DNA a écrit :Plus qu'un pas
Avec sa victoire à Bastia, le Racing a assuré l'essentiel : garder quatre points d'avance sur Amiens. Même si sa prestation a encore été en demi-teinte, il peut assurer la montée la semaine prochaine en cas de victoire face à Metz.
« Cette victoire est à l'image de la saison. Il faut juste retenir qu'à la fin le RCS gagne et que ça suffit ». Cette phrase du président Philippe Ginestet en dit long, encore une fois, sur la prestation du Racing vendredi soir en Corse. On l'avait dit et redit : la Ligue 2 est un combat incessant, sur des terrains improbables face à des équipes capables du meilleur comme du pire. A Bastia, le Racing a une nouvelle fois goûté aux joies de cette Ligue 2. Parce qu'hormis le trophée offert à Pascal Camadini avant le match - en tant que meilleur représentant du football corse pour l'année écoulée - les Bastiais n'ont pas fait le moindre cadeau aux Strasbourgeois. En première mi-temps, ce sont même les Corses qui ont profité des largesses strasbourgeoises, comme sur cette mauvaise relance de Deroff qui leur permet d'ouvrir le score. Et comme souvent après « un début de match embêtant » (dixit Cassard), les Alsaciens ont dû aller au bout d'eux-mêmes pour remporter cette victoire. En profitant, encore une fois, de ce brin de chance qui les a rarement abandonnés cette année.
«Quand on a commencé à jouer en équipe »
Bref, le scénario vendredi soir a été plutôt classique pour le Racing. A défaut d'être géniale, à défaut de savoir tuer le match, cette équipe-là sait au moins être décisive. Même si la manière laisse à désirer. Vendredi soir, c'est Ali Mathlouthi qui a pris la tenue du sauveur de service, souvent revêtue cette année par Eric Mouloungui. Parfois maladroit devant le but - comme la semaine passée face à Brest, où il a raté deux balles de break - Mathlouthi n'a cette fois pas manqué l'occasion de marquer. Profitant avec opportunisme d'une boulette d'Ejidé pour inscrire son premier but - ô combien important - chez les pros. « Ali est récompensé de ses efforts et a apporté à la mi-temps vitesse, percussion et profondeur, mais la réussite est venue quand on a commencé à jouer en équipe », expliquait Jean-Pierre Papin à l'issue de la rencontre. Une équipe qui a su y croire jusqu'au bout pour emporter la décision grâce à un coup de patte de Cohade, prolongé dans le but bastiais par la tête de Bellaïd. « Après une mauvaise première mi-temps, on a su inverser la tendance, résumait le défenseur central, je n'ai pas fait un grand match, mais j'ai essayé de rester sérieux ».
« C'est toujours la dernière marche la plus dure »
C'est une évidence que ni Bellaïd, ni le RCS n'ont fait un « un grand match » au stade Armand-Cesari, où ils ont même frisé le naufrage en première mi-temps. Mais désormais, avec cette deuxième place et 67 points au compteur, la Ligue 1 n'est plus très loin. Malgré les victoires de Caen et Amiens. « Nos poursuivants, je m'en fous, lance JPP, il faut prendre les trois points contre Metz, dans une Meinau pleine. Il ne reste qu'une victoire à chercher et on y sera. Même si c'est toujours la dernière marche la plus dure... »
Barbara Schuster
L'Alsace a écrit :Vers la terre promise
S'il réussit le même résultat qu'Amiens à Créteil, vendredi (20 h) lors du derby contre Metz dans une Meinau à guichets fermés, le RCS validera son billet pour la Ligue 1. Il touche au but.
