DNA a écrit :Profiter du cadeau empoisonné
     Dans un calendrier fort chargé, le Racing est dans le Maine-et-Loire pour prolonger sa longue aventure en Coupe de France. Sur le terrain du SCO d'Angers, il a l'occasion d'ajouter un nouveau scalp à sa collection.
      Bien dans son championnat depuis la reprise avec trois victoires en quatre déplacements, le Racing a décidé de faire du rab. En National, il doit se coltiner un marathon de quarante matches. La bande à Fournier a ajouté une demi-douzaine de rencontres en prolongeant durablement l'aventure en Coupe de France.
 La voilà à Angers, pour un match qui alourdit franchement son calendrier. Depuis l'élimination du Paris FC à Sochaux (2-1), il y a une douzaine de jours, l'équipe strasbourgeoise est la seule du troisième échelon de la hiérarchie à survivre dans l'épreuve.
 Le rendez-vous n'exclut toutefois aucune possibilité. Le premier 8e de finale, disputé en début de soirée, est le seul qui ne concerne pas un club de l'élite. Son vainqueur pourrait hériter de la symbolique pancarte de petit poucet. Mais le SCO comme le Racing veulent grandir.
Angers rame en L 2
      Dans chaque camp, le coach peut apparenter cette bonne vieille coupe à une forme de sparadrap du capitaine Haddock. Il apparaît délicat de se débarrasser d'un petit pansement quand l'énergie risque de manquer dans le reste de l'organisme. Il faut dire que cela n'a pas trop mal réussi à l'entraîneur d'ici. Sur un siège éjectable, quasiment éjecté, Laurent Fournier a sauvé sa tête en un match à l'enjeu initial tout relatif.
 Face à Évian-Thonon-Gaillard (1-0), sa troupe s'est transcendée pour recoller la tête du condamné. Le même soir, Angers éliminait Bordeaux (1-0) et Tigana n'était pas loin d'y laisser son poste. En même temps, Jean-Louis Garcia retrouvait un goût de la victoire de plus en plus passé.
 C'est que son équipe, 15e, rame en L 2, n'y a pas gagné depuis le 3 décembre face à Châteauroux (2-1). Dans l'intervalle, non content de s'être offert le scalp des Girondins, elle a également bouté Valenciennes (2-1 a.p.) hors de la Coupe de France. Partis pour achever leur saison avec le maintien comme seul horizon, les locaux sont favoris tout à l'heure. Mais il ne déplairait pas à l'entraîneur strasbourgeois d'assister à un nouveau coup de Trafalgar dans une épreuve sans queue ni tête.
 « L'idée, c'est de faire tourner, c'est vrai, pour mettre de la concurrence, pour éviter les blessures et les avertissements, admet Laurent Fournier. Mais je considère cette Coupe de France comme une super aventure et j'ai l'envie de continuer. On abordera ce match avec un esprit de compétiteur. » Et quelques uns auront les crocs qui rayeront la pelouse.
« Dans un effectif, les problèmes viennent souvent des remplaçants »
      Premier défenseur de son groupe, le technicien va mettre à profit la septième marche d'une aventure débutée sur le terrain municipal d'Ohlungen (0-3), à la mi-octobre, pour préserver la paix sociale. En même temps, ce sera également l'occasion de contribuer à la paix des corps. Il fait grand froid en Alsace. Les matches s'accumulent.
 Hadji, Rivieyran et Brahmia seront titulaires. « Dans un effectif, les problèmes viennent souvent des remplaçants, poursuit Laurent Fournier. En ce moment, c'est l'état d'esprit des joueurs qui sont sur le banc qui nous permet d'avancer. On a bien défini les objectifs, mais je suis convaincu qu'à Angers, il y a un bon match à jouer. »
 Il y en aura d'autres, derrière, avec la nécessité de continuer à s'approcher des sommets, en National. Bastia et Guingamp, soit le leader et son dauphin de son championnat, seront bientôt en Alsace. D'ici là, il y a l'occasion de transformer le cadeau empoisonné, qui contraint à la multiplication des efforts, en une parenthèse enchantée.