[07/08] 37ème J: Strasbourg / Caen : 1/4

[argueti]

La débandade

Histoire de sceller définitivement son retour en Ligue 2, le Racing a eu le mauvais goût de démissionner honteusement face à  Caen, un promu joueur, plein de vie et surtout maintenu, lui. Heureusement que le ridicule ne tue pas, sans quoi la Meinau aurait des allures de morne plaine...

Il ne manquait plus que ça. Pour leurs adieux à  la Ligue 1, au terme d'une saison qui avait pourtant démarré dans l'allégresse et la joie, les Strasbourgeois se sont ridiculisés comme rarement. Une démission en bonne et due forme, à  vrai dire, tant les hommes de Furlan ont paru résignés, exsangues, hors sujet, voire déjà  préoccupés par leur avenir loin de la capitale alsacienne.

Furlan a été abandonné par les siens

Dans une ambiance assez surréaliste - la Meinau aux travées bienveillantes, puisque garnies d'enfants, étant plongée dans la torpeur -, les Bleus ont sombré en une demi-heure. Livrés à  eux-mêmes, les défenseurs ont été assaillis par des vagues normandes qui les ont littéralement submergés. «On veut offrir une victoire au public, aux dirigeants. Il y a tellement de vexation en ce moment», disait pourtant Jean-Marc Furlan dans la semaine. Las, l'entraîneur général - qui avait déjà  eu à  subir la veille un camouflet en raison du renoncement de Pascal Johansen, non content d'être remplaçant, et des forfaits d'Abdessadki et de Gasmi -, a été abandonné par les siens. Une victoire, pourtant, conjuguée a posteriori au nul concédé par Paris et aux défaites de Toulouse et de Lens, aurait suffi à  maintenir la flamme de l'espoir avant l'ultime déplacement samedi à  Marseille. De cela, les Strasbourgeois n'en avaient visiblement cure.

«Un relâchement qui s'est transformé en écroulement inadmissible»

«Je ne vois pas ça comme une démission, justifie toutefois Furlan. Face à  la qualité qu'exige la L 1, il s'agit surtout d'un manque de compétence et de qualité. La tâche était trop ardue pour eux. C'est un travail d'un an qui s'écroule.» Un constat que ne partage visiblement pas son président, venu expliquer que ce «relâchement qui s'est transformé en écroulement inadmissible ne repose pas principalement sur l'effectif.» Même si l'absence prolongée de Cohade a été «préjudiciable» et si certains joueurs considérés comme «des supposés cadres vont simplement restés accrochés aux murs (sic).»

Le Racing est entré dans les annales de la Ligue 1

Hier soir, le Racing est entré dans les annales de la Ligue 1. Jamais encore une équipe n'avait perdu dix rencontres de rang après-guerre ? Pas de souci, les Strasbourgeois aiment à  élever la barre des records. On en oublierait presque que les Bleus n'ont plus remporté la moindre rencontre à  domicile depuis le 9 février et la venue de Saint-Etienne (3-0). Une éternité. Ce matin, Jean-Marc Furlan, censé s'inscrire dans la durée - son contrat court encore sur deux ans - paraît bien seul. Dans ce milieu impitoyable qu'est le football, l'entraîneur est forcément désigné comme premier responsable quand le temps tourne au vilain. On voit mal, aujourd'hui, comment le chantre du beau jeu pourrait survivre à  pareille incurie. En cette soirée de tristesse infinie, l'avenir du coach n'était pourtant pas à  l'ordre du jour. «C'est au président de décider, disait l'intéressé. Je ne regrette pas d'être venu. Je suis prêt à  poursuivre mon travail avec humilité et patience pour construire et bâtir un projet de L 1.» Ginestet, lui, assurait qu'il ne se posait «pas la question.» Les conciliabules de la semaine qui s'ouvre devraient permettre d'y voir plus clair.

«Je suis attristé pour ces gamins»

Et dire que cette équipe avait fait naître les espoirs les plus fous au coeur de l'été, quand les victoires s'enchaînaient et que les adversaires craignaient l'efficacité et la vitesse strasbourgeoises. Hier soir, les enfants alsaciens ont assisté à  un piteux spectacle. «Je suis attristé pour ces gamins, venus avec leur papa pour voir un beau spectacle de leur équipe», disait de manière prémonitoire le président Ginestet avant le coup d'envoi. Ce matin, l'Alsace n'a plus d'équipe en élite. Pas sûr qu'elle en retrouve une avant longtemps. Triste fin, vraiment.

