[04/05] Finale CDLL : Caen / RCS : 1-2

L'actualité du Racing dans les coupes nationales
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Its_me
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Message par Its_me »

Je te rassure elles sont très gentilles... un peu timides aussi c'est vrai.
"Il n'est pas concevable que Strasbourg, capitale européenne, n'accueille pas l'Euro-2016" (Roland Ries, Jacques Bigot, juillet 2009)
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Blue_Angel
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Message par Blue_Angel »

Je trouve ça nul d'avoir fait ça...On devrait même s'excuser pour ça, c'est pas fair-play alors que cette finale était placé sous le signe de ce dernier avec une bonne ambiance aux alentours du SDF. Moi aussi, j'avais un vieux de 65 ans qui connaissait rien au foot, au debut le Racing ils savent pas jouer et à  la fin le Racing ce sont les meilleurs...Alalalalala ces Alsaciens !
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Blue_Angel
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Message par Blue_Angel »

Non Veissière ne nous manquera pas...L'arbitrage a été mauvais. D'ailleurs pour moi, il part au bon moment il n'a plus le niveau, d'ailleurs l'a-t-il déjà  eu ? :x :x :evil:
Au revoir M. Veissière....Sinon il faut avouer avant le match avoir dit de se méfier de Caen, mais c'était plus par superstition! Caen n'était pas dangereux hier soir mis à  part avec MAzure biensûr, ils ont été dangereux uniquement GRACE aux erreurs défensives du Racing. Dans l'ensemble, on peut pas dire que c'était un match fermé, les équipes ont joué par contre niveau technique il yavait beaucoup de déchets, ça c'est dommage. Mais ce match était vivant...
Par contre, l'ambiance je l'ai trouvée mauvais ou pas au niveau de notre côté, on aspire à  mieux faire quand même pour un club qui se veut ambitieux, on se doit, nous public, moi le premier de faire un effort sur l'ambiance à  la Meinau ou ailleurs dans les stades...

Pour finir, je voulais saluer le départ d'Egon, qui pour moi est à  l'origine indirectement du renouveau de ce Racing, sportivement, socialement et...financièrement ! Merci Egon et bon vent ! En espérant que Ginestet ne fasse pas bcp parler de lui...
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Manu
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Message par Manu »

Its_me a écrit :Je te rassure elles sont très gentilles... un peu timides aussi c'est vrai.
c'est ce que Frantz m'a dit :lol:
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argueti
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Message par argueti »

La voiture percute un car de supporters : deux morts

Un accident entre un autocar et une voiture a endeuillé le retour de seize strasbourgeois qui avaient fait le voyage pour assister à  la finale de la Coupe de la Ligue. La voiture rentrait certainement du teknival.
Deux personnes ont été tuées et deux autres gravement blessées lors d'un accident de la circulation sur la RN 4, à  Bannost, près de Provins, dans la nuit de samedi à  dimanche.
Un autocar de 16 supporters du Racing Club Strasbourg, de retour de la finale de la Coupe de la Ligue au stade de France à  Saint-Denis, a été heurté par une voiture qui circulait en direction de Paris, à  1 h15.
Selon la gendarmerie de Provins, la voiture, immatriculée dans l'Eure, aurait quitté sa trajectoire avant de toucher l'avant gauche du car. Lors de cette collision frontale, deux occupants de la voiture sont morts sur le coup. Il s'agit du conducteur et d'une fillette âgée de moins d'un an. Les deux autres passagers, deux jeunes femmes âgées de 19 et 23 ans ont été très grièvement blessées et évacuées à  l'hôpital de Créteil par les pompiers. La jeune femme de 19 ans est la mère du bébé mort dans l'accident.
Sous la violence du choc, le car qui rentrait vers Strasbourg - immatriculé dans les Vosges - s'est couché sur le flanc. Trois supporters strasbourgeois ont été très légèrement blessés et transportés à  l'hôpital de Provins pour des contrôles. Les deux chauffeurs de l'autocar sont indemnes. Un car de remplacement a été affrété pour permettre aux supporters de reprendre la route. Ils ont quitté Provins hier matin, à  7 h.
D'après les premiers éléments de l'enquête, les passagers de la voiture pourraient avoir été au teknival de Marigny-le-Grand (Marne). Ni alcool, ni stupéfiants n'auraient été retrouvés dans leur véhicule.
La RN 4 a été fermée à  la circulation durant plusieurs heures.
Décidement ce teknival ... Belle merdouille ... :roll:
L'histoire est en marche ...
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argueti
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Message par argueti »

DNA a écrit :Duguépéroux : « Une récompense »

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JACKY DUGUEPEROUX : « Je suis assez fatigué, je n'ai pas bien dormi ces derniers jours. Je savoure beaucoup plus que la première fois, le contexte est différent. C'est une récompense pour toute une équipe et ses dirigeants : le président Egon Gindorf qui va partir, pour Marc Keller, pour Philippe Thys, qui s'occupe du recrutement. Je la dédie aussi à  tous les salariés du club qui ont oeuvré à  cette réussite. Elle est la récompense du travail accompli ces dernières saisons. Elle ne doit pas changer notre manière de faire. »
KARIM HAGUI : « C'est le top. Sans avoir joué, j'étais avec eux sur la pelouse. Même si je n'ai pas pu les aider sur le terrain, je sais qu'ils ont aussi joué pour moi. Je ne suis pas triste de ne pas avoir pu jouer, je suis heureux d'avoir cette coupe dans mes mains. »
MICKAà‹L PAGIS : « Je suis satisfait pour le club, pour la région et pour moi également. C'est ma deuxième Coupe de la Ligue. Il y a eu du jeu durant cette finale et on mérite de la gagner. C'est sûrement la plus belle victoire de la saison avec ce titre au bout. C'est un moment de bonheur. Maintenant ça va être plus facile de se remettre au travail pour aller chercher le maintien dès le match de Sochaux. »
REMY VERCOUTRE : « Pour le club, c'est un grand moment car nous avons connu une saison difficile. Maintenant que nous sommes sur notre nuage, il nous faut chercher les 3-4 points qui nous manquent pour le maintien. »
YVES DEROFF : « C'est une récompense de notre travail et c'est un moment inoubliable dans une carrière. Il faut le savourer. Cette coupe fait du bien à  tout le monde. »
ULRICH LE PEN : « Inaugurer son palmarès à  31 ans, c'est bien. Déjà , lors de l'échauffement, quand j'ai vu nos supporters, j'ai eu des frissons. Des frissons que j'ai à  nouveau eus quand j'ai croisé les regards de mes proches lorsque nous sommes allés chercher la coupe. Ce sont des moments intenses. »
PASCAL JOHANSEN : « Maintenant que nous avons gagné, nous pouvons dire que nous étions les favoris de cette finale. Elle a été dure à  remporter. Mais elle est plus aboutie que celle que nous avions gagnée en 2001. Là , il y a eu du jeu, des occasions. Et puis, ce que je retiens, c'est que j'ai cette fois senti que les Alsaciens étaient fiers de nous. En les entendant nous encourager, j'en ai eu des frissons. C'est la plus belle des récompenses. Maintenant, il nous reste quatre matches pour assurer notre maintien en L 1.

Bleus à  Paris, bleus d'ici

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Entre le premier contact avec la coupe, samedi sous les confettis du Stade de France, et sa présentation aux Strasbourgeois, hier sur le balcon de l'hôtel de ville, les héros bleus ont connu une période d'euphorie douce et grisante. Retour sur ces quelques heures de gloire.

Patrick Remy s'éclipse dans la nuit. L'entraîneur caennais est le dernier à  quitter le vestiaire des vaincus. D'une main lourde, il referme définitivement la porte sur ce sanctuaire des illusions perdues.
Cinquante pas plus loin, au-delà  du tunnel qui débouche sur la pelouse de l'exploit où s'active déjà  une cohorte de jardiniers, la caverne d'Ali Baba resplendit de tous ces éclats.
Dans l'antre des Strasbourgeois, tout n'est que bonheur, joie de vivre et folie douce.

Visages « amis »

Le champagne remplit la grande coupe de verre aux spirales dorées. Les petites répliques du trophée perçues par chaque joueur viennent s'y plonger avant de s'incliner dans leur gosier. Assis au milieu de ce capharnaà¼m, deux visages « amis » affichent un sourire qui s'étire jusqu'aux oreilles.
Danijel Ljuboja et Pegguy Luyindula, puisqu'il s'agit d'eux, viennent humer l'air connu des soirs de sacre. Eux étaient de la partie pour la dernière levée, la Coupe de France 2001.
« Eh ! les gars, pas la peine de flamber dans les grands clubs. A Strasbourg, au moins, on joue l'Europe. Y a qu'à  revenir ! »
Le Parisien et le Marseillais, cibles privilégiées de petites piques lancées à  la volée, essuient le feu nourri avec connivence.

