Les inscriptions au forum sont rouvertes 
DNA a écrit :Ils ont été « tordus »
Auteur de sa plus mauvaise prestation de la saison, le Racing s'est fait « tordre » hier soir en Principauté. Un deuxième revers de rang qui le fait rentrer dans le rang, à la neuvième place de Ligue 1. C'était oublier un peu vite que son seul objectif reste le maintien.
Jean-Marc Furlan le redoutait. En dépit des exploits des siens à l'extérieur, dont le dernier en date à Lille, de la flatteuse sixième place à laquelle ses hommes s'accrochaient depuis deux journées, des belles dispositions générales, l'entraîneur alsacien n'avait de cesse de prôner la plus grande prudence. « Tant que nous n'aurons pas affronté toutes les équipes, il y aura toujours cette appréhension de se faire tordre gravement par l'une d'entre elles. »
« On a complètement raté notre match »
Eh bien voilà , il aura donc fallu attendre la quatorzième journée pour que le Racing se fasse « tordre ». Monaco s'en est habilement chargé. C'est que Ricardo a retenu la leçon. A vouloir aller contre nature et à prôner un jeu à penchant offensif, le technicien monégasque s'est brûlé les doigts. Cinq défaites de rang, suivies d'un nul peu glorieux contre Caen, l'ont ramené à la raison. Finis, les beaux principes, place à la rigueur, voire l'austérité. Ricardo a ainsi reconduit en bloc l'équipe et le système qui a permis de briser la spirale infernale, la semaine passée à Rennes (0-1). En densifiant son milieu de terrain, là où oeuvrent de concert et à l'unisson Pérez, Bernardi et Leko, le Brésilien a coupé les vivres aux Alsaciens. Désarçonnés, les hommes de Furlan paraissent perdus dans un stade Louis-II dans lequel la pression populaire est un concept utopique. « On a complètement raté notre match, reconnaît l'entraîneur strasbourgeois. Tant sur le plan collectif que technique, on a été largement en-dessous de nos capacités. On n'est jamais parvenus à hausser le rythme dans cette rencontre de piètre qualité. » Il est vrai que si les Monégasques s'échinent avec la plus grande application à détruire, ils ne se montrent guère convaincants dans la construction. Qu'importe, finalement, puisque les Strasbourgeois s'entêtent à tendre les bâtons pour se faire battre. Dès les premières instants, quand Piquionne profite des largesses défensives pour venir taquiner la lucarne de Cassard, il paraît évident que quelque chose ne tourne pas rond dans la mécanique strasbourgeoise. Apathique, étrangement fébrile derrière, mal inspiré dans la relance, mou dans les duels, inexistant sur le front offensif, le Racing est aux abonnés absents. L'affaire, mal engagée, tourne au vilain juste avant la mi-temps, quand Gakpé ouvre le score sur une passe décisive du... gardien Roma. Entre les deux Monégasques et le gardien alsacien, dix petits hommes en Ciel et Blanc se regardent d'un air affligé, les bras ballants.
« Le prendre comme un avertissement salutaire »
« On prend ce but au mauvais moment, comme le deuxième qui intervient alors que l'on refaisait surface », regrette Furlan. La faute à Fanchone, qui se fait chiper la balle par Nenê, à l'origine et à la conclusion d'une action d'école après l'heure de jeu. C'en est trop pour le Racing, à l'agonie quand Meriem et Ménez viennent apporter de la fraîcheur en fin de partie. Le doublé de l'attaquant brésilien, dans les arrêts de jeu, n'est plus qu'anecdotique. « Nous avons été défaillants, constate lucidement Furlan. Durant treize journées, nous avons surpris les observateurs, nous-mêmes aussi, par notre qualité de jeu. Ce revers nous permettra peut-être de nous remettre dans l'axe du championnat. Il faut le prendre comme un avertissement salutaire. » Les Alsaciens ont désormais deux semaines devant eux, jusqu'à la réception de Valenciennes, pour cogiter sur cette soirée cauchemardesque. Et retrouver ces vertus collectives qui ont fait leur force et qu'ils avait égarées hier soir au pied du Rocher.
Aveu d'impuissance
Les Strasbourgeois sont tombés tout cuits dans le piège monégasque et n'ont jamais paru en mesure de se rebeller. Sans rythme ni inspiration, point de salut.
CASSARD () : décisif sur la frappe de Gakpé (6e'), auteur de sorties aériennes rassurantes quand sa défense était aux abois, le gardien a été abandonné par les siens sur les trois buts monégasques. Il n'a pas grand-chose à se reprocher.
