L'Alsace a écrit :Racing : tout pour la Coupe
Même si sa situation en Ligue 1 reste préoccupante, le RCS entend à tout prix entrer dans le dernier carré de la Coupe de la Ligue en écartant Clermont mercredi à la Meinau en quart.
« C'est une compétition importante, pour nous et pour le club. » C'était samedi soir. Après le nul concédé à une cohérente équipe de Saint-Etienne (1-1), le gardien du Racing, Stéphane Cassard, songeait déjà à la prochaine échéance du club bas-rhinois, ce mercredi (21 h) à la Meinau contre Clermont en quarts de finale de Coupe de la Ligue. Pour autant, les Strasbourgeois n'en occultent pas une précaire situation en championnat qui reste l'objet de toutes leurs préoccupations, au sens le plus littéral du terme. Tous ont bien noté, avant de se déplacer samedi (20 h) à Nîmes, fief provisoire de la lanterne rouge de L 1, Istres, que les Provençaux, désormais « drivés » par le tandem Xavier Gravelaine (9 buts et 9 passes décisives en L 1 en 1994-95 avec le Racing auquel il avait été prêté par le PSG) — Jean-Louis Gasset, sont allés chercher avant-hier à Lens leur première victoire à l'extérieur (la seconde au total). Les coéquipiers du gardien colmarien Laurent Weber, titulaire en début de saison, mais réduit depuis longtemps au rôle de doublure de Rudy Riou, ont ainsi abandonné au trio Strasbourg — Rennes — Bastia le triste privilège d'être les seules équipes à ne pas s'être imposées hors de leurs bases. D'ailleurs, depuis son intronisation en début de semaine passée, Gravelaine, qui a laissé à Strasbourg, comme à peu près partout ailleurs, l'image d'un joueur talentueux, mais difficile à gérer, n'a cessé de répéter que l'objectif le plus important pour sa nouvelle équipe (qu'il a aidée, comme joueur, à monter en L 1 pour la première fois de son histoire) était de battre Strasbourg. « Xavier ne pensait sûrement pas gagner à Lens. Il l'a fait. Maintenant, il pense gagner contre nous, il a peut-être raison », lâche Jacky Duguépéroux avec un brin d'ironie. « Ce match s'annonce compliqué, mais pas plus que les autres. De toute façon, le championnat, nous n'y songerons qu'à partir de jeudi. Auparavant, nous recevons Clermont avec la perspective de disputer une demi-finale de Coupe de la Ligue. C'est notre priorité. Car quand ça se présente, ça ne se refuse pas. Mais encore faudra-t-il respecter notre adversaire, ce que nous n'avions pas fait à Sedan. Le match sera ce que nous en ferons. Clermont vient de perdre chez lui (0-1 contre Le Havre) et traverse une période difficile (2 points sur 15 lors des cinq dernières journées de L 2 et un recul à la 13e place). Mais j'ai rappelé à mes joueurs dès ce matin (hier au décrassage) que l'année où nous avons gagné la Coupe de la Ligue en 1997 alors que j'étais entraîneur, nous avons dû, en quarts à la Meinau face à Louhans-Cuiseaux, alors en L 2, aller en prolongation avant de passer (5-1). »
« Clermont peut se dire que Strasbourg ne va pas bien »
Et comme dirait « Dugué », la perspective se refuse d'autant moins qu'un ticket pour les demi-finales rapporte 796000 euros et des poussières à son possesseur, contre 500000 pour une élimination en quarts. Quand on sait que le Racing a dû débourser cette saison quelques sommes imprévues (620000 euros d'indemnités à son entraîneur licencié Antoine Kombouaré et, bientôt, 700000 euros à Nancy dans le cadre de l'affaire Garay), cette Coupe de la Ligue peut mettre du beurre dans les épinards. Sans compter qu'elle est aussi le plus court raccourci pour décrocher un visa européen. « Nous ne sommes qu'à deux étapes du Stade de France », salive d'avance l'entraîneur strasbourgeois. « Mais je me répète : si Clermont ne va pas trop bien en ce moment, les Clermontois peuvent en avoir autant à notre service. Ce match mettra aux prises deux équipes qui peinent à repartir du bon pied en 2005. » À cette notable différence près que les Auvergnats ont, eux, décroché leur place en 16e s de Coupe de France, certes au forceps à Vesoul (1-1, 5-6 aux tirs au but). « Ce match sera plus équilibré qu'on ne le pense », prévient encore « Dugué ». « Nous devrons l'aborder comme ceux à Troyes ou contre Lille. Notre position ne nous autorise pas à manquer d'humilité. »
DNA a écrit :Slaloms parallèles
Comme le Racing, Clermont se créé de nombreuses occasions. Comme le Racing, Clermont peine en championnat. Comme le Racing, Clermont pointe à la 16e place du classement. Les deux équipes se rencontrent mercredi soir, à 21 h, en quart de finale de coupe de la Ligue.