A l'Usine

Sur les douze coups de minuit, le vestiaire strasbourgeois commence tout juste à  retrouver un semblant de calme. Les derniers « suiveurs » qui ont eu le malheur de s'éterniser dans les parages finissent d'essorer leurs vêtements, au sortir du bain bouillonnant imposé.
La caravane bleue, elle, met le cap sur l'Usine. Situé à  un jet de pierre du Stade de France, cet établissement plutôt branché devient le lieu de ralliement et la cantine du Racing.
Deux à  trois cents invités et partenaires triés sur le volet attendent avec ferveur la venue des héros. Leur arrivée déclenche un tonnerre d'applaudissements.

« Je ne peux pas leur refuser »

Sur la scène de l'établissement derrière laquelle sont projetées, sur écran géant, les images de la finale, les joueurs présentent le trophée. « Et c'est parti pour le show ».
Alors que les haut-parleurs vibrent au rythme du tube de Nâdiya, on repasse les couverts. Champagne à  gogo, tentatives de pas de danse, accolades et grandes tapes dans le dos, l'ambiance devient doucement chaude.
Devant pareille débauche d'énergie, Jacky Duguépéroux est contraint de rendre les armes. « J'avais dit que si le maintien n'était pas assuré avant la finale, il n'y aurait pas de quartier libre, rappelle l'entraîneur désormais double vainqueur de cette coupe. Mais bon, je vais céder. Je ne peux pas leur refuser leur soirée. »

En famille

Avant de lancer les grandes hostilités, les vainqueurs goûtent à  un moment de répit auprès de leurs proches. Chacun savoure alors dans une relative intimité sa soirée.
Malgré le confort de l'Usine, les Strasbourgeois ne peuvent concevoir qu'une finale ne se termine pas à  « Ripa (Paris) ». La coupe, elle, rejoint sagement l'hôtel des dirigeants alsaciens.
Pour la petite virée dans la capitale, c'est l'infatigable Ljuboja - chaussé de bottines en peau de serpent - qui ouvre la voie. Il est trois heures quand l'attaquant du PSG emmène les plus téméraires de ses ex-coéquipiers sur les Champs Elysées.
Le point de chute n'est autre que le très sélect VIP, club de Jean Roch réservé - c'est dit dans l'intitulé - aux personnes haut de gamme...

Ah! les Champs...

Il faut croire que le succès strasbourgeois ne suffit pas tout à  fait à  atteindre ce gotha. Si Ljuboja se faufile comme une anguille entre les mailles du filet, des garçons comme Deroff, Kanté ou Boka éprouvent les pires difficultés à  convaincre les cerbères alignés en rang d'oignons.
En dépit de cause, le petit Ivoirien finit même par rebrousser chemin et opter pour une destination plus accueillante. Ah ! les Champs...

Retour place Broglie

Agitée, la nuit parisienne ne débouche pourtant pas sur le repos du guerrier. C'est que les Strasbourgeois doivent répondre à  quelques sollicitations, avant de regagner la capitale européenne pour une petite cérémonie donnée en l'hôtel de ville.
Sur la place Broglie, plus d'un millier de supporters se sont rassemblés. Les héros se font attendre. Fatigués mais heureux, ils se présentent finalement avec une heure de retard sur le balcon (lire aussi en pages région), la coupe sous le coude.

« Fier d'être Strasbourgeois »

Le périple s'achève dans le salon d'honneur de la Mairie, où l'heure est aux confidences et aux bons mots. Egon Gindorf, très ému par l'ovation réservée par le public, se fend aussi de sa petite phrase qui fait mouche.
« Je ne suis pas né à  Strasbourg, mais je suis fier d'être Strasbourgeois », lâche le président appelé à  passer le témoin d'ici quelques semaines.
A cette heure-là  et au terme de vingt-quatre heures d'euphorie, ils sont un peu tous fiers d'être Strasbourgeois.

Mercredi, c'est jour de Coupe

La Coupe de la Ligue sera présentée mercredi à  tous les supporters. Rendez-vous à  18h au stade de la Meinau.

LA FàŠTE A LA MEINAU. - Après le bain de foule d'hier place Broglie, le Racing invite à  nouveau tous ses supporters à  célébrer cette victoire face à  Caen. En effet, la Coupe de la Ligue sera présentée mercredi à  partir de 18h au stade de la Meinau. Les tribunes promettent d'êtres remplies.
Auparavant, à  16h30, les joueurs se seront livrés à  une séance de dédicaces au nouveau magasin ouvert par Adidas, rue des Grandes Arcades au centre-ville de Strasbourg.
PAGIS A CEDE. - Le coup-franc victorieux, inscrit par Devaux, aurait initialement dû être tiré par Mickaël Pagis. Ce dernier s'apprêtait à  placer sa balle quand le défenseur est venu lui faire part de son souhait.
« A cet endroit, ça se joue entre Mama (Niang), Devaux et moi, explique Pagis. C'est à  celui qui le sent le mieux. Et comme Jean-Christophe avait l'air hyper-déterminé, je me suis effacé. » Vu la "patate" expédiée par l'ex-Lyonnais, on doute que Pagis ait pu faire mieux...
A L'AMENDE. - Egon Gindorf et la centaine d'invités du Racing ont connu une drôle de mésaventure, samedi sur le chemin du stade. Leur bus a en effet été pris en excès de vitesse sur l'autoroute.
La maréchaussée a invité le chauffeur à  prendre la bretelle de sortie, celle justement qui mène au Stade de France - Paris 2012, pour écoper d'une amende. Avant d'inviter le convoi à  reprendre... l'autoroute. Une injonction qui a fait perdre une bonne heure à  la délégation présidentielle, elle qui avait pourtant l'enceinte du stade en ligne de mire.
RECORD. - Ce Caen-Racing a attiré 78 721 spectateurs, record d'affluence battu pour une finale de Coupe de la Ligue.

Le cadeau de Veissière

MAILLOT POLONAIS. - Buteur samedi soir, Jean-Christophe Devaux a également reçu un cadeau des mains d'un journaliste polonais qui lui a remis un maillot flanqué du numéro 19 de sa possible future sélection, sa demande de naturalisation étant en très bonne voie.
LES CARTONS DE LAMOUR. - Gilles Veissière n'a distribué aucun carton jaune, samedi soir au Stade de France-Paris 2012. Même si l'arbitre qui rangera son sifflet en fin de saison a mis la main à  la poche après le tour d'honneur de Niang consécutif à  l'ouverture du score.
Et après la remise de la Coupe, Gilles Veissière qui était muni d'une oreillette pendant le match a sorti ses cartons verts, jaunes et rouges en direction de Jean-François Lamour. « Tenez, M. le ministre, ce sont mes derniers et je vous les offre... », a déclaré l'arbitre de cette onzième finale.
AUJOURD'HUI. - Soins pour les joueurs du Racing, notamment pour Niang, Abdessadki et Boka, touchés samedi soir dans des chocs.
DEMAIN. - Reprise de l'entraînement ce mardi à  9h30. Puis, tous les joueurs et le staff prendront le déjeuner en commun au centre de formation. Du coup, la séance de l'après-midi a été annulée.

Devaux par K.-O.

Il a fait son match, comme d'habitude, c'est-à -dire qu'il a mouillé son maillot et a ennuyé les attaquants caennais. Il a taclé, couru, disputé des ballons aériens. Et puis, Jean-Christophe Devaux est monté tirer un coup franc...

« Je ne savais plus où j'étais. Je courais dans tous les sens, personne ne pouvait me rattraper car j'allais trop vite. J'avais simplement envie de me jeter n'importe où, dans le public par exemple, j'avais même envie de pleurer. J'étais sur une autre planète », commence par dire Jean-Christophe Devaux. Torse nu, installé sur un banc du vestiaire occupé par le Racing, il savoure et récupère dans une atmosphère surchauffée. Il est presque tranquille, presque rasséréné.
Mais, à  l'intérieur, on sent le joueur bouillir. « Finalement, je ne marque que des buts importants », souffle-t-il, un sourire à  la commissure des lèvres.
Le 9 mars, il avait inscrit le premier but de sa carrière en L 1 face à  Ajaccio (1-0), lors d'un match estampillé importantissime dans la course au maintien.

