[Ex] Stéphane Pichot

[argueti]

Pichot : « La crise est là  »

De retour après une blessure à  la cuisse, Stéphane Pichot retrouvera lundi son poste de latéral droit. L'ancien Sochalien dresse une analyse sans concession de la situation du Racing.

Stéphane, ce stage à  Munster était-il nécessaire ?

Un stage dans notre situation, c'est toujours difficile. Mais il était indispensable pour faire réagir les gars. J'espère que lundi contre Caen, nous répondrons positivement dans l'envie. C'est précisément ce que recherche le coach : un groupe réactif après la grosse claque reçue l'autre vendredi à  Clermont (3-0). Nous avions besoin de nous retrouver ensemble pour nous reconcentrer, nous ressouder et être au calme, loin de l'agitation de Strasbourg.

Après l'éviction de Gilbert Gress début août, les joueurs n'ont jamais semblé autant face à  leurs responsabilités…

Je ne m'attendais pas, quand j'ai signé à  Strasbourg, à  ce que nous nous retrouvions dans cette situation. Depuis le début de saison, nous, les joueurs, n'avons rien montré, pour différentes raisons. À une époque, nous avons pu avoir certaines excuses. Désormais, nous n'en avons plus. Nous ne pouvons plus nous cacher derrière personne. Nous devons prendre nos responsabilités. Pour l'instant, ça n'a pas été le cas. Si nous en sommes là , c'est que nous sommes une équipe moyenne.

L'heure vous paraît-elle grave ?

Bien sûr qu'elle l'est. Si un joueur prétend le contraire, c'est qu'il n'a rien compris. La crise est là , il ne faut pas se le cacher. Nous sommes vraiment en danger. Si nous ne le sentons pas maintenant, ce sera dramatique. Nous ne nous en sortirons pas.

[argueti]

Pichot s'arrête

Déjà  blessé il y a quelque temps à  l'ischiojambier de la cuisse gauche, Stéphane Pichot s'est arrêté hier pendant la séance d'entraînement pour la même raison. Le latéral droit du Racing a ressenti une petite pointe. A priori, rien de bien méchant. « Nous verrons dans quelques jours », indique simplement le médecin du club François Piétra. Le défenseur central Armand N'Djama, qui collectionne les pépins depuis le début de saison, a lui aussi stoppé la séance pour les mêmes raisons.

[argueti]

Stéphane Pichot : « Un traquenard »

Le latéral droit dévoile un ras-le-bol que partagent ses coéquipiers. Son coup de gueule met en lumière le risque de voir le malaise général déteindre sur le groupe.

Devant le bus du Racing au parc des sports d’Avignon, en ce mardi soir où son équipe vient de décrocher un nul probant chez un AC Arles-Avignon toujours invaincu chez lui (1-1), Stéphane Pichot a le masque. Et pas parce que sa cuisse, douloureuse, l’a handicapé tout au long de la rencontre. Ni non plus parce que le groupe va devoir passer la nuit dans le Vaucluse, pour cause de brouillard épais sur l’Alsace. Le brouillard qui l’inquiète est d’une autre nature, d’une autre densité aussi et enveloppe l’avenir de son club, désormais menacé d’exclusion de tous les championnats. En clair, de disparition.

Vendredi soir, lors d’une discussion informelle avec son ami lavallois Ulrich Le Pen, l’ancien du Racing, à la Meinau, « Pich » évoquait « l’invraisemblable traquenard » dans lequel il estime être tombé depuis son arrivée à Strasbourg l’été dernier. Quatre jours plus tard, il confesse officiellement le ras-le-bol général qui, peu à peu, s’empare du groupe.

Stéphane, on vous sent particulièrement agacé depuis quelques jours…

Comme tout le monde, les joueurs attendent. Ils apprennent tout par les journaux. Un ras-le-bol s’installe, ne serait-ce que par rapport à la situation ubuesque du nouvel adjoint Cyril Serredszum. Il devait signer la semaine dernière. Ça a été repoussé de jour en jour et ce n’est toujours pas fait (Ndlr : sur son site, le club avait pourtant officiellement annoncé cette signature pour lundi dernier). Tous les joueurs en fin de contrat (14/27) sont dans l’incertitude. D’autres lisent qu’ils vont devoir partir. Mais personne ne nous parle. Nous n’avons pas d’interlocuteurs. Fontenla, nous ne l’avons jamais vu. Avec la décision que vient de prendre la DNCG, d’ici à ce que la situation se normalise – si elle se normalise – la fin janvier sera là et le mercato, terminé. Nous devrons finir avec le groupe actuel.

