Ulrich Le Pen est le meilleur Strasbourgeois de la saison. Le gaucher du Racing, passeur devenu buteur, émarge en tête de notre « Trophée des Etoiles » devant Cédric Kanté et Pontus Farnerud. Une juste récompense pour le Bleu le plus régulier.
« Cette distinction est amplement méritée. Cette saison, Ulrich n'a pas franchi un, mais plusieurs paliers. On savait que c'était un super-passeur, maintenant c'est aussi un buteur. Il a été très régulier et capable de maintenir un haut degré de performance. Le Pen, c'est du top-niveau, et je pèse mes mots. »
Si le lauréat de notre trophée avait entendu le vibrant hommage d'Antoine Kombouaré, il se serait certainement empourpré. Car Le Pen n'est pas homme à chercher la lumière. Aussi discret dans la vie que hargneux sur un terrain, le Breton du Racing semble atteindre la plénitude, et ce à trente printemps révolus.
« J'ai confiance »
« Sur un plan personnel, c'est certainement ma saison la plus aboutie, ose Le Pen. Je n'ai jamais disputé autant de matches (33) et inscrit autant de buts (9, dont 3 doublés). J'ai confiance en moi et en mes possibilités. Je ne sais pas si j'ai atteint mon meilleur niveau, car je ne sais pas où celui-ci se situe. »
Une certitude, sa volonté et son implication sur le terrain ont grandement contribué à sortir le Racing de l'impasse. « Collé à la ligne », comme il le dit joliment, en début de saison, l'ex-Lorientais a rapidement été attiré par le but. Son sens du dribble, sa vitesse, son adresse et sa lucidité ont désarçonné la plupart des défenseurs de L 1. Ljuboja parti, Niang blessé, ne restait plus que lui pour faire vibrer les filets.
« Pas un buteur »
« Je ne suis pas un buteur », rappelle Le Pen à qui veut l'entendre. Il n'empêche, son écot offensif aura été l'une des seules lueurs au plus profond de la nuit strasbourgeoise. Et c'est peut-être à travers lui que le vent de la révolte s'est propagé. A l'entraînement, il ne s'est pas privé de « chahuter » ses jeunes coéquipiers quand ceux-ci avaient tendance à se disperser.
« Je ne suis pas un leader, encore moins un capitaine, ajoute ce garçon au caractère affirmé. Mais je ne supporte pas ceux qui rechignent à l'effort. On a le droit d'être mauvais, mais pas de renoncer. »
Convoitises
Forcément, l'implication et la régularité de Le Pen ont suscité les convoitises de quelques clubs de L 1. Au premier rang desquels se situe Toulouse, dernier adversaire du Racing qui jouera sa survie à ce niveau, dimanche à la Meinau.
« J'ai eu deux-trois entretiens téléphoniques avec les dirigeants toulousains, concède le joueur formé à Rennes et passé par Laval, Lorient et Ipswich. Mon souhait serait de rester à Strasbourg. Ma femme est enceinte, j'ai besoin de stabilité. Maintenant, plein de paramètres entrent en ligne de compte. J'en saurai plus demain (aujourd'hui). »
Lié avec le Racing encore une saison, le meilleur Bleu s'entretiendra ce matin avec Marc Keller dans l'optique d'une prolongation de contrat. « Moi, je compte sur lui, affirme Antoine Kombouaré. Quoi qu'il arrive, Ulrich sera Strasbourgeois l'an prochain. » Une grande nouvelle, assurément, pour le public alsacien.
Classement
1) Le Pen 3,87 pts ; 2) Kanté 3,83 ; 3) P. Farnerud 3,53 ; 4) Bassila 3,51 ; 5) Lacour 3,5 ; 6) Dutruel 3,38 ; 7) Abdessadki 3,25 ;
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Niang 3,24 ; 9) Ehret 3,14 ; 10) Drobny, Deroff, Devaux 3.