L'Alsace a écrit :Un périlleux voyage
La reprogrammation rapide de son déplacement à Vannes (demain à 20 h) a conduit le club strasbourgeois à revoir son planning d’entraînement et ses modes de transport. Une contrainte qui n’empêchera pas les Bleus de viser une première victoire à l’extérieur chez un concurrent direct dans la course au maintien.
C’était mercredi. Les joueurs du Racing auraient dû aller s’oxygéner en montagne, raquettes au pied, pour varier les plaisirs. Les deux jours précédents, à l’initiative de François Keller, les Bleus avaient – pour reprendre son expression – « beaucoup chargé » la mule. Un lourd travail foncier destiné à meubler une trêve rendue plus longue encore par le report – pour cause d’intempéries – de leur match à Vannes le 14 février.
Mais les Racingmen n’ont jamais chaussé les raquettes. Car la veille au soir, la Fédération française a averti le club bas-rhinois que son déplacement dans le Morbihan était refixé à ce mardi (20 h). Les instances dirigeantes et sportives du RCSA se sont vite réunies pour définir les modalités de ce voyage en semaine et modifier le programme des Bleus en conséquence. Initialement, ces derniers devaient se rendre le 14 à Vannes en train (jusqu’à Nantes) et bus, puis regagner l’Alsace en bus sitôt le coup de sifflet final. « Comme nous ne devions rejouer que le samedi 1er mars (20 h) face au Paris FC à la Meinau, nous avions pensé qu’un retour en bus de nuit, avec décrassage à notre arrivée le samedi vers 9h, était un bon compromis. Il permettait aux gars de rentrer plus tôt chez eux » , argumente F. Keller.
Un retour en avion pour faciliter la récup
Une semaine et demie plus tard, les données ont changé. Les Strasbourgeois enchaîneront deux matches en quatre jours, entre l’expédition à Vannes et la réception du PFC. Et la récupération sera primordiale. « Il a fallu étudier avec le coach la solution la plus adaptée pour la faciliter » , détaille le « team manager » Guy Feigenbrugel, « d’autant que nous avons des contraintes. Ainsi, lorsque l’on choisit le train, il faut toujours trouver un direct qui contourne Paris par la gare TGV de Massy. Parce qu’un groupe de 16 joueurs chargés de leur sac de sport ne peut facilement passer de la gare de l’Est à la gare Montparnasse. Sauf à louer un bus, ce qui génère des frais supplémentaires. Finalement, nous voyagerons en train à l’aller (Ndlr : départ aujourd’hui à 15 h, arrivée à Nantes à 20 h 20, avant une heure de bus) et avion au retour (mercredi après-midi, après un décrassage sur place le matin). L’avion entraîne un surcoût, c’est vrai, mais tout le monde au club a été raccord au moment de prendre la décision. Le sportif prime. On choisit le mieux et le moins contraignant pour l’équipe, tout en restant dans des coûts raisonnables. Cette reprogrammation rapide nous a obligés à tout faire dans l’urgence. C’est ce qu’il y a de plus difficile à gérer. Mais ça fait partie du boulot. »
Tout comme en faisait partie l’annulation en dernière minute du déplacement prévu le 14 février. « On peut comprendre que certains hôteliers ne soient pas contents » , commente G. Feigenbrugel, « le nôtre a été compréhensif. Il a bien compris que les sports de plein air dépendent des impondérables climatiques. Il a fallu aussi annuler les billets de train et le bus. Mais là, il n’y a pas eu de surcoût pour le club. »
« Cette reprogrammation est juste sportivement »
Sportivement, François Keller a revu son planning d’entraînement dès qu’il a appris la reprogrammation de la rencontre à Vannes. La sortie en raquettes a été supprimée. « J’ai laissé le mercredi libre pour attaquer jeudi une semaine de préparation normale. Après le gros travail physique de lundi et mardi, Steph (Noro) et quelques autres avaient les mollets en feu. Il fallait laisser aux gars une journée de récup. Pour le reste, cette reprogrammation ne me gêne pas. Elle est logique et juste sportivement. Vannes est la dernière équipe que nous aurions dû rencontrer. Nous la jouons dès demain. Pour l’équité du championnat, c’est mieux. »
Le coach a néanmoins apprécié ces dix jours supplémentaires de trêve qui lui ont permis d’étoffer son groupe. « J’ai dix-huit joueurs de champ qualifiables. Il faudra en extraire quatre. » Réponse ce midi après la séance de veille de match. On connaîtra alors ceux qui prendront place à bord du TGV pour un 11e voyage aussi périlleux que les dix précédents (4 nuls, 6 défaites). Avec l’espoir de signer enfin un premier succès à l’extérieur.
Échos : 2 suspendus, 3 blessés
Même si les dix jours de repos supplémentaires ont permis à François Keller de récupérer certains de ses hommes, cinq manquent toujours à l'appel. Jean-Philippe Sabo est suspendu pour une accumulation de cartons jaunes. Milovan Sikimic purge, lui, le dernier des quatre matches de suspension dont il avait écopé dans « l'affaire » du briquet jeté par un supporter sur la pelouse de la Meinau le 20 septembre contre Luçon. Le Serbe, qui n'a plus joué depuis le 1er novembre contre Carquefou et son opération du genou droit, ne peut même pas prétendre retrouver le rythme en DH. Sa suspension s'applique en effet aussi à la réserve qui, depuis l'annonce de sa sanction le 10 janvier, n'a disputé qu'une rencontre, avant-hier contre l'AS Illzach-Modenheim 2 à Molsheim (1-0). Sauf blessure de l'un de ses partenaires ou surprise, le défenseur central, à court de compétition, ne devrait pas être titularisé samedi (20 h) face au Paris FC. David Ledy (épaule), Jacques Momha (genou) et Pacho Donzelot (cuisse) sont toujours blessés.
Vannes est mal en point (s). Cinq des six matches en retard du National se sont disputés vendredi. Le Vannes - Strasbourg de demain (20 h) permettra de mettre le calendrier à jour. Il y a trois jours, le Vannes OC n'a pas profité de son long voyage à Fréjus/Saint-Raphaël pour redresser la barre. Battus 2-0, les Vannetais, pénalisés de trois points par la FFF pour des soucis financiers, sont englués à la 17e place, à 9 points du premier non-relégable, le Racing. Autant dire qu'en signant ce mardi leur premier succès hors de leurs bases, les hommes de François Keller élimineraient presque définitivement les partenaires de l'ex-Racingman Steven Pelé de la course au maintien. Le rendez-vous est d'autant plus important pour les Bleus que le premier relégable, Luçon, vainqueur d'Uzès 3-2, a réduit son retard de 5 à 2 points.