SR Colmar

[PoY]

Arrête de jouer le persécuté

[RACING1906]

0-0 à la mi-temps.

[RACING1906]

Allez Colmar Purée je vais me faire

Il n'y a qu'une équipe dans mon cœur, le RACING.

[RACING1906]

2-0 pour COLMAR.

[Kaniber]

a partir de la soixante troisième minutes les deux équipes ont joué a dix

[RACING1906]

FALLAIT PAS LES CHERCHER !

Révoltés par l’expulsion de Christophe Hérelle, les SR Colmar ont puisé dans leur colère la force d’aller chercher une magnifique victoire, face à une équipe de Dunkerque invaincue depuis onze matches.

On joue la 86e minute, hier au Stadium, lorsque Papa Ibou Kébé arme sa reprise de volée du gauche, au cœur de la surface dunkerquoise. Le jeune attaquant des SRC, tout juste entré en jeu, catapulte le ballon au fond des filets nordistes (1-0).

Passés par tous les sentiments, au cours d’un deuxième acte irréel, les supporters alsaciens n’en croient pas leurs yeux. Oui, c’est bien leur équipe qui se dirige alors vers la victoire.

« Le coach (Damien Ott) m’avait dit que j’allais marquer, jubile Kébé. Le but ? Je ne sais même plus comment il est arrivé… Je vois ‘‘Judi’’ (Crillon) à côté de moi, j’ai peur qu’il prenne la balle mais finalement, elle est pour moi. J’ai allumé ! »

Les fans des Verts ne le savent pas, mais ils ne sont pas encore au bout de leurs émotions. À la conclusion d’une contre-attaque assassine, Pape Sané plonge tout le stade dans l’euphorie, via un but laborieux inscrit en deux temps (2-0, 90e +4).

Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse, dit le proverbe. Cela faisait de toute façon bien longtemps, déjà, que les 22 acteurs avaient abandonné toute considération esthétique…

En fait, rien ne laissait augurer le scénario que l’on a vécu ce vendredi soir, au cours d’une première période certes agréable, à défaut d’être riche en occasions. Les Colmariens ont, en tout cas, le mérite de s’appliquer dès le coup d’envoi de la partie avec des redoublements de passes et des combinaisons dans des espaces réduits.

« Quand le gars se met à courir comme un lapin, ça révolte tout le monde »

Mais si SRC respirent l’envie de jouer, les Dunkerquois leur emboîtent très vite le pas, en prenant eux aussi des initiatives. Les Nordistes ne poussent pas le vice jusqu’à cadrer leurs frappes, mais leurs centres sont néanmoins suffisamment menaçants pour semer un semblant de doute, dans les travées du Stadium. Non, la promenade de santé, ce n’est pas pour ce vendredi soir…

Les Alsaciens s’en persuadent définitivement, cinq petites minutes seulement après le coup d’envoi de la seconde mi-temps. L’arbitre de la rencontre, M. Denis, se laisse alors abuser par Mouaad Madri, l’attaquant dunkerquois, qui fait admirer ses talents d’acteur, après une charge de Christophe Hérelle. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le défenseur des SRC écope d’un carton rouge (50e ), tandis que le pseudo-blessé se relève, quelques secondes plus tard, sans même avoir utilisé la civière spécialement affrétée pour lui ! Damien Ott, l’entraîneur colmarien, est fou de rage. « À la limite, l’expulsion ne me dérange pas. Mais quand le gars, derrière, se met à courir comme un lapin, ça révolte tout le monde… »

Une fois n’est pas coutume, le public partage la colère du coach et des sifflets nourris descendent des tribunes. Entre les deux bancs, les invectives fusent, mais on n’a pas encore tout vu.

Preuve que le football n’est pas toujours totalement injuste, Madri est exclu à son tour, après avoir bousculé Mensah, le portier haut-rhinois, lors d’un duel aérien (62e ). La faute en question, synonyme de deuxième avertissement, est fatale au jeune buteur franco-marocain, mais son équipe ne paraît pas souffrir, dans un premier temps, de ce logique rééquilibrage des forces.

