dna a écrit :Le club va faire appel de sa rétrogradation en CFA 2 « On n’a rien à perdre »
Membre de la SAS (*) SR Colmar, François Cattin annonce que le club va faire appel de sa rétrogradation administrative en CFA 2. Le chef d’entreprise entend « sauter les haies » une à une pour pouvoir, ensuite, concrétiser son « projet » : « Ramer un an en CFA avant de remonter. »
Il est devenu, au fil du temps, un personnage central des SRC, pour ne pas dire un bienfaiteur. Propriétaire et dirigeant de l’usine Nelco à Guebwiller – spécialisée dans les composants pour moteurs électriques –, François Cattin (59 ans) n’est pas seulement un ingénieur en construction mécanique ayant réussi dans le monde de l’entreprise. L’homme est aussi un partenaire de premier plan, fiable et généreux, qui a juré fidélité au club colmarien, même en pleine tempête.
En déplacement professionnel au Canada, il a gentiment accepté de décrocher son téléphone pour dresser l’état des lieux, dans la maison verte.
Première information : les SRC se représenteront, « lors de la première semaine de juillet », devant la DNCG (**) pour tenter de faire annuler leur rétrogradation administrative en CFA 2, rendue officielle par le gendarme financier il y a huit jours. « On va faire appel, quoi qu’il arrive, annonce le dirigeant. De toute façon, on n’a rien à perdre. On a préparé une stratégie, mais on ne peut pas encore l’enclencher. On attend que l’administration nous communique le montant exact du redressement fiscal dont le club devra s’acquitter. Tout se joue maintenant pour Colmar. Mi-juillet, il sera trop tard… Plus on avance vers ce délai, moins on a de temps pour mettre quelque chose en place. C’est ce qui nous hante le plus. »
« Branle-bas de combat pour sauver les SRC »
François Cattin croise les doigts pour connaître très vite le fameux verdict. Et pour cause, si la sentence se révèle clémente, il se dit prêt à « déclencher le branle-bas de combat pour sauver les SRC ». « Je suis en charge du projet futur, si on peut en mettre un debout bien sûr. »
Passionné et positif, le chef d’entreprise n’ignore pas qu’il s’engage sur un parcours semé d’embûches. Les joueurs encore sous contrat à Colmar ont averti qu’ils ne renonceraient pas à leurs droits (voir encadré) , ni à leurs salaires estampillés National. « À chaque jour suffit sa peine, répond François Cattin. Ce sera une difficulté à résoudre tôt ou tard, mais pour le moment, on a d’autres haies à sauter que celle-là. »
Le membre de la SAS glisse tout de même une remarque pleine de bon sens, maquillée sous la forme interrogative : « Pourquoi les joueurs auraient-ils envie de s’enterrer en CFA 2 alors que certains peuvent espérer la Ligue 2 ? Comment renégocieront-ils leur position la saison d’après s’ils se font oublier pendant un an ? »
La réponse leur appartient. « Au regard de la situation dans laquelle on est, on ne retiendra personne, souligne François Cattin. Le cas de figure est le même pour l’entraîneur Didier Ollé-Nicolle. Est-ce qu’un technicien de ce niveau a sa place en CFA 2 ? Personnellement, je le lui ai dit : ‘‘ Si tu trouves un beau club, il faut y aller ! ’’ »
Le coach colmarien n’a pas pour autant menti, en affirmant dans ces colonnes (voir DNA de mardi) que François Cattin laissait la « porte ouverte » pour une poursuite de l’aventure commune. « Didier est une personne, à mon avis, de valeur, qui n’a pas eu toutes les conditions nécessaires pour faire ce qu’il aurait voulu ici, estime le dirigeant. On discutera avec lui. »
« C’est la loi, on ne vire pas les gens comme ça »
Qu’il s’agisse des joueurs ou du staff, le pragmatisme sera de mise. « C’est la loi, on ne vire pas les gens comme ça. Maintenant, il faut assumer, trouver des solutions et, pourquoi pas, des accords à l’amiable. »
Au bout du compte, « ce sera tout ou rien », insiste François Cattin. « Soit c’est le dépôt de bilan et les joueurs vont tous au chômage, soit on sauve le club, on paie le fisc et on assume nos engagements. »
Le nouvel homme fort des Verts prie évidemment pour que le second scénario se dessine. Si tel était le cas, il se lancerait corps et âme dans un ultime « challenge » : « Ramer un an en CFA avant de remonter » en National. Pour mieux reprendre le fil d’une histoire qui s’est achevée trop brutalement.
(*) Société par actions simplifiée
(**) Direction nationale du contrôle de gestion
dna a écrit :La mise au point de Belvito
Son discours ne souffre d’aucune ambiguïté. Interrogé sur son avenir, Nicolas Belvito (29 ans), l’attaquant colmarien, a envoyé un message limpide aux SRC : « Que les choses soient claires ! Je suis encore sous contrat avec Colmar la saison prochaine, au même titre qu’une quinzaine de mes collègues. Donc nous honorerons notre contrat jusqu’à la fin et ce, même en CFA 2. Nous serons tous présents et concernés à la reprise le 11 juillet à 9h. »
À l’heure de « partir en vacances en famille, pour souffler après une saison difficile moralement pour tout le monde », l’avant-centre des Verts – crédité de dix buts en 31 matches (dont 23 comme titulaire) lors de l’exercice écoulé – n’est pas tendre avec les dirigeants. « À eux de trouver la solution. Ils ne nous ont pas attendus pour mettre le club dans une situation plus que délicate. De plus, sportivement, sans les cinq points enlevés en cours de championnat, nous aurions été maintenus en National. »
Conclusion du joueur : « Ce n’est en aucun cas aux salariés de donner la solution au club en résiliant leurs contrats. » Bras de fer en perspective ?