LeMatin.ch a écrit :Un avocat réputé a détourné 4,2 millions
Un avocat d'affaires genevois tombe pour escroquerie. Il croupit à la prison de Champ-Dollon. Inculpé d'abus de confiance qualifié et d'escroquerie, il a été écroué le mardi 6 juin dernier.
«Cet avocat réputé s'est vu confier ces quatre millions en vue d'augmenter le capital d'une société détenue par mon client, un homme d'affaires russe », a indiqué hier Me Ralph Isenegger, confirmant une information parue dans la «Tribune de Genève » et «Le Matin ». Les faits remontent aux années 2004 et 2005.En 2006, l'homme d'affaires russe a déposé plainte contre cet avocat auprès de la justice genevoise, après avoir constaté que l'augmentation de capital n'avait pas été effectuée. L'enquête d'instruction a été menée par le juge Michel-Alexandre Graber, qui a décidé de l'inculpation et de l'arrestation de l'homme de loi.Mardi, la Chambre d'accusation a prolongé de trois mois la détention du prévenu.
Comment financer Vevey-Sports ?
En quittant Cotecna, Kojo Annan signe un accord de non-concurrence. Selon les termes de cet accord, le Ghanéen reçoit chaque mois, de janvier 1999 à février 2004, la somme de 2500 dollars. Dès février 2000, les deux parties conviennent de verser l'argent sur le compte suisse d'une société britannique proposée par Kojo Annan et n'ayant rien à voir avec Cotecna: Westexim. La Commission Volcker estime que Cotecna a payé environ 178000 dollars à Kojo Annan. Les dirigeants de la société ont aussi remis à la Commission Volcker, le 14 juin, deux audits indépendants confirmant leurs précédentes déclarations sur les montants effectivement payés à Kojo Annan. Les limiers de la Commission Volcker sont intrigués par de si tortueuses transactions. En sus de l'argent versé par Cotecna, Kojo Annan aurait reçu entre février 2000 et mars 2004 plus de 300000 dollars. Ils s'intéressent donc à cette société Westexim.
Les enquêteurs: «A qui appartient cette société?»
Kojo Annan: «A un de mes associés, en Suisse»
Les enquêteurs: «Qui est cet associé?»
Kojo Annan: «Un de mes amis, Ralph»
Les enquêteurs: «Ce Ralph, il a un nom de famille?»
Kojo Annan: «Ralph Isenegger».
Cet ami n'est autre qu'un avocat genevois, Ralph Isenegger. Mais pourquoi utiliser de pareils paravents? Le fils du secrétaire général de l'ONU explique encore que «Ralph et deux autres gars en Suisse appartenaient au Vevey-Sports. J'en étais le président.» La société Westexim Ltd - simple boîte à lettres à Londres - aurait été utilisée pour verser de l'argent à des clubs sportifs, et au Vevey-Sports en particulier. Kojo Annan et ses associés voulaient attirer en Suisse des jeunes joueurs africains.
Petit jeu de remplacement :
Cotecna = Caroussel Finances SA
Westexim Ltd = FC football Capital Ltd
Vevey-Sports = EuroRacing
Ralph et deux autres gars = Isenegger, Jafar Hilali, Cornelie
Kojo Annan = Alain Fontenla
Lu sur le KCB ...leMatin.ch a écrit :Mais, cette semaine, c'est une affaire plus rocambolesque qui a fait parler de lui dans L'Illustré et la Tribune de Genève. A Djedda, où «Le Matin dimanche» l'a retrouvé, il raconte sa mésaventure: «Je suis tombé dans un piège. J'ai perdu beaucoup d'argent dans des affaires russes et même reçu de graves menaces.»Raison pour laquelle, depuis octobre dernier, Hani Yamani a quitté les bords du Léman pour les rivages plus désertiques de la mer Rouge, en Arabie saoudite. L'Hôtel Tiffany, qu'il exploitait dans le quartier de Plainpalais, à Genève, a fait tout récemment l'objet d'une demande de séquestre. Inutile? «L'hôtel ne m'appartient pas, ni directement, ni indirectement.» Dans son appartement de la rue Maurice-Braillard, du mobilier de luxe, des tapis et des tableaux font aussi l'objet d'une demande de séquestre. En son absence, les préposés de l'Office des poursuites ont dû forcer la serrure: «Je vais faire opposition dans les règles en attendant de contre-attaquer devant les tribunaux.»L'avocat de MikhaïlovSelon Hani Yamani, tous ses malheurs résultent de sa rencontre avec un jeune avocat genevois: Me Ralph Oswald Isenegger a été le défenseur de Pavel Borodine, l'ex-intendant du Kremlin, et surtout celui de Sergueï Mikhaïlov. Accusé d'être un parrain de la mafia russe, le riche Moscovite avait été incarcéré à Champ-Dollon (GE) avant de se voir finalement acquitté et de recevoir 800 000 francs de dédommagement du tribunal genevois. Dont 600 000 francs pour ses frais d'avocat.Dans cette même affaire, l'avocat genevois a eu maille à partir avec la justice en 1998 pour avoir imprudemment transmis courrier et lettres (d'amour) de Mikhaïlov hors de la prison.Hani Yamani a fait la connaissance de Me Ralph Oswald Isenegger par l'intermédiaire du fils de Kofi Annan, le président du Vevey-Sport Kojo Annan.
