Magnifique aussi la compo de l'equipe : Gmom 31 ans, etc ...
L'Alsace a écrit :Rome, la terre promise ?
Naufragé en Ligue 1, le Racing, qui défie la Roma à 21 h au stade olympique, se raccroche à la Coupe UEFA comme à une bouée de sauvetage. Un point le qualifierait pour les 16e s de finale.
Tous les chemins mènent à Rome, dit le proverbe. Mais ils ne mènent a priori pas tous au stade olympique. Hier, le Racing a purement et simplement annulé l'entraînement et la conférence de presse programmés dans l'enceinte romaine en fin d'après-midi. Les Strasbourgeois, qui avaient atterri vers 13 h à l'aéroport de Fiumicino, ont été happés dans un embouteillage monstre sur le « grande raccordo annulare » (le périphérique) qui enserre la Ville éternelle. Une heure et quart de bouchon avant de rejoindre l'hôtel La Borghesiana, où ils ont élu domicile jusqu'à vendredi midi. Un lieu chargé d'histoire, puisqu'il abrite aussi le centre technique où la Squadra Azzurra vient préparer ses rencontres internationales.
10000 spectateurs dans un stade de 80000 places
De fait, Jacky Duguépéroux et sa troupe se sont entraînés sur l'un des terrains du centre. « Dans d'excellentes conditions », dira l'entraîneur bas-rhinois au sortir de la séance. « Quand nous avons vu dans quels embouteillages nous étions tombés, j'ai demandé aux joueurs ce qu'ils souhaitaient. Je ne leur ai rien imposé et ils ont tous choisi de rester à La Borghesiana. Ils n'avaient pas envie de passer la journée dans le bus, sachant que le Stade Olympique était, normalement, à une bonne heure de route. Alors, avec les bouchons… Là , ils ont pu se reposer tranquillement jusqu'à 17 h. » Le stade olympique, ses joueurs le découvriront donc ce soir. Dans une ambiance frisquet te, à tous points de vue, puisque seuls 10000 billets avaient été vendus hier soir. Au moins la centaine de supporters strasbourgeois qui a fait le déplacement dans deux bus (l'un affrété par les UB 90, l'autre par les Hansi et le Kop Ciel et Blanc) ne sera-t-elle pas totalement perdue au milieu des tifosi. Car le paradoxe est là : ce qui constitue toujours un rendez-vous privilégié pour le Racing reste un événement de seconde zone pour l'un des cadors du Calcio. C'était déjà le cas en 1995 face au Milan AC et en 1997 contre l'Inter. Ça l'est encore plus aujourd'hui. Et la 20e place du club strasbourgeois en L 1 n'arrange rien à l'affaire. D'autant que sa venue tombe dans une semaine où la Roma évolue trois fois à domicile. Etrillée samedi par la Juve, leader intouchable de la Série A (1-4), elle défiera dimanche la Fiorentina, 3e (voir ci-dessous). Chez les Transalpins, les préoccupations domestiques passent souvent avant les récréations européennes. Du moins lorsqu'elles concernent les premiers tours de la dévaluée Coupe de l'UEFA et non la sacro-sainte Ligue des Champions. A Strasbourg, ce serait plutôt le contraire. Sauf cette saison où la dégradation sans fin de la situation du RCS en championnat a relégué la Coupe d'Europe à l'arrière-plan des priorités. Mais après avoir réussi un grand chelem jusqu'ici (4 matches, 4 victoires), l'équipe de Jacky Duguépéroux, certes remaniée, se verrait pourtant conserver dans la capitale de la Botte italienne son invincibilité continentale. Surtout qu'un nul lui offrirait son billet pour les 16e s de finale en février. Dans la position toujours instable où elle se trouve – et son entraîneur avec elle, ne l'oublions pas – un résultat positif, même face à une Roma chamboulée au sein de laquelle les quatre anciens de la L 1, Panucci, Dacourt, Mexès et Nonda, seront titulaires, constituerait le plus revigorant des remontants. Et il faut bien avouer que dans une saison plombée par la grisaille des mauvais résultats, un rayon de soleil dans le ciel bleu qui surplombait hier le Colysée serait du plus bel effet.
