[10/11] 7ème J : Paris FC / Strasbourg - 2/2

[argueti]

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Plutôt positif dans l’absolu, le nul rapporté du Paris FC avant-hier (2-2) laisse d’énormes regrets aux Bleus. Repris dans les sept dernières minutes, les hommes de Laurent Fournier vont vite devoir gommer des errements qui leur coûtent cher.

À quelques minutes près, les mines auraient pu être de fête. Hier matin à la Meinau, elles sont plutôt défaites. Couchés vers 5 h 30, après un interminable retour en bus, les Strasbourgeois se sont retrouvés dès 10 h pour un léger décrassage. Il flotte alors comme un air de gueule de bois que n’explique pas le seul manque de sommeil.

Les Bleus ont toujours en travers de la gorge le scénario de leur nul au Paris FC la veille. Ils ont beau être les premiers à ne pas perdre cette saison à Charlety, les premiers à y avoir marqué aussi, la pilule est dure à avaler. Quand on mène 2-0 à la 83 e, se faire rejoindre laisse un arrière-goût amer en bouche. Laurent Fournier n’a pas beaucoup dormi ( « Je n’ai pas fermé l’œil dans le bus, j’étais trop énervé »), mais est toujours aussi remonté. « J’ai les boules. Quand tout roule dans notre jeu, c’est bien. Mais quand ça va moins bien, nous avons vraiment du mal à nous faire mal. Si on nous avait dit avant le coup d’envoi que nous rentrerions de Paris avec un nul 2-2, nous aurions signé tout de suite. Mais quand on voit le scénario final, il y a de quoi être frustré. Après vingt premières minutes difficiles, nous avions bien géré. Et puis, sans qu’on sache pourquoi, tout est parti en c… »

La jeunesse et l’inexpérience de son groupe constituent une explication plausible. Mais ça ne le console pas. « C’est sûr que nous manquons d’expérience. Mais il faut cesser de rabâcher, avoir la conscience de vouloir progresser et chasser les mauvaises habitudes. Il faut se mettre dans la peau de compétiteurs. On a souvent l’impression que nous nous regardons jouer. Une belle passe, c’est bien, mais ça ne suffit pas. Parfois, le bleu de chauffe est indispensable. Le métier, nous allons vite devoir l’acquérir. Le groupe recèle en Milovan Sikimic, Stéphane Pichot et Julien Outrebon des garçons chevronnés. Les jeunes doivent écouter leurs conseils. »

« Nous nous sommes pris pour d’autres »

S’il se refuse à pointer du doigt les plus jeunes, « Milo » Sikimic n’en emboîte pas moins le pas de son entraîneur : « Il leur faut respecter les consignes et conseils que nous, joueurs d’expérience, et le coach pouvons leur dispenser. Après un début pénible, nous avons complètement maîtrisé le match. À 10 minutes de la fin, personne dans le stade ne pensait possible un tel épilogue. Nous nous sommes pris pour d’autres, en faisant des choses que nous ne savons pas faire, et l’avons payé cash. Le coach a eu l’intelligence de ne pas réagir à chaud. Pourtant, il nous avait prévenu à la mi-temps qu’avec Paris, un match n’était jamais fini. » À Rodez le 28 août, les Parisiens, menés 2-1, avaient ainsi égalisé à la 93 e.

Mais l’avertissement de Fournier n’en est pas moins resté sans effet. Et Sikimic n’est pas plus étonné que ça de cette issue abracadabrantesque. « Ça confirme que le club est dans une spirale négative dont il n’arrive pas à sortir. Nous-mêmes, joueurs, ne faisons pas ce qu’il faut, alors que nous sommes les seuls à pouvoir tirer le Racing de cette mauvaise passe. Il faut provoquer la chance. Nous ne l’avons pas fait. »

Après avoir affronté les gros ou supposés tels, le RCS va maintenant aborder une série de trois matches « en théorie plus accessibles », selon Laurent Fournier : contre Gap ce samedi (18 h) à la Meinau, le vendredi 24 à Gueugnon et le mardi 28 face à Plabennec. « Dans mon tableau de marche, j’ai inscrit trois victoires », annonce le technicien. « Ensuite, il faudra aller chercher à Beauvais les deux points que nous avons abandonnés contre Niort à domicile (0-0). » Le dessein est ambitieux. On saura dans quinze jours s’il était présomptueux.

Stéphane Godin

[Keating]

20 mins du match contre Paris