[10/11] 29ème J: Strasbourg / Gueugnon - 2/1

[fan_racing]

Les cinq Vairelles seront du déplacement apparemment.

[argueti]

Plus de temps à perdre

Malgré sa série d’invincibilité de sept matches (15 points sur 21), le RC Strasbourg ne peut plus se permettre de laisser filer des points, comme lors de ses deux derniers nuls contre le Paris FC (0-0) et à Gap (1-1). La venue à 18 h à la Meinau de Gueugnon, virtuellement condamné au CFA, doit correspondre à une victoire et à rien d’autre.

Jeudi matin. Vestiaires de la Meinau. Sur le « paperboard » blanc où sont d’ordinaire consignées ses directives, Laurent Fournier a laissé cette indication à la fois ironique et acerbe à l’intention de ses joueurs. « Rendez-vous à 11 h 15. Séance cinéma : « La 7 e compagnie à Gap. » L’effet est garanti. D’autant que le coach ne plaisante pas. Quelques minutes plus tard, à proximité du salon des présidents où est programmée la projection, il affichera d’ailleurs sa mauvaise humeur. Sans même chercher à la dissimuler.

Il faut dire qu’avant de soumettre à ses joueurs leur prestation à Gap (1-1), l’ex-international l’a visionnée. Et ce qu’il a vu à la vidéo lui a encore moins plu que ce qu’il avait constaté l’autre vendredi du bord du terrain. Alors, comme aurait dit Coluche, « Lolo » Fournier a un peu les abeilles et son humour est pour le moins grinçant.

Dès le début de semaine, le technicien a enfilé le costume de père fouettard. Un rôle auquel l’ancien joueur qu’il est rechigne d’habitude : « J’ai horreur des punitions, parce que je trouve que ça ne sert à rien. Mais tu ne peux pas laisser passer des choses comme ça. Nous avons été spectateurs pendant tout le match. J’essaie de trouver pourquoi ça s’est passé ainsi, alors que l’entraînement de la veille sur place avait été tonique. Peut-être l’accumulation des matches. Peut-être la fatigue d’un voyage de neuf heures, sans repas prévu le midi, que nous aurions payée le lendemain. Je cherche et je préfère ne pas parler de punition. J’aime mieux dire qu’on s’est lavé la tête par le travail. »

Malgré le coup d’arrêt – de frein tout du moins – que constituent les deux nuls consécutifs face au Paris FC (0-0) et à Gap (1-1), l’entraîneur bas-rhinois veut croire que rien n’est joué. Sa dissection de la saison, après 28 journées, le conforte dans cette idée. « Nous avons pris 16 points lors des 13 premières journées, puis 26 lors des 13 suivantes (1). Si nous répétons, lors de la 3 e partie du championnat, nos performances de la 2 e, nous ne serons pas loin. »

Fournier veut une mobilisation collective

Sur les 14 journées qui constituent ce 3 e acte, le RCS a débuté par deux nuls. Ces – relatives – contre-performances ont suffi à le rejeter à distance respectable du podium. À telle enseigne que cette semaine, Laurent Fournier n’a pas lâché ses hommes d’une semelle.

Hier matin, il les a encore sermonnés sur le terrain annexe. « Quand ça ne va pas, il faut le leur dire. Nous ne sommes pas des joueurs de salon, à se contenter de passes de deux mètres. Il faut prendre des risques dans le jeu. Certains acceptent, d’autres moins. Mais je m’en fous. J’entends en ce moment des « y’a qu’à » et des « faut qu’on ». Moi, je fais comme je le sens. Est-ce à double tranchant de m’emporter comme ça ? Non. Pas du tout. Ça a servi à resituer tout le monde. Face à une équipe de Gueugnon condamnée, qui n’a rien à perdre et va jouer libérée, avec des joueurs désireux de se montrer (2), j’espère que nous allons jouer vers l’avant, prendre des risques, s’amuser, s’éclater. Certains auront une nouvelle chance, comme Yenga. D’autres feront un tour sur le banc. Mais dans le foot, il ne faut pas être aigri. Ce que je veux, c’est une mobilisation collective. »

Un peu dans la lignée de celle qui lui avait sauvé la tête un soir de victoire en Coupe de France contre Evian-Thonon-Gaillard (1-0 le 22 janvier). À l’époque, Laurent Fournier protégeait plus son groupe qu’il ne l’engueulait. Obtiendra-t-il le même résultat ?

SUIVRE LE MATCH RACING-GUEUGNON DES 18H en cliquant ICI

(1) En 12, puis 13 rencontres. Sur la 2 e période, seul Bastia (31 pts) a fait mieux. Le RCS, 2 e, devance Guingamp (23 pts en 12 matches), Amiens et Fréjus (respectivement 22 et 20 pts en 11 rencontres).
(2) Les salaires de janvier et février des Gueugnonnais n’ont pas été versés.

