[09/10] 23ème J: Sedan / Strasbourg - 3/3

[Keating]

Ils ne lâchent rien

Menés 2-0, puis 3-2 hier à Sedan, les Strasbourgeois ont arraché le nul dans les arrêts de jeu grâce à un but d’Emil Gargorov. Un doublé de Nicolas Fauvergue et deux passes décisives de Basile De Carvalho pour son baptême en Bleu ont aussi contribué à ce 4 e match consécutif sans défaite (3-3).

Sedan réussit rarement à Strasbourg, mais l’inverse est peut-être en train de se vérifier aussi. Pour la 3 e fois en un peu plus d’un an, les Bleus ont arraché le nul dans les arrêts de jeu face aux Sangliers. Ce 8 e point lors des quatre dernières journées, les hommes de Pascal Janin sont allés le chercher avec les tripes, après « avoir été inexistants pendant presque toute la première période », aux dires de l’un de leurs sauveurs, Nicolas Fauvergue, auteur de deux buts, lui qui n’avait plus marqué en L 2 depuis son précédent doublé contre Bastia le 1 er décembre.

À la mi-temps, le Racing peut en effet s’estimer heureux d’être encore dans le coup. Car il a raté son début de match dans les grandes largeurs. Dans les grandes largesses, devrait-on dire. Celles qu’il a laissées à des Sedanais qui, on le sait, n’en demandent pas tant pour exprimer leur vitesse et leur percussion

La défense du RCS, qui avait donné des gages de sécurité ces derniers matches, est aux abois. De droite à gauche, de gauche à droite, dans l’axe : les Sangliers déboulent de partout.

Après moins d’une minute, Karaboué a déjà failli frapper, mais sa demi-volée de l’intérieur du droit a filé juste à côté. Ce coup de semonce n’a même pas réveillé des Bleus amorphes. Les Ardennais s’enfoncent dans leur arrière-garde comme dans du beurre. Témoin l’action qui va amener le premier but. Une passe plein axe de Sidibé, une talonnade d’Oliveira et une échappée de Mokake effleuré par Cassard et qui en rajoute sur son plongeon : Henaini n’a plus qu’à transformer un penalty un brin généreux pour donner au CSSA un avantage pas volé (9 e) et que le buteur sedanais est tout près de faire fructifier, en catapultant de peu à côté un centre en retrait d’Eudeline (14 e).

Les Strasbourgeois sont à l’agonie et vont encaisser un 2 e but aussi logique que le 1 er. Le trio Eudeline - Heinani - Mokake fait encore des siennes. Cette fois, le premier buteur se mue en passeur pour le Camerounais qui reprend comme à la parade le centre en retrait de son partenaire (21 e).

Le RCS a la tête sous l’eau et on voit mal comment il va la sortir. Alors, il va s’en remettre à sa grande spécialité du moment : les coups de pied arrêtés. Sur un corner d’Othon, Sikimic prolonge de son crâne luisant un ballon que Fauvergue exploite victorieusement d’un coup de tête (32 e).

Deux minutes plus tard, Pascal Janin choisit de sortir Farez Brahmia et de lancer sa dernière recrue, Basile De Carvalho.

Un choix gagnant. « En fait, à 2-0, j’avais demandé le changement pour rentrer Basile, qui est plus attaquant que Farez. Je suis resté sur cette option », justifie le coach. Un quart d’heure plus tard, le Sénégalais dépose sur la tête de « Nico » Fauvergue son 10 e but en championnat (49 e). Comme l’an dernier, le RCS a effacé à Dugauguez un handicap de deux buts. Mais dans ce match fou, fou, fou où les occasions se succèdent, une nouvelle erreur défensive va lui coûter cher. Sur un corner de Karaboué à la 55 e, Oliveira, oublié à six mètres du but, exécute Cassard du droit.

Longtemps, les coéquipiers de Lacour frôleront l’égalisation, notamment sur une volée de Bah juste au-dessus (59 e), un tir extérieur du droit de De Carvalho détourné par Costil (62 e) et une frappe dévissée du gauche de Fauvergue (88 e). Ils l’arracheront dans les arrêts de jeu sur la 2 e passe décisive de De Carvalho et un enchaînement contrôle - demi-volée croisée du gauche d’Emil Gargorov dans le coin opposé (90 e + 2). Un 4 e match sans défaite qui leur permet de rester à la 14 e place, avant la double réception d’un Nantes en perdition (le 15 février) et de Clermont (le 19).