SZELESI () : Nenê l'a contrarié, Piquionne l'a enquiquiné, Gakpé l'a mis au supplice. L'international hongrois n'a pas connu la soirée la plus facile de sa carrière, d'autant que Ménez est venu augmenter sa dose de tracas en fin de rencontre.
BELLAàD () : inhabituellement fébrile, l'international espoir est en difficulté et peine à contenir les assauts de Piquionne et de Gakpé. Coupable d'avoir mal négocié de la tête un long dégagement de Roma, il est impliqué sur l'ouverture du score monégasque. N'a pas été plus en réussite quand Nenê a alourdi la note. La baisse de régime entrevue ses dernières semaines se confirme.
PAISLEY () : à l'image de son compère en défense centrale, il n'était pas dans son assiette. Spectateur sur le but de Gakpé, qui patientait paisiblement dans son dos, il n'a servi à rien sur les deux autres percées monégasques.
DOS SANTOS () : pour son retour dans son jardin de Louis-II, le latéral gauche a commencé par être pris de vitesse. Les montées d'Adriano, les percées de Leko l'ont mis en difficulté. Quasiment le seul, toutefois, à pointer le bout de son nez en attaque, ses quelques centres ne trouvant jamais preneurs.
COHADE : () : peut-être le seul Strasbourgeois à évoluer à son vrai niveau. Même s'il s'est laissé entraîner dans l'apathie générale, le récupérateur a quand même coupé les rares ébauches de mouvement offensif monégasques en première mi-temps. Avant de baisser de rythme. Histoire de le préserver une fois que l'affaire était pliée, à 2-0, il a été remplacé par MULENGA (73e').
RODRIGO () : absent, comme l'ensemble de l'équipe, dans les premières minutes lors desquelles Monaco se crée de grosses occasions, le Brésilien a retrouvé ses esprits. Mais n'est pas parvenu à redresser la barre après la pause.
FANCHONE () : lancé sur le flanc gauche de l'attaque, histoire certainement de déstabiliser la défense, l'ex-Manceau a été incapable d'imprimer du rythme ou de s'engouffrer dans son couloir. De plus, il a perdu la ballon à l'origine du deuxième but monégasque.
ABDESSADKI () : le capitaine alsacien manque de rythme, et ça se voit. Incapable d'orienter le jeu ni même de donner une balle propre dans les pieds, l'international marocain a traversé la première période comme une ombre. Du mieux par la suite, mais rien de transcendant.
MOULOUNGUI () : transparent, le Gabonais n'a strictement rien apporté sur le front offensif, où il arpentait un côté droit qui ne lui est d'habitude pas dévolu. Au moins a-t-il essayé de bloquer Nenê, sans grand succès. Remplacé par ALVARO SANTOS (56e'), venu épauler Renteria à la pointe de l'attaque.
RENTERIA () : que peut faire un buteur livré à lui-même dans les lignes adverses ? Rien, d'autant que les ballons ne lui arrivent jamais dans les pieds. Du coup, le Colombien est redescendu pour offrir des solutions mais n'a pu peser, par conséquent, sur le but de Roma. S'est en outre blessé dans les arrêts de jeu, victime d'une contusion au quadriceps qui devrait le tenir éloigné des terrains une dizaine de jours.
Sébastien Keller
L'Alsace a écrit :Noyade en Méditerranée
Le RCS a rendu hier soir à Monaco sa plus triste copie et logiquement encaissé sa plus sévère défaite de la saison (3-0). Un deuxième revers d'affilée qui le fait reculer à la 9e place.
C'est la hantise de Jean-Marc Furlan depuis le début de saison : que son équipe se fasse « tordre gravement » par un adversaire auquel elle n'aura pas su s'adapter. Le score sec d'hier soir en Principauté (3-0), où le Racing n'a plus gagné en Ligue 1 depuis le 2 août 1978 (l'année du titre, ce qui ne rajeunit personne), pourrait donner à penser que la crainte de l'entraîneur strasbourgeois s'est matérialisée lors de cette 14e journée. Mais ce serait faire fi de la manière avec laquelle Yacine Abdessadki et ses partenaires se sont inclinés au stade Louis II. Ils ne se sont pas fait « tordre gravement » par une formation monégasque irrésistible. Car ce Monaco-là n'avait rien de phénoménal. Non, ils ont simplement été hors sujet pour la première fois de la saison. Et encore est-ce un euphémisme. En fait, ils ont carrément rendu une copie blanche.