La Roma sur la réserve
Rompant avec ses habitudes, Jacky Dugué péroux n'avait guère fait de mystère mardi sur le onze de départ qu'il alignera ce soir au stade olympique. Mickaël Pagis est resté à Strasbourg. Hosni et Salim Arrache seront eux aussi ménagés et donc remplaçants en prévision du rendez-vous de dimanche à Nantes. Guillaume Lacour et Arthur Boka auraient eux aussi pu être concernés par le turnover que souhaitait mettre en place « Dugué » à Rome. Mais l'hécatombe en défense (Hagui, Devaux et Deroff blessés) et la jeunesse de la relève (Yann Schneider, 19 ans, a fêté samedi contre Nice ses grands débuts en Ligue 1) ont dissuadé le coach. Habib Bellaïd (19 ans) et Cédric Kanté, déjà associés en charnière centrale à Caen en Coupe de la Ligue et face à Saint-Etienne auront pour mission de verrouiller l'axe. On suivra avec attention le baptême aux avant-postes du tande m Amara Diané – Haikel Gmamdia. L'international tunisien, double buteur il y une semaine en Egypte (2-1), se voit offrir une nouvelle chance. Il n'a jusqu'ici jamais su saisir les perches tendues. Et cette fois ? A Rome, le souriant Luciano Spalletti n'a lui non plus rien caché ou presque de l'équipe qui débutera en soirée au stadio olimpico. « Banni » depuis deux bons mois parce qu'il refuse de prolonger son contrat, Antonio Cassano, dont le cas fait couler beaucoup d'encre en Italie, sera titularisé sur le flanc gauche, aux côtés du Franco-Marocain Houssine Kharja (né à Poissy), en soutien de Shabani Nonda. « Cassano a inscrit trois buts lors de l'opposition de mardi. Il a très faim. Je ne subis aucune pression des dirigeants pour le faire jouer ou non. C'est moi qui compose l'équipe. Quant à Nonda, il a déjà eu sa chance. Mais je vais lui en donner une autre. J'ai besoin qu'il retrouve la sérénité pour donner le meilleur de lui-même. » Le capitaine Francesco Totti, ménagé hier pour une douleur au pied gauche, fera banquette. L'autre habituel titulaire en attaque, Vincenzo Montella, souffre d'une lombalgie s'ajoute aux forfaits de Chivu et Mancini. A noter que le milieu de terrain Damiano Tommasi ne figure pas sur la liste fournie à l'UEFA et n'est pas qualifié pour cette rencontre.
« Entre la Juventus et la Fiorentina »
Pour la Roma, la réception du Racing, placée entre celles de la Juve, victorieuse samedi 4-1, et de la Fiorentina passe presque inaperçue.
Il faut avoir envie de s'y rendre. Le centre d'entraînement de la Roma, à Trigoria, est perdu au fin fond de la cambrousse à une bonne vingtaine de kilomètres du capitole et du Vatican. Situé dans un écran de verdure protégé des regards inquisiteurs (des journalistes et supporters) par un imposant mur d'enceinte, le lieu de retrai te du club de la louve n'a rien de très hospitalier. Ses petits immeubles un peu vieillots ne dépareraient pas dans certaines de nos banlieues chaudes. L'accès est filtré par un gardien à demeure. D'immenses grilles vertes découragent l'importun. Rien à voir avec le cadre bucolique, mais lui aussi retranché, de Milanello, fief du Milan AC. C'est veille de match pour la Roma et la faune journalistique italienne est de sortie. Une trentaine de reporters ont pour mission d'accoucher le peu rigolard Luciano Spalletti, arrivé cet été de l'Udinese pour stabiliser un club qui a usé cinq entraîneurs en 2004-2005. L'ambiance est aussi enjouée que si une bande de croque-morts interrogeait un condamné à la chaise électrique. « Depuis qu'il est ici, nous n'avons pas réussi à cerner le vrai Spalletti », glisse un confrère de la télé italienne. Le coach, lui, sacrifie au rituel avec professionnalisme. Rien de plus. Un vague sourire esquissé au détour d'une question un peu plus originale que les autres. Car comme toujours en Italie, la rencontre face à Strasbourg préoccupe peu la presse transalpine. « C'est vrai que ce match tombe entre notre défaite contre la Juve (1-4) et la réception de la Fiorentina dimanche », doit bien reconnaître Spalletti, « Mais nous devons être prêts à répondre à toutes les situations. J'imagine que Strasbourg aura aussi la tête à son déplacement à Nantes. Mais c'est une bonne équipe et je m'en méfie. J'étais à la Meinau lorsqu'elle a battu Tromsà¶ (2-0), sur