De notre envoyé spécial Stéphane Godin

[Keating]

L'âme des guerriers

Bousculés et dominés par de virevoltants Sedanais au cours d'une première demi-heure catastrophique, les Bleus ont eu le mérite de ne pas abdiquer. Un doublé de Fauvergue, son troisième de la saison, et un but de Gargorov dans les arrêts de jeu ont permis d'arracher le point du nul. Au courage, à l'énergie, à l'envie. Voilà qui est rassurant.

Cette équipe-là a une âme. Une âme de guerriers, au regard de la prestation d'hier en terre sedanaise. Bousculés, brinquebalés, dispersés façon puzzle aux quatre coins du terrain durant trente bonnes minutes, les Bleus sont parvenus à « éviter une fessée », aux dires de Pascal Janin, puis à remonter la pente pour valider une intéressante série de quatre matches sans défaite.

« Dans ces circonstances-là, ce point équivaut presque à une victoire, savoure Pascal Janin. Les garçons ont de la volonté, ils ne renoncent pas. Pour le moral et les quatre heures de bus qui nous attendent, c'est parfait. » Le retour nocturne a assurément dû se faire dans la bonne humeur. A une minute près, la deuxième des arrêts de jeu durant laquelle Emil Gargorov a trouvé le fond des filets, le trajet leur aurait paru long et terriblement ennuyeux à travers la monotone campagne ardennaise. Le petit Bulgare, surgi du banc à l'heure de jeu, a donc évité aux siens de replonger dans les affres du doute, tout près de la zone de relégation, et empêché un concurrent direct au maintien de les dépasser.

« Alors que le match nous appartenait, on n'a pas su enfoncer le clou, déplore Landry Chauvin, l'entraîneur local, forcément déçu. On peut regretter les deux points perdus sur le fil, pour la troisième fois de suite, contre Strasbourg en un an. Ce soir, (hier), c'est Fauvergue, dans les airs, qui nous a usés. » Le goleador strasbourgeois, placé en début de semaine au coeur d'une polémique stérile - son refus de lever l'option d'achat de Lille a fait échouer par ricochet le transfert de Fanchone dans le Nord -, a répondu de la meilleure des manières sur le terrain : en signant un doublé qui a remis les siens en selle.

« Il y a le sentiment de satisfaction d'être revenu en forçant le destin, dit le joueur prêté par le LOSC. Mais il y a aussi beaucoup de choses à revoir. Quand tu remontes deux buts sur le terrain de Sedan, tu ne peux pas te permettre d'en prendre un troisième dans la foulée. Sans parler de notre entame de match, où l'on est passé au travers, même sur des choses basiques. »
Son entraîneur ne s'explique pas non plus cette première demi-heure catastrophique, où Eudeline et Karaboué ont transformé les couloirs strasbourgeois en grands boulevards. « On ne s'attendait peut-être pas à une entame aussi tonitruante de leur part, avance Janin. Il faut que je revois le match pour savoir ce qui s'est passé. Mais on a accumulé trop de lacunes au marquage, dans les duels et les placements. Je n'ai pas reconnu mon équipe. » Des lacunes qui resurgissent de façon criarde cinq minutes après l'égalisation inespérée, lorsqu'Oliveira, seul au milieu de tous, redonne l'avantage aux Sangliers. Mais il était dit que les Strasbourgeois ne pouvaient pas perdre ce match qui ne leur semblait pas promis.

De Carvalho, auteur d'une première remarquée sous le maillot bleu, distille le ballon de la volonté dans les pieds de Gargorov. Les filets de Costil tremblent. Le discipliné public sedanais s'en va la tête basse, alors que la cinquantaine de supporteurs alsaciens chantent à tue-tête. En dépit de tous les coups durs essuyés ces dernières semaines, il y a encore de la vie, une âme dans ce club. Elle vient d'en bas, du terrain.

Séb.K.

[FM17]

« En fait, à 2-0, j’avais demandé le changement pour rentrer Basile, qui est plus attaquant que Farez. Je suis resté sur cette option »
Il révolutionne le métier d entraineur ce mec....et il nous l explique !!!!!! Janin, t es baleze sur ce coup là...la prochaine fois, tu aligneras une meilleure compo au départ et tu verras que c est pas mal non plus...

