L'Alsace a écrit :Nous venons pour gagner 
L'ex star de l'OM, Dragan Stojkovic, président de l'Etoile Rouge de Belgrade, ne s'en cache pas : son équipe viendra chercher sa qualification demain à  la Meinau face au Racing. 
Il a laissé de lui l'image d'un artiste. Dragan « Pixie » Stojkovic, qui a pris sa retraite en 2001, à  36 ans, après un détour par le Japon, appartient à  cette race des surdoués du ballon rond de l'ex-Yougoslavie. En 1990, il débarque ainsi à  l'Olympique de Marseille, en provenance de l'Etoile Rouge de Belgrade. Au printemps suivant, dans un clin d'oeil du destin qu'il prend pour lui, l'OM et l'Etoile Rouge se retrouvent en finale de la Coupe d'Europe des Clubs champions à  Bari. Les Waddle, Papin, Amoros, Boli, Mozer et autres Pelé partent favoris face à  un club yougoslave pourtant joliment armé avec les Savicevic, Prosinecki, Mihajlovic et Pancev. Ils s'inclineront aux tirs au but (0-0, 3-5). « Avec le recul, j'en garde un bon souvenir, même si je relevais de blessure. La veille du match, on a pris la décision de me mettre sur le banc. Je suis entré à  10 minutes de la fin de la prolongation. En demi-finale, quand l'Etoile Rouge a éliminé le Bayern, je n'en avais pas cru mes yeux. C'était incroyable de la retrouver en finale quelques mois après mon départ. »
« L'Etoile Rouge reste un grand d'Europe »
Deux ans plus tard, une autre blessure privera « Pixie » de la finale victorieuse de l'OM à  Munich face au Milan AC (1-0). « J'ai été opéré du genou gauche pour un problème de cartilage et tenu éloigné des terrains toute la saison. À Munich, j'étais dans les tribunes. Cette blessure m'a empêché, j'en suis sûr, de donner une dimension encore supérieure à  ma carrière. » Une carrière néanmoins exceptionnelle, avec 84 sélections pour 15 buts (Ndlr : la première le 12 novembre 1983 à  Zagreb contre la France – 0-0) et cette image de virtuose qui lui colle à  la peau. « Qu'on voie encore en moi un artiste me fait plaisir », avoue-t-il sans fausse modestie, lui qui a donc raccroché les crampons voici un peu plus de quatre ans. Président de la Fédération de Yougoslavie (devenue depuis Serbie-Monténégro, qualifiée pour la Coupe du monde) de 2001 à  2005, l'ex-Marseillais a accepté la présidence de l'Etoile Rouge en juillet dernier. Il partage désormais son temps entre Paris et Belgrade. « Ma famille est installée à  Paris. J'y suis d'ailleurs aujourd'hui (hier) et j'arriverai à  Strasbourg demain (cet après-midi). Mais je passe beaucoup de temps à  Belgrade. À la fin de ma carrière, j'ai accédé à  la présidence de ma Fédération. C'était l'idéal, car j'ai ainsi pu rester immergé dans le haut niveau. Et cet été, alors que mon mandat à  la Fédé expirait, l'offre de l'Etoile Rouge est arrivée. J'ai choisi de rejoindre « mon » club, fort de l'expérience que j'avais emmagasinée pendant quatre ans, tout en demeurant membre du comité exécutif de la Fédération. L'Etoile Rouge reste un des plus grands clubs d'Europe, qui s'appuie sur le passé et la tradition. Mais l'équipe est jeune, pleine de talent, et l'objectif est de redonner au club son lustre (Ndlr : 22 titres de champion, 18 Coupes nationales, la Coupe d'Europe des Clubs champions 1991 et la Coupe intercontinentale 1991). Pour moi, c'est un nouveau challenge, une grande responsabilité. Notre priorité est de reconquérir le titre national abandonné en 2005 au Partizan d'Ivan Curkovic (Ndlr : l'ancien gardien de la grande époque de Saint-Etienne en est le président). » Mais l'Etoile Rouge n'a pour autant pas l'intention de faire l'impasse sur la Coupe UEFA. « Une victoire à  Strasbourg nous qualifierait pour les 16es », a déjà  calculé