Stéphane Godin

[supppourtjs]

D'après la radio se fut très très difficile

[Roswell Man]

Gueugnon a été très faible, c'est le Racing qui s'est compliqué inutilement la tâche, par sa maladresse.

Un grand merci à l'arbitre, qui au début de la 2e MT a refusé à Gueugnon un pénalty qu'il avait d'abord accordé... Si le FCG avait fait le break, l'issue du match aurait certainement été très différente...

[argueti]

Effectivement c'est le tournant match !

On a dominé pendant la première mi-temps avec une tonne d'occasion ...

Beaucoup de chance ce soir ...

[fan_racing]

Beaucoup je dirais pas vraiment non plus. Y a l'un ou l'autre joueur, comme Noro et ses deux somptueux coup-francs dont un sur la transversale, qui n'ont pas été trop vernis. Après, y a eu beaucoup de gâchis, ça c'est clair. C'est dingue la quantité d'occasions qu'on loupe ou qu'on avorte.
Match plaisant sinon, arbitre tâtillon mais pas à côté de la plaque. Quelques supporters gueugnonnais dans le virage adverse, avec un drapeau et un gros fanion.

[baskath]

Ce fut très difficile, oui !
Pas à cause des gueugnonnais, qui n'ont pas été vraiment dangereux (mais qui n'ont jamais fermé le jeu, même en menant 1-0, ça fait plaisir après Paris il y a 2 semaines), mais à cause de cet incroyable manque de réalisme. Et puis il faut avouer que techniquement, on n'est pas vraiment à la hauteur.

La victoire est le principal, évidemment, mais j'étais presque triste pour Gueugnon, qui ne méritait pas de perdre. Enfin, on prend les 3 points, et on remercie vivement le juge de touche qui convainc l'arbitre que la faute où il commence par montrer le point de penalty a été commise à l'extérieur de la surface !

[argueti]

[argueti]

De la souffrance à l’espoir

Menés contre le cours du jeu, puis sanctionnés d’un penalty finalement annulé, les Strasbourgeois ont arraché hier à la Meinau leur 11 e victoire face à un FC Gueugnon qui peut à juste titre s’estimer lésé (2-1). Désormais 4 es, ils restent néanmoins à cinq points du podium.

Ce Strasbourg – Gueugnon aurait pu être le type même du match pourri qu’une équipe perd après avoir outrageusement dominé les débats. Le genre de soirée où tout se goupille mal, avant même, d’ailleurs, que la rencontre ait commencé. La mine déconfite de Laurent Fournier à quelques instants du coup d’envoi suffisait à elle seule à comprendre que les nuages n’attendraient pas les premières minutes de la partie pour s’amonceler dans le ciel strasbourgeois.

Dans l’après-midi, un « souci administratif » avait en effet privé le coach du Racing de son milieu récupérateur béninois Jocelin Ahoueya. « La préfecture, où nous nous rendrons en début de semaine pour récupérer le document manquant, nous avait envoyé un mail nous assurant qu’il n’y avait pas de problème », explique le directeur sportif Jean-Luc Witzel. « Jocelin aurait sans doute pu jouer. Mais nous n’avons pas voulu prendre de risque. Il sera du déplacement à Plabennec dans une semaine. »

On ne décrira pas ici par le menu la palanquée d’occasions que les Bleus s’offrirent durant la première période. Yenga (5 e, 18 e, 27 e), Ketkeophomphone (11e), Genghini (19 e), Ledy (20 e, 39 e) et Marcio (36 e) péchèrent tous dans la finition, soit par manque d’adresse, soit pour être tombés sur un Borel décisif.

Et comme souvent quand la déveine vous colle aux basques, le Racing offrit sur un plateau l’ouverture du score à des Gueugnonnais qui, contrairement au Paris FC il y a quinze jours, avaient au moins le mérite de ne pas refuser le jeu. Sur un centre tendu de Berthomier côté gauche, le Brésilien Marcio coupa la trajectoire d’un ballon dont Régis Gurtner s’apprêtait à se saisir et le propulsa malencontreusement dans ses propres filets (33 e).

L’affaire, déjà mal emmanchée après ce coup du sort, aurait même pu carrément tourner au vinaigre à la 50 e. L’instant que choisit Bastien Dechepy (1) pour accorder un penalty à Gueugnon pour un jeu dangereux de Donzelot sur Famery. Mais l’arbitre se ravisa après avoir consulté son assistant, lequel avait jugé la faute commise en dehors de la surface. Le latéral strasbourgeois confessera pourtant être intervenu de façon illicite dans les 16 m. « C’est le tournant du match », pointe le milieu du RCS Loïc Damour.