Souhait de novembre

Samedi soir, c'est encore lui qui rentre dans la légende du Racing et celle de la Coupe de la Ligue avec ce coup franc surpuissant. Face à  Lille et Tony Sylva, il y a une dizaine de jours, sa tentative avait été repoussée. A posteriori, elle ressemble à  une ultime répétition avant le dénouement de samedi. « J'aimerais bien tirer les coup francs de temps à  autre », avait même raconté Jean-Christophe Devaux en novembre.
« J'avais trop envie de la gagner, cette Coupe. Alors, je m'étais spécialement préparé pour elle », raconte sobrement le défenseur strasbourgeois. Lorsque Mickaël Pagis décale la balle, qui deviendra décisive, son regard est plus que décidé. Déjà . « Et je sais que ma frappe est lourde. »

« Tu es jeune, tu as le temps »

Le ballon passera au dessus des gants de Vincent Planté et juste en dessous de la transversale. Juste à  la bonne hauteur pour faire pencher la balance et faire glisser la Coupe, côté strasbourgeois. Et Jean-Christophe Devaux basculera alors dans l'ivresse de sa réussite.
« Il y a neuf ans, quand je jouais à  Lyon, Guy Stéphan ne m'avait pas retenu pour la finale de la Coupe de la Ligue face à  Metz. Il m'avait dit que j'étais jeune et que j'aurais encore l'occasion d'en gagner une », se souvient-il.
L'histoire se reproduira presque à  l'identique en 2001 lorsque le Racing gagnera la Coupe de France face à  Amiens. « J'étais resté sur le banc de touche. J'étais frustré car j'avais joué la demi-finale », reprend Jean-Christophe Devaux.

« Je savais »

Face à  Caen, il a enfin eu sa chance. « Au fond de moi, je savais que j'allais en jouer une », sourit-il maintenant. En le poussant un peu, il avouerait peut-être même qu'il savait qu'il allait en gagner une.
Alors Jean-Christophe Devaux, neuf ans après les paroles de Guy Stéphan, pourra enfin brandir une Coupe, pas sa Coupe. « Elle est collective et récompense notre saison. Et puis, une finale est toujours ouverte et elle va souvent à  celui qui la veut le plus. Elle se gagne au mental », termine-t-il.
Et lui, le probable futur sélectionné de Pologne - sa demande de naturalisation est en bonne voie -, a simplement occupé le premier plan durant quelques secondes. Derrière lui, il y avait la meute de ses coéquipiers. Une équipe, quoi !

Le retour des héros

Enthousiaste, Strasbourg a fêté le retour de ses héros hier place Broglie. Les champions de la Ligue ont été accueillis à  l'hôtel de ville sur des airs d'un joyeux carnaval sportif. Le trophée est arrivé en fin d'après-midi dans la gaieté et la bonne humeur.

« Ils sont là  ! ». La jeune fille a 15 ans à  peine. Le visage inondé de larmes - des larmes de bonheur -, elle vient d'agripper sa voisine : l'autocar de l'équipe du Racing Club de Strasbourg attendu place Broglie apparaît au loin. Aussitôt, les fans électrisés se déchaînent, après la victoire (2-1) sur Caen : « Allez Strasbourg, allez les Bleus et blancs », « Strasbourgeois, Strasbourgeois ! ». La place est surchauffée. « La coupe, la coupe.... ». Quelle journée !

Joie et fierté

« C'est votre trophée » : la banderole est déployée sur le parvis de l'hôtel de ville. Sous les portraits de Florence Aubenas et d'Hussein Hanoun, les otages retenus en Irak. Au son du tambour, les portes-fenêtres de l'édifice s'ouvrent tour à  tour. Les Ultra boys s'agitent. Les filles grimpent sur les épaules des garçons pour brandir appareils photos et caméras en direction du cortège officiel qui s'avance. Sous un soleil de plomb résonne « Jetzt geht's los ».
C'est alors que les bruits de klaxons se multiplient, se mêlant à  celui de cette foule bleue qui attend ses héros dans un grand élan de bonheur. Bariolés de bleu et blanc, les supporters sont en liesse. Ayant le sentiment de vivre un moment historique. Participant à  cette vague collective.
Oui Strasbourg - qui attend son trophée - peut être fier de son équipe. Par centaines, les supporters du RCS occupent la grande place en exprimant leur joie et leur fierté. Tous s'étreignent dans un immense élan.
Une houle de drapeaux et d'écharpes de couleur bleue salue les hommes de Jacky Duguépéroux. Vercoutre, le gardien de but, tient dans ses mains la fameuse coupe. Sourire radieux. Elevés au rang de héros, les Niang, Devaux, Kanté, Duguépéroux.... Dans l'allégresse générale, la trophée passe de main en main. Pour le plus grand bonheur des Strasbourgeois.
Avec eux, Egon Gindorf, le président du Racing, profite de ce moment très fort dont il garde beaucoup d'images colorées et d'émotions. Le sentiment d'avoir vécu un événement unique et joyeux.

De constitution européenne

Quand les photos seront devenues sépias et que les corps n'auront plus que la seule mémoire pour guide, il y aura toujours un gamin qui aura grandi pour rappeler qu'il y était et perpétuer le souvenir.
Il se souviendra forcément que, ce soir-là , ses joues se sont empourprées à  en chauffer et peut-être même qu'il a chialé avec l'abandon que seuls les enfants connaissent et que les hommes d'affaires ou de peu de bien qu'ils sont devenus ne retrouveront plus jamais.
L'affiche du jour n'a rien à  voir là -dedans. France - Brésil en finale de la coupe du Monde, RFA - Pays-Bas au même stade de la même compétition, France - Italie en finale de l'Euro 2000 ou Caen -Strasbourg au dernier tour de la coupe de la Ligue, finalement peu importe.
Seule reste l'émotion. Seule restera une image. Le temps emportera tout le reste.

Simple et beau

« J'ai du mal à  trouver des mots assez forts pour résumer ce que je ressens. Je vous parlerai simplement de fierté, de joie et de bonheur. » Quand il dit ça, Mamadou Niang ne dit pas autre chose et c'est simple mais assez beau. Comme toutes les choses simples.
Il ne parle pas de grand match ni d'exploit technique. Pas d'absolu de football ou de condensé de jeu. Il parle de plaisir. De don de soi. De partage. C'est trop ? C'est pas assez.
Samedi soir, Caen et Strasbourg n'ont sûrement pas livré une partie qui restera dans les annales. Ils n'en avaient pas les moyens, on s'en doutait.
Ils étaient simplement venus pour jouer et c'est déjà  bien joli à  l'heure où les finalistes se recroquevillent d'ordinaire sur eux-mêmes. Rongés par la trouille de perdre ce qu'ils ne peuvent gagner.

Comme on se pousse du coude

Dernièrement, il était de bon temps de se pousser du coude en regardant l'affiche, comme on se pousse du coude dans les soirées chics en voyant débarquer un invité mal fagoté.
En oubliant tous ces ennuis publicitaires complaisamment fourgués entre deux spots pour barres chocolatées et resservis à  toutes les sauces quand il s'agit de se regarder le nombril.
Combien de matches de l'année entre d'improbables équipes marseillaises et d'anorexiques formations parisiennes vendues comme des « chocs » ? Combien de résistibles parties de pousse-ballons servies en « prime » pour concurrencer la Ferme des Célébrités et ses avatars et uniquement portées par des palettes graphiques ?
Elles vaudraient mieux que ce Caen - Strasbourg ? Allons donc.

Une finale sincère

Racing - Caen ce n'était peut-être pas la finale la plus glamrock du siècle, mais l'une des plus sincère de la décade. Entre deux équipes portées par la fierté qui anime les laborieux.
Et, même meurtris, les joueurs sont sortis de la pelouse avec la démarche assurée et la fierté de ceux qui ont un instant tout risqué.
Samedi, Caen a beaucoup perdu. Pas son honneur. Le Racing a gagné le respect des siens et, après les années de maraude et les petits matins blêmes, cela vaut tous les trophées du monde.