Stojkovic, « elle est donc impérative et nous venons pour gagner, même si une élimination ne serait pas perçue comme une catastrophe, puisque nous sommes leaders de notre championnat. Samedi contre Hadjuk Kula (4-1), notre coach (l'ex-gardien international italien Walter Zenga) a volontairement laissé au repos trois de nos pièces maîtresses, Nikola Zigic, Dragan Mladenovic et Nenad Kovacevic, pour qu'elles soient au top mercredi à  Strasbourg. C'est dire toute l'attention que nous portons à  cette Coupe UEFA. Vous savez, je n'ai jamais aimé perdre et je n'aime toujours pas ça. Et j'espère vraiment que nous allons décrocher notre qualification à  la Meinau. »
Les jeunes au pouvoir 
Alors que l'Etoile Rouge laisse au repos ses joueurs en championnat pour mieux préparer la Coupe UEFA, Jacky Duguépéroux a choisi la démarche inverse. Mickaël Pagis, resté aux soins hier après le coup reçu sur la cheville samedi à  Nancy, ne figurera pas dans le groupe des 18. Pontus et Alexander Farnerud, Lacour, Hagui, Hosni, Gmamdia et Puydebois, tous titulaires en Lorraine, seront laissés au repos. Les jeunes auront ainsi l'occasion de se montrer. « Tout est tourné vers l'OM », indique l'entraîneur bas-rhinois, « d'autant que nous sommes déjà  qualifiés pour les 16es de Coupe UEFA. Les gardiens savent depuis une semaine qu'ils tourneront sur ce match. » Avec 7 points et compte tenu de l'opposition à  Rome entre la Roma (4 points) et Bâle (6 points), le RCS est assuré de terminer au pire 2e de cette poule E, même en cas de revers face au club serbo-monténégrin (4e avec 3 points), et de recevoir au retour lors des 16es. S'il conserve sa première place, il rencontrera le 3e d'une autre poule. Mais s'il glisse à  la seconde, il affrontera l'un des 8 clubs reversés de la Ligue des Champions. « D'ici à  février, beaucoup de choses peuvent se passer », insiste « Dugué », « notre priorité, c'est le très court terme, donc la réception de l'OM où nous tenterons de remporter notre premier succès à  la Meinau en championnat, quelle que soit la manière. » L'équipe de départ devrait être la suivante : Cassard – Deroff, Bellaïd, Schneider, Boka – Krebs, Johansen, Faty, Le Pen – Diané, Gameiro. Remplaçants : P. Farnerud, A. Farnerud, Lacour, Hagui, Hosni, Gmamdia et Puydebois. L'Etoile Rouge au complet. « Notre groupe est au complet et en excellente forme. » « Pixie » Stojkovic reste volontiers optimiste pour le rendez-vous de demain, même si l'Etoile Rouge a compromis ses chances de qualification en chutant d'entrée à  domicile contre Bâle (1-2). « Nous nous sommes inclinés à  la dernière minute (but de Rossi à  la 88e exactement) contre le cours du jeu, dans une ambiance très spéciale. Le match s'est en effet joué à  huis clos dans un stade désert (97422 places), car l'UEFA nous avait sanctionnés à  cause des débordements de nos supporters. Mais après notre revers à  Tromsà¶ (3-1), nous nous sommes bien repris en disposant de Rome (3-1). » Deroff a laissé un message à  Adailton. Yves Deroff a tenté hier de joindre le Brésilien de Nancy, Adailton, grièvement blessé samedi lors du derby dans un choc involontaire entre les deux hommes et hospitalisé pour dix jours à  la polyclinique Gentilly de Nancy. Le latéral lorrain y a été opéré dans la nuit de samedi à  dix jours pour une fracture ouverte du tibia-péroné droit. « Il ne parle que très peu français. C'est ce que m'a dit l'infirmière que j'ai eue au bout du fil. Je lui ai donc demandé de souhaiter à  Adailton un prompt rétablissement de ma part. Mais je vais me procurer son numéro de portable pour l'appeler en direct ce mardi et, au moins, lui laisser un message de vive voix. »