Les visiteurs sont même tout près d’ouvrir la marque, sur cette reprise du droit à bout portant de Pindi (64e ), renvoyée sur sa ligne par Diawara, le capitaine des SRC. Étrangement attentiste sur cette action, l’arrière-garde des Verts sera moins mise à contribution par la suite.

Et pour cause, les Colmariens repartent à l’assaut du but adverse avec beaucoup de fougue, si bien que même l’exigeant public du Stadium finit par succomber au charme de cette étonnante armada verte, indestructible depuis six matches.

L’issue, on la connaît. Colmar enregistre un succès qui fera date et s’empare, par la même occasion, de la sixième place du National. Dans cette affaire, le sentiment d’injustice a joué un rôle prépondérant. « On a trouvé de l’énergie grâce à ça, relève Damien Ott. D’un coup, il y a eu de la dynamite dans ce match. » Et c’est Dunkerque qui a explosé en vol…

DNA

[Kaniber]

Révoltés par l’expulsion de Christophe Hérelle, les SR Colmar ont puisé dans leur colère la force d’aller chercher une magnifique victoire, face à une équipe de Dunkerque invaincue depuis onze matches.

Exemple a suivre des joueurs du Racing

[RACING1906]

L'UN QUI RIT

ARMAND. – L’attaquant colmarien, Romain Armand, n’a pas apprécié de devoir céder sa place à Frédéric Marques dès la 64e minute. L’ancien Clermontois a directement regagné le vestiaire, avant de réapparaître en fin de partie, habillé du costume gris des SRC. Il a tout de même mis sa rancœur de côté pour féliciter le jeune Papa Ibou Kébé, auteur du premier but haut-rhinois à la 86e. Christophe Gryczka ne veut pas voir dans l’incident un signe de tension entre le joueur et son coach Damien Ott. « Personne n’aime sortir du terrain », relativise le président des Verts. Dont acte.

u LIGUE 2. – La victoire des SRC aux dépens de Dunkerque (2-0), vendredi, préserve les espoirs de voir l’équipe recoller au trio de tête d’ici à la fin de saison. Les Verts ne pointent qu’à six longueurs de la troisième place du National, occupée par le GFC Ajaccio, victorieux de Bourg-Péronnas (3-1). Évidemment, en conférence de presse, Damien Ott n’a pas échappé à la question qui brûle beaucoup de lèvres. Colmar peut-il se mêler à la lutte pour l’accession en Ligue 2, dans les semaines à venir ? « Ce sujet me perturbe plus qu’autre chose, répond l’entraîneur alsacien. Le club a retrouvé une équipe, de la stabilité et de la joie de vivre. Nous sommes dans une logique de progrès. Ne nous donnez pas des objectifs qui risqueraient de nous crisper. »

u COMPARAISON. – Papa Ibou Kébé a eu droit à une comparaison flatteuse, vendredi en conférence de presse, lorsque son but – une superbe reprise de volée du gauche – a été généreusement mis en parallèle avec celui inscrit par Blaise Matuidi deux jours plus tôt, à l’occasion du match amical France – Pays-Bas. « Est-ce que je me suis inspiré de lui ? Non, c’est lui qui s’est inspiré de moi ! », s’est esclaffé le jeune attaquant colmarien, suscitant l’hilarité générale.

u SUSPENSION. – Les SRC ne pourront même pas savourer, dans cinq jours à Colomiers, le retour de suspension de Benoît Haaby. Et pour cause, un autre défenseur central, Christophe Hérelle, se retrouvera à son tour sur la touche. Exclu vendredi face à Dunkerque (carton rouge direct), le joueur prêté par Sochaux purgera automatiquement une peine de trois matches de suspension. Un coup dur pour les Verts, tant le Martiniquais se montrait précieux, depuis plusieurs mois, en charnière centrale.

DNA

[RACING1906]

Vendredi 14 mars à 20 h, les verts se déplacent à COLOMIERS.

