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DNA a écrit :Plus ça va, moins ça va !
Le Racing est dans une sale spirale. Avec trois points au compteur, à peine plus d'occasions de buts lors des trois dernières rencontres et des problèmes existentiels en pagaille.
« On ne va pas se mentir, la situation est préoccupante. Nous sommes au même point qu'à la même époque l'an dernier. C'est maintenant qu'il faut tirer la sonnette d'alarme, avant qu'il ne soit trop tard. On connaît trop ce que ça donne de se voiler la face ».
La thèse de l'accident un instant évoquée ne tient donc plus. Marc Keller a en tout cas décidé de l'évacuer. Comme les joueurs, heureusement assez lucides sur ce qu'ils vivent et sur leurs manques, voire leurs manquements, qui, il est vrai, sautent aux yeux.
Samedi soir, après la triste et assez pathétique prestation au Parc des Princes, c'est Stéphane Cassard qui avait parlé le premier de malaise. Ne cachant pas que « oui, l'équipe (avait) un gros problème psychologique ». Hier, Cédric Kanté, abondait dans ce sens.
Quelque chose qui arrive si peu souvent
« On voit bien que quelque chose ne tourne pas rond, disait-il. Nous sommes loin du compte, surtout dans le jeu. Depuis le match face à Monaco (1-2), on déjoue, comme si on avait peur. Mais de quoi aurait-on peur ? Nous avons une équipe avec des gars d'expérience et des jeunes qui ont du talent. Vraiment, je suis comme tout le monde, je ne comprends pas ».
Le Racing n'est pas encore en crise, mais déjà en faillite, en déficit. Comme chaque année ou presque à pareille époque notez. Et c'est justement ce qui commence à lasser, à agacer, même.
Il faut décidément une grosse dose de compréhension pour être supporter strasbourgeois et continuer à croire en quelque chose qui arrive si peu souvent ici et qui s'appelle le succès.
« Ils doivent prendre leurs responsabilités »
Une déception d'autant plus vive que cette année l'affaire s'était engagée sur des bases prometteuses. Avec de bonnes prestations face à Auxerre (0-0), Lyon (0-1) et Monaco (1-2) qui annonçaient des lendemains qui chantent enfin un peu.
Marc Keller encore : « Moi aussi je suis déçu, très. Plus même, je suis agacé, presque en colère parce que dans le club tous les clignotants sont au vert. Tout le monde a beaucoup travaillé ces dernières années et fait beaucoup d'efforts pour sortir le club de l'ornière. Les finances sont redevenues positives, nous nous étions engagés à ne vendre qu'un joueur sous contrat et nous n'en avons pas vendu un de plus, nous avons recruté les joueurs que nous voulions (Johansen, P. Farnerud, Hosni et à un degré moindre Gmamdia). Pourtant, ça ne fonctionne pas et sans résultats sportifs, ça ne rime à rien. Il va falloir que les joueurs aussi prennent leurs responsabilités ».
Colonne vertébrale cassée
Et d'ajouter, « peut-être qu'on a fait des erreurs, si c'est le cas nous les assumerons. Peut-être que nous nous sommes trompés en recrutant. Je ne le crois pas, pas encore parce que nous avons gardé l'essentiel du groupe de l'an passé et ajouté de bons joueurs que nous suivions depuis longtemps ».
Ce matin, les coéquipiers de Pagis peuvent donc s'attendre à voir débarquer le manager du club et leur entraîneur assez remontés. Et ça risque de couiner dans les coursives.
Parce qu'il y a urgence, on l'a dit. Parce que sans un sursaut immédiat on est reparti pour une nouvelle saison galère qui pend au nez de ce groupe qui a en effet de la gueule sur le papier, mais qui ne montre plus rien, absolument plus rien, depuis la défaite imméritée face à Monaco.
Là où peut-être s'est enclenchée la spirale négative. Là où les cadres ou supposés tels ont commencé à flancher physiquement pour certains (Le Pen, Devaux, Pagis blessés). Sur le plan du jeu ou de l'insuffisant apport dans le jeu pour d'autres (les frères Farnerud, Pagis, Johansen).
