Jafar Hilali

[argueti]

Hilali à cache-cache

Le propriétaire du Racing a effectué une visite surprise, la première en dix mois, hier à la Meinau. S’il a croisé les salariés, il n’est pas allé jusqu’aux vestiaires saluer les joueurs et s’en est allé par une porte dérobée.

Il est passé par ici, il repartira par là. Tel le furet de la comptine, Jafar Hilali a surpris tout son monde hier en débarquant à l’improviste à la Meinau, deux jours avant l’assemblée générale du club (mercredi à 13 h) au cours de laquelle le mode de gouvernance sera modifié. L’actuel conseil d’administration sera remplacé par un directoire à trois têtes (Jafar Hilali, son président Jean-Claude Plessis et son président délégué Christophe Cornelie) et un conseil de surveillance au sein duquel siègeront les deux derniers administrateurs alsaciens, Léonard Specht et Thierry Wendling, mais aussi Arnaud Szymanski, ancien responsable des UB 90 qui devrait être chargé des relations avec les supporters, membres d’associations ou non. Jafar Hilali a donc pour la première fois en dix mois montré le bout de son nez dans les locaux meinoviens. Mais tout le monde ne l’y a pas croisé. Notamment pas les joueurs qu’il n’est pas allé saluer alors qu’ils s’entraînaient hier à 16 h 30. « Ah bon, il est là ? », interrogeaient-ils avant de confirmer. « Non, nous ne l’avons pas vu. » Présent le matin au stade, Laurent Fournier a conversé avec son patron durant une poignée de minutes. « Rien de particulier. Il s’est présenté. Et nous avons plaisanté. » Les salariés l’ont aussi rencontré pour la première fois. Pas tous. Certains l’ont même aperçu pour la dernière fois aussi, puisque deux des licenciés ont définitivement quitté le RCS le soir même. Deux autres suivront ce soir. Au terme d’une longue réunion dans l’après-midi, préparatoire à l’AG, puisque les commissaires aux comptes se sont présentés dans les locaux, le financier londonien, qui, visiblement, n’y a pas assisté, mais avait d’autres rendez-vous en ville, s’est amusé à feinter la meute journalistique qui faisait le pied de grue depuis un long moment. Sacrée meute en l’occurrence, puisqu’elle se résumait aux seuls journaliste et photographe de « L’Alsace ». Sans doute cette partie de cache-cache a-t-elle distrait l’actionnaire minoritaire. De son côté, la presse, qui ne l’a toujours pas rencontré depuis dix mois, n’est plus à quelques jours (mois, années ?) près.

[hopla]

............au moins Jafar Hil a ri.....

[silex57]

Ouais surtout en lisant cet article de fond ...

[Its_me]

HILALI DIRIGEANT.

- Jafar Hilali est l'un des propriétaires du Racing depuis près de dix mois. S'il a pu entretenir les liens et nouer les contacts avec différents partenaires et interlocuteurs du club, il s'est bien gardé d'apparaître publiquement. Aujourd'hui, un conseil d'administration du Racing est au programme. Celui que l'on a volontiers présenté comme l'une des figures de proue des Londoniens sera intronisé dans l'organigramme du club strasbourgeois.
« Il y a un changement de gouvernance qui sera décidé, souligne le président Jean-Claude Plessis, avec un directoire composé de trois personnes, Jafar Hilali, Christophe Cornelie et moi-même. » L'actionnaire devrait, a priori, se consacrer au volet financier. Ce rôle devrait l'amener à être plus présent à Strasbourg.

[argueti]

Hilali prend la main

En entrant au nouveau directoire hier après l’assemblée générale du RCS, Jafar Hilali a officialisé une situation de fait : le patron de Carousel Finance est le véritable décideur du club. Son associé Alain Fontenla hérite de la présidence d’un conseil de surveillance au rôle de faire-valoir.

La petite histoire du Racing retiendra que le 22 septembre 2010, Jafar Hilali, déjà venu à l’improviste lundi à la Meinau pour la première fois en dix mois de pouvoir, a officiellement pris la main lors de l’assemblée générale de la SASP (société anonyme sportive professionnelle).

Présent pour la 2 e fois en 48 heures, l’actionnaire majoritaire est apparu au grand jour. Du moins devant les actionnaires du RCS. Pas devant la presse, puisqu’il n’a pas souhaité participer à la conférence qui a suivi, animée par Plessis, son bras droit Olivier Kachkach et Serge Cayen, directeur de la sécurité du club à la retraite, qui a « survécu » à tous les changements de propriétaires. Une conférence couverte par les deux seuls quotidiens régionaux, preuve que l’AG d’hier apparaît aux yeux du monde médiatique comme un non-événement.

