DNA a écrit :Passer la seconde
Le Racing a l'occasion d'accrocher ce soir la deuxième place du classement de Ligue 2. Mais pour cela, il va falloir battre Reims. Pas si simple.
« On a un très bon coup à jouer », lâche d'emblée Stéphane Cassard, à quelques heures du coup d'envoi de ce Racing - Reims, match décalé de cette 33e journée de Ligue 2. Au point de vue comptable, c'est une évidence. Comme tout le monde, le portier strasbourgeois a bien en tête les résultats des concurrents du RCS, qui ont tous joué vendredi soir. Amiens a perdu, tout comme Caen. Seul le Havre a quelque peu redressé la barre, en s'imposant 2 à 0 face à Bastia. Bref, le Racing, sans même avoir joué, est assuré de conserver cette précieuse 3e place, avec trois points d'avance sur le Havre (4e) et quatre sur Amiens (5e). Mieux, les Strasbourgeois savent qu'en cas de victoire, ils dépasseraient Caen pour accrocher une très intéressante 2e place.
« Si on prend cette deuxième place, on ne la lâchera plus »
« A nous d'être deuxième après ce match, pour avoir enfin un coussin d'air confortable », comme le dit joliment Stéphane Cassard. Et le gardien strasbourgeois d'ajouter : « ce serait positif de passer ce cap et à mon avis, si on prend cette deuxième place, on ne la lâchera plus ». Soit. Mais avant de rêver aux lendemains qui chantent, le Racing a un match à jouer et trois points à engranger. Et aurait tort de sous-estimer des Rémois qui viennent à la Meinau sans complexe. L'équipe de Thierry Froger, 8e et libérée de toute pression, se verrait bien rééditer son exploit du match aller, où les Champenois avaient douché les ardeurs d'une équipe strasbourgeoise en s'imposant 2 à 0. Autre bémol, et de taille : le Racing n'a jusqu'à présent jamais su profiter des contre performances de ses adversaires directs au classement. « De savoir que Caen et Amiens ont perdu nous met dans un certain confort. Et souvent, ça nous a fait déjouer, parce que cette équipe du Racing est meilleure quand elle est sous pression, avec une obligation de faire un résultat », souligne JPP. Et le coach strasbourgeois de trancher : « Faut arrêter de calculer et renouer avec la victoire ». Pour ce faire, JPP a décidé de titulariser Eric Mouloungui et Kevin Gameiro en attaque, histoire « d'appuyer sur l'accélérateur dès le début de match ». Derrière, Abdessadki et Johansen seront chargés de leur donner les ballons, secondés par la paire Cohade/Lacour en récupération.
« Faut marquer sans prendre de buts »
« Au match aller, on avait eu des occasions, mais on n'avait pas été efficaces, poursuit Cassard, faut marquer rapidement sans prendre de but et retrouver cette solidité défensive qui faisait notre force. »
Et même si ce soir quoi qu'il arrive « rien ne sera fait » comme le rappelle JPP, une victoire permettrait tout de même au Racing de commencer à envisager un peu plus sérieusement la montée en Ligue 1.
Une revanche à prendre
Battu au match aller, le Racing va essayer de prendre sa revanche face à une équipe de Reims qui n'a plus rien à gagner ni à perdre dans ce championnat.
JOHANSEN DE RETOUR. - Suspendu pour la rencontre à Grenoble, Pascal Johansen retrouve une place de titulaire au sein du milieu de terrain, sur le flanc gauche, en lieu et place de Mouloungui qui remonte d'un cran. Yacine Abdessadki occupera l'aile droite et la paire Lacour/Cohade a été titularisée en récupération. Histoire de « faire souffler Pascal Camadini », a expliqué le coach.