Question de moelle
Jamais, le club n'a pu, pour des raisons allant de la blessure à la méforme, compter sur ceux qui devaient être la colonne vertébrale du groupe. Il ne faut pas forcément chercher beaucoup plus loin les raisons de ce démarrage raté et des débuts pour le moins poussifs de recrues laissées sans soutien.
Jeudi, le Racing sera à Graz en coupe d'Europe avant d'accueillir Lens. Et cette fois, il ne pourra se contenter de faire tourner le ballon.
Il devra prendre des risques et bousculer l'apathie qui le gagne de façon très nette semaine après semaine. Reste à savoir s'il a la moelle pour ça.
Graz aussi battu
Comme le Racing, le Graz AK a été battu samedi soir en championnat à Pasching (1-0).
Le Graz AK, adversaire du Racing en Coupe de l'UEFA jeudi, s'est incliné 1-0 sur la pelouse du FC Pasching après avoir raté quelques occasions. Le club autrichien, après 9 journées, occupe la 4e place du championnat (4 victoires, 2 nuls, 3 défaites pour 13 buts inscrits contre 10 encaissés) avec 14 points et cinq de retard sur l'Austria Vienne, toujours leader.
EHRMANN INCERTAIN. - Après Kollmann et Sick, c'est Nico Ehrmann, capitaine, défenseur et pièce maitresse du jeu du Graz AK, qui devrait déclarer forfait face au Racing après avoir raté le déplacement à Pasching. L'international autrichien, déjà buteur à trois reprises en championnat (un but en coupe de l'UEFA), souffre d'un problème au genou.
« DUGUE » SUPERVISE. - Jacky Duguépéroux n'est pas rentré avec ses joueurs après la défaite à Paris. L'entraîneur strasbourgeois est allé assisté au match Lens - Bordeaux, le RC Lens étant le prochain adversaire du Racing à la Meinau dimanche prochain (18h).
ROTHEN ENERVE. - Le milieu de terrain du Paris SG, Jérôme Rothen, blessé au tibia droit par un tacle bien appuyé d'Hosni, était très remonté hier. « Mon traumatisme ? C'est dû à l'attentat que j'ai subi samedi. J'ai pris un gros coup sur le tibia, et ça a retiré sur ma cuisse », a expliqué le parisien, qui venait juste de se remettre d'une contracture à la cuisse gauche. « Si j'ai le pied à terre, je pense qu'il me casse le tibia. Et après on vient me dire qu'il faut protéger les joueurs. Quand j'étais au sol, je l'ai entendu dire à l'arbitre qu'il avait joué le ballon. S'il joue le ballon à cette hauteur là ... », a encore ajouté le joueur.
Rothen doit passer une imagerie par résonance magnétique (IRM) aujourd'hui.
ETOILES : KEITA EN TETE. - Classement à la moyenne avec un minimum de trois matches notés après six journées (entre parenthèses, le nombre de matches notés) : 1. Keita 4,16 (6) ; 2. Cassard 4 (6) ; 3. Hagui 3,66 (6) ; 4. Kanté 3,6 (5) ; 5. Johansen 3,4 (5) ; 6. Lacour 3,33 (6) et Devaux 3,33 (3) ; 8. Le Pen 3,25 (4) ; 9. Boka 3 (4) ; 10. A. Farnerud 2,8 (5) ; 11. Diané 2,5 (4) ; 12. P. Farnerud et Pagis 2,25 (4).
SUPPORTERS : DEPLACEMENT A TROYES. - Le Kop Ciel et Blanc organise un déplacement à Troyes le 2 octobre avec départ de la Meinau à 12h au prix de 35 € pour les membres (40 pour les autres). Inscriptions au Tél: 06 78 76 15 28.
L'Alsace a écrit :Racing : l'inquiétude grandit
Plus que sa défaite 1-0, l'absence de révolte du RCS samedi à Paris a frappé les esprits. Il devient urgent de dissiper un certain parfum de résignation.