Ensemble, Yamani et Isenegger sont allés à Moscou et à Alger où les Russes voulaient investir dans les affaires de la société Air Harbour Technologies (AHT) de Hani Yamani: «Me Isenegger me paraissant très sympathique, très dynamique. Il signait tous les papiers et apportait les solutions. Il faisait les traductions, je ne parle pas un mot de russe et je n'avais jamais travaillé avec eux auparavant. Je lui faisais entièrement confiance.»L'avocat genevois a épousé une Russe et se rend fréquemment à Moscou pour affaires. C'est lui qui jouera les intermédiaires avec la société Kick Investment Company d'un certain Radislav Klinchayan, raconte Hani Yamani depuis ses bureaux d'Air Harbour Technologies. Société basée juridiquement à l'île de Man (GB), elle a investi dans des projets hôteliers au Nigeria, au Ghana et même dans une compagnie aérienne en Erythrée. Sans parler du volet genevois: un projet de ligne régulière avec de gros Airbus battant pavillon de la compagnie Swiss World Investments Group (SWIG), le rêve de l'ancien investisseur de SWA.
Un hôtel sur la place Rouge Selon Hani Yamani, le financier russe voulait également créer une banque en Suisse, avec l'appui de Me Isenegger, et un Hôtel Tiffany au coeur de Moscou: «L'avocat m'a montré un bâtiment ancien magnifique juste à côté de la place Rouge. Le gros de l'investissement était trouvé, mais il fallait 250 000 dollars pour commencer. Somme qu'il se disait prêt à m'avancer.» Un investisseur «maghrébin», qui pourrait être un homme de paille, apporte 200 000 dollars en janvier 2001 via un compte de UBS à Monaco. La différence correspond à une marge de 50 000 dollars déduite par l'avocat: «Au taux de 25% par mois», calcule Yamani. Dans la foulée, Me Isenegger amène aussi sa femme, Lena, pour dessiner quatre logos destinés à la future compagnie aérienne SWIG. Elle a créé une société Isis Communication, laquelle a adressé une facture de 26 000 francs à Hani Yamani: «Quand je me suis étonné du montant, l'avocat m'a dit: c'est ma femme, fais-lui plaisir! Quant aux financiers, ils étaient la «crème de la crème des financiers russes et du gouvernement». Ils étaient prêts à racheter 10% des actions d'Air Harbour Technologies, un achat finalement transformé en un prêt à un taux de 10% par... mois, assure la victime.
Soit 120% par an alors que le droit suisse parle d'usure à partir de 18% annuels. L'homme de loi genevois jure qu'il ne s'agit que d'un «habillage» pour permettre la sortie des capitaux dans un pays encore très paperassier: «Pour sortir l'argent de Russie, il faut prouver que l'investissement est nettement plus intéressant à l'étranger. Je te prépare le contrat et tu signes. C'est juste pour les Russes, assurait Me Isenegger. Je l'ai cru et j'ai signé.»«J'ai paniqué»Une somme de 2,5 millions de dollars est avancée en octobre 2000 par une banque russe. Au bout de trois mois, la dette s'élève déjà à 3,25 millions de dollars (4,875 millions de francs): «J'ai vraiment commencé à paniquer. Je me suis senti piégé et j'ai signé une reconnaissance de dette. En me le renvoyant par fax, on a même falsifié le chiffre à la main: 3,6 millions de dollars au lieu de 3 millions. Sans explications.». A Moscou, la société Kick est alors devenue soudain très agressive: «J'étais dans un sacré pétrin. Mon avocat me disait: «Tu dois jouer le jeu et payer. Sinon ces gens-là vont te couper en morceaux. Ils pourront t'avoir n'importe où. Je te dis ça en ami...»«Je ne suis pas un voleur»A défaut d'avoir pu joindre Me Isenegger, c'est la réaction de Hani Yamani que «Le Matin dimanche» a recueillie.
Celle d'un homme d'affaires qui se dit très fâché par les articles parus en Suisse: «Jusqu'à présent, je n'étais pas au courant des séquestres procédés à la demande de Kick Investment. Je suis furieux qu'on m'ait déjà jugé dans la presse. La vérité, c'est que je me suis fait truander. Et cela par l'entremise de contrats soumis à la loi russe pour des affaires situées hors de Suisse avec des paiements venus hors de Suisse.»­ Etes-vous un homme ruiné?­ J'ai des problèmes de liquidités certainement. J'ai des dettes, mais je ne dois pas 5,7 millions à Kick Investment. Je vais payer mes dettes, mais seulement celles que j'ai personnellement contractées, pas celles qui proviennent de prêts à 10% par mois.­ Votre société AHT va-t-elle être liquidée?­ Elle sera vendue ou mise en liquidation. Mais je vais continuer à travailler. Je me suis fait tout seul, sans l'aide de mon père, que j'aime et admire. Je vais me refaire avec professionnalisme et honnêteté, comme je l'ai toujours fait. Les gens qui me connaissent savent que je suis sincère.­ Finis vos rêves de compagnie aérienne suisse?­ Sérieusement, après le 11 septembre et Swissair, vous investiriez à nouveau dans le domaine aérien à Genève?­ Reviendrez-vous à Genève?­ Sincèrement, j'ai peur. Non pas de la loi, que j'ai toujours respectée, mais j'ai reçu des menaces très claires. Si le tribunal me convoque à Genève, je viendrai. Mais il faudra qu'on garantisse ma protection. ­ Vu les circonstances, ne vous doutiez-vous pas du caractère louche des affaires proposées à Moscou?­ Malheureusement, non. Je faisais entièrement confiance à l'avocat suisse qui me représentait. J'ai suivi ses conseils à la lettre. Et voilà où j'en suis.
"Un investisseur «maghrébin», qui pourrait être un homme de paille, apporte 200 000 dollars en janvier 2001 via un compte de UBS à Monaco."
Ca craint du bidet ...