DNA a écrit :Le problème reste entier
Hier soir, dans une Meinau désertée par ses supporteurs, le Racing n'est pas parvenu à remporter sa première victoire. Pourtant, les hommes de Pascal Janin ont mené à deux reprises au score, avant de se faire reprendre comme des... Bleus. Même si la prestation collective rassure un peu, l'équipe, seule dernière, ne décolle pas au classement. Voilà bien tout le problème...
Pascal Janin a fait passer son message. Dans un club, «les plus importants, ce sont les joueurs», avait répété le technicien strasbourgeois sur les hauteurs de Munster, durant le stage de trois jours qui avait précédé cette rencontre des extrêmes.
De moribond, le patient alsacien est passé à l'état de convalescent
En dépit d'une ambiance globalement viciée à tous les étages du club et de la fronde des supporteurs, qui avaient appelé à un boycott inédit et bien suivi - le chiffre de 10 002 spectateurs annoncé est bien loin de la vérité puisqu'il prend en compte les quelque 7 000 abonnés -, les Bleus sont donc parvenus à trouver cette cohésion qui faisait tant défaut depuis le début de saison. Dépassés à Nantes (2-1), ridiculisés à Clermont (3-0), Lacour et les siens ont enfin affiché un visage harmonieux, à défaut d'être radieux. Revenu de nulle part, le Racing ne pouvait assurément pas prétendre dominer Caen, leader de la Ligue 2 qui se repose sur une défense de fer. Jusqu'à hier soir, Alexis Thébaux n'avait eu à ramasser qu'à deux reprises le ballon au fond des filets. Que le gardien normand ait eu à répéter le même geste en une seule mi-temps, la deuxième, face à Gargorov, à peine entré en jeu, puis Fauvergue, suffit à souligner une nette amélioration dans le jeu strasbourgeois. «Strasbourg a fait un match digne de son rang, dit Franck Dumas, le coach malherbiste. Celui qu'il mérite, et non sa place actuelle.» De moribond, le patient alsacien est donc passé à l'état de convalescent. Car pour ce qui est de conserver un résultat, les hommes de Pascal Janin ont encore du boulot. Par deux fois, ils ont vu les Caennais les reprendre, alors que le plus dur semblait fait. Langil puis Nivet - oublié par le fantomatique Kébé - ont répondu, dans un silence de cathédrale, aux buteurs locaux. Jusqu'au bout, les Bleus ont d'ailleurs prêté le flanc à un contre assassin, à l'image de cette tête trop décroisée de Yatabaré tout au bout des arrêts de jeu. Rentrer une fois de plus bredouille aurait été trop injuste, au regard de la débauche d'énergie, certes brouillonne, du onze strasbourgeois. Toujours est-il que le Racing, au soir de la huitième journée, n'a toujours pas gagné le moindre match. «Dans notre situation, on ne peut pas se contenter d'un score de parité, analyse Pascal Janin. Celui-ci s'explique par notre première période très moyenne, où les garçons ont été bien trop timorés. Mais je me dis qu'il ne nous manque peut-être pas grand-chose pour y arriver.»
L'amélioration devra connaître un juste prolongement à Angers
Avec quatre petits points au compteur, le Racing occupe toujours la dernière place de la Ligue 2, avec désormais trois longueurs de retard sur Nîmes, premier non relégable, et accessoirement quatorze sur le leader normand. L'amélioration entrevue hier soir à la Meinau devra connaître un juste prolongement dès vendredi, sur la pelouse d'Angers. Marquer, tenir un résultat et enfin éprouver les joies de la victoire: le problème reste entier.
Sébastien Keller