DNA a écrit :La lourde rechute
En dépit du score final étriqué (0-1), le Racing a été largement dominé, hier à la Meinau, et n'a jamais mérité de l'emporter. En concédant sa 2e défaite de la saison à la maison, il a révélé les limites d'une équipe plus que jamais relégable.
Franchement, on ne l'a pas vu venir. Mieux dans ses crampons depuis un mois, le Racing ne s'attendait sans doute pas à mettre fin à une série de quatre matches sans défaite, hier. Mais surtout, le Racing n'avait pas permis d'envisager une telle déconvenue. L'échec enregistré face à Tours fait l'effet du coup de vent sur un château de cartes. On espère que sa saison n'aura pas la forme de sa production du soir. Les hommes de Janin ont fait illusion, une vingtaine de minutes, les premières. Mais la suite a correspondu à un calvaire long comme un jour sans pain.
Le Racing s'ancre un peu plus dans la zone de relégation
Au final, le Racing s'ancre un peu plus dans la zone de relégation. Il s'éloigne d'un point de la 17e place qui doit occuper l'ensemble de ses obsessions ce matin. Car une fois que le FC Tours a appuyé sur le champignon et que Giroud a décidé de prendre le match à son compte, Lacour, Gargorov et les autres n'ont plus guère existé. Au-delà du bilan comptable, désastreux puisque quelques mal lotis, comme Sedan, Clermont ou encore Ajaccio l'ont emporté lors de la 12e journée, la soirée n'a pas été désagréable. Ça a flingué aux quatre coins du terrain, on s'est époumoné à qui mieux mieux dans une entame virevoltante, pleine de vie, de duels et d'envie. S'appuyant sur une défense assez lourdingue qui a laissé des ouvertures au Racing, le FC Tours a proposé quelques séquences savoureuses, ou angoissantes, selon le point de vue. Sans oublier Yenga, moins précis que ses copains, le grand Giroud, le technique Atik, et, à un degré moindre, Belghazouani, pour son retour en une Meinau qu'il a pu enchanter, ont constitué un trio de poisons. Rapidement, autour d'un Pelé pas vraiment dans son assiette, le Racing a semblé rechuter là où il a longtemps péché : chaque offensive visiteuse a apporté son lot de sueurs froides. Ce match, ponctué de multiples actions, ne pouvait décemment pas se terminer sur un score vierge. Sous une tunique que ne renierait pas le vainqueur du Tour de France, les visiteurs ont fait la course en tête, à partir du retour des vestiaires, Giroud, tout en puissance, inscrivant son 10e but en douze matches. Ils auraient pu être devant plus tôt, si l'arbitre n'avait pas décidé de revenir sur le penalty sifflé dans un premier temps (37e). Ils auraient pu atteindre la ligne d'arrivée avec une avance autrement plus conséquente sans un déchet dans la finition, des occasions gâchées en pagaille et un poteau en fin de match.
Après la pause, les béances sont apparues entre les lignes
« La victoire est vraiment méritée », a commenté Daniel Sanchez. Après la pause, les béances sont apparues entre les lignes du Racing. Les Strasbourgeois ont donné l'impression de pouvoir jouer des heures sans marquer. Dans tous les cas, pendant une mi-temps, ils ne se sont pas créés une occasion. Dans une ambiance crépusculaire, animée par un arbitre indulgent et déroutant, ils ont semblé s'escrimer à revenir en arrière, au temps d'un funeste été qui n'avait jamais vu le Racing tomber aussi bas. Dans l'intervalle, il n'a guère remonté la pente. Pascal Janin a déploré l'attitude de son équipe qui lui a rappelé de fâcheux souvenirs. « Je tombe de haut, a indiqué le technicien strasbourgeois. On n'a pas le droit de renoncer quand on est dans une situation difficile qui l'est encore plus ce soir (hier). J'ai retrouvé le visage de l'équipe du début de saison. On a reculé de plusieurs pas. » Scotché à une avant-dernière place, en voyage prochainement chez un voisin messin qui reluque le podium avec envie depuis hier soir, le Racing a mauvaise mine. Il continue d'être malade.
François Namur