GAMEIRO TITULAIRE. - JPP a décidé de faire confiance à la paire Mouloungui/Gameiro en attaque. « Sur les derniers matchs, Kevin a été efficace et performant. Il a repris confiance, a beaucoup travaillé et c'est normal qu'il soit récompensé, surtout qu'on aura besoin de vitesse et de fraîcheur », a indiqué le coach des ciel et blanc. Ali Mathlouthi sera pour sa part sur le banc, en compagnie d'un deuxième attaquant qui sera soit Hervé Tum, soit Joao Paulo, Papin n'ayant pas encore décidé qui sera le 17e homme.
STRASSER A LA RELANCE. - En défense centrale, Jean-Pierre Papin a décidé de reconduire la paire Strasser/Bellaïd, « Jeannot » Devaux retrouvant une place sur le banc. « Jeff est frais et revanchard. Ça tombe bien, il aura deux clients sérieux (NDLR : Fauré et Féret) à museler », a souligné JPP.
OBJECTIF 50. - Thierry Froger, le coach de Reims, rappelle que son équipe n'a toujours pas atteint son « objectif interne », à savoir la barre des 50 points (Reims en a actuellement 45). « C'est réalisable, mais faudra aller chercher tous les points, c'est un gros challenge », souligne le coach, qui rappelle que les Champenois ne viennent « pas pour faire du tourisme à la Meinau, où ce serait très valorisant de prendre des points ».
HOMMAGE. - Une minute de silence sera respectée en début de rencontre pour rendre hommage à Raymond Kaelbel, décédé mardi soir. L'ancien joueur du Racing et de l'équipe de France a aussi évolué au Stade de Reims. Le site internet officiel du Stade de Reims, tout comme celui du Racing, n'a d'ailleurs pas manqué de rendre un hommage appuyé au footballeur alsacien.
MAIGRE BILAN. - Une victoire et puis c'est tout. C'était à Libourne Saint-Seurin, en décembre. Avant et après, le Stade de Reims ne s'est jamais imposé hors de l'enceinte Auguste-Delaune. Pourvu que ça dure...
ABSENTS. - Côté rémois, Thierry Froger devra faire sans Burle, Lundblad et Didot, tous blessés. Du côté du Racing, Abou est toujours à l'arrêt, tout comme M'Bodji. Ekobo est pour sa part en phase de reprise.
Barbara Schuster
L'Alsace a écrit :Le Racing veut être dauphin
En affrontant Reims, ce soir, à la Meinau (coup d'envoi à 20 h 30), le groupe de Jean-Pierre Papin a la possibilité de faire un pas décisif en vue de la montée.
Contrairement à d'autres compétitions, la 3e place de la Ligue 2 n'augure pas de perspectives sans réel lendemain. Mais Jean-Pierre Papin et ses hommes ont trop perçu le confort de se glisser dans le sillage immédiat de l'intouchable leader messin, déjà en L1, pour ne pas conférer au rendez-vous rémois toute l'importance qu'il mérite. Le Racing n'a pour l'heure occupé qu'en une seule occasion le deuxième rang de la hiérarchie de son championnat, après une victoire face à Istres, lors du cycle aller (2-0, 14e journée). Il la perdait, dès la semaine suivante, en mordant la poussière à … Reims (2-0). « Il y a l'occasion de mettre un peu de pression supplémentaire sur Caen », a souligné Stéphane Cassard, hier, avant de se consacrer à un ultime entraînement sous le soleil. « Se retrouver 2e, c'est de la confiance en plus, c'est la possibilité de se retrouver avec un petit coussin confortable. » Et après une quelconque série de deux déplacements pour une récolte d'un point, c'est l'occasion d'orienter l'éventuel spectre bastiais, celui qui avait abouti à l'effondrement des Corses dans la dernière ligne droite de L2 l'an passé, vers la Normandie plutôt que vers l'Alsace. Mais il y a un mais. Les précédentes possibilités de repousser au loin, Amiens et Le Havre, les deux derniers pleins d'espoirs du reste de la troupe, ont été ratées. « À chaque fois que l'on a été titillé, on a été présent, mais à chaque fois que l'on avait la possibilité de s'offrir de la tranquillité, on a déjoué », constate Jean-Pierre Papin, qui a peut-être instillé quelques changements dans son équipe dans l'espoir de lui inspirer une certaine pression (lire par ailleurs). « Sur ce coup-ci, on a l'avantage de jouer à la maison. » Néanmoins pas contre le premier venu.
