L'Alsace a écrit :« Frapper un grand coup »
L’élimination d’avant-hier à Angers en 8 es de Coupe de France (2-0) à peine digérée, les Strasbourgeois ont déjà en tête leurs deux sommets en National à la Meinau, ce samedi (18 h) contre le leader Bastia, puis mardi (19 h) face à son dauphin Guingamp.
« Pour vivre heureux, vivons cachés », dit le proverbe. Après leur élimination en 8 es de Coupe de France mardi soir à Angers (2-0), la fenêtre médiatique qui s’était ouverte devant les Strasbourgeois s’est refermée et ces derniers vont donc retrouver l’anonymat du National. Un anonymat tout relatif, c’est vrai, puisque leurs deux prochains rendez-vous — trois même si l’on y ajoute le derby très attendu et télévisé à Colmar le dimanche 13 février — offriront aux spectateurs de la Meinau deux morceaux de premier choix : le leader Bastia, qui a déjà deux pieds en Ligue 2, samedi (18 h) et son dauphin Guingamp, qui en a un et demi, mardi (19 h) en match en retard de la 23 e journée.
Les deux relégués de L 2 sont en passe de remonter dans l’ascenseur, vers le haut cette fois. Le troisième, le Racing, a, lui, effectué un premier pas. Mais après un début de saison très perturbé — on ne reviendra pas ici sur les raisons de cette agitation -, il n’a pas vraiment retrouvé son calme. Faut-il rappeler qu’il y a douze jours seulement, le président Jafar Hilali annonçait à l’agent de Laurent Fournier, Franck Belhassen, le limogeage du coach et son remplacement par l’Allemand Peter Zeidler ?
« Personne ne nous voit à l’arrivée »
A quelques heures des sommets du National face aux deux ex-rivaux de L 2, l’ancien international est toujours là. Il s’efforce de relativiser l’élimination à Angers. Sans y parvenir totalement. « Je suis déçu, parce que j’espérais vraiment passer. La compétition, c’est toujours intéressant, surtout dans les derniers tours. S’il n’y a pas ces trois petites fautes qui amènent le premier but – le ballon perdu au milieu, la danse de Jocelin (Ahoueya) qui oublie de dégager le ballon et le corner direct -, je suis persuadé que nous pouvons aller en prolongation, aux tirs au but et passer. Voire marquer. Mais bon, il faut se remobiliser. C’est ce qui fait le charme du foot. »
Aux yeux du technicien, cette petite épopée en Coupe, facilitée par un tirage au sort clément lors des cinq premiers tours, a au moins permis aux Bleus de s’étalonner. « Notre assise défensive est toujours aussi solide et ne dépareillerait pas au niveau du dessus. Nous avons été performants contre le leader de la L 2, Evian, et soutenu la comparaison avec Angers. Ça doit nous servir pour les deux prochains matches, d’autant qu’à la maison, nous avons toujours rivalisé avec les meilleurs. »
Encore une fois impeccable, le défenseur axial Julien Outrebon ne cache pas lui non plus une certaine déception. « Angers ne nous a rien montré. Nous n’avons pas été mis en danger, jusqu’à ce coup de pied arrêté malheureux. Nous avons fait jeu égal. C’est pour cela qu’il est frustrant de ne pas avoir fait mieux. D’un autre côté, ça prouve que nous avons un effectif de qualité, puisque le onze de départ n’était pas le même. »
Bon gré, mal gré, les Bleus s’efforcent d’évacuer leur frustration pour bien préparer Bastia et Guingamp. « Le plus important, c’est le championnat », répète inlassablement Laurent Fournier, « Pour la confiance, ces deux matches sont importants. Nous avons fait le plus dur en redressant la barre et en revenant dans la course. Maintenant, il ne faut pas lâcher. »
J. Outrebon voit carrément dans les deux chocs de ces prochains jours l’occasion rêvée d’afficher de nouvelles ambitions. « Ces deux matches vont conditionner la suite. Nous avons hâte de jouer Bastia et Guingamp pour savoir où nous nous situons vraiment. Si nous battions le leader et le dauphin, nous mettrions la pression sur les autres. Pour l’instant, nous nous sommes rapprochés, mais je crois que personne ne nous voit à l’arrivée. D’un côté, ce n’est pas plus mal d’avancer masqués. Mais de l’autre, c’est le moment de frapper un grand coup. »
Les Bleus vivent cachés depuis peut-être suffisamment longtemps. Un peu de lumière ne pourrait pas leur faire de mal.
Stéphane Godin