dna a écrit : Avant Saint-Étienne – Racing Strasbourg, samedi (21 h) Dimitri Liénard (Racing) :
le retour du taulier
Blessé à une cheville en début de saison, Dimitri Liénard espère faire sa vraie rentrée ce samedi (21 h) à Saint-Étienne, à l’occasion de la 3e journée de Ligue 1. À 32 ans, le garant des valeurs du Racing veut apporter son peps et son expérience pour repartir du bon pied.
On ne l’avait pas encore entendu cette saison et, pour être honnête, il nous avait manqué. Dans le milieu du football professionnel d’aujourd’hui, souvent lisse et fade, le « paysan de Belfort » – c’est de lui, ça ne peut être que de lui – est un anachronisme terriblement rafraîchissant, une exception qui confirme la règle, un ovni venu d’une planète labourée par des gens ordinaires au grand cœur.
Contrairement aux usages en cours, “Dim” n’a pas besoin d’un attaché de presse à ses côtés pour parler à un journaliste. Parce qu’à son âge, il n’a besoin de « personne pour savoir ce qu’il a à dire » et que, si ça ne tenait qu’à lui, il le ferait « autour d’une bière ». Forcément, le trait du râleur est un peu grossi. Déjà parce que Liénard ne boit pas de bière, en tout cas pas en dehors des vacances, et qu’il privilégie « l’hygiène de vie et la petite infusion avant d’aller au lit ».
Tant pis pour l’image romantique du « mec venu du monde amateur ». Pour rester performant, il faut modifier ses habitudes. « On m’avait prévenu, passé le cap des 30 ans, tu ne peux plus te permettre les mêmes choses qu’avant, dit-il. Avec le temps, j’ai pris conscience de la chance que j’ai d’être footballeur professionnel. » Un métier qu’il a démarré sur le tard, après trois années en National (2013-2016) sous le maillot bleu.
À l’attaque de sa 8e saison au Racing, l’envie est intacte. D’autant que son début de saison a été gâché par une blessure à la cheville gauche, contractée lors du stage de présaison en amical contre Nîmes. « Un truc rare, chiant et long à soigner, synthétise-t-il. J’ai mis un mois à revenir. J’ai bossé en salle avec Guillaume Jahier, un de nos préparateurs physiques. On est allé loin dans l’effort. J’aime bien me “rentrer dans la gueule”, à la manière de Rocky ! Mais ça ne remplace pas le terrain… »
Revenu pour une petite dizaine de minutes, en fin de match contre Nice (0-2) pour son 200e match avec les Bleus, Liénard a joué près d’une heure à Stuttgart, samedi en amical (2-4). « Ma cheville était enfin libérée, mais j’ai repris un mauvais jeton dessus, dit-il. Rien de grave, je suis opérationnel. Maintenant, physiquement, je ne suis pas encore au top. Pour retrouver le rythme, il me faut enchaîner, faire mes 12 kilomètres par match et être dans le bon tempo. Je suis content de retrouver le groupe et de pouvoir l’aider. »
« Il faut que tout le monde soit en mode chien »
De l’aide, l’équipe de Thierry Laurey en a grand besoin après ses deux défaites à Lorient et contre Nice. Pour autant, le gaucher qui avait assuré le maintien lors de la saison de remontée en L1, à travers son coup-franc dans la lucarne lyonnaise, ne s’imagine pas en homme providentiel.