C'est officiel depuis hier. Alexander Farnerud (19 ans) sera strasbourgeois pour quatre ans et demi. Même si son contrat ne pourra être déposé à la Ligue que le 2 janvier et qu'il ne devrait être qualifié que pour le déplacement à Guingamp huit jours plus tard, Alexander jouera sous le même maillot que son frère pour la première fois de sa carrière.
Il y a eu, entre autres, les Keller (Curt et Fritz, puis Marc et François), les Waechter (Ernest et Jean-Pierre), les Remetter (François et Georges), les Stieber (Raymond et Jean-Pierre), les Hausser (Gérard et Hubert), les Gemmrich (Albert et Pierre) ou les Cobos (Vincent et José). Il y aura désormais les Farnerud.
Bagarres dans le jardin de famille
« Quand j'avais quatorze ans et lui onze, nous jouions ensemble dans le jardin de notre maison... sans arbitre. » Et, de ces moments-là , Pontus Farnerud n'a aucune peine à se souvenir. « L'un de nous deux rentrait à la maison en faisant la gueule, rigole l'aîné des deux frères. Les tacles pouvaient être appuyés. »
Huit ans plus tard, Pontus et Alexander sont assis côte à côté juste séparés par l'espace laissé libre entre deux fauteuils. A Strasbourg. Et bientôt, ils le seront également sur la pelouse. « J'en rêvais sans vouloir trop y croire, explique Pontus. Je suis très content. Nous sommes frères, mais en plus, nous sommes devenus les meilleurs amis du monde. »
Le petit frère, dans son coin, ne semble pas vouloir dire autre chose. « Je suis très content d'être avec mon frère. Quand il est parti à Monaco, j'avais 14 ans. J'ai eu envie de l'imiter. » Pour lui, la progression a été plus lente. « On parlait beaucoup de moi, reconnaît Pontus. Mais Alex a beaucoup progressé. Quand nous jouions ensemble dans le jardin, on ne devinait pas chez lui des qualités qui pouvaient faire de lui un footballeur professionnel. Mon départ l'a peut-être libéré. »
« Notre père a des yeux d'entraîneur »
En bon petit frère qu'il est, Alexander acquiesce. « Chez moi, c'est venu petit à petit. » Et, petit à petit, sous l'aile de son père, éducateur de football, le petit va grandir. Presque s'émanciper. « J'étais plus fort que lui, mais il est devenu un bon footballeur. Ses qualités ? Il va vite, frappe fort, aime les un contre un. Il sait faire marquer et marquer lui-même. Il est plus efficace que moi », raconte Pontus.
En écoutant son frère, Alexander mijote. Savoure presque. « D'habitude, nous sommes assez critiques envers nous-mêmes », dit-il. Quand mon père vient nous voir jouer, il a plus des yeux d'entraîneur que de père. D'ailleurs, samedi dernier, j'ai trouvé que mon frère était irrégulier. D'habitude, ses qualités sont son travail de récupération et sa vision du jeu. Mais samedi il a été parfois bon, parfois mauvais. Mais l'équipe a gagné, c'est le principal. »
Quant à son propre cas, Alexander le gaucher l'évoque sans difficulté. « Je préfère jouer attaquant, mais je joue plus souvent au milieu du terrain. A gauche ou à droite. Peu m'importe. »
« Alex a fait le bon choix »
Il a (bien sûr) parlé à Antoine Kombouaré. « Il m'a dit que j'aurai ma chance. Même si je me sens prêt, je sens que j'aurai besoin d'un petit temps d'adaptation. Je suis prêt à ne jouer que quelques minutes par match les premiers temps », reprend Alexander.
Lui se dit simplement « heureux d'être là dans un bon club », conforté par l'opinion de son frère aîné. « Je pense surtout qu'Alex a fait le bon choix pour lui, souligne Pontus avant d'ajouter. Et sa venue donne un plus supplémentaire à mon envie de rester à Strasbourg. »
Quant à son intégration, elle ne se fera pas balle au pied dans un jardin strasbourgeois, mais un peu moins brutalement. A défaut d'être encore chahuteur, le grand frère est devenu chaperon.
Tres belle article
![Héhé ! :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)