« Restons simples et humbles »

Accessoirement - mais ce n'est pas accessoire, tout le monde le sait bien - cette finale a servi de viatique pour l'Europe à  la capitale du même nom, ce qui participe d'une certaine logique.
Et promet de beaux lendemains. A condition, cette fois, de ne pas se perdre en route et s'égarer trop loin des rivages. Là  où l'humain n'existe plus, comme disait Daney.
« Restons simples et humbles, confirme Jacky Duguépéroux. Ne nous prenons pas pour un grand club. On a, dans le passé, trop longtemps vécu sur le titre de 1979. Chacune de nos victoires en Coupe de la Ligue en 1997 et en Coupe de France en 2001 ensuite, a été suivie de périodes très difficiles. Cette équipe est à  mon image, elle ne lâche rien. Elle est fidèle à  elle-même ».
Il n'y a que comme ça qu'elle restera dans les yeux des enfants. Même quand ils auront grandi et que seule la mémoire de leur corps les portera.
;)
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PoY
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Message par PoY »

Moi je l'ai enregistré et regardé hier ;)

Si tu veux je te garde la K7 :)
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Message par Psychogene »

PoY a écrit : Si tu veux je te garde la K7 :)
T'as pas moyen de ripper ta vidéo par hasard...? :oops:

'tain il faut quand même que je revois ce match en vidéo :cry:
Matthieu
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argueti
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Message par argueti »

L'Alsace a écrit : « Fabuleux »

Jacky Duguépéroux (entraîneur de Strasbourg) : « La saison est loin d'être terminée pour nous. Nous allons devoir rebosser dès ce mardi, car nous avons un match important qui nous attend à  Sochaux samedi. Mais les joueurs ont le droit de fêter leur victoire, ils galèrent quand même depuis le début de la saison. Quant à  moi, j'ai morflé, j'ai eu du mal à  un moment donné dans ma carrière. Mais quand on est costaud… Le football, c'est quand même tout bonus, il y a des vies plus difficiles. » Patrick Rémy (entraîneur de Caen) : « Nous avons tout donné, il n'y a donc aucun regret à  avoir. À part la défaite, tout était bien samedi, pour les acteurs, les spectateurs. Il y a eu un match plein d'entrain, sans séquence d'attente. Les deux équipes ont fait honneur à  l'événement. Strasbourg est un beau vainqueur. » Alexander Farnerud (milieu de Strasbourg) : « Je suis trop content, c'est magnifique de gagner une finale dans un stade pareil. Tout le monde a fait les efforts nécessaires et nous avons livré un bon match. Nous avons beaucoup attaqué, alors que Caen a surtout contré, réussissant à  marquer par un joli but de Mazure. Mais nous avons eu davantage de jeu ». Yves Deroff (arrière latéral de Strasbourg) : « J'ai la chance de pouvoir me forger un petit palmarès. J'ai encore gagné 2-1, comme les deux succès en Coupe de France avec Nantes. Ce trophée me manquait encore, à  présent je les détiens tous. C'est la récompense d'un beau travail que nous avons effectué depuis le mois d'octobre. Cela permet au club d'atteindre son objectif qui était de disputer une coupe européenne la saison prochaine. L'Europe, c'est quelque chose d'extraordinaire, cela permettra aux jeunes de pouvoir progresser. C'est génial aussi pour le club et les supporters. » Guillaume Lacour (défenseur du Racing) : « Quel bonheur ! Ce sont des moments fabuleux à  vivre et il faut que nous en profitions un maximum. À la fin du match, nous ne voulions plus sortir du vestiaire. Je crois qu'on serait bien resté tous ensemble quelques heures de plus. Tout a été merveilleux. En arrivant sur la pelouse du Stade de France, même pour l'échauffement, j'ai été parcouru de frissons. Il y avait une ambiance extraordinaire dans le stade durant toute la rencontre. C'est un moment que je n'oublierai jamais. Sur le terrain, c'était un vrai match de Coupe. Maintenant, on va savourer encore quelques heures avec nos supporters et puis on va surtout se remettre au travail car la saison n'est de loin pas terminée. Le maintien, c'est la priorité n°1 ». Aziz Ben Askar (capitaine de Caen) : « Il faut un gagnant et un perdant. Nous sommes déçus de perdre de cette façon. C'est à  l'image de notre saison. Cela s'est encore une fois joué sur des petits détails. Il faut accepter la défaite, reconnaître que l'adversaire a mérité son trophée. Il faut féliciter Strasbourg. Ce n'était pas facile d'égaliser, nous l'avons vite fait et installé le doute dans les esprits alsaciens. Puis ce coup franc a fait la différence ». Philippe Ginestet (futur président du Racing) : « Le match était crispant, dur à  vivre, avec un jeu moins fluide. C'était peut-être lié à  l'événement. Les joueurs ont su aller chercher au fond d'eux-mêmes pour gagner. Pour la saison prochaine, j'espère pouvoir construire une équipe sur l'ossature actuelle, pouvoir retenir un maximum de joueurs, apporter quelques compléments pour gagner en qualité sportive ». Egon Gindorf (président du Racing Strasbourg) : « J'aurais été un mauvais président si je n'avais pas conduit le Racing au sacre (sourire). Je suis heureux. Deux ans après ma nomination, cette récompense arrive plus vite que je ne l'aurais cru. Le match a été difficile. Il est même devenu très dur à  un moment donné quand Caen a fait la démonstration de son habileté en contre. Mais à  l'arrivée, la Coupe est là . Depuis des semaines, je m'imaginais la soulever. Je l'ai fait. Le public alsacien a été merveilleux. Ça fait chaud au coeur de voir ainsi plus de 25000 personnes se déplacer à  Paris pour nous soutenir. L'Europe nous attend. Il faut réfléchir à  cette situation nouvelle et à  la façon de renforcer l'équipe. »

Le sixième trophée

Le Racing-Club de Strasbourg a enrichi son palmarès samedi soir au Stade de France en dominant logiquement le Stade Malherbe de Caen (2-1), grâce à  des buts de Niang et Devaux. Il pense désormais au maintien en L 1.

Dans une finale de Coupe, seule la victoire est belle. En venant à  bout d'une coriace équipe de Caen, le Racing-Club de Strasbourg a pu vivre un week-end de folie, monter les marches menant à  la tribune officielle pour permettre à  Cédric Kanté de brandir la Coupe, célébrer le succès avec les quelque 25000 supporters qui avaient fait le déplacement au Stade de France, puis avec les partenaires juste à  côté du stade, avant de s'éclipser dans la nuit parisienne. Avant-hier, le Racing a conquis le sixième trophée de son histoire, cette seconde Coupe de la Ligue (après 1997) s'ajoutant au titre de champion de France 1979 et aux Coupes de France glanées en 1951, 1966 et 2001. Et il l'a amplement mérité, se montrant beaucoup plus entreprenant que les Caennais, qui ont trop misé sur une position d'attente et les contres, pas suffisamment saillants face à  une défense alsacienne parfois aux abois. Mais ce succès acquis sur le terrain vaut bien plus qu'une simple Coupe, aussi fructueuse soit-elle sur le plan financier, sans compter les retombées attendues par la qualification pour la prochaine Coupe de l'UEFA. Même si un journal parisien osait présenter cette finale comme celle opposant « la France d'en bas », au vu du classement des deux équipes en Ligue 1 (le Racing est 14e, Caen 19e), la victoire marque le retour du Racing sur le devant de la scène nationale. « C'est une grande fierté pour moi, se réjouit Jacky Duguépéroux, l'entraîneur strasbourgeois. C'est surtout une manière de "recrédibiliser" le club dans sa région. Le Racing ne laisse personne indifférent. Les Alsaciens aiment leur club. Beaucoup ont souffert ces dernières années. Je sens que quelque chose se passe, même si tout est loin d'être parfait. Aujourd'hui, l'équipe mouille son maillot, montre du coeur. Ça plaît aux Alsaciens. Il y a cinq ou six grands clubs en France, nous pouvons avoir notre place derrière. Il ne faut cependant pas se prendre pour un autre. Il faut rester humble et simple, c'est ce qui manque dans le football. Par ce succès, nous avons mis le pied à  l'étrier. J'espère que ce n'est pas un feu de paille ».