Puisqu'il faut être honnête et franc, disons-le tout net : si Corentin Martins n'avait pas signé là -bas en fin de saison dernière, personne à Strasbourg ne se serait intéressé au sort du Clermont Foot. A part bien sûr les quatre ressortissants clermontois recensés en ville, mais c'est une autre histoire.
Racing-Clermont, donc. Charme de la coupe dit-on. Un précédent pour faire le joint, en plus du dernier ASPTT - Clermont handball féminin qui n'a rien à voir et on ne sait même pas pourquoi on en parle. Soit l'anecdote, le face à face l'année de la victoire en coupe de France quand Peguy Luyindula s'en était allé seul griller la défense adverse et crucifier Enjolras en 16e de finale.
Clermont était alors en National, venait d'épingler le PSG, Lorient, Gueugnon et Sochaux et ressemblait de très loin à un épouvantail. A l'époque, on l'avait cru en tout cas. Le Racing, lui, tentait de ne pas se noyer en L1. Il allait finalement prendre le bouillon mais offrir une sucette à ses supporters pour supporter, c'est leur raison d'être, les mauvais jours à venir. Toujours ça de pris en période difficile.
Le genou de Martins
Quatre années plus tard, à un mois près ou peu s'en faut, le tableau est légèrement différent. Clermont est en L2 et le Racing remonté en L1. L'écart s'est donc resserré, la hiérarchie ramassée.
Enjolras est toujours dans les buts, Chavanon est passé du milieu au banc de touche d'où il dirige la manoeuvre et Martins a définitivement raccroché ses crampons, trahi par son genou, après un match et demi, ce qui l'a laissé tout marri.
Clermont est 16e, le Racing aussi et les deux gâchent à tour de bras des tombereaux d'occasions qui laissent dans la gorge des supporters cet arrière-goût pénible qui fait regretter les choses et mélancoliquement songer à l'écoulement du temps. Naître quelques interrogations sur l'avenir aussi.
Dans le rôle de l'outsider
Sans Brando (élongation), Ribeiro (entorse) ni Hauw (douleur à la cuisse), Clermont n'a évidemment pas à se forcer pour endosser le costume d'outsider qui se la joue modeste. Celui qui n'a rien à perdre et débarque les mains dans les poches du survêt', le sourire en coin de celui qui s'apprête à chiper les bonbons planqués dans le placard.
Forcément, le 16e de L2 qui se rend chez une équipe de L1, fusse-t-elle 16e elle aussi, ne peut prétendre à autre chose qu'à bousculer la hiérarchie. Grappiller quelques poussières de gloire. Sans pression.
Equipe de coupe ?
D'autant que Clermont n'est pas au mieux, on l'a dit. Si les Auvergnats pointaient à la 7e place mi-novembre, ils ont depuis consciencieusement dégringolés. Souvent dominateurs ou en tout cas en position de marquer, ils n'ont plus gagné depuis la 15e journée dernier et une victoire à Niort (2-0).
Un long chemin de croix qui s'éternise, après leur nouvelle déconvenue à domicile aux dépens du Havre (0-1), et fait naître quelques craintes pour l'avenir d'un club très ambitieux. Qui voit en tout cas beaucoup plus loin que le simple maintien en L2.
Mais pour l'instant, Clermont en est là . A viser le maintien et à jouer tous les coups possibles et pendables en coupe. De France, où il est toujours en course après une poussive victoire sur Vesoul (aux tirs au but) qui lui permet de voir loin devant puisqu'il recevra Toulon (CFA en 16e). De la Ligue ensuite, sa démonstration avant la trêve à domicile face à Dijon (4-0) coïncidant avec son dernier vrai bon match. Au moins, le Racing est prévenu : il n'a rien à craindre mercredi. A condition d'être lui-même.