[RACING1906]

Kébé a bien changé

Il est arrivé sur la pointe des pieds en début de saison pour renforcer l’équipe réserve des SRC. Papa Ibou Kébé fait désormais partie de l’effectif du National. L’attaquant sait se faire remarquer malgré un temps de jeu réduit.

En un week-end, il n’a pas pris la grosse tête. Pas le genre. Plus le genre. Sa belle reprise de volée a permis de forcer le verrou dunkerquois, vendredi, en toute fin de partie. Les félicitations ont plu, mais le garçon garde la tête froide. « Faut vite se remettre au boulot, affirme celui qui s’est bien fait chambrer pour ses déclarations d’après-match (voir DNL du 10/03). Maintenant, j’ai une autre mentalité. »

L’attaquant de 24 ans a appris la patience. Il ne réclame plus tout, tout de suite. Et essaie de rester constant en se réfugiant dans le travail. C’est d’ailleurs son comportement qui lui a valu de retenir l’attention de Damien Ott, un coach qu’il avait déjà croisé lors de son premier passage aux SRC (2005-2010).

« Je suis chanceux dans l’histoire »

« En début d’année, il a fait des efforts avec l’équipe réserve dans un contexte délicat. Il a déployé beaucoup d’énergie pour bien faire les choses. En CFA 2, son comportement était exemplaire, fait remarquer l’entraîneur. Il me semble que c’est quelqu’un qui a du talent, un gros potentiel. »

Revenu d’un essai non concluant à Troyes, Ibou commence donc sa saison avec la “deux” avant de pousser la balle avec les « Nationaux ». La transition n’a pas été simple. « J’ai tout de suite remarqué que les transmissions et les déplacements allaient plus vite, reconnaît-il. Le coach m’a rassuré et j’ai pris le rythme petit à petit. Je sens que j’ai énormément progressé. Je gère mieux la pression et je suis plus régulier, à commencer par les entraînements. »

Lancé dans le grand bain au Red Star alors que le vestiaire vert tangue, l’ex-Pierrot se met rapidement en évidence. Pour sa deuxième sortie en National, face à Uzès, il provoque un penalty dans sa propre surface… avant d’aggraver la marque.

Depuis, le boute-en-train est régulièrement appelé dans le groupe par Damien Ott. Pas (seulement) pour ses qualités d’ambianceur. Sa vitesse et sa percussion en font un joker performant aux deux buts en sept apparitions (il en est également à cinq réalisations en dix matches en CFA 2). Reste désormais à gratter une place de titulaire, situation qu’il n’a connue qu’à une reprise au troisième échelon.

« Il est en train de franchir un palier parce qu’il s’entraîne dur au quotidien, assure Damien Ott. Il a commencé par amener son enthousiasme puis il a connu un creux. Mais il a su se montrer exigent avec lui-même. Être un joueur de National, ce n’est pas une perf’ d’un jour. Il l’a compris. »

« Je fais partie de l’effectif National, pas du groupe »

Si sa saison a pris une tournure qu’il ne soupçonnait pas, Papa Ibou Kébé en veut toujours plus. « Jamais je n’aurais pensé monter aussi vite (de ‘‘deux’’ en ‘‘une’’, ndlr). C’est moi le premier étonné, sourit-il. Je suis chanceux dans l’histoire. J’ai eu l’opportunité de montrer de quoi j’étais capable. Le coach fait ses choix. Et si je suis sur le banc, je ne baisse pas les bras. Même pour une minute sur le terrain, je vais tout donner. »

Ibou ne regrette pas d’être revenu aux SR Colmar, après en avoir longuement parlé avec sa famille et « Doumé » Lihrmann, l’ancien directeur sportif du club. Mais il est loin de se croire arrivé. « Je fais partie de l’effectif National, pas du groupe. Je me considérerai dans le groupe quand je serai un titulaire à part entière. »

Ibou ne demande que de voir sa carrière s’envoler…

DNA