[08/09] 31ème J: Lens / Strasbourg : 4-1

[Keating]

Relégués au purgatoire de la Ligue 2 au printemps 2008, Strasbourg, Metz et Lens occupent les trois premières marches du podium. Retrouveront-ils le paradis de la L 1 ?

Ils ont été compagnons d'infortune il y a moins d'un an, laissés au bord de la route par le train d'une Ligue 1 qui a poursuivi son chemin sans eux. Onze mois plus tard, Lens, Metz et Strasbourg sont en passe d'être cette fois compagnons de bonne fortune.
Avant le début, hier soir, d'une 31e journée qui s'achèvera lundi (20 h 30) à  Bollaert par un choc très attendu entre Lensois et Strasbourgeois, les trois clubs d'un certain Michel Ettorre, entraîneur-adjoint en Artois après avoir été coach des gardiens en Lorraine et Alsace, occupaient les trois premières places de L 2. C'est toujours le cas ce matin. A huit journées de la fin, leur avance substantielle de 5 points (Ndlr : les propos ci-dessous ont été recueillis avant les matches de ce vendredi) constitue-t-elle une garantie ? La remontée fulgurante d'un Racing que beaucoup donnaient pour mort il y a un mois et demi atteste que non. Avec 15 points sur 15 lors des cinq dernières journées, le RCS a raccroché les bons wagons et s'est même replacé dans la course au titre.
« Ce championnat est tellement imprévisible qu'il est difficile d'anticiper », ne se mouille pas l'attaquant brésilien du Racing, Marcos, « Que Metz, Lens et Strasbourg, qui possèdent tous une riche histoire en L 1, soient candidats à  la montée et installés sur le podium n'est pas une surprise. C'est même naturel. J'espère que les trois vont aller au bout. Mais il faut oublier les cinq points d'avance. Le danger reste présent. Nous sommes bien placés pour savoir que l'on peut vite monter au classement, mais dégringoler tout aussi vite. Le relâchement n'est pas permis. »

A l'aube de cette 31e journée, Jean-Marc Furlan circonscrivait le danger au seul Montpellier. Même la remontée de Boulogne, après trois succès consécutifs, ne l'alarmait pas. A ses yeux, un Tours en forme pourtant olympique (5 victoires, 2 nuls avant hier soir) et un Angers qui venait d'encaisser trois revers étaient également hors course. «Je ne veux pas paraître condescendant avec ces clubs. Mais à  8 journées de la fin, une barrière de 6 points me paraît être un seuil insurmontable sur un trio comme Strasbourg, Lens et Metz. Le franchir signifierait que ces trois clubs ne sont pas fiables. Je ne m'appuie pas sur des données scientifiques. Mais retrouver les trois en tête relève d'une certaine logique. Ils disposent des budgets les plus conséquents. Ça ne leur donne pas de garantie, mais une certaine sécurité.»
La baisse de forme du RC Lens (5 points sur les 6 dernières journées) ou le calendrier délicat de son équipe (avec des déplacements à  Lens, Tours, Guingamp, Boulogne et Montpellier) ne sont pas forcément, selon lui, des paramètres déterminants. « En début de saison, je ne voyais pas comment Lens, avec les qualités individuelles de ses joueurs, pouvait ne pas jouer le titre. Il connaît un passage à  vide, mais c'est le lot de tous les clubs. Les bonnes équipes se relèvent toujours. Sur les 8 derniers matches, les Lensois peuvent très bien en gagner 7 et… perdre contre nous (sourire). Quant à  notre calendrier délicat, je répète ce que j'ai déjà  dit : c'est davantage la forme de l'adversaire que son classement qui te met en difficulté. Sur le papier, notre programme est le plus dur, mais les autres ne vont pas s'amuser non plus. »
Après l'enfer de la relégation et le purgatoire d'une saison en L 2, le paradis d'une remontée en L 1 est au bout du chemin. S'il maintient son train d'enfer du dernier mois et demi, le Racing ne se perdra pas en route. C'est la seule certitude.