[Keating]

Un coaching gagnant

Mal emmanchées, les affaires alsaciennes se sont arrangées en fin de match. Hier soir, le salut est venu du banc. De Carvalho a donné deux passes décisives, alors que Gargorov a arraché le point du nul dans les arrêts de jeu.

CASSARD (***) : le portier alsacien aurait pu ramasser à quatre ou cinq reprises le ballon au fond de ses filets avant la pause. Abandonné par sa défense, il voit se succéder devant son nez les ballons brûlants provenant des deux ailes. Provoque le penalty, sur l'ouverture du score, en déséquilibrant Mokaké, qui joue finement le coup. Fébrile par la suite, à l'image du ballon relâché sous la menace de Karaboué (37e'), avant de reprendre confiance au fil des minutes.
LACOUR (**) : en l'absence de Pichot et d'Abadie, le capitaine a glissé au poste d'arrière droit. En grosse difficulté face à Eudeline, qui l'a "jonglé" comme un piquet. Il faut reconnaître que Brahmia, placé devant lui, ne l'a pas vraiment aidé. Moins perméable dans le second acte, même si Allart lui a aussi donné le tournis.
MAIRE (***) : après deux prestations convaincantes et sobres, l'arrière centrale a paru dépassé par les événements. Dans son duel face à Henaini, il a ressemblé au petit poucet opposé à un géant. Souvent en retard, rarement bien placé. S'est ressaisi, fort heureusement.
SIKIMIC (***) : à peine plus rassurant que son compère de la charnière, le Serbe au crâne lisse a aussi souffert le martyre face aux attaquants sedanais et à leur vitesse d'exécution. De - rares - interventions tranchantes dans les airs, avant cette déviation sur le premier but de Fauvergue. Plus rassurant en fin de match.
FANCHONE (**) : Janin l'a jugé « opérationnel », en dépit de la rocambolesque histoire de son transfert avorté à Lille en début de semaine. Rien n'est moins sûr, au regard de la misère que lui a fait subir le remuant Karaboué. Pas assez appliqué ni concentré. A eu le mérite d'y croire jusqu'au bout.
BRAHMIA (non noté) : a tenté d'apporter un peu de vitesse au jeu strasbourgeois, mais a, en contrepartie, oublié de participer à l'effort défensif. Remplacé par DE CARVALHO (34e', ****), après la réduction du score par Fauvergue. Pour sa première apparition, l'ex-Brestois a délivré deux passes décisives sur les buts égalisateurs et placé deux frappes cadrées.
BAH (**) : on ne peut pas dire que le Guinéen ait rempli sa mission en milieu de terrain lors d'une première demi-heure qui a vu les Ardennais s'en donner à coeur joie. S'est montré plus impliqué et plus incisif par la suite, à l'image de cette volée décochée aux 20 m (59e').
RODRIGO (**) : comme Bah, le Brésilien a mis une demi-heure à rentrer dans son match, quand les Sedanais menaient déjà de deux buts. A fini par participer efficacement à l'effort de récupération. Remplacé par BANING (75e'), assez nerveux pour sa première sous le maillot bleu.
OTHON (***) : très peu en vue en début de partie, le petit milieu de terrain a surtout brillé sur les coups de pied arrêtés. Son corner a amené le premier but alsacien, ses coups francs ont régulièrement amené le danger sur le but de Costil.
FAUVERGUE (****) : muet en championnat depuis le 1er décembre et son doublé contre Bastia (2-1), l'attaquant prêté par Lille a retrouvé de la voix. Ses deux "coups de boule" ont permis aux siens d'effacer l'ardoise sedanaise. Ses 9e et 10e buts en L 2 ont initié la révolte alsacienne, qui s'est avérée fructueuse dans les arrêts en jeu.
ZENKE (**) : a tenté de plonger dans les espaces, mais s'est régulièrement fait piéger en situation de hors-jeu. Remplacé par GARGOROV (59e'), pas à son avantage jusqu'à cette frappe en pivot qui permet aux Bleus d'arracher le point du match nul. Décisif, donc précieux.

Un coaching gagnant ou "des changements heureux" plutôt à mon gout !

