Duguépéroux relève le défi 
 
 L'ancien joueur et entraîneur du Racing a accepté de prendre la succession d'Antoine Kombouaré jusqu'à  la fin de saison pour redresser une équipe en perdition. 
Le destin emprunte parfois de bien curieux raccourcis. Le 22 janvier 1998, Jacky Duguépéroux, entraîneur du Racing depuis près de trois ans, est remercié par le président Patrick Proisy qui intronise René Girard, son adjoint depuis moins d'un mois, dans le rôle du pompier de service. Girard mènera à  bien sa mission de sauvetage en décrochant le maintien lors de la dernière journée, mais ne poussera pas l'expérience plus loin, débarqué à  son tour par Proisy à  la fin de son intérim de six mois, au profit du tandem Mankowski - Le Roy. Six ans et demi plus tard, Jacky Duguépéroux, en charge de la cellule recrutement du RCS depuis deux ans, enfile à  son tour la tenue du sapeur sans reproche. Comme on s'y attendait, Antoine Kombouaré a été débarqué hier par les dirigeants strasbourgeois, après la calamiteuse défaite contre Nantes samedi à  la Meinau (0-2). Officiellement, il est mis à  pied à  titre conservatoire jusqu'au 12 octobre et aura alors un entretien préalable à  son licenciement. Bref, la routine, même si le terme est évidemment inadapté à  des circonstances très douloureuses pour le désormais ex-coach. Dès hier après-midi, Jacky Duguépéroux, qui devait initialement aller assister au Dijon-Reims de Ligue 2, a dirigé son premier entraînement, en fait un footing en forêt sans les blessés, ni les sélectionnés (l'international espoirs suédois Farnerud, l'Algérien Salim Arrache et le Malien Cédric Kanté). Juste avant, Antoine Kombouaré avait filé à  toute allure, quittant un club où il n'aura passé que 15 mois, bien avant la fin de son contrat en juin 2007 (voir ci-dessous). Il est, pour l'heure, le seul à  faire les frais du remaniement opéré dans le staff. Duguépéroux a annoncé qu'il s'appuierait sur Philippe Sence, l'entraîneur des gardiens, et Michel Dufour, le préparateur physique, et qu'il n'aurait pas d'adjoint direct. Bernard Guignedoux, le second de Kombouaré, s'est vu proposer une mission de superviseur des adversaires du Racing. Il a réservé sa réponse pour aujourd'hui.
«J'ai besoin des joueurs»
La solution interne qu'envisageait le président Egon Gindorf dans «L'Alsace Lundi» d'hier était donc la bonne. L'affaire s'est conclue dimanche en soirée. «Nous avons contacté Jacky vers 19h. Il nous a répondu que le challenge l'intéressait, qu'il aimait ce club et qu'il voulait prouver ce dont il était capable.» Les risques, le nouvel homme fort du RCS, dont la dernière expérience sur un banc de touche remonte au 1er semestre 2002 lorsqu'il avait accepté de dépanner en CFA après le départ d'Yvon Pouliquen pour Lorient, les connaît. «Pour m'être retrouvé dans sa situation, je voudrais d'abord avoir une pensée pour mon prédécesseur. Je sais combien une période comme celle-là  est difficile à  vivre. C'est malheureusement la loi du genre. Maintenant, dans le foot ou ailleurs, je n'ai jamais eu peur de relever des défis. Dans ma vie, j'ai connu des galères, le chômage. J'ai joué 6 ans au Racing et j'y ai ensuite occupé à  peu près tous les postes. Sans être prétentieux, je connais bien le club. J'ai parlé aux joueurs. Il n'y a plus de joie dans le groupe. J'aspire à  redonner vie à  une équipe qui s'est désagrégée pour des raisons que je ne connais pas et qui, à  la limite, ne me regardent pas. Je n'ai pas la science infuse et j'ai dit aux joueurs qu'ils étaient les premiers responsables de la situation et que sans leur apport, nous continuerions à  glisser. Mais même dans la difficulté, j'apprécie d'être entraîneur aujourd'hui. J'en ai envie. Sur le papier, l'équipe est largement supérieure à  la précédente. Mais le papier est une chose. Le football, une autre.» Avant de songer à  plus long terme à  la mission maintien, «Dugué» a fixé un premier objectif: «Reprendre le plus vite possible la tête du mini-championnat des 4 équipes décrochées (Saint-Etienne, Ajaccio, Strasbourg et Istres).» Clin d'oeil du calendrier: «Dugué» dispose de 12 jours pour préparer une opération commando à … Ajaccio. En Corse, il va vite replonger dans le grand bain.
 
  
Il a les qualités pour nous sortir de cette mauvaise passe.» Le successeur de Kombouaré n'a d'ailleurs pas attendu pour définir ses axes de travail: «On va voir si je peux sauver ce club d'une situation qui n'est pas bonne, mais pas désespérée, puisque seuls 9 matches ont été joués. À partir de demain (ce matin), tout le monde est sur un pied d'égalité. Pour moi, l'âge n'a pas d'importance. Quand on est pro, avoir du caractère est élémentaire. Les joueurs valent mieux individuellement et collectivement que ce qu'ils ont montré. Nous y arriverons par la rigueur que je vais leur imposer et qu'ils vont s'imposer à  eux-mêmes.»
Voila, faut etre ferme !