Projet de l'EuroStadium

[Hans]

Robert Herrmann, Premier adjoint (PS) de Strasbourg

Robert Herrmann, à  l'époque adjoint aux sports de Catherine Trautmann, avait été beaucoup critiqué pour le refus de la municipalité de construire un nouveau stade pour le Mondial 1998.

AUJOURD'HUI VOUS àŠTES FAVORABLE AU PROJET D'EUROSTADIUM ?

On a changé d'époque. L'EuroStadium correspond à  l'image la plus moderne des grands stades. L'arène est adossée à  un élément de rémunération (boutiques, restaurant, bowling, parcours aventure aux abords du stade). La quasi totalité des stades qui ont été construits en France pour la Coupe du Monde sont aujourd'hui obsolètes par rapport aux grands stades européens.

VOUS N'AVEZ JAMAIS REGRETTE VOTRE DECISION DE L'EPOQUE ?

Non, la Meinau n'avait que dix ans d'existence. Elle était encore dans une situation d'exploitation remarquable. On était face à  une évolution permanente des règles, sur le nombre de places assises, les contraintes de sécurité. L'investissement aurait été très lourd. Aujourd'hui la ville s'engage à  fournir le terrain mais le foot appartient complètement au secteur privé.

LE PRESIDENT DE LA CCI CRAINT UNE REMISE EN CAUSE DE L'EQUILIBRE COMMERCIAL DE LA VILLE.

Jean-Louis Hoerlé a raison de dire que le Stadium doit s'inscrire dans un ensemble cohérent. Les m² commerciaux annoncés devront obtenir l'agrément de la commission départementale d'équipement commercial (CDEC). Les conditions de réalisation devront être transparentes.

[Pinon]

Le premier oral

Une délégation strasbourgeoise emmenée par Roland Ries a déposé hier sa candidature pour être l'une des villes hôtes de l'Euro-2016, qu'espère organiser la France. Philippe Ginestet, le président du Racing, a présenté les plans de ce qui doit constituer l'un des atouts du dossier : l'EuroStadium.

Jeudi dernier, Philippe Ginestet lançait le projet EuroStadium, la grande enceinte strasbourgeoise qui devrait sortir de terre en 2013 à  proximité de l'aéroport d'Entzheim. Hier, le président du Racing a accompagné le maire de Strasbourg, Roland Ries, au siège de la Fédération française de football (FFF), à  Paris.

Un oral d'une heure entre ceux de Nancy et de Lille

Composée de Bernard Debry, directeur général de la Communauté urbaine de Strasbourg, Alain Fontanel, adjoint aux finances, et Jean-Michel Augé, directeur de cabinet du maire, la délégation alsacienne a passé un grand oral devant les membres de la commission « Grand Stade Euro-2016 ». Créée par Bernard Laporte, présidée par Philippe Seguin - premier président de la Cour des Comptes -, et forte d'une vingtaine de personnalités de la vie sportive, celle-ci est chargée de finaliser le projet de candidature de la France pour le Championnat d'Europe 2016. Entre les représentants de Nancy et ceux de Lille, les Strasbourgeois ont plaidé une heure durant la cause de la capitale alsacienne, « oubliée » des grandes compétitions internationales depuis de nombreuses années. « Il est difficile de préjuger de la décision finale, dit M. Debry. L'échange n'est de toute façon pas délibératif. Mais il y a eu une excellente écoute, la commission a été très attentive à  nos arguments. M. Ries a exposé les atouts de notre ville, dont la qualité d'accueil, les équipements performants, la capacité hôtelière, etc. Soit autant d'éléments qui correspondent tout à  fait à  l'organisation d'un Euro. » Ne reste donc plus qu'à  construire le grand stade, sans lequel la candidature strasbourgeoise serait caduque. A l'issue de l'exposé du maire, Philippe Ginestet est intervenu pour présenter le projet EuroStadium, à  travers le visuel et le film déjà  projetés jeudi dernier au Parlement européen. « La commission a trouvé que le dossier était extrêmement complet, indique le président du RCS. J'ai aussi rappelé que l'Alsace était une grande région de foot. Nous fondons tous de grands espoirs en cette candidature. »

« Un grand stade, mais surtout un grand club »

S'il n'a pas été question de chiffres, Ginestet peut aussi espérer compter sur les subsides de l'Etat, qui pourraient alléger la facture estimée à  250M d'euros. « On peut dire que l'Euro ne passera pas par Strasbourg sans EuroStadium, argumente Philippe Ginestet. L'inverse n'est pas forcément vrai, puisque le projet est viable même sans aide de l'Etat. On veut créer un grand stade, mais surtout un grand club. Et éviter de passer à  nouveau à  côté d'une grande compétition. » Réponse dans quelques mois.

[Kriskool]

Allez j'ai un rêve débile, l'état fait économiser 50 Millions a l'investisseur principal du projet, qui les réinvesti dans le racing...Stade et équipe

[argueti]

Les enjeux du stade

Très beau sur le papier et séduisant pour les spectateurs et les fans du Racing, le projet «Eurostadium» représente aussi une série d'obstacles à  sauter pour un club sans moyen financier. Et là  ses avantages pourraient aussi se transformer en inconvénients ….

