DNA a écrit :Perdu pour perdu...
Le Racing n'y arrive pas. Motivés comme jamais, auteurs de l'ouverture du score puis réduits à  dix avant la pause, les Alsaciens ont logiquement rompu sous les coups de griffes lyonnais. Cette septième défaite de rang les rapproche à  grands pas de la Ligue 2. Le processus est inéluctable, hélas.
Ce matin, le Racing est tout près d'effectuer la grande culbute vers l'étage inférieur. Lâché par Lens, victorieux en fin d'après-midi aux dépens de Sochaux (3-2), les Bleus n'ont plus que les Parisiens - battus à  Caen (3-0) - comme compagnons d'infortune. Avec Metz, déjà  condamné, ce trio-là  semble désormais bien parti pour ne plus se quitter d'ici à  la mi-mai. 
La colère noire du président n'y changera rien 
 Hier soir, pourtant, les hommes de Furlan auraient mérité mieux. Sur l'état d'esprit, l'envie, la hargne et l'engagement, ils ont été largement à  la hauteur d'un «champion haut de gamme», comme le souligne Furlan. Oui, mais voilà , ils ont payé au prix fort cette débauche d'énergie.  L'expulsion d'Eric Mouloungui juste avant la pause, consécutive à  deux avertissements glanés en cinq minutes, a plombé la soirée. «Trop, c'est trop, fulmine Philippe Ginestet. L'arbitre était Lyonnais. On a joué à  douze contre onze. Les intérêts économiques sont protégés. Ce n'est plus du foot, c'est du business.» Ça peut paraître injuste, mais c'est comme ça. Et la colère noire du président, qui a dans la foulée démissionné de la «task force» - groupe de travail sur l'arbitrage - n'y changera rien. 
«Tout le match est anéanti sur ces décisions-là » 
 Comme le souligne Furlan, un coup de pouce aux forts est «inconsciemment» plus facile à  donner qu'aux faibles. «Ça fait trente ans que ça dure, déplore le Girondin. Tout le match est anéanti sur ces décisions-là , à  savoir les avertissements distribués d'entrée à  Rodrigo et Mouloungui.» Ne restent donc plus que les regrets. Immenses, ceux-là .  Car les Lyonnais n'étaient pas au mieux. Cette affirmation, rendue audible sur les bords du Rhône à  la suite d'une mini-série de deux matches sans victoire - défaite à  Marseille, nul contre Rennes -, pouvait prêter à  sourire dans les travées de la Meinau. C'est que le public alsacien ne faisait pas grand cas de ses petits hommes bleus, si décevants ces derniers temps.  Et pourtant, le sextuple champion de France, talonné par des Girondins revenus à  quatre points, a perdu de son éclat. La blessure de Toulalan n'y est sûrement pas étrangère. Alain Perrin n'a en tout cas pas trouvé la solution idéale pour pallier le forfait de son régulateur en milieu de terrain. En outre, l'entraîneur a dû laisser Fred, grippé, à  l'hôtel.  Toujours est-il qu'avec un trident composé de Keita, Benzema et Ben Arfa, l'attaque lyonnaise a fière allure. L'incroyable série de onze victoires de rang contre le Racing en championnat - 28 buts marqués, un seul encaissé! - ne semble pas en mesure d'être contrecarrée.  D'entrée, les Strasbourgeois font fi de leurs complexes et ruent gaiement dans les brancards. Mouloungui, remonté comme un coucou, est dans tous les bons coups. Sa tête (3e'), sur un centre de Fanchone, donne du baume au coeur. Et quand Renteria vient placer sa tête sur un centre de Johansen (21e'), le public commence à  croire en l'exploit. 