Gameiro pour l'honneur

Rapidement menés au score par des Caennais libérés de tout enjeu, les Strasbourgeois ont essayé en vain de revenir au score. Mais un Gameiro aux jambes de feu, auteur de son 5e but de la saison, n'a pas suffi pour permettre aux Strasbourgeois de quitter la Ligue 1 la tête haute.

CASSARD (). Lui qui a si souvent été le sauveur de cette équipe a été bien malheureux. Impuissant sur le premier - et magnifique - but de Toudic, il est malchanceux sur le deuxième, quand il dégage sur la poitrine de... Dos Santos. Pour le reste, il a fait son boulot, comme lorsqu'il dégage un coup franc de Proment d'une magnifique claquette (70e). DUCROCQ (). Replacé côté droit par Jean-Marc Furlan, le défenseur s'est bien battu et ses longues transversales ont parfois permis aux Strasbourgeois de trouver des solutions offensives. A eu le mérite d'être volontaire jusqu'au bout. BELLAID (). A tenté en vain de maintenir le navire à  flot, en coupant de la tête comme du pied les offensives qui se présentaient. Mais lui aussi a eu du mal à  contenir des Caennais ultra rapides en contres attaques. PAISLEY (). Après deux matchs plus que moyens, le défenseur central a été plus à  la hauteur de sa réputation hier soir. Même s'il est resté loin de ses prestations de « patron » réalisées en début de saison. DOS SANTOS (). Malchanceux comme la pierre quand il marque contre son camp, le latéral a ensuite eu du mal à  s'en remettre. Surtout face à  ce diable d'Eluchans, qui lui a fait tourner la tête durant tout le match et notamment sur le troisième but caennais. RODRIGO (). Complètement passif sur le premier but caennais, quand il laisse tranquillement Sorbon remonter la balle jusqu'au but de Cassard. Le capitaine s'est ensuite repris, mais malgré une volonté sans faille, il a eu du mal à  colmater les brèches béantes en milieu de terrain. BAH (). Souvent mal placé, le Guinéen a traversé la première mi-temps sans peser réellement. Du mieux en seconde période, où il a fait parler son physique dans les duels, tout en offrant quelques ouvertures intéressantes (61e). Remplacé par Schneiderlin (66e). GAMEIRO (). Très en jambes, l'attaquant de poche, titularisé en neuf et demi a beaucoup couru et beaucoup donné. Et a enfin été récompensé, en marquant un but de la tête, bien servi par Fanchone. Sa frappe enveloppée (30e), aurait mérité meilleur sort, tout comme son boulet de canon, tiré à  l'entrée de la surface (35e). Remplacé par Zenke (81e). FANCHONE (). L'ailier n'est pas souvent décisif devant les buts, à  l'image de cette énorme occasion manquée (61e), mais il sait centrer. Et il a l'a encore prouvé hier, en offrant une passe au cordeau pour Gameiro sur la réduction du score strasbourgeoise. Remplacé par Mulenga (66e). ALVARO SANTOS (). Seul en pointe, le Brésilien a souvent du mal à  contrôler les balles venues de loin et a raté l'immanquable (56e), sur un centre de Dos Santos. Mais il n'a pas cessé de se battre et c'est lui qui est à  l'origine du premier but strasbourgeois quand il décale (sur les fesses !) Fanchone côté droit. MOULOUNGUI (). Excentré côté gauche, le Gabonais a beaucoup tenté, tout comme ses trois compères du front de l'attaque. Sa tête bien captée par Costil (27e), aurait pu relancer son équipe. Dommage qu'il ait ensuite, comme à  son habitude, eu du mal à  cadrer ses frappes.

Barbara Schuster & Sébastien Keller

[argueti]

Au dixième dessous

Battu pour la 10e fois consécutive par Caen hier à  la Meinau (1-4), le RCS jouera bien en Ligue 2 la saison prochaine. La reconstruction s'annonce compliquée.

