[09/10] 2ème J: Laval / Strasbourg - 3/2

[Keating]

Toujours pas ça

Au lendemain de son changement d'entraîneur et de la démission de son président, le Racing a encaissé sa 3e défaite en trois matches officiels. A Laval, il a démontré qu'il était malade et que la guérison n'était pas pour demain.

Trois matches officiels face à  des modestes écuries du foot pro français, onze buts encaissés et trois échecs cinglants : le Racing affiche ce matin un bilan désastreux en son début de saison.
Le voilà  relégué dans les profondeurs du classement de L 2, dès la 2e étape, et semble plombé par une intersaison ratée, une dizaine de jours de compétition marqué par une agitation générale et une incapacité à  afficher des qualités sportives et collectives dignes de ce nom.

Hier, à  Laval, le bouleversement en profondeur, décrété la veille avec le changement d'entraîneur et la modification du schéma tactique, n'a pas eu l'effet escompté. En dépit de la rigidité du prédécesseur de Pascal Janin au quotidien, les joueurs du Racing n'auront jamais ressemblé aux prisonniers d'Attica au terme des émeutes intervenues en septembre 1971 (bilan : 39 morts).
En marge de coulisses qui apparentent le club à  un sacré bazar, Rodrigo et ses copains n'ont pas affiché le visage heureux des libérés. Si quelques pros et un technicien ont disparu du panorama, la Meinau n'est pas pacifiée. Mardi, elle sera un théâtre de l'angoisse.

A Laval, ses habituels locataires ont joué avec la peur au ventre, accompagnée de l'envie de bien faire, mais avec des limites encore trop criardes face à  un promu pourtant naïf.
« C'est un processus complexe qui nous permettra de relever la tête, a considéré Pascal Janin au terme de sa première sortie en tant qu'entraîneur en chef. Il y a un groupe qui doute fortement. On n'espérait pas un jeu à  une touche de balle et on avait privilégié des principes basiques pour se rassurer, un peu à  la manière british. Le point du match nul nous aurait fait du bien. »
Il s'est finalement envolé de l'escarcelle alsacienne par la faute des multiples erreurs défensives, accumulées sur le côté gauche. Jean-Alain Fanchone, peut-être perturbé par les sollicitations extérieures, a été catastrophique.
« Il a été à  la limite de la faute professionnelle, car tu dois t'accrocher autant que tu peux quand tu es dans la difficulté », n'a pas manqué de relever Janin.
Mais si le latéral a accumulé les absences, il n'avait pas non plus dix champions du monde à  ses côtés. Plutôt mordant dans l'entrejeu, Quentin Othon en a finalement appelé à  des circonstances atténuantes.
« Cette défaite est dure à  encaisser, car on est revenu deux fois au score, a lâché le milieu de terrain. Mais il y a eu du positif, de l'envie. Après, on sait qu'il reste beaucoup de travail, mais on espère qu'il y aura de meilleures conditions. Il y a de l'agitation et changer d'entraîneur à  la veille d'un match, on ne peut pas dire que c'est l'idéal. »

Quelques observateurs avaient espéré une réaction d'orgueil irrésistible. Mais dans la paisible atmosphère du stade Francis le Basser - bien moins enfiévré que la coquille de la foire aux vins colmarienne pour le concert de David Guetta de la veille -, les Strasbourgeois n'ont pas tenu la distance dans le rythme des Tango. Ils ont répondu par deux fois avec efficacité et le style direct décrété a été rentable en attaque. Mais en défense, quelle faiblesse !
Après l'introduction d'un speaker d'une civilité délicieuse dans son accueil, dans une atmosphère enfumée par les saucisses qui grillent, ils ont eu un aperçu du championnat d'en bas qui les attend dans les semaines à  venir.
Resserrées, ses lignes ont volé en éclats trop rapidement pour bien y figurer. En retard dans les duels, dominés dans l'envie, les Strasbourgeois ont été sur le reculoir. S'ils ont su répondre, ils ont fini par craquer.
L'encéphalogramme n'est assurément plus plat, mais c'est à  une sacrée mauvaise affaire que correspond le premier déplacement de L 2 dans la saison.
La venue d'Arles-Avignon dans le théâtre de la Meinau, mardi, devrait avoir toutes les allures de l'angoisse. En ce mois d'août cauchemardesque, mettre fin au calvaire s'avère, ce matin, plus que nécessaire.

