DNA a écrit :Pas de panique
A côté de ses crampons, vendredi soir à Istres, le Racing n'a paradoxalement pas compromis ses chances de remontée immédiate en Ligue 1. A condition de tirer les leçons de cette gabegie collective.
Hier matin, les Strasbourgeois se sont réveillés avec une méchante gueule de bois. Non pas en raison d'un quelconque excès de boissons alcoolisées, leur retour en pleine nuit, via l'aérodrome de Colmar, ne leur laissant aucune latitude pour partir en virée. De toute façon, le coeur n'y était pas.
Si les hommes de Papin ont mal au crâne, c'est uniquement à cause de ce « non-match » livré à Istres, dans un stade quasiment vide et ouvert à tous les vents. « Ce matin (hier), au décrassage, j'ai constaté une prise de conscience. Les garçons étaient tristes du résultat et de la manière. Ils savent tous qu'ils n'ont pas été bons. »
Pas bon, à l'image d'un Yves Deroff qui peut endosser à lui seul la responsabilité du premier but, celui qui a permis aux Provençaux de prendre confiance et de s'installer dans la partie. Mauvais, aussi, comme Hervé Tum.
Le Camerounais, lui, est à l'origine du « contre assassin » en fin de partie. Sur un corner tiré par Abdessadki, il se fait chiper la balle et regarde, les bras ballants, filer Maurel et M'Futy vers le but de Cassard... D'autres encore, s'ils n'ont pas commis de bévues aux conséquences directes, n'ont tout simplement pas été au niveau.
Le soir du match, JPP en avait gros sur le coeur. « Certains garçons doivent se remettre en question », disait-il sans citer de nom. Hier, le discours se voulait plus lisse, moins corrosif. « Il ne sert à rien de les accabler, précise-t-il. Il y a eu beaucoup de laxisme, des fautes d'inattention que l'on ne commet jamais. Bref, c'est une faillite collective. »
Hier matin, à l'heure de la causerie, l'heure était à la remobilisation, non à l'auto flagellation. « On ne va pas tout jeter à la poubelle à cause d'une défaite, qui plus est seulement la première de l'année 2007, poursuit Papin. On était invaincu onze journées durant. C'est une série qui s'achève, mais ça n'est pas la fin du monde. »
La dernière série - douze rencontres sans défaite - s'était aussi achevée de manière brutale à Saint-Symphorien, un soir de décembre (4-1). Rentrés de Metz les joues rougies et le moral en berne, les Strasbourgeois s'en étaient vite remis. Puisse donc cette nouvelle déconvenue servir de leçon.
« On est allés à Istres en se sentant un peu trop fort, analyse Papin. Le souci, c'est que l'on a aussi fait un peu moins que d'habitude. Je pensais pourtant que l'équipe allait se servir de cette victoire arrachée la semaine précédente contre Gueugnon dans les arrêts de jeu (2-1). On était limite ces derniers temps. Là , ça n'est pas passé. »
Une fois de plus, le Racing n'aura pas à payer au prix fort son raté. Comme par un fait exprès, Amiens et Caen se sont inclinés, respectivement à Niort (2-0) et contre Grenoble (0-1). En attendant de voir ce que le Havre ira chercher demain à Brest - en cas de victoire, les Normands raviraient la 4e place à Amiens et reviendraient à deux points des Alsaciens -, c'est le statu quo derrière le leader messin, qui a quasiment oblitéré son billet pour la Ligue 1.
Dès mardi, le match de rattrapage à Grenoble - en raison des intempéries, la rencontre de la 29eà‹journée avait été remise - doit permettre de repartir de l'avant. Selon le tableau de marche de Papin, un point pris chez le tombeur de Caen, invaincu à d'Ornano depuis janvier 2006, aurait été une bonne opération. La défaite d'Istres a sensiblement changé la donne.
« C'est vrai qu'une victoire permettrait de prendre nos distances sur nos poursuivants, enchaîne JPP. Il serait prétentieux d'afficher cette ambition après ce qui s'est passé vendredi soir. Un ou trois points à Grenoble, peu importe, pourvu que l'on y prenne quelque chose. »
Ce matin, et au moins jusqu'à lundi prochain et la venue de Reims, le Racing est assuré de rester sur le podium de la Ligue 2. Un constat qu'il faudra surtout pouvoir tirer au soir de la dernière journée, le 25 mai à Dijon. Si gueule de bois il doit y avoir le lendemain, que celle-ci soit alors provoquée par une cause festive...