L'importance de l'entame
Le Stade de Reims, à la poursuite de son passé, est bien calé dans le ventre mou du championnat. Redoutable à Delaune, il perd quelques-uns de ses moyens en déplacement, puisqu'il n'a décroché qu'une victoire (à Libourne) en 15 voyages. Les Champenois demeurent toutefois sur une série de 4 matches sans défaite, dont un succès face au Havre au début du mois (3-2) apprécié à la Meinau, comme à ses abords. « L'ambition de toute la ville, c'est de retrouver l'élite », indique Alexandre Barbier, le capitaine rémois. « Pour se construire, il faut continuer à respecter nos valeurs. Mais il n'y a pas trop d'angoisse par rapport à un déplacement à Strasbourg, car on a toujours réussi de bons matches contre les gros du championnat. » S'il n'a guère l'habitude de s'épancher sur l'adversité, Jean-Pierre Papin ne prend pas le visiteur par-dessus la jambe : « Reims a vécu une saison galère en raison de ses blessés et de la Coupe de la Ligue. Après avoir sorti Rennes et Monaco, cette équipe n'est pas passée très loin du stade de France (ndlr : éliminé en demi-finale par Bordeaux 1-2). On devra faire preuve de méfiance et de respect. » Mais également d'un appétit bienvenu pour s'octroyer six points d'avance sur la cauchemardesque 4e place. La clef ? Réussir enfin une entame correcte après des premières mi-temps quelconques face à Gueugnon, à Istres ou Grenoble. « Il faut faire mal aux autres et appuyer sur l'accélérateur dès le coup d'envoi », explique pour conclure l'entraîneur strasbourgeois. En faisant abstraction de l'élimination de « JPP » dans l'émission « Qui veut gagner des millions ? » séchant samedi quant à savoir si la mort de Louis Pasteur était intervenue au XIXe ou au XXe siècle, on n'est pas loin de conclure que le onze alsacien doit aborder le rendez-vous rémois avec la rage.
Gameiro titularisé
Il s'agit de la principale nouveauté par rapport à la dernière rencontre disputée à Grenoble. Fringant en Isère après la pause, comme lors de son entrée en jeu face à Gueugnon, match au cours duquel il avait égalisé, Kevin Gameiro sera titularisé pour ce match du lundi. Il pousse donc Tum et Joao Paulo sur le banc où les deux attaquants d'expérience se disputeront une place de remplaçant. « Il a marqué et fait marquer », apprécie son entraîneur, qui indique également compter sur sa « fraîcheur et sa vitesse. » Par ailleurs, le groupe strasbourgeois bénéficie du retour de Johansen (suspendu à Grenoble) et de Strasser, qui a soigné son adducteur. Il ne s'agit pas pour autant d'une sanction à l'encontre de Jean-Christophe Devaux, dans l'esprit de l'entraîneur strasbourgeois. « Il n'y a pas de risque à prendre par rapport à Jean-Christophe, qui a reçu un coup lors du dernier match », justifie Papin. « Il y a trois défenseurs centraux qui se valent. »
La doublette Fauré-Feret
Pour le reste, le Racing s'appuiera sur le système qui lui réussit le mieux avec son traditionnel 4-4-2 abandonné durant une première mi-temps ratée à Grenoble. Dans le camp d'en face, on évoluera selon un schéma similaire avec un groupe quasiment au complet. En dehors des blessés longue durée (Burle, Didot, Bonnal) et de Maspimby, touché au pied, Thierry Froger disposera de tout son monde. Le Stade de Reims s'appuiera notamment sur son efficace doublette Fauré-Feret (14 et 9 buts) qui avait fait pencher la balance en faveur des Champenois lors du match aller (2-0).
François Namur