Dans les faits, « le mode d’administration de la société a été modifié », selon les termes de Jean-Claude Plessis, nommé président d’un directoire complété par Jafar Hilali et le président délégué Christophe Cornelie. L’ancien conseil d’administration de neuf personnes a été dissous. Le nouveau directoire est placé sous le contrôle théorique d’un conseil de surveillance de onze membres (voir le détail ci-dessous), présidé par l’autre propriétaire Alain Fontenla et vice-présidé par Jacky Kientz, ancien président du RCS (1990-1992).

La nomination de J. Kientz, encore membre du pool de repreneurs alsaciens au printemps et chargé de mission depuis juillet auprès des propriétaires londoniens, a suscité le seul débat contradictoire de l’après-midi. D’aucuns le taxent d’avoir retourné sa veste pour assouvir ses ambitions personnelles. La majorité des petits actionnaires alsaciens s’est d’ailleurs abstenu sur sa nomination, certains votant contre.

« Dépenser moins, mais gagner plus »

Cette nouvelle structure pyramidale, guidée selon Plessis par « une volonté d’apaisement », a surtout pour effet de concentrer le pouvoir décisionnaire sur trois personnes (1). « Les gens du conseil de surveillance ont tous un rôle à jouer », tente de convaincre Kachkach, « ils ne sont pas là par hasard. Des erreurs ont été commises par tout le monde. Nous avons tourné cette page-là. Nous voulons que tous rament dans le même sens pour le bien du club. »

« Jafar Hilali a choisi de placer au conseil des gens qui peuvent apporter leur expérience et leur capacité de réflexion », complète Cayen. Louable intention certes, mais qui ne saurait masquer la réalité. Ledit conseil de surveillance n’a qu’un seul pouvoir : dissoudre le directoire en cas de désaccord. Pouvoir qu’il n’exercera pas, puisqu’il est sous contrôle des Londoniens et n’est qu’une chambre d’enregistrement de décisions pour la plupart déjà prises. Patrick Proisy et IMG/Mc Cormack l’avaient bien compris, eux qui avaient eu recours dès 1997 au même mode de gouvernance.

En AG, Jafar Hilali a présenté ses cinq priorités : un, la remontée en L 2 ; deux, l’équilibre budgétaire ; trois et quatre, la relance de la candidature de Strasbourg à l’Euro 2016 et la construction d’un nouveau stade ; cinq, la diversification des modes de financement du centre de formation (voir par ailleurs).

À en croire les propos de son porte-parole Olivier Kachkach ci-contre, Hilali se prépare à adapter au Racing le fameux « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy : « Dépenser moins, mais gagner plus (Ndlr : sur le terrain) . » On saura dans quelques mois si cette vision est applicable au football.

Une fusée à deux étages

Jusqu’ici dévolu à un conseil d’administration de neuf membres, le pouvoir sera désormais concentré sur un directoire à trois têtes, présidé par le président du RCS Jean-Claude Plessis et complété par le président-délégué Christophe Cornelie et l’actionnaire majoritaire Jafar Hilali.

Ce directoire sera chapeauté par un conseil de surveillance riche de onze membres, présidé par le copropriétaire Alain Fontenla et vice-présidé par l’ancien président du club (1990-1992), Jacky Kientz, membre du pool de repreneurs potentiels alsaciens au printemps et qui, depuis juillet, mène une mission de conseil auprès des nouveaux actionnaires majoritaires.

Outre Fontenla et Kientz siégeront au conseil de surveillance Carousel Finance, la société de Jafar Hilali que l’ex-administrateur Abdelzak Begga représentera, Jean-Luc Witzel, le directeur sportif, Olivier Kachkach (bras droit de Hilali), Serge Cayen (l’ancien directeur de la sécurité du club qui revient une fois de plus sur le devant de la scène), Pierre Ducaille, un banquier proche de Hilali chargé de lever des fonds pour mener à bien le projet de construction d’un nouveau stade, Lakhdar Messoussi (ami personnel de J. Hilali), l’association support RCS football (représentée par Thierry Wendling, ancien administrateur alsacien), Léonard Specht (représentant de l’industriel Robert Lohr, propriétaire de 20 % de la SASP) et Michel Wild (porte-parole de l’ex-président Egon Gindorf et de sa société Eurodirect).

