dna a écrit :Racing : comme une lassante répétition
Bredouille pour la neuvième fois en onze journées dimanche à Montpellier (4-3), le Racing poursuit son inquiétant surplace. Malgré leurs efforts pour inverser la tendance, les Strasbourgeois n’ont toujours pas trouvé la solution pour fermer les vannes en défense, un mal pourtant identifié.
Il y a un peu moins d’un an, les joueurs de Thierry Laurey décrochaient contre Nice leur troisième succès de la saison (*) – cédant à Dijon la lanterne rouge héritée la journée précédente au Vélodrome – et initiaient leur remontée vers des eaux bien plus calmes.
S’ils pointaient alors à la 17e place – avec un succès de plus que ce matin mais le double de points (12) grâce à trois matches nuls –, c’était la difficulté qu’éprouvaient les Racingmen à faire trembler les filets inverses qui inquiétait.
Unique buteur contre les Aigles niçois, Adrien Thomasson inscrivait seulement le septième but des Strasbourgeois en onze matches. Ce faible ratio trouvait sa source dans leur incapacité à marquer loin de la Meinau.
On se souvient qu’il leur avait fallu attendre la 14e journée pour débloquer leur compteur sur la route en trouant quatre fois les filets amiénois d’un Régis Gurtner transformé en victime expiatoire.
Cette saison, Ludovic Ajorque – qui a signé à Montpellier son 21e but en Ligue 1 sous le maillot du Racing (voir chiffre) – et ses coéquipiers n’ont pas ce problème de réussite offensive. Ils ont en effet déjà fait trembler 13 fois les filets adverses.
C’est plus que Metz (10e en ayant marqué 12 fois), Bordeaux (12e , 10 buts), Nîmes (15e , 11 buts), Saint-Étienne (16e , 11 buts) ou encore Lorient (18e , 12 buts)… le cas de Marseille (6e , 12 buts) étant différent puisque les Phocéens ont deux matches en retard.
« Je suis derrière les garçons, je les vois faire les efforts sur le terrain, à l’entraînement »
Le problème, cette saison, se situe de l’autre côté du terrain. Loin d’en être la source, ni Bingourou Kamara (8 matches), ni Eiji Kawashima (3 matches) ne parviennent à corriger les bévues collectives de leurs coéquipiers. Quand Matz Sels s’était incliné 12 fois en onze journées, la balance est plombée par un plateau lesté, déjà, de 23 unités, soit la plus perméable défense de Ligue 1 avec Brest (qui compense avec ses 19 buts marqués).
Le mal est donc identifié et face à sa trop régulière résurgence, Thierry Laurey commence forcément par s’agacer. « Je le dis depuis le début de la saison qu’on encaisse trop de buts. C’est tellement évident qu’il n’y a même pas besoin de s’attarder là-dessus », a-t-il plutôt sèchement coupé dimanche.
Contre mauvaise fortune, le coach du Racing essaie toutefois de faire bon cœur, garant que ses joueurs ne lâcheront pas l’affaire. « Je suis derrière les garçons, je les vois faire les efforts sur le terrain, à l’entraînement, a-t-il insisté. Pour l’instant, on fait une demi-erreur, on prend un but à chaque fois. Il faut qu’on arrive à ne pas faire une demi-erreur. En ce moment, c’est un peu complexe. »
Dimanche, la vista collective (**) des joueurs de Michel Der Zakarian a souvent pu donner le tournis aux Racingmen. « J’ai trouvé que mon milieu de terrain a été très bon », a d’ailleurs souligné le technicien héraultais. Paradoxalement, les Strasbourgeois ont aussi réussi à se projeter (17 interceptions à 10, par exemple), les seules largesses défensives montpelliéraines n’expliquant pas le score.
Mais quand la bande à Laurey a réussi à marquer trois buts dans le même match pour la deuxième fois cette saison, elle n’a pas verrouillé l’accès à son but comme à Brest où sa prometteuse victoire 3-0 est loin d’être suivie des effets escomptés, le Racing enchaînant depuis sa troisième défaite.
Le jeu à Montpellier était plus ouvert qu’à Reims (2-1) ou contre Marseille (0-1). « On a trouvé des espaces parce que les deux équipes se sont livrées », estimait le coach à ce sujet .
Mais pour la cinquième fois – comme à Monaco (3-2) et contre Lyon (2-3) – le Racing s’incline d’un but. Et comme toute chose répétitive, c’est lassant pour tout le monde et très certainement pour les premiers concernés, chez qui ça ne peut que cogiter un peu plus.
« Je ne vois pas de blocage chez les garçons, assure Thierry Laurey. On a un football peut-être différent, mais on fait des choses intéressantes. Il y a des petits trucs à régler défensivement sur certaines situations. »
Il va tout de même falloir rapidement y remédier avant que le problème devienne insoluble.
(*) 1-0 contre Nice à la Meinau, le 26 octobre 2020 (**) 486 passes tentées, 420 réussies (85,6%) selon les chiffres d’Opta