des buts de Pagis et Arrache. Elle possède des individualités de valeur qui, pour le moment, ne répondent pas aux attentes. Les Strasbourgeois sont dans une passe difficile en championnat, n'y ont pas gagné un match et ont peu de points. Mais ils valent mieux que leur dernière place. Et je n'oublie pas qu'ils vont très bien en Coupe d'Europe. Ce n'est pas la première fois qu'une équipe peine da ns son championnat, mais brille sur le front européen. D'ailleurs, nous ne sommes pas nous non plus très fringants en Série A. C'est pourquoi il est hors de question de choisir entre championnat et Coupe UEFA. » Démentant au passage un intérêt de l'AS Roma pour Roy Keane, l'international irlandais qui vient de rompre son contrat avec Manchester United après douze ans de bons et loyaux services, Spalletti semble parfois décontenancé par la nature des questions. A un confrère italien lui demandant si un point contre Strasbourg et trois devant la Fiorentina le combleraient, le technicien romain finit par lâcher un « oui » du bout des lèvres. Avant de se reprendre : « Mais notre équipe est armée pour remporter les deux. » La conférence de presse s'achève quelques instants plus tard, sur ces considérations hautement philosophiques. Ce n'est pas encore ce mercredi que nos confrères auront pu saisir quelques bribes de la personnalité de Spalletti.
Trigoria, camp retranché
Comme tous les grands clubs italiens, la Roma dispose de son centre d'entraînement à l'extérieur de la ville, à quelques kilomètres au sud, dans une petite bourgade nommée Trigoria. Chaque joueur y dispose d'une chambre individuelle. « Parce que nous sommes toujours au vert », raconte Olivier Dacourt, « L'été, nous partons déjà trois semaines ou un mois en préparation. Et durant la saison, nous sommes presque à demeure à Trigoria. Le mardi et le mercredi, entre nos deux entraînements, pas question de rentrer chez nous. Nous devons rester au centre. Mais bon, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Ça explique pourquoi, quand nous regagnons notre domicile, nous n'avons plus vraiment envie de sortir. D'un autre côté, dans les moments chauds de la vie du club, ce centre est un refuge. J'ai vu certains joueurs y passer la nuit plutôt que de risquer d'en partir et de se faire chahuter par les supporters en colère. »
Essediri : « Ne pas laisser d'espaces »
Il y a un mois, Karim Essediri, le Franco-Tunisien de Tromsà¶, formé au Red Star, a, avec son équipe, échoué sur le fil contre La Roma en Norvège lors de la première journée de la phase de poules (1-2, but de Aarst, 42e, pour Tromsà¶ ; de Kuffour, 35e, et Cufré, 84e, pour Rome), avant de s'incliner à Strasbourg (2-0) lors de la 2e . Le coéquipier de Karim Hagui et Haikel Gmamdia en sélection tunisienne, qui reçoit l'Etoile Rouge ce jeudi (« malgré nos deux premières défaites, une victoire nous laisserait l'espoir de décrocher la 3e place qualificative, derrière La Roma et Strasbourg »), apporte un éclairage sur les forces et faiblesses du club italien.
“ Karim, quel regard portez-vous sur La Roma ?â€
Difficile de juger cette équipe après sa victoire chez nous, sur un terrain excessivement difficile. Les Romains ont joué ici sans Totti, Montella et Cassano. Et très honnêtement, nous méritions la victoire. Nos défenseurs ne les ont pas lâchés. Que tu aies affaire à Totti, Nonda, Cassano ou Montella, il ne faut pas laisser d'espaces. Nonda n'a pas touché la balle.
“ En quoi vous ont-ils impressionné ?â€
En rien, à part par leur réalisme à l'italienne. Si j'ai un conseil à donner aux Strasbourgeois, c'est de ne rien lâcher avant le coup de sifflet final. Nous les avons baladés pendant 80 minutes et ils ont fini par nous planter. Ceci dit, de Mexès à Dacourt, en passant par Nonda, Panucci, Kuffour, Totti, Cassano ou Montella, il y a vraiment une grosse armada.
“ Comment la surprendre ?â€
En jouant intelligemment. J'ai été étonné des espaces que les Romains laissaient. Mais c'est parce que nous avons su les trouver. Si tu vas au duel avec un Kuffour, tu es mort. Pour les prendre à revers, il faut ou décrocher ou plonger dans les intervalles.

                
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