« Le club va être mis en lumière »

« C'est déjà  un énorme succès populaire, se réjouit Marc Keller, le directeur général. C'est le premier titre depuis quatre ans, c'est le fruit d'un travail quotidien de longue haleine. Le club va être mis en lumière par la Coupe de l'UEFA, c'est une cerise sur le gâteau ». « Lorsque j'ai décidé d'investir, le club était 20e, enchaîne Philippe Ginestet, qui succédera à  Egon Gindorf à  la présidence dans quelques semaines. Si je n'avais pas imaginé vivre une soirée pareille, j'avais entière confiance au groupe. Je la lui maintiens pour aller rapidement assurer le maintien, pour nous éviter de stresser jusqu'au bout ». Du stress, les joueurs ont aussi dû en ressentir quelque peu sur la pelouse pendant la rencontre. Ils pouvaient déjà  regretter de ne pas avoir ouvert le score au cours des cinq premières minutes, au cours desquelles ils ont mis la défense normande au supplice. Ils ne se sont pas affolés, restant concentrés, même s'ils se demandent sans doute encore se matin pourquoi M. Vessière n'a pas sifflé penalty pour une faute évidente de Planté sur Pagis, que tout le Stade de France avait vue (35e). Mais Niang, très sollicité par des gros clubs, a justifié son statut en convertissant un centre d'Abdessadki d'une impeccable tête croisée (39e). Les Bas-Rhinois ne se sont pas plus affolés lorsque, sur un contre, Mazure égalisait d'un bel extérieur du pied gauche en pleine course (42e). Après la pause, dans un match toujours animé, malgré de nombreux déchets techniques, tout basculait sur un coup de pied arrêté. Suite à  une faute sur Boka, Devaux déclenchait un missile sous la barre de Planté et offrait le succès mérité au Racing (79e). L'émotion était alors intense, notamment pour Egon Gindorf, qui, comme Rolland Weller huit ans plus tôt, va quitter la présidence avec une ligne au palmarès. Le Sarrois pouvait difficilement retenir les larmes de joie et gardait longuement la Coupe sous les bras en tribune officielle, retardant même la photo souvenir. Mais personne ne lui en voudra. Il a redonné une âme au Racing-Club de Strasbourg, une âme de vainqueur. Toute l'Alsace s'en réjouit ce matin.

L'Europe à  la puissance dix

Le titre de samedi a offert un visa pour sa 10e campagne européenne. Le club bas-rhinois jouera l'UEFA la saison prochaine.

Les lampions de la Coupe de la Ligue vont s'éteindre peu à  peu dans les prochains jours, même s'ils éclaireront encore la Meinau mercredi à  18 h lors d'une présentation du trophée au public dans l'enceinte fétiche du club bas-rhinois. Mais dans quelques mois, ils se rallumeront pour diffuser une lumière indirecte, celle des projecteurs de la Coupe d'Europe de l'UEFA. Quatre ans que le Racing attendait ça. Depuis le couronnement en Coupe de France en 2001, le RCS, éliminé cette année-là  d'entrée par le Standard de Liège (0-2, 2-2), ne s'était plus invité au bal continental. En fin d'été ou au début de l'automne prochain, il aura droit à  la 10e danse européenne de son histoire. En 1997, lorsque Jacky Duguépéroux avait conduit son équipe à  sa première Coupe de la Ligue, le capitaine Gérald Baticle, présent avant-hier au Stade de France, et son équipage bleu avaient fait valser les Glasgow Rangers et Liverpool, avant de perdre le rythme face à  l'Inter de Milan de Ronaldo et Youri Djorkaeff (victoire 2-0 à  la Meinau, mais revers 0-3 à  San Siro). « La Coupe d'Europe, c'est notre cerise sur le gâteau », reconnaît le directeur général Marc Keller. « C'est un accélérateur qui permet de mettre le club en valeur, ce qui n'est pas toujours possible quand on est 12e ou 13e de Ligue 1. Depuis deux ans, nous voulions redorer le blason du Racing et en faire un bon club de L 1. Le pari est en passe d'être réussi. Mais je connais les enjeux de la prochaine journée avec un déplacement à  Sochaux pour nous, alors que Bastia recevra Istres. Je sais à  quel point l'équilibre est fragile. Et je préfère conserver de la retenue dans ce bon moment, comme j'essaie d' en garder dans les mauvais. »

« Comme moi, mon équipe revient de loin »

A l'évocation d'une nouvelle virée sur le Vieux Continent, Jacky Duguépéroux qui, lors de sa première expérience au poste d'entraîneur, a conduit le RCS de San Siro (en 1995 face au Milan AC) à  San Siro (en 1997 contre l'Inter) dans un amusant raccourci de l'histoire, a les yeux qui scintillent. L'émotion qui l'étreint n'y est pas étrangère. Dans l'atmosphère embuée des vestiaires du Stade de France, le coach laisse libre cours à  son ressentiment, expurge six années de frustrations rentrées, balance quelques vérités pas bonnes à  entendre pour Mc Cormack et Patrick Proisy qu'il accuse d'avoir voulu le « tuer ». «En 1997 et 1998, j'en ai pris plein la gueule. Des gens qui ont depuis disparu du milieu du football m'ont manqué de respect. Aujourd'hui, je retrouve ce respect et je suis fier d'entraîner une équipe à  mon image. Comme moi, elle n'est pas parfaite, mais revient de loin. Je crois être un bel exemple d'abnégation. Elle l'est aussi. Il est 23 h 34. Le match est terminé depuis 45 minutes. Et j'ai déjà  plus savouré cette Coupe de la Ligue que la première. En 1997, je l'avais surtout appréciée plus tard, lors de notre campagne européenne face aux Rangers, à  Liverpool et même à  l'Inter, malgré notre élimination de justesse. J'espère, pour aborder cette 10e campagne, disposer d'un groupe aussi compétitif que celui d'alors. Mais dès mardi, nous préparerons le déplacement à  Sochaux. Car pour que Strasbourg défende au mieux l'honneur du foot français en Coupe UEFA l'an prochain, il doit demeurer en L 1. » Quelques minutes plus tôt, dans l'intimité du vestiaire, le maire Fabienne Keller avait clamé sa fierté de voir Strasbourg l'Européenne retrouver la Coupe d'Europe. Une confidence aux joueurs dévoilée par le futur président Philippe Ginestet. « J'espère que nous figurerons très honorablement dans cette compétition. Le premier tour (une confrontation directe aller-retour) sera déterminant, car nous espérons bien atteindre la phase de poules. »

La revanche de « Dugué »

“ Jacky Duguépéroux, comment accueillez-vous ce sacre ?”

Avec beaucoup d'émotion (il peine à  retenir une larme). Je le reçois surtout comme la récompense du travail accompli par les joueurs, comme un beau cadeau pour le président Egon Gindorf qui s'apprête à  partir en préretraite, mais oeuvrera encore avec nous, pour son successeur Philippe Ginestet à  qui j'espère permettre de débuter son mandat sur une qualification européenne et un maintien en L 1, pour le recruteur Philippe Thys avec qui je collabore étroitement et dont la mission est capitale, pour mon prédécesseur Antoine Kombouaré avec qui nous avons bâti cette équipe, pour toutes les composantes du club que la direction a réunies sous la même bannière et pour le public qui sent bien que le Racing véhicule de nouveau des valeurs auxquelles il s'identifie.

“ On vous sent animé d'un puissant esprit de revanche ?”

Vous savez, j'ai connu au Racing de bien sombres périodes. En 1979, l'année du titre en championnat, la guerre était déjà  déclarée entre le staff et la direction. Le RCS s'est écroulé. En 1997, quand nous avons gagné la Coupe de la Ligue, les repreneurs (IMG/Mc Cormack) ont voulu faire table rase du passé et le club a failli mourir. Je n'avais pas le profil qu'ils recherchaient et ils m'ont puni très sévèrement. Mais ils m'ont surtout permis d'emmagasiner une force qui me propulse aujourd'hui.

“ Vous étiez arrivé à  l'automne avec une mission précise et ponctuelle : sauver le club de la relégation. Vous sentez-vous l'âme d'un bâtisseur?”

On a encore dit de moi ces jours-ci dans la presse que j'étais un pompier de service. Mais j'espère bientôt boucler ma 4e année à  la tête du Racing. On m'a donné l'opportunité de montrer à  nouveau que j'avais la carrure pour entraîner en Ligue 1. Je n'ai pas encore resigné et j'ignore si je serai toujours en poste la saison prochaine, même si je n'en doute pas dans le climat serein qui entoure le club. Depuis 32 ans que je suis en Alsace, le Racing a toujours plongé à  chaque fois qu'il a atteint un pic. Mais aujourd'hui, tout le monde s'y respecte et cette victoire doit permettre de franchir un palier. Je fais confiance à  la nouvelle direction pour faire perdurer cette stabilité retrouvée.

Un héros nommé Devaux

Deux mois après avoir signé son tout premier but en Ligue 1 face à  Ajaccio, le massif défenseur central a offert au Racing sa deuxième Coupe de la Ligue d'un monstrueux coup-franc.