[Keating]

[GeoGeo]

c'est quoi ces buts tout pourris

[argueti]

« JAF » n'y était pas

Jonglé par Hamouma pendant toute la rencontre, le latéral a été en grosse difficulté hier sur son côté gauche. S'il n'a pas été la seule déception du soir, le joueur dans le viseur a parfaitement incarné les absences strasbourgeoises.

SOMMER (**) : crucifié par Do Marcolino, le gardien n°3 dans la hiérarchie n'a finalement pas eu grand-chose à  faire mais est coupable sur le 3e but.
PICHOT (***) : la « Piche » - comme on le surnomme dans la Mayenne où il a passé quelques années - a tardé à  rentrer dans son match pour inspirer un peu de rigueur par la suite.
ABADIE (***) : Pour sa toute première titularisation, il a d'abord paru un peu fébrile - ce que l'on comprend - et a recouru à  son gardien pour ne pas rater ses relances. Mieux dans son foot après les vingt premières minutes, le défenseur central a été plus convaincant, mettant partiellement Do Marcolino sous l'éteignoir.
SIKIMIC (***) : coupable dans la couverture de son latéral gauche sur l'ouverture du score, le Serbe ne respire pas la sérénité. Il a toutefois relevé la tête après la pause pour rendre un peu moins friable l'ensemble alsacien. En pure perte.
FANCHONE (*) : troué par Hamouma sur la première incursion lavalloise qui donne but, « JAF » n'était pas dans le coup et, en se montrant également douteux dans ses transmissions et ses placements, il a franchement déçu.
KHITER (**) : il a été discret, n'a pas pesé sur les débats, à  l'image d'une ligne d'attaque intermittente. Le prêté de Valenciennes a néanmoins profité de l'une des seules ouvertures pour déclencher l'offensive qui a abouti à  l'égalisation, ce qui sauve (un peu) sa sortie. Remplacé par DJA DJEDJE (58e) peu en vue et expulsé.
RODRIGO (***) : le capitaine d'un soir a montré l'exemple, tentant de rassurer d'abord à  proximité d'une défense fébrile, inspiré dans ses remontées au point d'avoir réussi le service décisif pour l'égalisation. Le Brésilien a néanmoins eu du mal à  finir.
OTHON (***) : Le petit milieu de terrain s'est efforcé de prendre exemple sur son capitaine.
GUEYE (***) : il est le petit oasis d'efficacité alsacien ces temps-ci : trois buts en trois matches officiels. On relèvera néanmoins que l'international des 19 ans, trop souvent le nez dans le gazon, a été peu en vue pour le reste. Remplacé par LEDY (58e), mordant dans ses initiatives, qui a offert la balle de 2-2 à  Fauvergue.
MARCOS (**) : Le Brésilien s'est situé derrière Fauvergue. Il n'a pas eu un volume de jeu digne de ce nom. Son profil, assez similaire à  celui de l'homme de pointe, a réduit les solutions strasbourgeoises en attaque. Il a semblé un peu moins mal à  l'aise avec la sortie de Fauvergue.
FAUVERGUE (***) : Le transfuge de Lille a regardé les ballons lui passer au-dessus de la tête, a tenté de s'imposer dans les airs et s'est frotté à  l'axe défensif mayennais. Sa volonté a été globalement vaine jusqu'au but de l'espoir pour le Racing, finalement inutile. Remplacé par DAMOUR (64e) volontaire mais un peu perdu sur le côté droit.

François Namur

* : mauvais match ** : match médiocre *** : match correct **** : bon match ***** : très bon match ****** : match exceptionnel

La crise n'est pas réglée

Déstabilisés par les événements de ces derniers jours, les Bleus se sont inclinés pour la 3e fois de la saison hier soir à  Laval (3-2), après être revenus deux fois au score. Ils ne sont au mieux que convalescents.