« Hilali paraît fortiche »

Jean-Claude Plessis : « Jafar Hilali entre au directoire pour des questions d’ordre pratique. Il est bon qu’il soit plus présent à Strasbourg. Il en a l’intention. L’objectif, c’est de faire la paix des braves avec tout le monde. Le directoire se réunira une fois par semaine, à Strasbourg généralement. »

Olivier Kachkach : « Le conseil de surveillance a obligation de se réunir au moins une fois tous les six mois, ce qui ne veut pas dire qu’il ne se réunira pas plus souvent. »

Serge Cayen : « Le conseil de surveillance a une forte couleur locale. »

Olivier Kachkach : « Le nouveau stade ? Il nous faut trouver le budget. Mais je pense qu’on peut construire un stade adapté aux besoins de Strasbourg pour 120 millions d’euros. Il faut voir dans quelles conditions nous pouvons lever des capitaux. Il n’est pas trop tard, même si le timing est serré (Ndlr : les dossiers des villes candidates doivent être déposés en février au plus tard).»

Olivier Kachkach : « Nous allons regarder de très près l’ensemble des coûts au club et voir si l’argent est utilisé à bon escient. Le contrôle des coûts est nécessaire et imposé. »

Nicolas Wiltberger (ancien administrateur) : « Hilali a beaucoup de bagout et paraît fortiche. Il a fait très bonne impression, meilleure en tout cas que tous ses acolytes. Il a rappelé avoir injecté 7,2 millions et indiqué ne pas vouloir en rajouter pour rester en National. »

Stéphane Godin

[PoY]

Une conférence couverte par les deux seuls quotidiens régionaux, preuve que l’AG d’hier apparaît aux yeux du monde médiatique comme un non-événement.

C'est sur que meme les clubs de L2 et de National déplacent les journaux du monde entier quand ils tiennent une conférence de presse

[silex57]

Perso même si l'article est comme toujours tourné un peu à la moquerie je trouve tout ça plutôt positif. Les actionnaires s'investissement (enfin) dans le club et le mode de gouvernance paraît plus sain.

Il faut maintenant espérer que le sportif suive le mouvement parce que c'est quand même la base.

[télésupporteur]

je ne serais pas surpris par un coup de pouce lors du mercato d'hiver pour assurer la montée en L2

[silex57]

Ça serait le top ...

[argueti]

Hilali dans le viseur

Le propriétaire du Racing, Jafar Hilali, a attendu dix mois pour montrer son visage à Strasbourg et monter en première ligne. Longtemps caché derrière Alain Fontenla, le patron de Carousel Finance va désormais vite devoir apprendre à assumer ses responsabilités, notamment vis-à-vis de supporters avec lesquels il s’est « frictionné » mercredi lors de leur toute première entrevue.

Dès hier, les Ultra Boys 90 et le Kop Ciel et Blanc ont malmené l’actionnaire majoritaire. Calmement, mais fermement, via des banderoles qu’ils avaient annoncées (nos précédentes éditions). Ils ont choisi la sobriété et la continuité. Les « Fontenla, casse-toi » de l’hiver dernier ont été remplacés par les « Hilali, casse-toi » et doublés d’un slogan sans ambiguïté : « Ingérence, insolence, incompétence : plus de raison d’y croire. »

Dans l’après-midi, les deux sections avaient publié un communiqué commun, sans indulgence : « Nous avons longtemps attendu, mais n’avons pas été déçus. Jafar Hilali n’a aucun projet pour le Racing et ne donne aucune garantie sur sa pérennité à moyen terme. Mais face à ce constat, M. Hilali a tenu des propos qui ont mis un terme assez brutal à la réunion […]. La poursuite des discussions avec M. Plessis devant les bureaux n’a fait que confirmer les profondes dissensions dans l’exécutif du club, ainsi que la gestion calamiteuse de certains dossiers. »

Les plus assidus des fans strasbourgeois redoutent désormais la mort de leur Racing. « Les erreurs se cumulent depuis dix mois et aucune leçon ne semble en être tirée. Notre club va droit dans le mur et plus rien ne semble pouvoir l’empêcher. Plus d’un siècle après sa création, la disparition du Racing semble malheureusement une affolante mais bien réelle possibilité. Nous continuerons néanmoins à soutenir nos joueurs tant que ces derniers le mériteront en continuant à se battre avec leurs moyens […]. Les joueurs constituent un infime, mais dernier espoir de voir le club survivre. Nous tâcherons donc d’entretenir le plus longtemps cet espoir. Jusqu’à son dernier souffle, allez Racing ! »

La 3 e victoire de leur club hier soir a fait office de bouffée d’oxygène dans ce climat délétère.