LA POLITIQUE DES PETITS PAS
Le Racing, en progrès sur le plan physique, n’a pas réussi à décrocher un premier succès, si précieux, loin de ses bases. S’il continue à avancer, la marge reste trop étroite pour s’en contenter.
Dans le Gard, les Strasbourgeois n’ont pas rompu avec leurs mauvaises habitudes, plutôt bien ancrées de ne pas gagner en déplacement. Ils ont respecté les bonnes, plus récentes, qui a prolongé une série de trois matches, sans défaite et sans prendre de but.
Le Racing de la nouvelle année présente quelques différences avec celui de la précédente. Il s’est renforcé en termes de gabarit, ce qui lui donne une certaine faculté à résister au combat physique. Il éprouve toujours les mêmes difficultés à marquer, en déplacement, et les trois buts en dix rencontres jouées loin de ses bases expriment un problème majeur.
« C’est surtout la frustration qui domine »
Aussi, le week-end inspire-t-il logiquement un bilan mitigé, plutôt tendance gris clair que foncé. En ne gagnant pas sur la pelouse du dernier, la bande à François Keller ne s’est pas transformée en voyageuse hors pair. En grattant un point sur la zone rouge et donc en doublant son avance sur le 15e , elle s’est donné un tout petit d’air. « On aurait pu perdre, sur un penalty que l’arbitre n’a pas sifflé (ndlr : Uzès a toutefois raté ses trois dernières tentatives en la matière en championnat), mais c’est surtout la frustration qui domine, a indiqué François Keller, parti hier vers Clairefontaine où il restera jusqu’à mercredi dans le cadre de son DEPF (diplôme d’entraîneur professionnel de foot). Les joueurs ont tout fait pour enrayer la dynamique en déplacement. »
Et le staff technique avait choisi d’innover. La défense habituelle alignée, l’entrejeu avait été bigrement musclé. Dans l’ensemble, cela a bien fonctionné, même si les conditions n’auraient, de toute façon, pas permis de se consacrer à d’immenses envolées. « On avait choisi d’aligner une équipe de combattants, il y a eu des duels dans toutes les zones du terrain, a poursuivi l’entraîneur du Racing. Avant la trêve, je ne suis pas sûr que l’on aurait tenu le nul. Il fallait aussi s’adapter aux conditions de jeu. »
Dans le camp uzétien, le technique Liabeuf a bien du mérite à s’époumoner tous les quinze jours sur le pré Louis-Pautex, pentu, bosselé et piégeux. Pour envisager y marquer, la recette se résume à trois axiomes : remporter les duels, remporter les duels, remporter les duels. Après une entame délicate, le Racing y est parvenu. À défaut d’une révolution, cela dessine un changement.
« On se sent bien en jambes »
« Physiquement, les recrues apportent beaucoup et, avec le travail du préparateur physique, Nicolas Mayer, on se sent bien en jambes, depuis la reprise notamment, explique Jean-Philippe Sabo. La défense apparaît solide et psychologiquement, cela fait du bien de ne pas encaisser de but. » Cela ressemble à une bonne habitude qui dure depuis presque cinq heures. « La claque face au Poiré-sur-Vie ( défaite 1-3 à domicile ) nous a tous fait prendre conscience des exigences du National, dit Guillaume Gauclin, le gardien serein. On se consacre à de grosses préparations, tout le monde fait des efforts et ça paye. On est sur le bon chemin. »
Mais son issue reste incertaine tant que le joker d’une victoire à l’extérieur ne viendra pas concrétiser les progrès. En attendant, Fréjus-St-Raphaël puis Ajaccio sont annoncés à la Meinau. Il y a également moyen de se rassurer chez soit. Cela s’envisagera avec un nouvel attaquant, Alexandre Mendy, prêté par Nice. Le deuxième aurait pu être le Guingampais Rachid Alioui. Ce dernier a flambé en Coupe de France puis face au PSG, en étant passeur décisif. Il demeurera en Bretagne et, sur le mercato, le Racing pourrait très bien rester là, confiant en son groupe, qui avance à petit pas.
DNA
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