Après le choc psychologique provoqué par le limogeage de Gilbert Gress la veille, tout l'encadrement du Racing attendait une réaction des Strasbourgeois hier à  Laval en match avancé de la 2 e journée de Ligue 2. La réaction a bien eu lieu, mais elle n'a pas suffi. On ne gomme pas les stigmates d'un mois et demi sous très haute tension en 90 minutes. Pour leur 3 e match officiel, les Bleus ont donc subi leur 3 e défaite (après le 1-6 à  Istres en Coupe de la Ligue et le 1-2 contre Châteauroux en ouverture de L 2). Mais ils ont laissé entrevoir la promesse de jours meilleurs.

En revenant au score à  deux reprises, les coéquipiers de Rodrigo ont montré « une volonté de bien faire » soulignée par leur nouveau coach, Pascal Janin, dès la fin du match. Mais ce dernier n'élude pas pour autant « les lacunes technico-tactiques » qui ont fini par avoir raison de la résistance strasbourgeoise en fin de match.

Pourtant, une équipe plus malade que convalescente comme l'est le Racing en ce moment aurait pu plonger mentalement très vite. Car le promu lavallois eut la bonne idée d'ouvrir le score d'entrée. Jean-Alain Fanchone fut étourdi par un courant d'air nommé Hamouma dès la 5 e. Le centre en retrait de l'ailier tango trouva au premier poteau un Fabrice Do Marcolino qui croqua victorieusement dans l'offrande.

Loin de baisser la tête, les Bleus la relevèrent pour offrir un visage « bien meilleur que contre Châteauroux », de l'aveu même de l'entraîneur mayennais Philippe Hinschberger. « Sans être brillants » (dixit Janin), ils égalisèrent sur une action joliment tricotée par Khiter et Rodrigo, puis conclue d'un intérieur du pied gauche par Magaye Gueye (24 e)

Malheureusement – on l'a dit -, on n'efface pas d'un seul coup de balai les séquelles d'un début de saison vicié. « Ce match confirme que le Racing est loin d'être guéri », doit bien admettre Pascal Janin. « On souffre encore trop de lacunes tactiques, notamment dans la maîtrise défensive. »

Le 2 e but lavallois en est encore un parfait exemple. Sur un corner de Lebouc, Hamouma, libre de tout marquage, put tranquillement remettre de la tête un ballon que le pivot Do Marcolino remisa pour Levrat. L'ancien Amiénois décocha des 20 mètres une frappe puissante que ni Sommer, ni Marcos, sur sa ligne, ne put sortir (54 e).

Encore une fois, le Racing ne se résigna pas. Dix minutes plus tard, Fauvergue, sevré de ballons tout le match, jaillit comme un diable de sa boite pour exploiter un centre de Ledy et remettre à  nouveau son équipe à  flot (64 e).

La « faute professionnelle » de JAF

Les Bleus crurent sans doute avoir fait le plus dur. Mais une nouvelle erreur défensive leur coupa définitivement les ailes. Hamouma donna encore le tournis à  J.-A. Fanchone avant de glisser une frappe un peu molle entre les jambes d'un Sommer pas très heureux (76 e). Même si le RCS aurait pu bénéficier d'un penalty à  la 81 e pour une main de Stinat sur un contrôle de Dja Djedje (lui-même expulsé dans les arrêts de jeu), les hommes de Pascal Janin ne purent revenir une 3 e fois. En fin de rencontre, JAF entendit quelque peu parler du pays. « Quand on fait des erreurs, on se doit d'au moins essayer de les racheter par un comportement professionnel. Je l'ai dit à  Jean-Alain », ne cache pas le nouveau coach, « Quand un adversaire te fait mal, tu dois t'accrocher autant que tu peux. Tu n'as pas le droit de renoncer. C'est à  la limite de la faute professionnelle. »

Le coach intérimaire reconnaît aussi « qu'il en manque encore pas mal pour que le Racing ressemble à  une équipe digne de jouer la montée ». Mais il refuse de s'apitoyer sur son sort, malgré les 11 buts encaissés en 3 matches. « Nous sommes là  pour trouver des solutions, pas pour nous lamenter. C'est le rôle du staff de remobiliser l'équipe. »

Seul un succès – dès mardi contre Arles-Avignon – pourrait remettre d'équerre un effectif encore bancal.