Ledy-Mathlouthi, ticket gagnant

La scoumoune venait de changer de camp. D’autant que Laurent Fournier lança Ali Mathlouthi dans la bataille pour dynamiter la défense des Forgerons (58 e). Le meilleur buteur bas-rhinois alluma sa première mèche sept minutes plus tard, mais buta à son tour sur Borel. Il laissa à son comparse David Ledy le soin d’enlever une énorme épine du pied aux Bleus. Sur un corner de Noro dont les Gueugnonnais contestent la légitimité (voir ci-dessous) et dont Pichot rata la déviation de la tête, le Haut-Rhinois inscrivit son 7 e but d’une puissante frappe du gauche (66 e).

Un vent de libération souffla alors sur l’enceinte meinovienne. Il redoubla de force à la 74 e lorsque Mathlouthi se fit justice en transformant un penalty provoqué par une faute de Jamaï. Le 10e but du Franco-Tunisien soulagea pour de bon un RCS qui s’était fait peur et qui, à 11 contre 10 après l’expulsion sévère du Gueugnonnais Michelini à la 84 e, ne parvint jamais à se mettre à l’abri, malgré un coup franc de Noro sur la barre de Borel (86 e).

Après avoir ainsi frisé la correctionnelle, l’équipe de Laurent Fournier peut savourer sa 11 e victoire à sa juste valeur. Même si son retard sur le podium (5 points derrière Guingamp) est inchangé (2), l’espoir demeure. Hier, la Meinau a longtemps cru qu’il s’était définitivement envolé.

Loïc Damour : « Nous n’avons pas lâché »

Serge Romano est étonnamment calme. Dans les entrailles de la Meinau hier vers 20 h 15, l’entraîneur gueugnonnais aurait pourtant toutes les raisons de s’emporter.

Mais il préfère garder mesure et raison, tout en soulignant que son équipe s’est sans doute fait détrousser au coin du bois par quelques décisions arbitrales litigieuses et toutes favorables à Strasbourg. « Nous l’avons en travers », indique-t-il en collant son index sur sa gorge. « C’est râlant. Même si nous nous sommes fait secouer en première mi-temps, nous avons la chance d’ouvrir le score sur un but contre son camp. On voit bien alors que Strasbourg a du mal. Après, l’arbitre a fait tourner la rencontre en deuxième mi-temps. D’abord en nous accordant un penalty avant de l’annuler, ensuite en octroyant à Strasbourg un corner qui amène l’égalisation alors que le ballon n’était pas sorti, enfin en expulsant Michelini pour un second carton jaune au prétexte que celui-ci l’aurait applaudi après son premier avertissement. Vous avouerez que ça fait beaucoup, même si le penalty sur Mathlouthi en fin de match est justifié. Alors, oui, on a des regrets de repartir avec 0 point. »

Tout est dit ou presque. Même les Racingmen n’en disconviennent pas. Le match d’hier a basculé sur deux ou trois décisions arbitrales plus malheureuses que scandaleuses. Car c’est peu dire qu’entre l’ouverture chanceuse du score par les Forgerons et l’égalisation d’un David Ledy toujours aussi opiniâtre et justement récompensé, la Meinau a vécu une demi-heure d’angoisse. Pas Loïc Damour. « Nous n’avons pas lâché et pendant le match, je n’ai pas douté, même si ça semblait mal parti. Cette victoire tombe d’autant mieux que toute la semaine, ça avait été tendu. Il y avait une certaine pression. Nous sommes toujours à cinq points du podium, mais nous avons déjà fait plus dur. Il ne faudra pas tout gâcher à Plabennec samedi prochain. »

Laurent Fournier n’a lui non plus jamais envisagé un scénario catastrophe. « Heureusement que le penalty est annulé, parce qu’à 2-0, ça aurait été difficile », concède-t-il néanmoins, « Mais ça n’aurait rien changé à l’analyse que je faisais de la prestation des gars, à savoir que j’étais satisfait de leur envie, de leur volonté d’aller de l’avant, même si ça n’a pas été parfait. Toute l’équipe a réagi, même après le premier but malheureux que nous avons encaissé. On a eu de la réussite avec l’arbitrage, ce petit coup de pouce que nous n’avons pas eu en première mi-temps quand nous n’avons pas converti nos occasions. Je savais qu’à un moment, ça allait payer et que si nous égalisions, nous l’emporterions. Pour une fois qu’on a de la chance, on ne va pas s’en plaindre. »

Ses joueurs n’y songent même pas : après une semaine sous tension au cours duquel il avait manié le bâton, le coach leur a servi la carotte hier soir en leur accordant deux jours de repos, avant la reprise de l’entraînement mardi matin.

(1) Il a remplacé en dernière minute Hakim Ben El Hadj, réquisitionné pour siffler Toulouse – Sochaux en L 1 (0-1).
(2) Le dauphin Amiens, qui possède huit points de plus, joue mardi à Gap en match en retard et peut accentuer son avance. Guingamp compte lui aussi un match de moins.

Stéphane Godin

[Stan]

Faut pas se plaindre d'une victoire comme ça, c'est les meilleures pour le moral !