Une finale, qu'elle soit de Coupe du monde ou de Coupe de la Ligue, exige un héros. Une finale, c'est forcément un homme, heureux ou malheureux, qui fait pencher la balance d'un côté ou de l'autre. C'est toujours ce nom de joueur qui, avec le temps, devient l'ultime dénominateur commun de l'événement. Ainsi le France-Brésil de 1998 sera toujours celui de Zidane. Tout comme l'édition de la Coupe de la Ligue 2004 restera celle de Mickaël Landreau, qui offrait littéralement la victoire à  Sochaux d'une improbable « Panenka ». Le plus beau, c'est que cet homme providentiel est rarement celui que l'on attend. Samedi soir, qui aurait pu penser que Zorro allait s'appeler Jean-Christophe Devaux alias « Jeannot », ce solide stoppeur bien plus réputé pour son marquage à  la culotte que pour son sens aiguisé du but ?

“ Depuis le temps qu'il en tire ! ”

Pas beaucoup de monde, assurément. Même lorsque durant la préparation de cette finale, ce même « Jeannot » affirmait à  ses coéquipiers qu'il allait marquer. « Il l'a même répété plusieurs fois, en rigole encore Yves Deroff. On est tous contents pour lui car il frappe pas mal aux entraînements mais ça ne rentrait pas lors des matches… ». « Depuis le temps qu'il en tire des coups francs ! C'est bon pour son moral », enchérit Rémy Vercoutre. Le nom du buteur a donc eu autant le mérite de libérer le Racing que celui de faire sourire les joueurs strasbourgeois à  la fin de la rencontre. « Mais même moi, ça me fait marrer, soulignait le principal intéressé. Certainement parce que je ne réalise pas encore. En ce moment, je suis sur une autre planète. Ces derniers jours, je disais que s'il y avait un coup franc, il était pour moi. C'est un exercice que je travaille quand même à  l'entraînement. Avant de frapper, je me suis dit : "bon maintenant tu mets une cacahuète mais surtout, tu cadres !" J'ai mis tout ce que j'avais et après… »

“ Cette frappe symbolise l'esprit de l'équipe”

Après ? Le gardien caennais Vincent Planté n'en dira pas beaucoup plus : « C'est arrivé très vite, témoigne-t-il. Il a frappé très fort mais franchement, je m'en veux car je veux boxer le ballon alors que j'aurais dû me contenter de le claquer ». Difficile en tout cas d'écrire que cela aurait probablement changé quelque-chose à  la destinée de ce bolide expédié aux alentours de 130 km/h. Le défenseur central du Racing n'a certes pas la patte aussi précise qu'un Juninho, « mais quand il cadre, ça fait mal », assure encore Rémy Vercoutre. « Je m'étais déjà  échauffé la semaine précédente contre Lille mais ça n'était pas allé au fond car Sylva était sur la trajectoire, reprend Devaux. Au moment où l'arbitre a sifflé la faute, Mamadou (Niang) était candidat pour le frapper mais j'ai réussi à  m'imposer. Ensuite, j'ai réussi ma frappe et j''ai complètement explosé. Je me suis mis à  courir comme un dingue. Mes partenaires n'arrivaient pas à  me rattraper et je pense même que si un 100 mètres avait été organisé sur la piste du stade de France, je l'aurai emporté contre les meilleurs mondiaux ! » Indestructible pilier du rideau défensif strasbourgeois, l'ancien Lyonnais, qui fêtera prochainement ses 30 ans, semble avoir pris la bonne habitude de se faire entendre dans les moments cruciaux. Le 5 mars dernier, il inscrivait son tout premier but en 144 matches de Ligue 1 face à  Ajaccio, un adversaire direct pour le maintien. Ce samedi, en marquant le premier coup-franc de la saison du Racing, il a offert à  son club le sixième trophée de son histoire. Rien d'étonnant finalement à  ce que les dirigeants strasbourgeois soient sur le point de prolonger son contrat de deux années supplémentaires. « C'est un joueur sur lequel on peut toujours compter », estime le futur président Philippe Ginestet. Lequel voit dans l'énorme coup-franc de son « Jeannot » un vrai symbole : « Cette énorme frappe représente toute la volonté de l'équipe depuis que Jacky (Duguépéroux) a pris les rênes. Il y avait de la hargne et c'était beau. J'espère qu'on reverra tout ça le plus vite possible en championnat car la priorité absolue reste de jouer en L1 la saison prochaine ». Ce précieux et indispensable maintien, le Racing aura une première occasion de l'assurer définitivement à  Sochaux. Pour cela, il aura sans doute besoin d'un nouveau héros. Et pourquoi pas « Jeannot » ?

Keita : « Je sais jouer »

Il est 22 h 40. M. Vessière demande le ballon alors que les Caennais voulaient jouer une touche et siffle la fin de la partie. Submergé par l'émotion, Sidi Yaya Keita s'écroule, se retrouve les quatre fers en l'air, jambes écartées. Il prend sa tête dans ses mains et lâche quelques larmes. De pur bonheur. Même s'il ne voudra pas entièrement l'avouer après la rencontre, le Malien tient là  une douce revanche. Lui, le paria du football français pour avoir, au soir du 30 octobre dernier, gravement blessé le capitaine lyonnais Claudio Caçapa, lors de sa troisième apparition en Ligue 1. Cela lui avait valu deux mois de suspension, mais aussi beaucoup d'inimitié de certains avis « autorisés » dans le football français. Sidi Keita s'en est remis, et plutôt bien. Il a pleinement justifié la confiance placée en lui par Jacky Duguépéroux, qui croit en son énorme potentiel, et plus tôt par Philippe Thys, qui l'a repéré lorsqu'il disputait la Coupe d'Afrique des nations au Burkina Faso. « J'ai souffert avant d'en arriver là , indique le jeune joueur âgé de 20 ans. Mais je ne me suis pas laissé abattre. Après la suspension, le premier match a été dur à  vivre. Avec la fougue de mon âge, j'ai toujours envie de me montrer. Mais je sais aujourd'hui mieux me maîtriser. Et je pense avoir montré ces derniers temps que je savais aussi jouer au football ». Avant-hier soir, il a été quelque peu secoué en entrant sur la pelouse. « Quand nous sommes arrivés pour la présentation des équipes, quand j'ai vu tout ce public, cela m'a stressé. Mickaël Pagis m'a dit que cela ne servait à  rien de regarder le public, que je devais me concentrer sur ce que je savais faire. D'habitude, Pagis ne parle jamais, mais là , il m'a rassuré. Cela s'est bien passé, même si je me sentais un peu fatigué en seconde période. J'ai même demandé à  sortie, mais l'entraîneur m'a dit de continuer. Je suis très très heureux. À la fin, je me suis écroulé. J'ai un peu pleuré. Vous savez, c'est ma première Coupe. Pour moi, c'est énorme ». A Bamako, la rencontre a été suivie de près par les membres de sa famille, qui l'avaient encouragé au téléphone dans la semaine. « Je pense bien à  eux, c'est génial ». Désormais, dans sa chambre du centre de formation, il pourra montrer aux parents des plus jeunes pensionnaires sa petite Coupe, celle qu'il gardera pour toujours. Avec l'énorme sourire qui lui va si bien.

Vercoutre touche au but

Doublure de Stéphane Cassard en Ligue 1, Rémy Vercoutre a remporté « sa » finale et probablement fait sa dernière apparition dans les buts du Racing.

Ces instants d'ivresse et d'extase, ces minutes, forcément trop rapides, où les carapaces explosent sous l'émotion, Rémy Vercoutre en connaît peut-être mieux la valeur et l'importance que certains vieux briscards de la Ligue 1. Car même s'il n'a « que » 24 ans, le jeune homme a déjà  pris quelques coups sur la tête et vécu en accéléré les tourments d'une carrière de footballeur professionnel. Entre ses deux années lyonnaises passées à  l'ombre de Grégory Coupet et une première saison en Alsace où, au lieu d'éclore au grand jour comme il l'espérait, il a connu la blessure (fracture du 5e métatarse) puis un nouveau second rôle derrière Stéphane Cassard, rien ne lui a vraiment été épargné. En ce samedi de victoire et de fête, Rémy Vercoutre a donc crié son bonheur aussi fort qu'il l'a pu. Parce que cette Coupe de la Ligue, pour laquelle Jacky Duguépéroux l'avait dès le départ désigné gardien n°1, représentait depuis de longs mois son dernier filet de lumière, sa bouffée d'oxygène, sa principale raison « de continuer à  se battre et de souffrir à  l'entraînement ». En fait, cette finale au Stade de France était la sienne. « Je ne pouvais pas me rater, soufflait-il en s'extirpant d'un vestiaire en liesse. J'attendais ce rendez-vous avec tellement d'impatience. Arriver comme ça au bout de l'aventure avec les copains, c'est vraiment trop bon à  vivre. C'est un peu…, disons comme un rêve ! » Un rêve partagé sans retenue avec les 30 000 supporters strasbourgeois qu'il s'est amusé à  faire danser durant de longues minutes après le coup de sifflet final. « On l'a fait pour eux, poursuit-il. Ils ont été géniaux et nous ont poussés vers la victoire. L'Alsace mérite un grand club. Ce trophée est une juste récompense. On a désormais tellement hâte de la ramener à  Strasbourg ! »