Vous attendiez-vous à cela lorsque vous avez signé pour deux ans cet été ?

Le discours qu’on m’a tenu à l’époque ne ressemblait en rien à ce qui arrive aujourd’hui. J’ai l’impression d’être tombé dans un traquenard. Depuis six mois, nous enchaînons les événements qui font rigoler la France du foot, mais pas nous. Il est difficile d’être sereins et de bien travailler dans ces conditions. Je suis triste pour Julien Fournier, parce que c’est quelqu’un de bien. Luc Dayan est arrivé pour mettre en place un savoir-faire et appliquer ses méthodes. Mais en a-t-il seulement les moyens ? Nous avons bien compris à son discours que sa position est délicate. Il nous a clairement fait comprendre qu’il partirait s’il ne se sentait pas les mains libres.

Comment l’équipe parvient-elle à rester concentrée ?

C’est l’objectif : rester focalisés sur le terrain. Malheureusement, pour être bon dans ton milieu professionnel, il faut de la sérénité. Serein, l’environnement ne l’est pas. Nous n’avons aucune garantie. La ville, le club et les supporters méritent mieux que ça.

Aviez-vous déjà vécu ça au cours de votre longue carrière ?

Jamais, même à Paris où la pression est supérieure et la vie du club, toujours agitée. Là-bas au moins, il y avait un patron.

On vous sent très énervé…

La cocotte minute est sur le point d’exploser. C’est vraiment pénible à vivre. Je ne suis pas heureux ici, ma femme non plus. Comme on dit, je suis à l’écoute du marché pour un départ. Je ne suis pas le seul.

[Stan]

On vous sent très énervé…

La cocotte minute est sur le point d’exploser. C’est vraiment pénible à vivre. Je ne suis pas heureux ici, ma femme non plus. Comme on dit, je suis à l’écoute du marché pour un départ. Je ne suis pas le seul.

Et ca m'étonnerait qu'il soit le seul dans ce cas.

[Keating]

A cette lecture, j'espère juste que la bonne forme actuelle de certains joueurs n'est pas trop dûe au mercato ... A le lire, j'ai vraiment la crainte que chacun se bouger pour pouvoir se barrer d'ici 10 jours .... Et après ....

Par contre, quand il aborde le fait que 14 joueurs voient leur contrat s'achever, la bonne nouvelle c'est qu'ils vont devoir se montrer jusqu'à la fin de saison pour trouver preneur à la rentrée !

[Its_me]

Ca veut surtout dire que dès à présent ils peuvent s'engager ailleurs gratuitement.

[urotsukidogi]

C'est bien la première fois que je suis solidaire avec des joueurs de foot, ça doit être plus que difficile à supporter de bosser dans ces conditions, le pire c'est pour les jeunes, un mec comme Damour ou Bah qui jouent certes mais ne sont pas pour le moment mis en lumière doivent se dire qu"ils ne vont jamais pouvoir vivre par leur métier. Ce club est mort aujourd'hui, Fontenla même si il met 3M€ dans ce club a fait une telle contre pub que personne sauf effectivement de l'azerbaïjannais ne voudra venir ici.

[silex57]

Damour il joue très peu, non ? Mais c'est clair que ça doit pas être évident, mais d'un autre coté c'est dans l'adversité que les meilleurs groupes se forment souvent.

[urotsukidogi]

Oui Damour joue peu, mais c'est comme Brahmia, il a encore moins de chance qu'un Lacour ou un Rodrigo de se trouver un point de chute qui lui serait nécessaire pour vivre tout simplement. Ceux qui ne vont pas trouver de job après cette saison hors racing si le club suit le chemin qu'il semble emprunter vont surement voir leur carrière s'arrêter net.

[johnromyh]

Que la situation soit difficile pour l'ensemble des salariés du club, c'est un fait.
Les inquiétudes sont légitimes, pour autant Pichot et les autres devraient faire un petit tour dans la vraie vie, celle où une vraie précarité de l'emploi existe, où les fins de mois commencent le 15. Les joueurs de foot n'ont pas le droit de se plaindre. En tous les cas, je ne le leur reconnais pas. Cette interview est un scandale, téléguidée comme par hasard par l'Alsace qui n'en rate pas une pour mettre de l'huile sur le feu.
Le fond du problème vient de la gestion du club par les anciennes équipes dirigeantes : Proisy, Keller, Ginestet.
Certainement pas de Fontenla qui vient à peine d'arriver. Si l'argent n'est pas versé sur le compte courant mardi, il y aura alors tout lieu de s'en faire. En attendant, ce monsieur a, en ce qui me concerne, le bénéfice du doute.