La différence entre les puissants et les faibles
 
 Mais au retour des vestiaires, c'est une «attaque-défense» qui prend forme. «Ça devenait impossible à  dix contre onze», reconnaît Furlan. Le but de Cassard est pris d'assaut, Ben Arfa touche le poteau, l'étau se resserre. En six minutes et deux corners de Keita, le sort de la rencontre bascule. Les têtes de Bodmer et de Grosso plongent le Racing dans un abîme de perplexité.  A désormais quatre journées de la fin et deux déplacements à  venir - Rennes et Nancy -, on ne voit pas ce qui pourrait sauver les Strasbourgeois. «On n'acceptera pas le sort que tout le monde nous promet», conclut le président Ginestet.  Le problème, c'est que le temps fait désormais défaut. Et que les occasions manquées contre Sochaux, Metz ou Monaco pèsent bien plus lourd que la défaite contre Lyon.  A Lens, en tout cas, un but égalisateur du Sochalien Traoré a été refusé pour un hors jeu imaginaire. Ça doit être cela, la différence entre les puissants et les faibles...
Le réveil de Renteria
Contraints de jouer à  dix durant toute une mi-temps après l'expulsion plus que sévère de Mouloungui, les Strasbourgeois ont fait mieux que résister. Mais le réveil de Renteria auteur de son 9e but de la saison, n'a pas suffi pour retrouver le chemin de la victoire.
CASSARD (). A donné le ton d'emblée, seul face à  Keita, avant de repousser des deux poings un coup-franc de Juninho (23e), puis de détourner du bout des doigts une frappe de Benzema (27e). A toutefois fini par plier sur deux coups de boule signés Bodmer et Grosso. SZELESI (). Le Hongrois s'est montré rusé derrière et plutôt efficace à  l'avant lors de ses montées, en début de match. Réduit à  défendre en seconde mi-temps, il l'a fait avec courage et abnégation. DUCROCQ (). Physiquement, il ne craint personne - demandez à  Benzema - et quand il faut, Ducrocq sait balancer de longues balles vers l'avant ou dans les tribunes. S'est montré plus fébrile dans le jeu aérien. Remplacé par Alvaro Santos (88e). PAISLEY (). Tranquille en première mi-temps, où le défenseur central a fait preuve de son flegme habituel. Plus de boulot en seconde, quand il a colmaté comme il pouvait les brèches face aux incessantes offensives lyonnaises. DOS SANTOS (). Pas vraiment inquiété en début de match, grâce au bon replacement de Renteria dans son couloir, le latéral a ensuite eu plus de boulot face à  Keita, Govou ou Ben Arfa, qui a souvent pris le dessus dans les duels. JOHANSEN (). Techniquement il est au-dessus du lot, comme en témoigne sa passe au cordeau qui a permis à  Renteria d'ouvrir le score. Et comme son acolyte Lacour, il a beaucoup donné en défense, n'hésitant pas à  redescendre très bas pour aider son équipe. LACOUR (). Le petit milieu de terrain a encore une fois arpenté de long en large le milieu de terrain. En seconde mi-temps, il s'est littéralement dépouillé dans un rôle ingrat de premier rideau défensif. Indispensable. FANCHONE (). Un bon centre (3e) lui a permis d'entrer pleinement dans son match et il a ensuite tenté d'apporter le danger grâce à  des déviations de la tête plutôt malignes. Remplacé par Bah (55e, ), très volontaire mais un peu brouillon pour sa première apparition à  la Meinau. RODRIGO (). Le nettoyeur est de retour à  la Meinau et il s'est encore une fois montré tranchant, coupant un nombre incalculable de passes lyonnaises en milieu de terrain et replaçant sans cesse ses coéquipiers. Un capitaine, un vrai. MOULOUNGUI (). Titularisé en pointe le Gabonais a très bien débuté, se montrant d'emblée très dangereux du pied (2e), puis de la tête (3e), sur un bon service de Fanchone. S'est ensuite fait expulser de manière très sévère pour un deuxième carton jaune pour une faute sur Grosso, juste avant la mi-temps. RENTERIA (). Sur le côté gauche, il a retrouvé son flair et le sens du jeu, tant en défense qu'en attaque. A été récompensé en trouvant les filets d'une belle tête décroisée (21e). A failli faire mouche une deuxième fois en contre attaque sur son premier tir cadré (54e), détourné par Coupet. Remplacé par Mulenga (75e).
Sébastien Keller