Paisley OK. En délicatesse avec son genou droit depuis une huitaine de jours, Grégory Paisley a retrouvé l'entraînement collectif hier matin. L'ancien Parisien devrait donc former la charnière centrale avec son ami des années parisiennes, Pierre Ducrocq, lundi (20 h 30) à  Lens. Plus de souci non plus pour Jean-Alain Fanchone que des côtes douloureuses titillaient depuis quelques jours.
Steven Pelé, de toute façon suspendu, ne s'est pas entraîné à  cause d'une petite douleur à  la cuisse. Rien de bien méchant. Quentin Othon (fracture du péroné le 7 novembre contre Tours) commence à  toucher régulièrement le ballon. Le retour d'Emil Gargorov (lésion au quadriceps contre Clermont le 6 mars) devrait intervenir la semaine prochaine. La cheville de Loïc Damour, arrêté depuis trois semaines depuis trois semaines, va beaucoup mieux. Enfin, Romulo récupère bien de ses soucis d'adducteurs. Seul émarge encore à  l'infirmerie Yassine Bezzaz, out un mois pour une fissure à  la malléole droite.
Lens : Boukari revient. Absent depuis plus d'un mois pour une entorse de la cheville, Razak Boukari a repris l'entraînement avec le RC Lens. Sébastien Roudet, victime d'une fracture d'un métatarse en janvier, avait, lui, déjà  pris place sur le banc à  Amiens lundi (0-0). Les deux joueurs pourraient être titulaires lundi si l'on en croit la mise en place d'hier au centre d'entraînement de la Gaillette. L'équipe probable : Runje – Demont, Yahia, Chelle, Ramos – Kovacevic, Hermach – Boukari, Roudet, Monnet-Paquet – Jemaa.
Aruna Dindane (mollet) n'est toujours pas opérationnel. Romain Sartre, expulsé à  la Licorne, est automatiquement suspendu

La série de Tours est tout de même de 6 victoires et 2 nuls ... Mais toutes les séries ont une fin !

[D520]

sauf la notre

[baskath]

Tu parles de celle de l'année dernière ?

[fan_racing]

Non, de l'actuelle qui va durer jusqu'à  la fin

[télésupporteur]

toutes les bonnes séries ont pris fin face au racing
boulogne, angers

[baskath]

Lens ?

[Keating]

Oui, parce qu'on est aussi très bon pour interrompre les mauvaises séries

[argueti]

Lens, sourire crispé

Après le traumatisme de la relégation en L 2, la mauvaise série des hommes de Jean-Guy Wallemme (5 nuls, 1 défaite lors des 6 dernières journées) a ravivé fébrilité et crainte. Mais le groupe s'efforce de garder la tête froide avant le choc de demain (20 h 30) à  Bollaert face au Racing strasbourgeois.

En ce samedi matin, un soleil généreux, aux antipodes des clichés qui poursuivent sans relâche le Nord/Pas-de-Calais, darde ses rayons généreux sur le centre technique de la Gaillette, repaire des « Sang et Or » lensois. L'entraînement se limite à  un tennis-ballon, suivi de quelques étirements. Les joueurs plaisantent. Ça chambre dur de part et d'autre du filet. Rien ne donne à  penser que le club du président Gervais Martel patine depuis un mois et demi. Quelques minutes plus tôt, le patron est venu en personne rappeler ses protégés à  leurs devoirs vis-à -vis de l'institution qu'est le RCL et du public. Et à  Lens, quand Martel parle, tout le monde écoute. « On a un président exceptionnel, généreux et qui a toujours préservé ses joueurs », témoigne l'ex-Strasbourgeois Sidi Keita, passé du RCS en Artois à  l'été 2006 contre la coquette somme de 4,5 millions d'euros. « Avec tout ce qu'il fait pour nous, avec tout ce que le club fait pour nous, on lui doit bien la montée. Car franchement, voir Lens en L 2, ça fait drôle. » A en juger par les installations « extraordinaires » de la Gaillette, pour reprendre le qualificatif de Michel Ettorre, l'adjoint de Jean-Guy Wallemme qui a entraîné les gardiens strasbourgeois de janvier 1997 à  juin 2001, ça fait drôle effectivement. Eric Chelle et ses partenaires ont tout le confort à  disposition. Trop peut-être. « Peut-être qu'inconsciemment, nous avons été trop sûrs de nous à  une certaine époque, quand nous avions relégué le 4e à  11 points (Ndlr : Strasbourg il y a cinq journées) », observe M. Ettorre, « Les mecs ont un peu manqué de concentration. C'est pour ça que depuis quinze jours, on a fait des choses basiques à  l'entraînement, pour retrouver de la simplicité dans le jeu. » Derrière la décontraction sans fard de ce samedi matin à  la Gaillette transpire cependant une tension que ne cherche pas à  dissimuler l'adjoint de Wallemme, revenu au RCL l'été dernier sur la volonté de Gervais Martel.

