dna a écrit :Un soir sans
Le Racing s’est raté dans les grandes largeurs, hier, à la Meinau, face à Amiens qui n’a eu qu’à se baisser pour prendre les trois points. Le voilà contraint de regarder vers le bas.
On va finir par ne plus les inviter. Pour ses retrouvailles avec la Meinau, près d’un mois après le précédent, une victoire face à Lille (3-0) qui a nourri l’espoir d’un retour dans l’élite en douceur, le Racing s’est gaufré dans les grandes lignes face à Amiens.
Sans être totalement sa bête noire, l’équipe picarde s’est fait une spécialité de gâcher quelques fêtes alsaciennes du football. Il y a un an et demi, en ces mêmes lieux, elle avait inscrit un but dans les arrêts de jeu qui avait repoussé d’une semaine la montée des Strasbourgeois en Ligue 2.
La saison à venir ne ressemblera pas à grand-chose sans un collectif plus inspiré
Hier, le suspense a été moins étouffant. Il a très vite sauté aux yeux que la bande à Laurey n’était pas dans le soir de sa vie. Elle a semblé armée de bonnes intentions dans un tout premier temps, mais il n’a vraiment pas duré. Un quart d’heure tout au plus. Les cinq qui ont suivi ne resteront pas dans les annales, sauf pour se souvenir que la saison à venir ne ressemblera pas à grand-chose sans un collectif plus inspiré.
Sans Terrier côté Racing, avec une seule des cinq recrues de la semaine passée côté amiénois, au coup d’envoi, la part d’inconnu s’est révélée partagée et toute relative par rapport au rapport de force attendu. Un premier pétard, un peu mouillé, d’Aholou a marqué l’envie de bien faire. Les Bleus ont semblé au diapason d’un public venu en nombre, impatient de retrouver ses favoris. Parfois, les relances étaient déclenchées dans un brin de précipitation, le signe d’une maladresse contagieuse. La troisième tentative, une tête de Sacko, a été cadrée (12e ) et le parfum d’une bonne soirée a pu se faire sentir. Il a été soufflé comme un fétu de paille dans la tempête et Irma, Harvey ou José n’ont rien eu à voir là-dedans.
Amiens ne s’est pas embarrassé de détails pour doucher l’ambiance. Un dégagement de Gurtner, une remise de Konaté et “poum”, la puissante reprise du gauche de Kakuta a fait mouche et le Racing s’est retrouvé mené.
Hier, le coach a souvent fait la grimace devant la réaction de ses protégés, désordonnée, imprécise, presque imperceptible. « On n’a pas trouvé les clefs pour mettre cette équipe d’Amiens en difficulté, a constaté Laurey. On s’est souvent débarrassé du ballon, on n’est pas allé au bout de nos occasions. Les garçons se sont battus, mais avec beaucoup d’erreurs techniques. Il ne faut pas que les pieds tremblent dans ces cas-là. »
Mangane et ses copains, comme à chaque fois qu’ils ont encaissé un but cette saison, ont perdu leurs esprits et le fil de leur jeu et Amiens a plus régulièrement investi le camp alsacien. Comme les coups de pied arrêtés, rares occasions d’espérer, ont toujours été aussi mal tirés, la rencontre a ressemblé à une longue chronique d’une défaite annoncée, la deuxième de rang ce qui n’est pas vraiment réjouissant une semaine avant de se rendre à Monaco, vexé par sa défaite d’hier à Nice (4-0).
Chaque geste même anodin apparaissait compliqué
Bloqué sur ses ailes, le Racing a aussi été dominé dans le cœur du jeu et ses joueurs se sont acharnés à forger à la force du jarret la solution individuelle. En pure perte, face au onze de Pélissier qui a fini par se friser les moustaches. Ainsi, l’avance d’un but en faveur des visiteurs à la pause a tout sauf relevé du scandale.
Au retour des vestiaires, la tendance ne s’est pas améliorée. Chaque geste même anodin apparaissait compliqué, entre centres au troisième poteau ou contrôles enfantins qui terminaient en touche. Incontestablement, le Racing était dans un jour sans, où seul Corgnet a pu ressembler à une lueur d’espoir grâce à ses fulgurances.
S’il y a eu une autre (petite) raison de ne pas désespérer, elle est venue des tribunes où les 23 424 spectateurs ont continué à encourager. Mais le Racing ne s’est pas extirpé de la bouillie de foot qu’il a concoctée pendant un bon moment. En fin de match, on a plus souvent été proche du break que de l’égalisation pas vraiment envisageable.
« On est conscient de n’avoir pas fait la meilleure opération dans ce bon match de Ligue 2, a conclu l’entraîneur des Bleus. Il y a des matches pourris dans une saison et sur celui-là, on n’a pas été à la hauteur. Mais on demande juste un peu de temps. »
Le football de haut niveau se montre avare en la matière. La défaite d’hier est d’autant plus mauvaise qu’elle est intervenue en un duel des promus qui cherchent à se faire leur place dans une Ligue 1 qu’ils découvrent. Logiquement, au classement, le Racing est tiré par le fond, sentant le souffle des relégables sur sa nuque, Rennes, l’avant-dernier lui passant devant en cas de victoire à Marseille ce soir. Pour s’en sortir, il serait inspiré de réécrire au plus vite quelques soirées avec.