[argueti]

Note de l'Alsace : Cassard 4,5. Lacour 4. Maire 4. Sikimic 4,5. J.-A. Fanchone 4. Brahmia 4 (De Carvalho 7). Bah 5. Rodrigo 5. Othon 6. Fauvergue 7. Zenke 4.

Réactions « Il y a une âme »

Pascal Janin (entraîneur de Strasbourg) : « Nous étions à la rue durant la première demi-heure. Le début de partie des Sedanais y est pour beaucoup. Ils se sont montrés très mobiles, mais je ne reconnaissais pas mon équipe. Le but inscrit sur coup de pied arrêté nous a permis de pouvoir espérer à la mi-temps. Mais nous avons commis beaucoup trop de fautes sur l’aspect défensif, comme sur le 3 e but que nous concédons après avoir égalisé à 2 partout, pour qu’un entraîneur soit satisfait. Ceci dit, il y a une âme dans cette équipe. C’est une satisfaction. L’autre, c’est l’entrée des deux nouveaux, Basile De Carvalho et Albert Baning, qui, je l’espère, vont nous aider à faire une bonne 2 e partie de saison. Basile et Emil ont été décisifs. C’est ce que je dis toujours à mes remplaçants : j’attends des hommes frais qu’ils fassent la différence. Ils l’ont faite ce soir. »

Nicolas Fauvergue :« Nous sommes passés à travers durant la première demi-heure. S’il y a 3-0 à la mi-temps, il n’y a rien à dire. Le but que je marque de la tête avant la mi-temps nous remet dans le match. Mais après notre égalisation, alors qu’on tient un point à Sedan, nous nous relâchons encore et encaissons un 3 e but. Après, sur la fin, nous savions qu’en mettant le ballon dans la boîte, nous finirions bien par avoir une occasion. Nous n’avons rien lâché. Nous sommes contents, parce que nous ne perdons plus. Mais d’un autre côté, nos matches ne sont pas pleinement aboutis. Maintenant, nous allons aligner deux matches à domicile, en espérant prendre le plus de points possibles. »

Landry Chauvin (entraîneur de Sedan) :« Nous avons manqué d’efficacité offensive en première mi-temps et défensive pour gérer la fin de match. Ça fait trois fois que l’histoire se répète face à Strasbourg et que nous sommes rejoints dans les arrêts de jeu : l’an dernier chez nous où nous menions 2-0 (Ndlr : égalisation sur un doublé de James Fanchone), à l’aller cette saison à la Meinau où nous avions eu l’occasion de tuer le match (Magaye Gueye avait permis au RCS d’arracher le 2 partout) et, enfin, ce soir où nous nous faisons reprendre dans le temps additionnel. Rien que sur cette saison, avec 4 points de plus contre Strasbourg, nous ne serions pas dans la même position. »

[PoY]

Janin malgré son incompétence flagrante engrange les points et aveugle les crédules qui bientôt ne jureront que par lui

Tiens, ca me rappelle quelqu'un, je ne sais plus son nom, un certain Jean-Pierre...
Janin ramène des points et c'est tout ce qu'on lui demande

[supppourtjs]

Si l'équipe décroche les six points à la maison, Janin aura de plus en plus de crédit, c'est normal, son boulot est de ramener le maximun de points, depuis le début de l'année, cela reussi plutôt pas mal.

[FM17]

Tiens, ca me rappelle quelqu'un, je ne sais plus son nom, un certain Jean-Pierre...
Janin ramène des points et c'est tout ce qu'on lui demande

Pourquoi parles tu de Papin ????
Quant à Janin, c est ton problème si le fait de ramener des points te suffit...moi non ! Je veux que le Racing remonte en L1, Janin ne m a pas rassuré sur ce point ...Peut être remonterons nous ...Le cas échéant, il devra rester...Si tel n etait pas le cas, il aura échoué et devra se barrer...
Je ne parle même pas de jeu....Il n y en a pas ! Sois un peu plus ambitieux pour ton club !!!

[PoY]

Parce que pour Papin, tu disais "peu importe comment on joue tant qu'on gagne des points et qu'on monte"
Donc si Janin nous fait monter, que pourra tu lui reprocher sans le reprocher à Papin ?

[FM17]

tu as la réponse dans mon post juste au dessus....Va falloir que je fasse des efforts avec toi