« Cette année, j'ai l'impression que c'est toujours le Racing qui gagne à la fin. » Paraphrasant Gary Lineker (*), le président Philippe Ginestet ne cachait pas son soulagement avant-hier à Bastia, après le succès étriqué – un de plus – de son club en toute fin de match (2-1). Il mettait surtout le doigt sur cette propension du RCS à renverser vapeur et montagnes. Après avoir si souvent perdu la saison dernière en toute fin de rencontre, les coéquipiers de Guillaume Lacour ont fait cette saison du dernier quart d'heure leur champ d'expression favori. Celui où ils prennent un malin plaisir à doucher les ardeurs de leurs adversaires, eux aussi convaincus « qu'à la fin, c'est toujours le Racing qui gagne. » Vendredi, Habib Bellaïd est allé placer « une tête rageuse » (dixit Ginestet) à la 88e qui a fait pencher le sort du match et, sans doute, de la saison. « C'est un symbole », martèle Philippe Ginestet, « Ce groupe veut aller au bout. » Coché sur tous les agendas lorrain et alsacien, le derby de la 37e journée contre Metz vendredi (20 h) à la Meinau sera bien le sommet attendu. Les Messins viendront y chercher un résultat de prestige, après leur démonstration de l'aller (4-1) à Saint-Symphorien, et tenteront d'enrayer une série de deux défaites sans conséquence, puisque les hommes de Francis De Taddeo ont les deux pieds en L 1 – titre de champion de France de L 2 en prime – depuis belle lurette. Le Racing voudra, de son côté, poser ses derniers orteils dans l'ascenseur de la montée. « Trois points contre Metz et ce serait réglé », martèle Philippe Ginestet conscient d'avoir fait « un pas important à Bastia. »
« Gagner la première de nos deux finales »
Avec quatre points d'avance sur Amiens, qui ira à Créteil, puis recevra Le Havre, et deux sur Caen, qui a stoppé avec les tripes contre Reims (2-1 à 11 contre 10 pendant une heure) sa série d'insuccès (4 nuls, 2 défaites), les Strasbourgeois ont toujours la main. Ils ont surtout deux atouts maîtres dans leur jeu, contre Metz et à Dijon. « Nous pensions avant le début de saison que le derby serait décisif. Il va l'être », se réjouit Stéphane Cassard, « Nous étions attendus à Bastia. Les Corses n'avaient pas digéré leur descente consommée à Strasbourg il y a deux ans (défaite 2-0 lors de la dernière journée 2004-2005). Comme d'habitude, nous sommes très mal entrés dans la partie et leur avons fait cadeau d'un but. Mais nous sommes restés sereins et avons su revenir comme nous l'avions déjà fait. Metz a beau être champion, il va jouer le coup à fond. Parce que c'est un derby. Parce qu'il se jouera à guichets fermés. » Un nul face au rival messin, voire une défaite, pourraient néanmoins suffire aux hommes de Jean-Pierre Papin si Amiens, en déplacement chez des Cristoliens pas encore sauvés, venait à signer un résultat identique. « On a joué une demi-finale à Bastia », insiste Philippe Ginestet, « mais notre avantage, c'est que nous n'avons pas une finale, mais deux à disputer. Il suffit d'en gagner une. La première de préférence. »
Après avoir si souvent ramé – dans le jeu notamment – cette saison, le Racing entrevoit la terre promise. Le derby lui permettra peut-être d'accoster à bon port et de l'expédier au septième ciel.
(*) Après le Mondial 1990, l'ex-buteur international anglais avait prononcé cet aphorisme devenu mythique : « Le football est un jeu qui se joue à onze contre onze et à la fin, ce sont toujours les Allemands qui gagnent ».
Echos
Mathlouthi très incertain contre Metz
Victime d'une petite lésion à l'ischiojambier droit vendredi à Bastia où il a inscrit son premier but professionnel, le jeune attaquant du Racing ne devrait pas participer au derby. « Il est trop tôt pour se prononcer », indique le médecin du club François Piétra, « mais sa participation est compromise. Nous ne prendrons pas le moindre risque. »
Cassard et Puydebois même combat
Alors que le président Philippe Ginestet cherche toujours comment a pu naître la rumeur de l'arrivée possible de Fabien Barthez à Strasbourg (« c'est n'importe quoi »), le patron du RCS assure de son soutien son n°1 Stéphane Cassard, mais aussi sa doublure Nicolas Puydebois. « Stéphane sera titulaire la saison prochaine. Et si nous remontons en L 1, il sera l'un des grands artisans de cette accession. Il en a sauvé, des points. Je lui tire mon chapeau, mais je le tire aussi à Nico pour son état d'esprit irréprochable, dans un rôle difficile. Notre volonté est de continuer avec eux. » Les deux portiers du RCS ont encore une année de bail. Le troisième gardien, Régis Gurtner, sera libre en juin.
Reprise lundi matin
Jean-Pierre Papin a accordé un week-end de repos « bien mérité » à ses hommes. Ces derniers reprendront l'entraînement ce lundi matin à 10 h.
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