Nasser Larguet

argueti · Message par **argueti** » 24 juin 2007 13:19

L'Alsace a écrit :Larguet : « J'arrête »

Comme annoncé dans notre édition d'hier, le directeur du centre de formation Nasser Larguet, en fin de contrat après trois saisons au RCS, ne prolongera pas son aventure strasbourgeoise.

Il devait renouveler son bail pour deux ans en cas de remontée en L 1. Mais Nasser Larguet ne dirigera plus le centre de formation du Racing en 2007-2008. Hier, l'ex-directeur de la formation de Rouen, Cannes et Caen a confirmé son départ. Il explique et assume son choix.

Nasser, votre départ, officieux depuis quelques jours, est-il officiel ?

Oui. Je sors d'une année très dure, sauf dans le travail quotidien avec les éducateurs et mon personnel. Je n'ai pas senti - et je ne parle pas là du président - une confiance totale dans mon travail. Je ne prends pas cette décision de gaieté de cÅ“ur. D'abord parce que je me mets en difficulté, puisque je n'ai pas de point de chute. Ensuite parce que je songe aux gens avec qui je travaille et qui comptaient sur moi. Mais je suis en fin de contrat et je ne prends d'argent à personne. J'assume.

Les économies drastiques annoncées par le président, qui veut réduire le budget annuel du centre de formation de 4,5 à 2,8 millions, ont dû peser, non ?

On me cite en référence le centre de formation de Caen qui fonctionne avec 2,5 millions annuels. J'ai beaucoup de respect pour le Stade Malherbe où j'ai travaillé trois ans. C'est un club qui m'est cher. Mais quand on est ambitieux, on ne doit pas se contenter de cette référence-là . Nous avons hissé le centre du RCS dans les quinze premiers de France. Nous ambitionnions d'intégrer le Top 10. Strasbourg doit s'inspirer de Lyon, Rennes ou Auxerre. Parce que s'il se hisse à leur niveau, il sortira plus régulièrement des joueurs de niveau L 1 ou européen, ce qui garantira sa pérennité en Ligue 1. La vente d'un Sidi Keita à Lens l'an passé, pour 4,5 millions, équivaut au fonctionnement du centre durant un an avec 60 jeunes. À mon arrivée, Marc Keller m'avait demandé de réduire le budget d'un million le budget. Nous l'avons fait. Je veux bien imaginer descendre à 3,5 millions. Mais en deçà , ce n'est pas raisonnable. Difficile dans ces conditions d'aller chercher de bons joueurs. Et les bons joueurs, je suis désolé, mais ça se paie. On m'a aussi demandé d'entraîner la réserve en CFA à la place de François Keller et de penser à une réorganisation. Je ne souhaitais pas prendre la place de François. J'ai proposé de devenir son adjoint.

On dit que vous n'auriez pas apprécié que le club veuille se séparer de trois de vos éducateurs…

Gabriel Richter, qui assiste le directeur technique Jean-Marc Kuentz, Sébastien Chinelli, le préparateur physique, et Jean-Pierre Laverny, l'entraîneur des 15 ans, sont en fin de contrat. À 3 ou 4 semaines de la fin de saison, je ne me voyais pas les laisser sur le carreau. Alors que je devais prolonger de deux ans avec réévaluation salariale, j'ai suggéré qu'on ne m'offre qu'une saison, sans augmentation, en ponctionnant le cas échéant sur mon salaire pour garder les trois. C'était autant une façon de leur apporter mon soutien que de tester la volonté du club de travailler avec moi à long terme. Le président avait dit avoir voulu tester l'implication de Jean-Pierre Papin en l'autorisant à rencontrer les dirigeants de Lens. J'ai fait la même chose. Le test ne m'a pas convaincu. Mais j'ai au moins obtenu le feu vert pour prolonger mes trois éducateurs d'un an.

Le nouvel entraîneur général Jean-Marc Furlan n'a-t-il pas tenté de vous faire changer d'avis ?

Entre les difficultés vécues cette année et les perspectives que j'ai du mal à cerner, mon choix est vite fait. Ça m'embête pour les gens qui m'ont fait confiance et pour Jean-Marc Furlan que j'ai rencontré et qui m'a fait l'impression d'être un homme d'ouverture. Je ne me sentais plus l'envie d'aller plus loin.