Toujours insuffisant

Loin de l'image d'équipe résignée affichée lors des deux premiers matches, le RCS a encore payé ses approximations défensives.

Sommer (4). Le jeune gardien alsacien se souviendra longtemps de sa première titularisation en pros. Impuissant sur les 2 premiers buts lavallois, il n'est pas exempt de tout reproche sur le 3 e. D'autant plus dur qu'il n'a pas été très sollicité par ailleurs.

Pichot (5). Stéphane Pichot commence à  retrouver ses jambes de 20 ans. Peut-être parce qu'il devait museler plus vieux que lui, son ancien coéquipier à  Laval (de 1997 à  1999), l'ex-Strasbourgeois Ulrich Le Pen. Auteur de quelques tacles décidés.

Abadie (5,5). Pour son baptême du feu en pros, le jeune défenseur central a débuté un brin crispé, mais s'est peu à  peu décomplexé. Intéressant. Délicat cependant de le créditer d'un bon match quand on sait que la pointe adverse, Fabrice Do Marcolino, a compilé un but et deux passes décisives.

Sikimic (5). Même remarque pour le Serbe qui, après deux premiers matches officiels très médiocres, a relevé la tête, précisément en s'imposant souvent dans les airs. À l'origine du but de Fauvergue.

J.-A. Fanchone (3). JAF est ailleurs en ce début de saison, sans doute perturbé par ses contacts pour l'heure sans suite avec Lille. Enrhumé par Hamouma sur les premier et troisième buts adverses, il a souffert face au feu follet tango. Un match à  oublier.

Rodrigo (6). Le Brésilien s'est montré solide à  l'impact. Passeur décisif sur la première égalisation de Magaye Gueye, il doit encore monter en puissance.

Othon (5,5). Son association avec Rodrigo a bien fonctionné. Présent à  l'interception, il a cependant moins apporté dans la construction.

Khiter (4). L'ancien Valenciennois manque pour l'instant de constance. Logiquement remplacé à  l'heure de jeu par un Dja Djedje sanctionné d'un carton rouge (90 e) et suspendu mardi contre Arles-Avignon.

Marcos (3,5). En verve cette semaine à  l'entraînement, le Brésilien, de retour dans un rôle de neuf et demi, n'a jamais réussi à  se situer. Transparent.

Gueye (5). 3 e match officiel et 3 e but pour l'international des moins de 19 ans qui a tout de même semblé moins fringant que lors de ses précédentes sorties. Lui aussi a cédé sa place à  l'heure de jeu, remplacé par un David Ledy passeur décisif sur la 2 e égalisation signée Fauvergue.

Fauvergue (6). L'ex-Lillois n'a pas eu grand-chose à  se mettre sous la dent. Mais il a exploité sa seule occase pour ouvrir son compteur en Bleu. C'est pour cela qu'il a été recruté. Touché, il a quitté le terrain sitôt son but, suppléé par Damour.

De notre envoyé spécial Stéphane Godin

[argueti]

A la décharge des bleus, on aurait du bénéficier d'un pénalty à  la fin du match pour un main ainsi qu'un bon coup franc pour une poussette sur JAF ...

[Stan]

Au jour d'aujourd'hui on peut clairement se préparer à  lutter pour le maintien toute la saison.. Se retrouver en national la saison prochaine n'est pas à  exclure.

[Tormentor2]

Deux défaites contre des promus, ainsi qu'une contre une équipe qui s'est sauvé du National à  la dernière journée... Bref, ça sent pas vraiment l'accident mais bien la confirmation que l'héritage de Gress va être lourd à  porter.

[Jeter]

quel heritage ??

[raphou96]

Je n'ai rien vu du match, mais vu ce qu'il c'est passé cette semaine revenir deux fois au score c'est pas si mal à  l'exterieur.
Si on enlève les conneries faites par JAF qui montre qu'il veut partir c'est pas si pourri (ok on essaye de se réconforter comme on peux )

[D520]

surtout que le 1er but lavallois est entaché d'une faute grossière sur Abadie !!!