L'Alsace a écrit :Pas de mauvaise blague
Si le nom de l’adversaire du jour, Vannes, deuxième visiteur de la Meinau en National, se prête aux calembours, les Strasbourgeois, qui restent sur deux revers à l’extérieur et n’ont marqué que deux fois en quatre rencontres, n’auront guère envie de plaisanter à 20 h pour la 5e journée.
Pour les amateurs de jeux de mots façon almanach Vermot, la venue du Vannes OC à la Meinau est un cadeau. « Pas de vanne » pourrait en effet s’appliquer parfaitement à un Racing qui n’a gagné qu’une seule de ses quatre premières rencontres, reste sur deux revers à Fréjus (1-0) et au GFC Ajaccio (2-0), et espère ne pas réserver en soirée de mauvaise blague à l’exigeant public meinovien.
« Ouvrez les vannes » soulignerait aussi avec justesse la stérilité offensive d’une équipe strasbourgeoise muette depuis son 2e but à domicile contre Uzès (2-0), soit 192 minutes (3 h 12), et qui n’a trouvé - troué ! - les filets adverses que 2 fois en 6 heures, précisément contre les Gardois. Cet « Ouvrez les vannes » résonnerait comme une injonction de circonstance à une attaque en quête de la bonne carburation.
« Ah, il faut marquer ? » , interroge d’ailleurs, dans un sourire faussement naïf, le buteur alsacien Yann Bénédick, titularisé la semaine passée à Ajaccio pour son retour après sept semaines d’absence et qui avoue s’être senti un brin esseulé devant. La faute à un GFCA qui a acculé le RCSA sur ses bases arrière. « Nous avons vu les stats et savons bien que deux buts en quatre matches, ce n’est pas suffisant » , concède l’attaquant prêté par Reims. « Il faut imposer notre jeu, le poser par des passes courtes, et non pas subir comme à Ajaccio. D’ailleurs, de ce match à Mezzavia, il n’y a rien à retenir. Nous nous sommes fait ch… sur le terrain comme nos supporters dans la tribune. Le Gazélec a certes bien joué, mais nous n’avons rien réussi non plus. Il ne faut pas se le cacher. »
« Un groupe capable de se sublimer dos au mur »
Sans pratiquer l’autoflagellation, le Racing s’est livré cette semaine à une saine autocritique. « Avoir perdu à Ajaccio nous aide à ne pas nous voiler la face, contrairement à ce qui se serait passé si nous en avions rapporté un nul tiré par les cheveux » , analyse François Keller. « Chaque rencontre de National vaut des points et est importante, mais elle l’est encore plus à domicile après deux défaites d’affilée à l’extérieur. Contre Vannes, il nous faudra oublier l’enjeu et faire un gros match pour que les gens prennent du plaisir et parce que tu accrois tes chances quand tu développes du jeu. Nous devrons avoir un peu plus la maîtrise du ballon. À domicile, c’est notre philosophie depuis quelques mois. Mais il faut rester équilibré et ne pas faire ‘’sonner la trompette’’ pour attaquer à tout-va. Je hais ne pas prendre de points et nous avons tous envie de gagner. Le groupe a montré l’an passé qu’il était capable de se sublimer dos au mur. Notre inefficacité ? Elle me rappelle notre incapacité à gagner à l’extérieur en CFA : c’est quand les voyants étaient au rouge et que la probabilité d’y parvenir était la plus faible que nous y sommes arrivés. » Pour avoir adopté à Ajaccio une tactique défensive et attentiste « qui n’était pas naturelle » , selon le coach, le Racing a été puni.
Ce soir, face à un Vannes OC « qui a l’habitude du National et était en Ligue 2 il n’y a pas longtemps (Ndlr : en 2010-2011) » , mais n’a pas encore gagné (une défaite, trois nuls), les Bleus miseront davantage sur leurs propres forces que sur les failles de leur visiteur.
S’ils récitent leur football avec l’esprit nécessaire, la Meinau trouvera drôle la chute de Vannes. Foi d’almanach Vermot.