Cela ressemble à  du déjà  vu. Peu après son arrivée à  la tête du club, à  la fin des années 1990, Patrick Proisy avait embarqué responsables et presse en Hollande, au « Gelredom » d'Arnhem, pour leur montrer ce qu'est un stade moderne et multifonctionnel. Bien que de taille modeste pour Strasbourg avec ses 26 600 places, le stade de Vitesse avait séduit en raison de sa pelouse rétractable, son toit ouvrant et ses espaces commerciaux. Coût du joujou construit en 1998 : plus de 60 millions d'euros. Cinq ans plus tôt, le stade de la Meinau avait déjà  raté le coche (d'une rénovation) en vue de la Coupe du Monde de 98. Cette fois, il s'agit de ne pas rater l'Euro de 2016.

Des attraits …

A l‘époque d‘IMG, le Racing aurait été un précurseur hexagonal s'il était passé du (vague) projet à  la réalisation. Aujourd'hui, il ne s'agit ni plus ni moins que de rattraper un train en marche. Très détaillé sur certains aspects comme le nombre total de places (42 710), leur détail (dont 9 652 places VIP) et les différentes activités de loisirs liées (restauration, concept de salles de sports « Racing Indoor » et autres espaces ludiques et sportifs), le projet d'« Eurostadium » présenté par Philippe Ginestet l'est beaucoup moins sur d'autres. Dans la colonne de l'actif au sens économique figurent le potentiel d'accueil de spectateurs déjà  évoqué et surtout le rééquilibrage en faveur des VIP. Un stade moderne comprend autour de 12 % de sièges de ce type et l'Eurostadium fait mieux avec 22,6 %, soit plus que le futur OL Land !. Un « business seat » rapporte entre 4 500 et 12 500 euros par an contre 16 à  50 euros par match (et selon les pays) pour des sièges standards. Autres attraits, la boutique du club de 800 m² et le musée permettront de faire entrer d'autres recettes supplémentaires. Tout comme le concept « Racing Indoor », un centre sportif avec foot en salle, badminton et squash qui sera probablement géré en propre ou par une filiale. Par contre, le dossier de 12 pages ne dévoile que très (très) peu d'informations sur deux aspects essentiels : le financement et la dimension commerciale. Avec un coût affiché à  250 millions d'euros, l'Eurostadium se situe dans la fourchette hexagonale, entre le projet manceau de 100 millions et les deux « haut de gamme », le lyonnais, qui coûtera 250 à  300 millions pour le stade et près de 200 pour le « centre de vie », et le lillois avec ses 600 millions (parce qu'il est modulable en salle omnisport de type Bercy).

… et un tour de force

Obligé de fonctionner sur des fonds privés extérieurs au club, Philippe Ginestet va devoir réussir un tour de force. Coté terrains, il semble miser sur un apport des collectivités locales (via la CUS) avec bail emphytéotique à  la clé. Ce qui n'est pas gagné. Pour le tour de table du financement, deux solutions sont possibles. Soit celle de confier l'ensemble à  un partenaire de poids comme Bouygues, Vinci ou Colony Capital (le propriétaire du PSG) ou à  un consortium. Soit celle de faire appel à  des actionnaires en plus grand nombre, et le club pourrait modestement en faire partie. Ainsi pour l‘Arena d‘Amsterdam (coût : 128,6 millions d‘euros), 2 200 actionnaires ont apporté 30,5 millions d‘euros, 8 grands groupes, dont Philips, ont versé 20,6 millions, la Ville a mis 9 millions et le solde (68,5 millions) a été emprunté. Avec une espérance de rentabilité pour les actionnaires après la 5e année. Une solution inédite pour la France qui mise plutôt sur le public. Pour ne citer que Le Mans et Lille, leurs stades sont construits grâce à  des partenariats public - privé (PPP) mais restent la propriété des deux villes. Et c'est là  un autre écueil du projet, le Racing ne sera pas propriétaire de son stade. Contrairement aux clubs anglais et à  l'OL, il ne pourra donc pas tirer profit de toutes les activités autres que les matches. Un vrai talon d'Achille car la propriété et la gestion du stade sont un des piliers essentiels des clubs modernes. A l'OL Land, les exploitants des hôtels, restaurants, boutiques et activités sportives verseront leur loyer au club. Enfin, le dernier élément occulté par le dossier Eurostadium est l'importance de la partie purement commerciale, hors restaurants, sports et jeux. Il n'y a aucun mot sur le nombre de magasins. Tout au plus parle-t-on de 2 200 emplois sur le site idéal près de l‘aéroport. En défalquant le connu (détaillé dans le dossier), il en restera entre 1 000 et 1 500 et c'est ce qui effraie les collectivités et les commerçants.