Le président Philippe Ginestet et l'entraîneur Jean-Marc Furlan voulaient voir dans ce dernier match à  la Meinau un signe fort. Le signe avant-coureur de lendemains plus chantants en Ligue 2 lorsqu'il s'agira, l'an prochain, de rebâtir une équipe, en s'appuyant essentiellement sur le noyau de jeunes. Du moins ceux qui ne seront pas partis. Car avant la fin juin, le club strasbourgeois va devoir boucher un trou de 6 millions validé hier en conseil d'administration et qui sera présenté devant la DNCG courant juin. « Il faudra vendre », répète laconiquement le président Philippe Ginestet. Un président déjà  « très triste » avant le match et qu'une poignée d'excités, sans doute « inspirés » par leurs congénères messins qui, lors du derby aller à  Saint-Symphorien le 6 octobre (succès strasbourgeois 2-1), avaient voulu faire le coup de poing avec le président Carlo Molinari, sont venus provoquer en début de deuxième mi-temps, au cri de « Une équipe à  Strasbourg », avec, en filigrane, quelques nauséabonds relents régionalistes. Sur le terrain, le Racing a une nouvelle fois sombré. Pour la 6e fois consécutive à  la Meinau, après Sochaux, Metz, Lille, Monaco et Lyon. Pour la 10e fois d'affilée tout court, nouveau record d'après-guerre. La relégation tombe à  pic. Le record absolu du CA Paris en 1933-1934 (12 échecs de rang) était menacé. Au pire, s'il chute à  Marseille samedi pour la clôture de la saison, il s'arrêtera à  onze. Entre l'affaire Johansen (qui a refusé d'être remplaçant hier et sera sanctionné financièrement) et une infernale descente aux enfers (avec 10 buts encaissés sur les trois derniers matches), la soirée d'hier a encore une fois été cauchemardesque. Les Caennais, débarrassés de toute angoisse, s'en sont donné à  cÅ“ur joie. De la bicyclette de Toudic au 2e but de l'attaquant normand, en passant par le coup de billard malheureux de Dos Santos contre son camp et le 10e but de l'international espoir Yoan Gouffran, les hommes de Franck Dumas ont assommé des Bleus qui ont opposé un certain courage, à  l'image d'un Gameiro combatif et auteur de son 5e but de la saison, mais chez qui le ressort est cassé et le fil, rompu.

Lohr : « Un bon président et un bon entraîneur »

Ce matin, le Racing est en Ligue 2. Pour la 3e fois en sept saisons. Qu'adviendra-t-il dans les prochains jours ? Dans leur majorité, les dirigeants souhaitent poursuivre l'aventure avec Jean-Marc Furlan. « Je ne me pose pas ce genre de questions », reste évasif le président Ginestet, « l'important, c'est d'abord de penser à  construire une équipe, en conservant certains joueurs clefs et en faisant confiance à  une jeunesse qui a les moyens de prendre le pouvoir. J'éprouve beaucoup de tristesse pour notre public qui ne mérite pas ça. Et si j'ai été chahuté par quelques supporters, c'est sans doute que je le mérite. Comme président, je suis aussi responsable de cette relégation que de la remontée la saison passée.» Comme il y a deux ans, le RCS va traverser ces prochains jours une zone de turbulences significative de la capacité de ses dirigeants à  garder leur sang froid. Un sang froid auquel exhorte Robert Lohr, l'industriel devenu un influent actionnaire minoritaire. « Je persiste à  dire que le président est un bon président et que l'entraîneur est un bon entraîneur. Qu'il faut travailler dans la continuité et la sérénité aussi. Qu'on ne bâtit rien dans l'urgence. Si j'ai vocation à  devenir un jour actionnaire majoritaire du Racing ? Non, parce que mon entreprise accapare mon temps. Mais j'ai confiance dans le président Ginestet et si je dois faire un effort financier supplémentaire pour appuyer son action, je le ferai. » Avec le déficit courant de 6 millions et la diminution substantielle des ressources du club l'an prochain, il risque d'en avoir vite l'occasion.

Prêts pour la Ligue 2

Face à  des Caennais joueurs, les Strasbourgeois ont alterné le bon et le grotesque.