« Dans la peau du tennisman dont la main tremble au moment de conclure »

« Le club a été très marqué par une relégation ressentie comme un tsunami. Jusqu'à  la dernière seconde, personne n'avait imaginé que cet effectif pouvait être relégué. Du coup, avec les derniers résultats, on ressent de nouveau de la fébrilité et de la peur dans les couloirs. Nous sommes dans la peau du tennisman dont la main tremble au moment de conclure le match. C'est pour cela qu'en ce moment, le président est très présent. Il est rassurant, proche du groupe. C'est un battant, passionné et passionnant, un mec à  part. On aimerait que les joueurs aient ne serait-ce que 50 % de sa force, de sa conviction, de sa passion et de son amour du maillot. Il a recadré certaines choses, sans verser dans le catastrophisme.»
Surpris de la mauvaise passe actuelle, Michel Ettorre reste néanmoins optimiste. Et s'appuie sur un élément qu'il juge décisif. « Contrairement à  ce qui s'écrit ici ou là , le vestiaire est sain. J'aime ce groupe et je ne suis pas plus inquiet que ça. Je suis sûr de moi quand je dis que le vestiaire n'est pas pourri. » A 48 heures du duel face au Racing alsacien, l'effectif Sang et Or se prépare donc avec moins de pression que son environnement. L'échec de Montpellier vendredi à  Nîmes n'y est pas étranger. « Bien sûr que ça joue », ne nie pas le coach adjoint, « On sait que gagner lundi contre Strasbourg ne suffira pas. Mais c'est un tournant. Je m'attends à  un match de très haut niveau. La Ligue 1 se mérite. Elle passe par des matches comme celui-là . »

L'hécatombe Sang et Or

« Quand on s'appelle Lens, on n'a pas le droit de se chercher d'excuses », martèle Michel Ettorre à  l'évocation du coup de mou lensois. Mais l'ex-coach des portiers du RCS, toujours très proche d'Alexander Vencel, a tout de même quelques explications. « Nous avons dû faire face à  neuf blessures sérieuses, dont celles de joueurs majeurs comme Dindane (toujours forfait), Boukari, Runje et Roudet. Et notre effectif a beau être plus complet que celui de la plupart de nos concurrents de Ligue 2, la machine s'est déréglée en l'absence de ces pièces maîtresses. Strasbourg a aussi connu ça. Ceci dit, l'équipe n'a pas le droit d'être aussi moyenne qu'elle l'a été. »

À 17

Alors que Lens s'entraînera une dernière fois ce matin, le RCS a rendez-vous sur le terrain annexe de la Meinau à  17 h. Dix-sept joueurs ont été retenus par Jean-Marc Furlan. Grégory Paisley est opérationnel et une configuration en 4-3-3 se dessine. Kandia Traoré (9 buts), souvent plus brillant à  domicile qu'à  l'extérieur, pourrait faire les frais de la titularisation du jeune Magaye Gueye sur le flanc gauche. En face, le meilleur artilleur artésien, Toifilou Maoulida, muet depuis quatre matches, prendra place sur le banc, suppléé par Issam Jemaa.

Les équipes probables. Strasbourg : Cassard – Szelesi, Ducrocq, Paisley, J.-A. Fanchone – Cohade, Shereni, Lacour (cap) – J. Fanchone, Marcos, Gueye. Remplaçants : Traoré, Dja Djedje, Kebe, Ledy, Bah, Gurtner (g). Lens : Runje – Demont, Yahia, Chelle, Ramos – Kovacevic, Hermach – Boukari, Roudet, Monnet-Paquet – Jemaa.

Un staff dans le même bateau

Alors que des rumeurs d'éviction de Jean-Guy Wallemme ont récemment couru dans les médias nationaux, vite démenties par Gervais Martel, Michel Ettorre n'hésite pas à  rappeler les conditions du marché passé avec son président. « J'ai signé un contrat de quatre ans, mais si nous échouons dans la course à  l'accession, je partirai sans indemnité. Et je sais que l'ensemble du staff, dont Jean-Guy, a pris le même engagement. »

Stéphane Godin

[supppourtjs]

Racing: le groupe

Jean-Marc Furlan a communiqué un groupe de dix-sept joueurs pour le déplacement à  Lens, ce lundi soir (20h30). L'Entraîneur Général du Racing est privé de Steven Pelé, qui purge son match de suspension. Yassine Bezzaz, touché la semaine dernière face à  Ajaccio, est également forfait pour cette rencontre. Grégory Paisley fait son retour.

Le groupe:
Cassard, Gurtner;
Ducrocq, J-A. Fanchone, Paisley, Szelesi;
Bah, Cohade, Lacour, Shereni;
Dja Djedje, J. Fanchone, Gueye, B. Kébé, Ledy, Marcos, K. Traoré.

Les absents: S. Pelé (suspension), Bezzaz (cheville), Gargorov (ischio-jambiers), Othon (rééducation), Correia (genou), Damour (cheville), Barrabes, Bergueira, Ekwe Ebélé, Klein, N'Djama, Rômulo, Schneider, Zenke (choix entraîneur).

[fan_racing]

Bonne nuit tout le monde, demain départ dans le Nord !