Rester en marche avant
Le Racing entend prolonger sa série d'invincibilité de 2010 sur des bases victorieuses. En l'emportant face à un adversaire angevin qui semble le poursuivre dans son récent destin, il réaliserait, ce soir, à la Meinau, un pas aussi décisif qu'indispensable vers le maintien.
C'est fou comme le temps passe, finalement. Et les confrontations entre le Racing et Angers permettent de s'en rendre compte au plus haut point. Croiser le SCO, vu d'ici, révèle un instantané plutôt instructif, s'incarne dans la photo d'une situation sportive plus ou moins sensible. Au moment où un semblant de normalité serait en passe de gagner les coulisses, c'est comme si le terrain avait une occasion de prendre sa revanche. En dix-huit mois de L 2, le Racing a concédé sa première défaite de la saison en Anjou, a ensuite cru entrouvrir définitivement les portes de l'élite, mais a aussi plus récemment apparenté à un exploit une imperméabilité défensive de 90 minutes. On comprendra que dans les intervalles la boutique alsacienne a changé.
Ce soir, le contexte sera bien plus anodin
Elle était première et invaincue en neuf matches au mois d'octobre 2008 au moment de se prendre une bonne baffe dans la figure (3-0). Il y a un an, elle semblait définitivement assise sur le podium, à dix matches de la fin, en se vengeant au retour, face à une équipe qui était devenue un concurrent direct (2-0). Elle a paru moins moribonde en revenant du stade Jean-Bouin, il y a six mois, réussissant à décrocher un résultat nul et vierge. « C'est le premier match à l'extérieur où on n'a pas pris de but, j'avais bien aimé », se souvient Pascal Janin en évoquant le dernier rendez-vous. Le Racing a donc tour à tour affronté la bande à Garcia en leader, en ambitieux prêt à retrouver l'étage supérieur et en bon dernier. Il ne faut pas se mentir. En dépit de l'invitation faite aux femmes, le contexte, ce soir, sera bien plus anodin. Le 12e accueille le 6e et cinq points les séparent. C'est d'ailleurs l'avance sur la zone rouge qui tranquillise le Racing aujourd'hui. Le fossé au regard des trois derniers aurait tout l'air d'une paille en cas de rechute. Et assise sur une série avantageuse de sept matches sans défaite (3 victoires, 4 nuls), l'équipe strasbourgeoise n'a d'autre ambition que de présenter le moins mauvais des bilans au milieu du printemps.
« On n'a pas beaucoup de marge »
Le podium est désormais trop loin (12 points) et le contenu de match au résultat satisfaisant reste douteux, à entendre le coach : « On forme une équipe plus solide, mais on n'a pas beaucoup de marge. Je ne sens pas une équipe qui domine son adversaire en termes de qualités collectives et individuelles ». L'idée d'une victoire décrochée dans la douceur pointe dans l'esprit alsacien. Face à un adversaire au parcours « assez semblable », poussif en son entame de championnat (sept défaites sur ses 13 premiers matches), plus rassurant ces derniers temps (trois victoires sur les six dernières rencontres), déployant un schéma tactique assez proche (voir ci-dessous), il s'agira de se rapprocher d'un maintien finalement compliqué. Avec un 18e à 27 points en 26 matches, le total indispensable s'annonce impressionnant. « Il faudra peut-être 43 points, car, en regardant le faible total des trois premiers, on voit que beaucoup d'équipes prennent des points, constate l'entraîneur. Il faut gagner le plus de matches possible pour assurer le maintien ». On ne serait pas loin des records de l'an dernier quand 44 points avaient été nécessaires au Nîmes Olympique pour rempiler. Ce soir, le Racing espère atteindre les 35 unités. Énoncer comme ça, cela ne signifie peut-être pas grand-chose. Mais on constatera qu'avec un tel pécule, il pourrait se tourner résolument vers l'avant et reléguer dans les oubliettes un passé angoissant.
François Namur
L'Alsace a écrit : Des airs de sommet
Le duel entre le RCS et Angers à 20 h à la Meinau mettra aux prises deux des trois meilleures équipes de Ligue 2 depuis quatre mois. Cette 27 e journée affinera à coup sûr leurs ambitions de fin de saison.
23 mars 2009 : le Racing, 3 e de Ligue 2, reçoit Angers, 2 e, et s’impose 2-0. 5 mars 2010 : le RCS, 3 e de Ligue 2 depuis la 14 e journée, accueille Angers, 2 e sur la même période. S’il n’en a pas vraiment l’air au regard du classement des deux clubs (12 e et 6 e), le duel de ce soir entre une formation strasbourgeoise en très net regain de forme et un SCO qui s’est replacé dans le wagon des outsiders pour la montée aura des allures de choc au sommet.
L’équipe de Pascal Janin n’est-elle pas la seule invaincue en L 2 en 2010 (3 victoires, 4 nuls) ? Mais même si elle est dans une bonne spirale, elle a un peu décéléré sur le plan comptable ces deux derniers matches, avec ses nuls contre Clermont (1-1) et à Caen (0-0). « Nous avons récupéré un bon point face à Clermont après une prestation pas terrible et un très bon point à Caen », estime l’entraîneur strasbourgeois, « mais à domicile, il nous faudra faire preuve de plus d’esprit d’initiative qu’à d’Ornano. Mon équipe est devenue plus solide, mais n’a pas beaucoup de marge. Je ne sens pas une équipe qui domine vraiment ses adversaires, mais plutôt un groupe qui fait preuve de courage et volonté. »
Ce relatif surplace des deux dernières journées a au moins un mérite : reconcentrer l’effectif bas-rhinois sur un seul objectif, le maintien. Revenu à huit points du podium après son succès sur Nantes (1-0), le RCS émarge maintenant à douze longueurs du 3 e, Metz, qui vient d’enchaîner deux succès à Dijon (1-0) et contre Le Havre (2-0). Pascal Johansen et les siens viennent de récolter 13 points sur 15 et ont quelque peu assommé la concurrence. Ils sont tout près de donner raison au gardien strasbourgeois Stéphane Cassard qui, depuis plusieurs semaines, voit le trio Caen – Brest – Metz en L 1. « L’écart avec la 3 e marche du podium paraît très important », consent Pascal Janin. « Lorsqu’il était descendu à 8 points, nous y avons forcément un peu pensé. Mais dans l’immédiat, nous devons nous concentrer sur les points qui doivent nous rapprocher au plus vite de la barre des 43 ou 44 nécessaires pour se sauver. »
Janin reste méfiant
Alors que sa marge sur le premier relégable n’est toujours « que » de cinq unités, Pasacl Janin reste méfiant : « Si l’on excepte Bastia qui est décroché, tous les autres peuvent y croire. Or, avec 12 journées, il reste beaucoup de points à prendre. »
À l’aller à Angers (0-0, 2 octobre, 9 e journée), le Racing avait pour la première fois bouclé un match sans encaisser de but. « L’équipe avait montré une certaine assurance, proche de ce que nous montrons aujourd’hui », se souvient le coach, « Mais ce n’était qu’un premier pas. Là, il va non seulement nous falloir être solides, mais aussi prendre nos responsabilités. Attention tout de même : si Modeste marque beaucoup, Angers est d’abord une équipe solide capable de vite se projeter vers l’avant. »
S’il veut se rapprocher du Top 10 vers lequel il scrute depuis deux semaines, le Racing n’a cependant d’autre alternative que de reprendre sa série de succès à domicile (6) tout juste interrompue par le nul contre Clermont. C’est tout l’enjeu de ce match plein de danger face à Angers.
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