Strasbourg : Gauclin, Kéhi – Pinaud, Golliard, Modeste, Sikimic, Sabo, Amofa, Sichi, Ledy, Noro, Perrin, Lienard, Belahmeur, Genghini, Bénédick, Hassidou.
Vannes : Petit, Anceaux - Ringayen, Cakin, Coué, Pelé, Flégeau, Dielna, Lawson, Ridjali, Kodjia, Rouger, Aguemon, Suarez, Vauvy, Thomasson.
Absents : à Strasbourg, Grimm (suspendu), Donzelot (rééducation), Oliveira (reprise), Gisselbrecht (suspendu), Sow, Baal, Binder, Momha, Falk (choix de l’entraîneur) ; à Vannes, Bédénik, Reydel, Gaffory, Massengo, Argelier, Youga (blessés), Jaffrès, Charles, Lebariller, Legall, Bizolon, Dufrennes, Hery, Cottard (choix de l’entraîneur).
DNA a écrit :En quête d’équilibre
En retrouvant la Meinau, ce soir, face à Vannes, le Racing entend renouer avec la victoire et quitter, en même temps, la pente savonneuse empruntée avec deux défaites de rang en déplacement.
Ils se sont donc vautrés dans les grandes largeurs, à la quatrième marche. En Corse, le Racing a pris la leçon et son bilan du mois d’août a été terni d’un vilain accroc (2-0).
Sikimic, Amofa et les autres auraient pu ramener un improbable point d’Ajaccio en prolongeant d’une demi-heure une résistance souffreteuse. Il n’en a rien été.
« Oublier l’enjeu »
À l’échec immérité de Fréjus-St-Raphaël (1-0), une défaite autrement plus logique a suivi. À un point de la zone rouge, les Strasbourgeois ont donc un impératif de résultat.
Cela ne changera rien de le répéter, considère François Keller, qui privilégie volontiers la forme de jeu au seul bilan comptable. Mais la supériorité du Gazélec a au moins rappelé certaines vérités simples que les Bleus avaient peut-être perdues de vue.
« Pour gagner, il faut avoir des occasions et pour avoir des occasions, il faut avoir la maîtrise du ballon, souligne l’entraîneur du Racing. Avant d’essayer de faire des choses compliquées, il faut gagner les duels et les deuxièmes ballons. »
Vendredi dernier, ses protégés ont couru dans le vide, se sont époumonés comme des poulets sans tête et ont fini par céder.
Face à Vannes, ce soir, ils sont en appel, sachant qu’ils retrouvent un terrain bien moins hostile. Le seul succès de la saison a pris pour cadre la Meinau, il y a trois semaines.
Cela suffira-t-il à soigner les têtes ? « On a pris des critiques après le Gazélec, on encaisse et on se doit de rebondir », considère Yann Benedick, revenu sur le pré à Ange-Casanova.
A priori, les joueurs se sont refusés à tirer la sonnette d’alarme, préférant se concentrer sur leur travail au quotidien. « Il ne faut oublier que l’on a disputé trois matches à l’extérieur, retient David Ledy. À Fréjus, je trouve même que l’on a fait un bon match. Mais à Ajaccio, on a vu la différence et ce qu’était le National. »
Ils ont vu que tout sera moins évident cette saison, même si trois équipes montent à la fin. Pour l’heure, le Racing doit plus veiller à prendre ses distances avec les bas-fonds du classement. Pour y parvenir, il n’y a pas de formule magique mais des principes de bons sens qu’il s’agit de garder en tête. « Il faut se concentrer sur les tâches à accomplir, oublier l’enjeu qui peut être paralysant, reprend François Keller. On ne va pas partir avec la trompette, cela ne donnerait rien. On doit respecter nos schémas préférentiels pour trouver notre équilibre. »
En se montrant trop respectueux de l’adversaire, le Racing l’a complètement oublié, voilà huit jours. En se remettant complètement d’aplomb, il réussirait à égaliser sa balance victoire-défaite. La quête d’équilibre semble bien être la thématique du jour.

                
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