« Quinze jours pour lever ma clause libératoire »

Sous les yeux de son grand pote, Peguy Luyindula, venu spécialement de Marseille pour le soutenir, et de ses parents, le solide gaillard dit son bonheur « d'avoir apporté un peu de lumière sur Strasbourg » mais aussi sa fierté « de voir la Coupe d'Europe débarquer à  la Meinau ». Même s'il sait qu'il n'aura probablement pas l'opportunité de la disputer l'an prochain avec le Racing. « Il reste encore 15 jours aux dirigeants du RCS pour lever ma clause libératoire avec l'Olympique Lyonnais (avec qui il est sous contrat jusqu'en 2006), explique-t-il sans trop y croire. Je ne sais pas encore de quoi sera fait mon avenir puisque la décision ne dépend pas uniquement de moi ». Avec une clause s'élevant à  1,2 million d'euros, on voit cependant bien mal l'aventure de Vercoutre se prolonger dans la région. À moins que Jacky Duguépéroux ne décide brusquement de modifier la règle de l'alternance dans les buts, ou que Stéphane Cassard ne rencontre un quelconque pépin durant les quatre derniers matches de Ligue 1, Rémy Vercoutre a donc certainement disputé au Stade de France son ultime match avec le Racing. Mais avec une Coupe de la Ligue en poche, il ne devrait pas tarder à  décrocher un premier rôle.

A la Meinau mercredi

Après un premier détour par l'Hôtel de Ville hier après-midi, la Coupe de la Ligue sera présentée à  l'ensemble des supporters du Racing ce mercredi à  18 h au Stade de la Meinau. Le jeudi de l'Ascension avait dans un premier temps été envisagé. Une affluence record. Cette 11e finale s'est déroulée à  guichets fermés, devant 78721 spectateurs, nouveau record de l'épreuve. Lacour n'oubliera jamais. Venu visiter le Stade de France – vide - en 1998 à  cent jours du coup d'envoi de la Coupe du monde, Guillaume Lacour (alors pensionnaire du centre de formation de Lyon) attendait avec impatience de découvrir l'enceinte mythique des Bleus champions du monde pleine à  craquer. Il a réalisé son rêve samedi. « A l'échauffement, un extraordinaire frisson m'a parcouru l'échine. Ce sont des moments uniques à  vivre quand on est footballeur. Je n'oublierai jamais cette ambiance absolument magique. Quand nous avons fêté la Coupe avec notre public, ç'a été fabuleux, d'autant que dans cette foule immense, j'ai réussi à  apercevoir ma famille. » Pagis, spécialiste ès qualité. Le buteur du Racing, Mickaël Pagis, ironisait la semaine passée sur les rabat-joie qui annonçait une toute petite finale entre le 14e et le 19e de Ligue 1. Et l'intensité de cette 11e finale, à  défaut d'une qualité technique toujours irréprochable, lui a donné raison. « Les deux équipes ont montré qu'elles méritaient bien leur place au Stade de France. » Un « Pagistral » contre-pied. Les journalistes de « France 2 » n'en sont pas encore revenus. Alors qu'ils interviewaient Mickaël Pagis en direct après son second sacre consécutif (il avait remporté l'épreuve en 2004 avec Sochaux et jouait d'ailleurs sa 3e finale d'affilée, après celle perdue contre Monaco avec le club doubiste en 2003), le Strasbourgeois, égal à  lui-même, a désarçonné tout le monde par son flegme. « Oui, ça fait deux sur trois et ça fait plaisir, mais je ne suis pas du genre à  extérioriser beaucoup ma joie. Et puis, on n'a tout de même pas gagné la Coupe du monde. » Que répondre à  ça ? Un peu plus tard dans les vestiaires, l'Angevin était un peu plus expansif. « Je suis heureux, je pense à  ma famille. Mais quand on a déjà  gagné une fois, on reste plus mesuré. Ce qui ne m'empêche pas d'apprécier l'instant à  sa juste valeur. Quand on signe dans un club, on a envie de vivre des moments comme celui-là . Après une saison pénible au début, nous savourons cette récompense. Que j'entre dans le cercle fermé des doubles vainqueurs ? Bah, ça veut dire que mon nom ressortira de temps en temps quand j'aurai terminé ma carrière. Ce sera un petit clin d'oeil. » Il y avait penalty. Les images télé lèvent toute ambiguïté. Il n'y en avait d'ailleurs pas, sauf dans l'esprit de l'arbitre Gilles Veissière. Mais le Racing aurait dû bénéficier d'un penalty à  la 35e lorsque le gardien caennais, Vincent Planté, a fauché Mickaël Pagis en pleine surface de réparation. « Sur l'action, il n'y a pas photo », assure l'attaquant bas-rhinois, « M. Veissière m'a dit de me relever et qu'il était seul à  décider, mais je crois qu'au fond de lui, il savait qu'il s'était trompé. » Sur l'autre action litigieuse de la 2e mi-temps entre les deux joueurs, Pagis est moins catégorique. « Je pense qu'il me touche, mais je crois aussi qu'il enlève le ballon. » Filser a pris son pied. Pour la première fois en 11 éditions, les speakers officiels des deux clubs finalistes ont été conviés samedi à  épauler celui du Stade de France pour animer la finale. La voix du Racing, Jean-Luc Filser, s'en est donné à  coeur joie pendant une heure et demie. Il a croqué à  pleines dents dans cette expérience nouvelle pour lui. « Le Stade de France, c'est jouissif. Je n'y avais jamais « speaker » et j'y ai pris un pied pas possible devant cette gigantesque tribune aux couleurs ciel et blanc. On a entendu les 30000 Strasbourgeois et ils ont prouvé qu'il y avait un vrai public à  Strasbourg. Passez le message aux joueurs : on y retourne quand ils veulent. » Veissière vide ses cartons. L'arbitre international, qui, à  45 ans, mettra un point final à  sa carrière dans un mois, a remis avant-hier au ministre des Sports Jean-François Lamour les cartons jaune et rouge dont il n'avait pas eu l'usage. Une illustration de plus, si besoin était, que cette édition 2005 très vivante s'est déroulée dans un excellent esprit. « Abde » ce prophète. « Même blessé, je ne voulais pas sortir », raconte d'ailleurs Abdessadki pour mieux mettre en exergue la magie de l'instant vécu avant-hier soir. « Lors de la Coupe de France 2001, j'étais dans les tribunes. Cette fois, sur le terrain. Le coeur bat. Il faisait très chaud sur la pelouse, l'ambiance était euphorique. Alors, non, je ne voulais pas sortir, car dehors, on ne sert à  rien. Quand le coup franc est intervenu à  la 79e, j'ai annoncé à  Steph (Cassard) que Jeannot (Devaux) allait marquer. Il a mis une mine à  la Ronald Koeman. »

« Le Racing est de retour »

1500 personnes ont accueilli les héros de la Coupe de la Ligue hier place Broglie. Le président Egon Gindorf s'est offert un triomphe.