Jacky Duguépéroux n'a pas dirigé le décrassage hier matin. Fâché, l'entraîneur strasbourgeois, après la médiocre prestation de ses troupes à Paris samedi (0-1) ? Peut-être. Mais les raisons de sa « fugue » sont ailleurs : hier en soirée, il a assisté à la rencontre Lens - Bordeaux à Bollaert pour superviser les Lensois, ses prochains adversaires en L 1, dimanche (18 h) à la Meinau. En ce dimanche matin aussi gris que leurs mines, les joueurs ont d'ailleurs bien failli être contraints de s'autogérer. Car Philippe Sence, l'entraîneur des gardiens qui, comme l'intendant Didier Félix et le kiné Eric Moerckel, avait dû céder sa place aux dirigeants (Egon Gindorf, Pierre Schmidt, Patrick Adler et Marc Keller) dans l'avion privé du retour samedi soir, est arrivé in extremis à la Meinau. Après avoir passé la nuit à Paris, l'adjoint de « Dugué », que le coach avait chargé d'assurer la séance, a attendu une heure et demie hier que son avion décolle de Roissy. Du coup, entre l'absence du technicien en chef et l'arrivée tardive de son second, le « debriefing » a été reporté à ce matin. Le directeur général Marc Keller est bien passé par les vestiaires, mais a préféré garder le silence. Déboussolé, l'ancien international s'exprimera aujourd'hui pour la première fois de la saison devant le groupe. « Nous sommes tous conscients que la situation est délicate. Même si le calendrier a été difficile (Ndlr : avec Auxerre, Lyon, Monaco, Bordeaux et Paris au programme des 6 premières journées), il ne faut pas se voiler la face. » La grande explication de texte aura donc lieu à 72 heures des retrouvailles avec la Coupe d'Europe, ce jeudi (20 h 45) au stade Arnold Schwarzenegger face au Graz AK. Une 10e campagne européenne que les Strasbourgeois abordent dans leurs petits souliers, mais sur laquelle Marc Keller fonde beaucoup d'espoirs. « C'est peut-être le moyen de relancer l'équipe, comme la Coupe de la Ligue l'an passé. Gagner à Graz nous permettrait non seulement de prendre une option sur la qualification pour la phase de poules de Coupe UEFA, mais aussi d'emmagasiner de la confiance pour le championnat. » Une provision indispensable pour un Racing en pleine mélasse et en plein marasme. « Hormis Stéphane Cassard et Sidi Keita, qui sont au-dessus du lot, et, à un degré moindre, la défense (Hagui, Kanté, Boka et Lacour), personne n'y est », constate amèrement le dirigeant. « Les matches passent et certains de nos concurrents directs, comme Troyes ou Le Mans, engrangent les points. L'an dernier, notre base mentale était solide. Mais quand la volonté et l'état d'esprit sont déficients, comme c'est le cas en ce moment, on peut utiliser échafauder tous les schémas tactiques que l'on veut, ça ne change rien. Quand tu ne joues pas à 11, tu ne peux rien espérer de bon. A Paris, certains n'ont pas joué. » Les joueurs ont eux aussi pris un vilain coup derrière les oreilles. « C'est décourageant », glisse Boka. « Je suis dégoûté », lui fait écho Amara Diané, peu indulgent avec lui-même. « C'est dur, très dur », enchaîne le défenseur international tunisien Karim Hagui, l'une des rares individualités à échapper au naufrage. « Il ne faut pas lâcher. De toute façon, avec trois défaites et trois nuls, nous ne pouvons pas être plus mauvais. Certes, il y a des blessés. Certes, les nouveaux ont besoin d'un temps d'adaptation. Mais aujourd'hui, il faut chercher des victoires, pas des excuses. Ça devient urgent. La Coupe d'Europe est une autre épreuve, un autre contexte. Rejouer tout de suite nous évitera de gamberger. Profitons-en pour rebondir. La question du message de l'entraîneur ne se pose pas. C'est à nous, joueurs, d'aller chercher les résultats, de nous montrer plus agressifs. » Ce matin, Jacky Duguépéroux va néanmoins devoir trouver les mots justes pour chasser la désagréable sensation de résignation qu'a dégagée son équipe avant-hier à Paris.