Stéphane Cassard (4,5). Fait unique cette saison, il a fallu attendre la 37e minute pour voir le portier alsacien réussir son premier arrêt. Le portier alsacien avait déjà  encaissé trois buts à  ce moment-là , dont le 2e sur une boulette : une parade des deux poings directement sur le crâne de Dos Santos, tout surpris de marquer son premier but de la saison, malheureusement contre son camp.
Pierre Ducrocq (4). Peu à  l'aise au poste de latéral droit, et c'est un euphémisme. Pour sa défense, il a souvent eu affaire à  deux Caennais, James Fanchone oubliant son repli défensif. Elément à  charge : des relances parfois exécrables.
Habib Bellaïd (4,5). Peu de choses à  lui reprocher, notamment sur le premier but somptueux de Toudic.
Gregory Paisley (4,5). Comme Bellaïd, un match sans génie ni gaffe. A sauvé le but de l'humiliation extrême à  la dernière seconde.
Manuel Dos Santos (4). Comme Ducrocq de l'autre côté, il a souvent dû palier aux insuffisances défensives de Mouloungui. Son apport offensif a été intéressant face à  des Caennais pas vraiment rigoureux en cette fin de saison.
Mamadou Bah (5). Une première mi-temps prometteuse pour celui qui représente le proche avenir du Racing, tout comme Morgan Schneiderlin qui l'a remplacé (66e).
Rodrigo (5). D'une combativité exemplaire, mais l'exemple n'a pas été très suivi hier soir. En revanche, à  oublier comme tireur de corners.
James Fanchone (4). Une passe décisive mais aussi beaucoup de mauvais choix et de maladresses devant le but de Costil. Et un repli défensif en pantoufles qui lui ont valu des sifflets au moment de son remplacement par Mulenga (66e).
Kevin Gameiro (6). S'est montré sous un très bon jour en pesant sur la défense adverse et marquant le but du maigre espoir à  la 23e. On ne peut que regretter de ne pas l'avoir vu plus souvent en pointe cette saison. Hier soir, il avait largement le niveau de la Ligue 1. Lui au moins. Remplacé sous les applaudissements par Simon Zenke (82e), pour la première fois parmi les pros.
Alvaro Santos (2,5). Comme bon nombre de ses coéquipiers en attaque, il a été parfois bon dans son premier geste et toujours mauvais dans le dernier.
Eric Mouloungui (2,5). Quel coureur ! Mais pourquoi lui donner des ballons à  centrer ? C'est un gros risque… pour les spectateurs se trouvant derrière les buts adverses. Son repli défensif restera une des grosses blagues de la saison.

Jean Deutsch & Stéphane Godin

[FM17]

que Furlan et Ginestet se mettent d accord, cela fait plusieurs fois qu ils pensent et disent le contraire...

[FM17]

j y étais ! Rcs-Asse dernière victoire du Racing en L1 à  la Meinau avant 5 ans !

[Keating]

C'était là  où tu nous as dit que Caen et vautrerait et se batterait jusqu'au bout pour éviter la relégation ?

[FM17]

c était là  aussi où tu t es barré sans me dire au revoir... Effectivement je me suis trompé sur Caen et même sur le Racing que je voyais bien mieux classé malgré Furlan...J ai sans doute trop sous estimé la faiblesse de cet entraineur...pardon

[Keating]

c était là  aussi où tu t es barré sans me dire au revoir...

Je zappe souvent les au revoir, ça me rend trop triste

[FM17]

je reviendrai...mais en L1 (je serai vieux et tu seras peut être papa... )

[supppourtjs]

En ce dimanche de pentecôte, la messe est dite, priez , pour un meilleur avenir mes enfants, il ne reste plus que cela

[Phapha]

Alvaro Santos (2,5). Comme bon nombre de ses coéquipiers en attaque, il a été parfois bon dans son premier geste et toujours mauvais dans le dernier.
Eric Mouloungui (2,5). Quel coureur ! Mais pourquoi lui donner des ballons à  centrer ? C'est un gros risque… pour les spectateurs se trouvant derrière les buts adverses. Son repli défensif restera une des grosses blagues de la saison.Jean Deutsch & Stéphane Godin

En voilà  qui ont encore de l'humour...