Il est 16 h 09 hier à  Entzheim. L'oiseau rouge d'une compagnie danoise, affrété par les Bleus du Racing, se pose. Dans le hall de l'aéroport, une petite soixantaine de supporters a fait le déplacement. En famille pour beaucoup. Salim Arrache débarque le premier avec l'objet de toutes les convoitises. L'ambiance est bon enfant. Mais les mines de fête de la veille au soir ou de l'aube sont devenues les mines défaites d'une nuit sans sommeil ou presque. Les sourires sont las. Marc Keller, photographié sous tous les angles depuis bientôt 24 heures, n'apparaît radieux sur aucun cliché. « Toute la tension de la préparation retombe », avancera-t-il en guise d'explication plus tard à  l'Hôtel de Ville, « je suis exténué. » Les yeux sont cernés. Les Bleus le seront bientôt par le peuple strasbourgeois, venus sur la place Broglie honorer les gladiateurs rescapés de l'arène du Stade de France. Un transit par la Meinau pour rassembler les ouailles, et joueurs, dirigeants et staff finissent par apparaître à  la mairie avec trois bons quarts d'heure de retard. 1500 personnes ont patienté sous un soleil de plomb. Ils n'étaient qu'un petit millier au même endroit il y a quatre ans pour la 3e victoire en Coupe de France, après 1951 et 1966. Le spectre de la relégation hantait alors depuis un bon mois les coursives de la Meinau. La descente en L 2 était consommée, la rupture du club, version Mc Cormack, avec son public, aussi. En 2001, Patrick Proisy avait été accueilli par une bordée de sifflets au balcon de l'Hôtel de Ville. Cette fois, seul le maire Fabienne Keller est la cible des railleries. Une immense banderole est accrochée sur les rambardes, avec une inscription toute destinée aux supporters. « C'est votre trophée. »

« L'homme qui a rendu le Racing aux Alsaciens »

Jacky Duguépéroux, accompagné de son fils Gaël comme la veille à  Saint-Denis, hérite du micro : « C'est la troisième fois, après le titre en 1979 et la Coupe de la Ligue 1997, que je viens en ce lieu. Il se passe de nouveau quelque chose à  Strasbourg. La preuve : la Meinau se remplit chaque match un peu plus. Et vous voir hier (samedi) au Stade de France nous a fait chaud au coeur. Nous allons maintenant essayer de rapporter le plus vite possible les trois points qui nous manquent. » Une salve d'applaudissements accompagne sa promesse. Mais à  l'applaudimètre, le président Egon Gindorf emporte tous les suffrages. « Egon, Egon, Egon », scande la foule reconnaissante. « Cette victoire est pour les Strasbourgeois », lui répond le futur ex-président, « Le Racing est de retour. » « C'est votre trophée », enchaîne son successeur Philippe Ginestet en haranguant le peuple bleu, « cette Coupe de la Ligue est pour vous qui, dans les moments difficiles de la. saison, nous avez toujours soutenus. Mais c'est aussi le plus beau cadeau qu'on pouvait faire à  Egon Gindorf, l'homme qui nous a permis de rendre le Racing aux Alsaciens. » Nouvelle ovation pour l'industriel allemand, avant qu'un Marc Keller à  l'évidence éreinté, mais heureux, ne soit prié d'y aller aussi de son petit couplet. « Nous allons rejouer la Coupe d'Europe l'année prochaine. Nous attendions cela depuis quelques années. Et nous allons surtout tout faire pour renforcer l'équipe. » La manifestation, de liesse exclusivement, s'achève dans la bonne humeur. Dans la lassitude aussi pour des acteurs en manque de sommeil. Encore un crochet par la réception avec la municipalité et au lit. La nuit dernière, les Bleus ont sans doute fait de bien doux rêves. La veille, ils en avaient fait un autre. Ils avaient rêvé tout éveillés qu'ils remportaient la Coupe de la Ligue 2005, devant une affluence record de 78721 spectateurs, dans un site – peut-être - olympique nommé Stade de France.

Dans les pas de Ljuboja

Comme Peguy Luyindula, le Parisien et ex-Strasbourgeois n'a pas quitté ses anciens coéquipiers de la soirée. Il les a même entraînés dans un traquenard au petit matin.

Il est bien minuit, samedi, dans les vestiaires du Racing au Stade de France. Peguy Luyindula et Danijel Ljuboja, les deux ex-attaquants vedettes du club strasbourgeois, s'amusent comme des collégiens au beau milieu de leurs anciens coéquipiers. Le Marseillais chambre dur Jean-Christophe Devaux, auteur du coup franc vainqueur à  un peu plus de dix minutes de la fin : « Si tu avais ouvert les yeux, tu l'aurais mis en pleine lucarne. » Depuis une heure, tout le monde ou presque a plongé dans le jacuzzi, un peu poussé par une équipe iconoclaste : les kinés, les médecins, le webmaster du club et quelques infortunés journalistes ont été embarqués manu militari. Et quand un gaillard comme Christian Bassila empoigne sa cible, toute résistance est inutile. Un téléphone portable, oublié au fond d'une paire de jeans, a mal supporté ce bain forcé. Peguy et ses dreadlocks, Danijel et sa double crête qui lui avait valu le surnom de « Gremlin » de ce côté-ci du Rhin sont d'humeur badine. « J'ai un scoop pour vous », lâche le Phocéen sous l'oeil hilare et complice du Parisien, « nous revenons au Racing l'an prochain. » Un RCS où ils ont, à  l'évidence, laissé une partie de leur coeur. Quatre ans plus tôt, ils étaient là , dans ce même vestiaire, à  fêter sous la tunique bleue d'Alsace le sacre en Coupe de France. Mais la fête avait été moins joyeuse, gâchée par la dernière place et la relégation en L 2 qui avaient conclu une saison calamiteuse.

Duguépéroux : « C'est leur soirée »

Dans sa volonté de réunir « sa » grande famille, le club a organisé un cocktail dînatoire à  « L'Usine », un centre événementiel un brin désuet, où quelque 500 personnes sont conviées à  venir boire une coupe. De la Ligue s'il vous plaît. Jusqu'à  plus soif et sans modération. L'ivresse de la victoire est de celles qui grisent sans danger. La scène est de joie. Les jambes sont lourdes, mais les coeurs légers. Un peu plus tôt, dans l'effervescence d'une victoire pétillante à  souhait arrosée à  grands renforts de magnums de Champagne dans le cocon des vestiaires, Jacky Duguépéroux avait donné à  ses joueurs carte blanche et quartier libre. « Vous passez une grosse demi-heure à  « L'Usine » et vous pouvez filer », avait-il dit, avant d'ajouter en aparté. « Je ne veux pas les brider. C'est leur soirée. Mais dès mardi, nous reprenons le collier pour aborder le très important déplacement de samedi à  Sochaux. » Malgré l'autorisation du coach, Cédric Kanté et ses partenaires prennent leur temps dans cette « Usine » qu'ils pourraient rebaptiser « Mon bistrot préféré » cher à  Renaud. L'ex-jeune attaquant pro du RCS, Cédric Moukouri est lui passé rendre visite aux Bleus. Peguy Luyindula et Danijel Ljuboja sont toujours de la fête. « Peg » est au calme au premier étage, avec son ami Rémy Vercoutre. Les deux hommes ont tissé de solides liens durant leurs deux saisons communes à  Lyon. « Ljubo » n'a pas changé. Il reste un ineffable et inégalable boute-en-train. Capitaine au long cours de toutes les galères, tous les naufrages, l'international serbo-monténégrin va entraîner ses potes dans un improbable voyage au bout de la nuit, du côté des Champs-Elysées. Son repaire ? Une boîte branchée et « select », le bien-nommé « VIP », qui filtre les entrées à  la tête du client. Même escorté par le Parisien devenu « titi », le Racing, vainqueur de la Coupe de la Ligue, n'y est pas attendu et ne jouit d'aucun passe-droit. Ça parlemente sévère avec les quatre malabars postés à  l'entrée. Le petit Boka perd patience et fait demi-tour. « Mais qui c'est, ce Ljuboja ? », doit-il fulminer. Il est 5 h. Paris s'éveille. Et les Strasbourgeois ne dorment pas encore du sommeil du juste.
« L'homme qui a rendu le Racing aux Alsaciens »

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PoY
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Message par PoY »

Placebo19 a écrit :
Les hommes de Patrick Remy auraient même dû mener à  la pause. Dominés, les Strasbourgeois avaient pourtant ouvert le score par Mamadou Niang qui reprenait, de la tête au second poteau, un centre d'Abdessadki (39e).
:shock: On a pas du voir le même match, c'est pas possible :shock:

Pour ce qui est de l'arbitrage : vu du stade, ca donnait plutot "avantageant les caennais", mais vu à  la TV, c'est un peu plus équilibré ;)

Sinon, pour le match, ambiance terrible, superbe tifo (magique à  la TV), enfin bref, inoubliable 8)
Seul petit bémol, j'avais un fou furieux à  côté de moi qui n'arrêtait pas de gueuler (souvent sur l'abitre) pendant le match :lol:

Et enfin, mise en situation :

78eme minute (alors que la faute sur Boka vient d'être sifflé) : PoY dit à  lolo : "Tiens, je viens de penser, c'est le 2eme match du Racing auquel j'assiste (le premier étant Racing - PSG de coupe de France, je ne sais plus l'année, gagné 1-0 sur un but de Bertin à  la 86eme minute, ca je m'en rappelle :P) et comme au 1er le Racing avait gagné, on peut pas perdre ce soir...." L'arbitre siffle, Pagis décale le ballon, Devaux frappe ..... ET BUUUUUUUUUUUUUUUT 8)
Verrouillé