Car en reprenant les chiffres de la galerie strasbourgeoise Rivétoile en cours de réalisation (38 000 m², environ 1 000 salariés et près de 80 magasins et restaurants), on arrive à  près de 100 espaces commerciaux nouveaux. C'est beaucoup pour une agglomération comme Strasbourg.

Séduction

L'entreprise de séduction a donc démarré. Les élus de la CUS trancheront sur le foncier. Décideront-ils de faire du stade une priorité ? Le temps de leur réflexion n'est-il pas trop court ? Le RCS a évoqué la saison 2013-2014 pour la livraison. Hier, le maire socialiste Roland Ries et Philippe Ginestet faisaient acte de candidature pour accueillir des matches de l'Euro 2016 (la désignation du pays organisateur se fera aux environs de 2010 devant Philippe Séguin président de la Commission des stades, créée par Bernard Laporte. Un premier pas positif.

Holtzheim veut l'EuroStadium

Dans la CUS, le maire de Holtzheim André Stoeffler s'est porté candidat pour accueillir le projet. Un terrain de 32 hectares, propriété des Hospices civils de Strasbourg pourrait faire l'affaire selon l'élu.

Joël Hoffstetter

[Keating]

Les places VIP ça rapporte peut-être plus, mais s'il y en a 3 000 de vides, ça ne sert à  rien non plus ...

[Sam.]

ben si on fait 42 000 - 9 000, ça fait encore 33 000 places, déjà  qu'on arrive pas a remplir un stade de 27.000, je pense que personne ne sera lésé.

Sam.

[télésupporteur]

Les places VIP ça rapporte peut-être plus, mais s'il y en a 3 000 de vides, ça ne sert à  rien non plus ...

ce sont généralement les places qui partent le plus vite

[EDES]

Les enjeux du stade

Holtzheim veut l'EuroStadium

Dans la CUS, le maire de Holtzheim André Stoeffler s'est porté candidat pour accueillir le projet. Un terrain de 32 hectares, propriété des Hospices civils de Strasbourg pourrait faire l'affaire selon l'élu.

Joël Hoffstetter

Oui, mais qu'est-ce qu'on fait du grand hamster d'Alsace? Je propose qu'il devienne la mascotte du Racing.

[Manu]

on avait déjà  patrick Proisy à  l'époque on pourrait changer...

[argueti]

Les enjeux du stade

Holtzheim veut l'EuroStadium

Dans la CUS, le maire de Holtzheim André Stoeffler s'est porté candidat pour accueillir le projet. Un terrain de 32 hectares, propriété des Hospices civils de Strasbourg pourrait faire l'affaire selon l'élu.

Joël Hoffstetter

Oui, mais qu'est-ce qu'on fait du grand hamster d'Alsace? Je propose qu'il devienne la mascotte du Racing.

Le grand hamster, un symbole plus fort que la cigogne

Christophe Michel, vice-président de l'APELE (Association pour la protection de l'environnement de Lingolsheim et environs) répond à  M. Vorwalter, adjoint au maire de Lingolsheim, au sujet du grand hamster d'Alsace :
« Une problématique complexe entoure le grand hamster d'Alsace, sa protection ainsi que celle de son biotope (il faut rappeler que de nombreux textes nationaux et européens les protègent: convention de Berne de 1990, la directive Habitat de 1993, un arrêté ministériel de 1996). A l'heure actuelle, la population est estimée (par comptages effectués par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, auxquels notre association participe depuis bientôt 10 ans) à  quelque 300 individus en tout et pour tout ; et au sein de zones géographiques très restreintes ! Or, de toute la France,ce rongeur n'est présent qu'en Alsace. Historiquement, quant à  la représentation de notre région, il y serait même un symbole plus fort que la cigogne ! A l'heure actuelle, les quelques groupes de grands hamsters restants sont étouffés par une maïsiculture intensive, les infrastructures routières qui ne cessent de s'étendre en divisant les populations (ou plutôt ce qu'il en reste...) et les grands projets de créations de zones et de lotissements qui grignotent au fur et à  mesure leur habitat... La zone géographique envisagée pour l'Eurostadium se trouverait effectivement en pleine zone noyau de son aire de répartition. Je me pose la question de savoir au nom de quels principes moraux ou éthiques pourrait-on se permettre de continuer à  délibérément détruire un animal protégé et son habitat ? De plus, les textes le protègent, ils doivent être appliqués ! La CUS est suffisamment étendue pour que l'on puisse trouver un terrain adéquat en dehors de son aire de répartition. Les potentiels emplois peuvent être créés autre part qu'à  Holtzheim-Entzheim, et rassurez-vous, Strasbourg restera bien la capitale européenne ; à  condition toutefois qu'elle applique bien les textes européens de protection du grand hamster d'Alsace ! Pour finir, je vous donnerai simplement cette comparaison (établie à  partir d'un simple ratio) et qui est assez parlante pour se commenter d'elle-même : un hamster qui disparaît de nos jours équivaut à  rayer la ville de Strasbourg de la carte française... »