Des déceptions à profusion
« Nous n'avons pour l'instant pas le niveau que nous pensions avoir. » C'est par cette phrase sans équivoque que Jacky Duguépéroux a mis samedi soir à Paris un terme à son analyse d'après-match, avec un air qui en disait long. « Que pourrais-je dire de plus ? », a ensuite lâché le coach, lucide et déçu. Collectivement et individuellement, le Racing a une nouvelle fois failli au Parc. « Trop de joueurs n'y sont pas », observe Marc Keller qui s'apprête à placer ce matin les Strasbourgeois devant leurs responsabilités. Premiers « accusés » : les recrues. Amara Diané (très honnête avant-hier sur l'indigence de sa production personnelle), Hosni (expulsé pour sa 2e titularisation) et Haikel Gmamdia (dont l'inspiration sur la seule occasion strasbourgeoise ne compense pas la discrétion durant la partie) déçoivent. Jusqu'ici, le néo-Strasbourgeois le plus convaincant est… la doublure Nicolas Puydebois, aussi sûr à l'entraînement qu'en match amical contre Nancy. Mais l'ancien Lyonnais a la malchance de tomber sur un Stéphane Cassard indéboulonnable au niveau qui est actuellement le sien. « Il est trop tôt pour tirer un bilan sur le recrutement », se défend le directeur général du RCS, « il y a un réel décalage entre ce que nous voyons à l'entraînement et ce que les joueurs produisent en match. Ça dépasse le cadre du recrutement. Samedi à Paris, Pagis, Le Pen, Devaux et Johansen étaient blessés et Pontus Farnerud, sur le banc. Autrement dit, cinq cadres sur lesquels nous comptons, cinq joueurs de base. Dans notre projet, c'est à eux d'encadrer les jeunes et les nouveaux. Pour l'instant, ils ne le font pas. On ne va pas demander à Hosni de devenir le patron de l'équipe alors qu'il est à Strasbourg depuis un mois seulement. Je le répète : pour le recrutement, soyons patients. L'an dernier, je n'ai pas entendu au début que des louanges sur Hagui et Boka, qui venaient d'arriver. Aujourd'hui, ils font partie de ceux qui surnagent. Je n'ai pas d'inquiétude sur le potentiel des recrues. » La photographie instantanée de leur rendement ne plaide pourtant pas en leur faveur. Censées apporter une valeur ajoutée, elles se noient dans le marasme général. Et deux d'entre elles au moins, Diané et Gmamdia, sont d'autant plus dans l'oeil du cyclone que l'attaque est réduite au silence. Avec un « pauvre » but inscrit en neuf heures (sans compter les arrêts de jeu), sur un coup franc d'Ulrich Le Pen dans le temps additionnel contre Monaco, le compartiment offensif du Racing frôle le néant. Et depuis trois matches, ses occasions se comptent elles aussi sur les doigts d'une seule main.
« Monaco, déclic à l'envers »
Les retours de Pagis (à supposer que le capitaine retrouve son allant passé) et Le Pen ce matin à l'entraînement vont sans doute égayer les réflexions de Duguépéroux. Marc Keller, lui, lie l'effritement psychologique des Strasbourgeois à l'échec contre Monaco, avec deux buts valables refusés et un but monégasque inscrit de la main par Squillaci. « Je ne m'en suis pas aperçu tout de suite, mais ce match face aux Monégasques a été un tournant dans le mauvais sens. » Aujourd'hui, une lancinante question brûle toute les lèvres : comment sortir le Racing de l'ornière et de la spirale négative qui l'aspire vers le fond ? A en croire Marc Keller, l'engagement d'un joker offensif n'est pas à l'ordre du jour : « Nous n'y songeons pas. Réfléchissons d'abord aux remèdes à apporter en interne, avec les joueurs à notre disposition. » Malheureusement pour le Racing, la patience est un luxe qu'un relégable ne peut guère se permettre.
