dna a écrit :Bleu d’Azur et d’Alsace
José Cobos (à gauche, ici en compagnie de son frère, Vincent, sur la pelouse de la Meinau) a été l’un des chouchous du public strasbourgeois. C’était il y a près de 25 ans.
Entre le Racing et l’OGC Nice, José Cobos, enfant du club strasbourgeois, élu sur La Côte d'Azur, est riche d’un parcours réussi. L’ancien petit prince de la Meinau voit l’échéance du week-end la tête remplie d’images, le cœur plein d’émotions.
De l’eau a coulé sous les ponts. La grande majorité des passionnés qui sautent en rythme dans la tribune ouest de la Meinau ne l’a pas vu jouer.
À son époque de joueur, le Racing vivait déjà quelques galères. Mais José Cobos, lui, a-t-il changé ? Sans doute un peu, mais il n’a rien oublié. L’ancien défenseur a rangé ses crampons, il n’est plus un acteur reconnu du championnat de France, mais le garçon reste affûté et les affaires du ballon rond continuent de le passionner.
Surtout quand elles ont trait à un maillot ciel et blanc ou rouge et noir. Dimanche, son joli passé va se décliner au présent.
« C’est Strasbourg qui m’a conduit à jouer jusqu’à 37 ans »
Car c’est le début et la fin de sa carrière qui l’ont marqué à jamais. « Je n’ai plus de fonction dans le foot, mais c’est sûr, c’est un match particulier pour moi qui aura lieu ce week-end, souligne-t-il, comme une évidence, depuis Nice. C’est à Strasbourg que s’est déroulée mon apprentissage, mon éducation. C’est Strasbourg qui m’a conduit à jouer jusqu’à 37 ans. »
Il y a la famille, qui reste solidement implantée en Alsace, où il revient à chaque fois qu’il en a l’occasion. Il y a ses souvenirs de ballon rond, indélébiles.
De 1985 à 1993, l’élu niçois, en charge des affaires sportives dans la ville azuréenne aujourd’hui, a appris le haut niveau. « Et parmi les matches qui ont marqué, des deux côtés, et dont on m’a immédiatement parlé quand j’ai rejoint Nice, bien des années après, il y a le barrage de 1990, sourit-il pour rappeler qu’il n’a pas toujours été du côté des vainqueurs. Ce match est gravé à l’OGC Nice. Mais je ne l’ai pas joué. J’avais pris rouge lors du match d’avant et j’étais suspendu. »
En Alsace, ce match a des allures d’Alésia qu’on préfère oublier. Le Racing avait pris une bonne déculottée, au stade du Ray (6-0) et en était quitte pour retenter sa chance dans sa quête d’élite. Un peu après, José Cobos avait au moins su laisser son cher Racing en Ligue 1, le sentiment du devoir accompli au moment de rejoindre le PSG, en 1993.
Racing et Nice sont comme des bornes fondamentales mais l’intervalle n’a pas été trop vilain avec une Coupe de France décrochée à la faveur d’une finale face au… Racing, une coupe de la Ligue aussi, la même année (1995), une Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe la suivante, la seule continentale au palmarès du PSG, plus de vingt ans après, et même avec l’argent qatarien.
Deux saisons à l’Espanyol Barcelone, une à Toulouse et c’est donc à proximité de la promenade des Anglais qu’il a bouclé la boucle, réussissant à ramener un autre monument du foot français dans l’élite, en 2002.
À l’époque, la Ligue se refusait à valider la montée de l’OGC Nice pour des considérations financières. José Cobos avait organisé la révolte et remporté le combat pour l’intégration à un championnat que le club azuréen n’a plus quitté depuis.
Il faut croire que son sens politique était déjà bien acéré. Aujourd’hui, après y avoir été entraîneur adjoint, c’est dans l’équipe d’Estrosi qu’il veille sur le pensionnaire du stade de la Rivieira. Nice gravit les échelons parmi les meilleurs clubs français. Et le petit coup de pouce municipal n’est pas de trop.
« Les élus n’interviennent pas dans la vie du club, précise-t-il. Il y a un président et des responsables en place. Après, on accompagne. On a inauguré il y a quinze jours le centre de formation. Il y a le nouveau stade, il y a le chantier du Ray. Je vais à tous les matches et on sort d’une saison extraordinaire. Après, en championnat, la période est un peu plus difficile mais je ne suis pas inquiet. »
Ce week-end, il aura assurément le cœur partagé. « Strasbourg méritait de battre Marseille, considère-t-il. L’équipe est dans la zone rouge, il y a la malchance, le petit manque de réussite dans ces cas-là mais avec le public, des joueurs qui prennent du plaisir… Après, avec ce que les Strasbourgeois ont réussi dimanche, il faut bien savoir que Nice préparera ce match avec un grand respect pour l’adversaire. »
José Cobos sera aux premières loges. L’ancien latéral se délectera de voir aux prises, les deux clubs qui l’ont marqué à jamais. « Dans les rangs strasbourgeois, il y a un joueur que je connais bien et que j’ai beaucoup apprécié, c’est Bakary Koné que j’ai bien connu quand j’étais dans le staff de la sélection du Burkina Faso ( avec Gernot Rohr ), rappelle-t-il. C’est quelqu’un de gentil, écouté dans un vestiaire. D’ailleurs, durant cette période africaine, avec des gens que je connais bien en Alsace, on avait essayé de trouver des solutions pour le Racing. Finalement, ça s’est fait sans moi. Mais quand vous voyez que la remontée, depuis 2011, s’est faite si rapidement et que le stade a pu être plein en CFA2, en CFA. »
« C’est quand même Roland Ries qui m’a marié »
L’une des images du printemps dernier lui a arraché un sourire jusqu’aux oreilles. « Le lendemain de la victoire face à Bourg-en-Bresse, voir les joueurs qui ont ramené le Racing en Ligue 1 à côté de Roland Ries, à la tribune, ça m’a fait quelque chose. C’est quand même lui qui m’a marié. »
Il aura peut-être l’occasion de lui serrer la louche, dans quelques mois. Car il y a un autre rendez-vous de pris. « Le match retour, c’est bien le week-end du 28 avril ? » C’est bien ça. Et il ne fait pas l’ombre d’un doute que José Cobos sera dans les parages de la Meinau…