Féru de statistiques, Furlan retrouvera sans doute ces prochains jours dans les chiffres l'évidence à l'Å“il nu en cette douce soirée au pied du Rocher : les Bleus se sont montrés déficients dans l'agressivité. Battus dans tous les duels ou presque. Ils avaient hier trop peu de puissance sous le capot pour prétendre prendre de vitesse une machine monégasque à peine dégrippée par son succès à Rennes. Des atermoiements inhabituels de la charnière centrale, manifestes dès les premières minutes, aux approximations techniques d'un Abdessadki à court de compétition, de la transparence du secteur offensif (Mouloungui et Renteria endossant à tour de rôle, parfois simultanément, le costume de l'homme invisible) aux hésitations d'un Rodrigo qu'on a connu plus fringant, le Racing est tout bonnement passé à côté de son match. Même le d'ordinaire impérial Stéphane Cassard n'a pas dégagé une sérénité à toute épreuve.
« On a ce qu'on mérite »
Le premier but traduit d'ailleurs parfaitement les hésitations alsaciennes, puisque le passeur décisif s'appelle… Flavio Roma. Sur un long ballon du portier italien et après une vaine lutte aérienne entre Piquionne et Bellaïd, Gakpé hérite de l'offrande pour aller ouvrir le score de près. Au plus mauvais moment, juste avant la mi-temps. Mais les deux autres ne doivent rien à personne, sinon à Fanchone, coupable sur le second but de l'ASM d'un cadeau princier. En l'occurrence un ballon perdu à 30 m de ses buts, récupéré par Nenê qui, au sortir d'un une-deux avec Gakpe, s'en va doubler la mise comme à la parade (63e). Ricardo fait alors entrer ses maîtres à jouer, Meriem et Ménez, cantonnés au banc en début de partie. Et la rencontre tourne à la démonstration. Chaque balle dans le dos de l'arrière-garde strasbourgeoise fait passer un frisson dans le dos de la cinquantaine de supporters « ciel et blanc » présent. Le troisième but, inscrit par le Brésilien Nenê sur un centre au cordeau de Meriem au second poteau, parachève en toute fin de rencontre le net succès monégasque (90e). Il enfonce surtout un peu plus un Racing qui n'a de toute façon jamais sorti la tête de l'eau et s'est noyé en Méditerranée. « Ce soir (hier), on a ce qu'on mérite », reconnaît sans se défiler Habib Bellaïd. « Nous sommes complètement passés à côté. Il n'y a rien à dire. Nous étions apathiques, en retard sur le ballon, plus réactifs qu'actifs. » C'est peu dire que cette seconde défaite d'affilée (une première cette saison) appelle une réaction.
« Complètement raté »
Jean-Marc Furlan : « C'est une soirée difficile, c'est le moins que l'on puisse dire. On a complètement raté notre match. C'est la première fois en quatorze journées qu'on joue en deçà de notre niveau. Techniquement et dans le rythme, nous avons été en dessous. Le match a été globalement d'une pauvre qualité. Mais Monaco nous a été supérieur sur le plan technique et de la vitesse. Les deux premiers buts viennent au plus mauvais moment. Le premier juste avant la mi-temps, le second alors que nous commencions à reprendre l'emprise sur le jeu. À Lille, nous avions assommé les Lillois de cette façon. Cette fois, c'est nous qui avons été assommés. Nous avons été défaillants à de très nombreux postes. Peut-être fallait-il une défaite comme celle-là pour nous remettre dans l'axe du championnat. Ce sera peut-être salutaire. Mais après 14 journées, nous sommes toujours dans les clous. »
Yacine Abdessadki : « Nous avons montré beaucoup trop de défaillances dans notre jeu. Nous ne nous sommes jamais comportés en équipe. Ce qui a fait notre force depuis le début de saison nous a fuis et on a payé cash. Il y a des matches comme ça où on a d'entrée du mal à se trouver, du mal à se situer, à mettre en place notre jeu et à retrouver nos valeurs. Nous savons que nous sommes passés au travers. On a vraiment la sensation d'avoir été hors sujet. J'espère que ce n'est qu'un accident et que ce sera la dernière défaite aussi lourde. Il ne faut pas tout remettre en cause. »
Ricardo (entraîneur de Monaco) : « On a confirmé la victoire à Rennes et on entame une autre série. Cela nous permet de garder cette confiance. On a très bien démarré le match. Ensuite, en deuxième mi-temps, on a vraiment été bons contre une bonne équipe, mais qui a eu du mal au niveau défensif. C'est un match qui m'a plu. Cette équipe de Strasbourg joue bien, avec une défense qui joue haut. Il fallait la contrer dans ce domaine. »
En jeu
Cassard : 5. Szelesi : 5. Bellaïd : 4,5. Paisley : 4,5. Dos Santos : 5,5. Cohade : 5. Rodrigo : 4. Mouloungui : 3. Abdessadki : 4. Fanchone : 4,5. Renteria : 3.
Stéphane Godin