Certains, au club, font courir le bruit que vous allez vite rebondir…

Cannes, Saint-Etienne et Troyes se sont renseignés. Mais je n'ai rien de concret. Contrairement à ce que pensent d'aucuns en interne, je n'ai jamais cherché à me mettre en avant. J'ai toujours défendu le RCS et la formation. Douze joueurs formés au club (Johansen, Abdessadki, Lacour, Bellaïd, Mouloungui, Vergerolle, Gameiro, Gasmi, Mathlouthi, Schneiderlin, Othon, Weber) viennent de participer à la remontée. Et encore ne parlai-je pas de Krebs, qui vient d'être transféré à Hanovre, ou de Faty, qui a signé l'an passé à la Roma. Le centre de formation est rentable. Depuis trois ans, je crois avoir mené à bien la mission assignée par Marc Keller d'abord, Philippe Ginestet ensuite. Je pars, mais je n'accuse personne. En vingt années de métier durant lesquelles j'ai traversé des clubs aux personnalités très différentes, j'ai vécu mon année la plus difficile.

Recueilli par Stéphane Godin

Keating · Message par **Keating** » 24 juin 2007 13:37

En vingt années de métier durant lesquelles j'ai traversé des clubs aux personnalités très différentes, j'ai vécu mon année la plus difficile.

C'est un peu ce que je retiens

lolo · Message par **lolo** » 24 juin 2007 13:39

Seb T. a écrit :Ginestet a beau faire briller le Racing, de l'intérieur, je peux vous dire que c'est déjà bien moins lumineux...
...

Ce qui l'est encore moins, c'est de voir que ces "clans", tant décriés par tous, traversent les âges au Racing...
Merci, Seb T., de nous le prouver tous les jours.

NéRiK · Message par **NéRiK** » 24 juin 2007 18:13

Quel bordel, j'aurai préféré voir partir un Ferhat.

FM17 · Message par **FM17** » 24 juin 2007 19:19

ferhat est là et bien là lui...

argueti · Message par **argueti** » 17 juil. 2007 7:53

L'Alsace a écrit :Larguet, direction Maroc

Moins d'un mois après avoir refusé de prolonger son contrat au Racing Strasbourg, où il passé trois années à la tête du centre de formation, Nasser Larguet a fait son choix. Le choix du cÅ“ur. Bien que contacté par de nombreux clubs de l'Hexagone (Troyes, Saint-Etienne, Cannes), il a décidé de tenter l'aventure au Maroc, son pays d'origine. Un voyage aux airs de véritable défi pour le technicien âgé de 48 ans puisque c'est à un projet inédit et ambitieux auquel il a donné son accord. « Une société privée, désireuse de monter une académie de football près de Rabat, m'a contacté voilà quelques jours pour me proposer le poste de directeur, explique-t-il. Le projet m'a d'emblée intéressé et les premiers contacts avec les personnes là -bas ont été positifs. On m'a fait sentir une vraie volonté de travailler avec moi. Là -bas, je vais repartir de zéro, puisque la construction de l'école n'a même pas encore débuté. Il y a tout à faire et tout à bâtir et je suis conscient de n'avoir pas choisi la facilité. Mais ça me plaît. » À l'instar de l'ex-président du FC Mulhouse, Jean-Marc Guillou, qui fut l'un des premiers à se rendre en Afrique afin d'y former directement de jeunes joueurs, Nasser Larguet est persuadé de « l'énorme potentiel » existant sur ce continent, et plus particulièrement au Maroc. « Si on met les mêmes installations qui existent en France dans ces pays, on peut vraiment obtenir de très bons résultats. On pourra surtout éviter à ces jeunes de s'en aller trop vite en Europe, où ils ne sont sûrs de rien. On veut leur permettre de s'améliorer et de s'aguerrir. » L'académie travaillera en partenariat avec le FUS de Rabat, nouveau promu en D1 marocaine. « Il y a vraiment de belles choses à faire », résume encore Nasser Larguet. « Et j'espère présenter bientôt de supers joueurs à des clubs de L1. Et pourquoi pas au Racing, d'ailleurs ! Ce club sera toujours dans mon cÅ“ur. » Et le cÅ“ur, chez Nasser, ça compte.