme du contre, comme nous l'avons fait face à Lens. Avec Niang et Le Pen, nous avons les joueurs pour ça. N'oublions pas que Mamadou (Niang) a eu deux balles de match au bout du pied. Je suis bien conscient que nous ne pourrons pas jouer comme ça toute la saison. Mais nous faisons avec nos moyens actuels. »
« J'ai retrouvé les cadres »
Au-delà d'un nul qui s'ajoute à la série d'insuccès du RCS lors des 6 premières journées (3 n, 3 d), le coach strasbourgeois se félicite d'avoir « retrouvé les cadres. J'ai revu un Le Pen décisif que je ne veux plus entendre dire qu'il n'est pas un buteur. J'ai revu les deux Pascal, Johansen et Camadini, plus mordants que jamais. J'ai retrouvé Christian Bassila, au moins dans les intentions. Et je me félicite du retour de Mamadou Niang qui a été tout près de forcer la décision. Ce matin (hier au décrassage), Mamadou pesait 81,1 kilos. Il accusait 89 kg sur la balance il y a 3 semaines. C'est un autre joueur. Samedi, nous avons subi face aux Lensois, mais nous avons prouvé que même sous pression, nous pouvions marquer des buts. J'ai vu sur le terrain des prémices du renouveau. J'espère ne pas me tromper. » Le signal d'alarme tiré la semaine passée par le staff et les dirigeants a, selon Cassard, « provoqué une rassurante prise de conscience globale du groupe. Dans les petits jeux de la semaine à l'entraînement, personne n'a rien lâché et cet esprit s'est matérialisé sur le terrain. Aujourd'hui, les joueurs se parlent plus naturellement, critiquent certaines phases de jeu de façon constructive pour le bien de l'équipe. Le dialogue s'est instauré, c'est hyper positif. » Dans ce tableau redevenu "idyllique" — façon de parler évidemment — ne subsiste qu'un gros point noir : le classement. Une tache qui ne s'effacera que si l'amorce de révolte entr'aperçue samedi s'inscrit dans la durée.
C'est vrai que sinon Lens a vraiment été tres fort, a se demander comment ils ont pu rater certaines occasions ...
Allez courage, ca va venir ... un jourLe compte n'y est pas
Sur le fond, le match nul concédé face à Lens n'a rien résolu du tout. Ce matin, le Racing est toujours en souffrance. Et il lui faut plus que jamais réussir un exploit mercredi à Caen ou samedi à Paris pour entrevoir une porte de sortie à la crise sportive qui guette.
Au matin de la sixième journée, le Racing n'a toujours pas gagné. Dit comme ça, le constat est douloureux. Dit autrement aussi d'ailleurs, même si l'équipe strasbourgeoise n'est pas la seule dans ce cas-là .
Istres, Ajaccio, Saint-Etienne et le PSG se trouvent dans un identique dénuement, ce qui ne consolera personne compte tenu de la faiblesse structurelle des trois premières et du goût de Paris pour les psychodrames à répétition.
Problème tout de même
Le problème en fait est moins de se comparer aux autres que de se regarder dans une glace. Samedi, les Strasbourgeois se sont battus, certes. C'est une réalité et c'était un minimum. Sur tous les terrains du monde et à tous les niveaux, depuis la 3e division départementale, se battre est un minimum, inutile donc de prendre l'argument comme paravent.
Ils sont aussi tombés sur une très belle équipe de Lens au milieu de terrain fantastique. C'est une autre réalité et c'était attendu.
Non, ce qui inquiète, c'est qu'en jouant comme ça, ou aussi peu que ça, en courant dans le vide dès que l'adversaire commence à faire tourner le ballon, contre Lens comme contre Monaco, ce Racing-là n'arrivera pas à grand chose. Problème de réglage, de confiance de tout ce qu'on voudra, mais problème quand même.
Loin de l'objectif
Dans l'absolu, ce match nul-là n'a rien d'infamant et compte tenu de la physionomie de la rencontre, ce sont plutôt les hommes de Muller qui ont perdu deux points que l'inverse. Encore une fois, sauf accident, le Racing Club de Lens est une équipe tout en équilibre qui viendra chatouiller les gros cette saison.
A part une défense faiblarde côté gauche et un gardien peu rassurant, elle a tout pour ça. Et samedi, pendant qu'elle déroulait, le Racing dérouillait comme d'autres vont dérouiller.
Si Marc Keller et Antoine Kombouaré avaient bâti l'équipe pour viser la 15e place, comme Ajaccio ou Istres pour ne prendre qu'eux, ce résultat nul serait un bon point pris. Malheureusement, c'est la 10e place qui était officiellement dans la ligne de mire et la 8e dans les faits. Et l'objectif n'a jamais été de rivaliser avec Ajaccio ou Istres.
Au sens suspendu
En fait, le passé vient de revenir en pleine face, comme il le fait parfois quand on n'a pas un moment à perdre sur soi-même. Ces tourments sportifs on les a déjà vus et cette sensation de malaise diffus, la Meinau connaît. Et si cette semaine il n'y a pas au moins une victoire sur les deux rencontres, ou deux nuls probants, il faudra bien faire quelque chose. Quoi ? C'est la question.
Tout le monde évidemment louche du côté de l'entraîneur, est là à se demander si son discours passe encore et à interpréter ses moindres mimiques. Et poser la question, c'est déjà y répondre.
Lui, le sait, forcément. C'est le lot quotidien d'un coach quel qu'il soit de se voir menacer après trois mauvais résultats ou six très moyens. C'est le cas. Antoine Kombouaré sait bien que son avenir est en suspens. Au sens suspendu. Aux résultats et aux prestations de son équipe. On va vite savoir.
mouais .... Je suis désolé mais , pour un joueur de L1 , j'attend autre chose que des ATTENTIONS ...
