dna a écrit : Chantiers en vue à Schiltigheim
Les promesses du début de saison ont laissé place à une immense déception. Cinq ans après son retour en N2, le Sporting Schiltigheim vient d’être relégué en N3 et doit faire face à un nouveau chantier de reconstruction.
Cette descente ne constitue pas vraiment une surprise, puisque Schiltigheim frayait dans la zone de relégation depuis de longues semaines. Et ça l’est encore moins si l’on en croit Pierre Schlienger.
« Il y a de la déception, mais je la vis avec un relatif fatalisme, souffle le président du Sporting. Je me dis que c’était inéluctable. Ç’aurait déjà pu être la saison dernière et si ça n’avait pas été cette saison, ça aurait été la prochaine. »
« On ne va pas faire sauter la banque pour remonter tout de suite en National 2 »
Le National 2 est-il vraiment devenu un plafond de verre pour le club schilikois ? C’est en tout cas l’avis de son n°1. « Quand on s’appelle le Sporting Schiltigheim, le N2, c’est compliqué. Je pense que l’on était dans les cinq-six plus petits budgets du groupe. »
Peut-être. Il n’empêche, les Verts avaient les moyens d’empêcher pareille issue. « Nous aurions pu l’éviter », concède Pierre Schlienger, qui savait pertinemment que le grand bouleversement de l’été 2021 (quinze nouveaux joueurs et un nouvel entraîneur) comportait des risques. « Il y a sûrement eu trop de changements, mais c’était subi, ce n’était pas notre volonté. »
Le manque d’efficacité, surtout sur le plan offensif (24 buts marqués en 30 matches), s’est aussi avéré un handicap insurmontable tout au long de la saison. « L’équipe a montré de la qualité. Après les matches, les adversaires me disaient très souvent que l’on était celle qui jouait le mieux. On a souvent bien joué, mais on a souvent perdu. »
Il est des matches que les Schilikois ont outrageusement dominé sans malheureusement prendre de points, faute de pouvoir concrétiser. Le départ de l’attaquant Loïc Socka en janvier n’a pas aidé, le prêt, par le Racing, du jeune Benjamin Besic n’a rien changé.
La décision d’écarter Alexandre Pepe, fin mars à huit journées de la fin du championnat, remplacé par Stéphane Soppo-Din (l’entraîneur de la réserve en N2), n’a pas eu non plus l’effet escompté.
« On a toujours bien joué, mais on n’a toujours pas marqué. » Ou si peu. « Même si ça ne s’est pas traduit dans les résultats, je pense que cela (le changement d’entraîneur, ndlr) a modifié dans une certaine mesure l’ambiance au sein du club et dans la vie de l’équipe. Mais je ne crache pas dans la soupe. Il y a eu des choses intéressantes qui ont été faites avec Alexandre Pepe. » Pierre Schlienger n’en dira pas plus, procédure en cours oblige.
Schiltigheim va donc repartir en N3. Ce n’est pas inédit dans son histoire. Mais avec quelles ambitions cette fois ? « On va se mettre dans une logique N3 qui s’impose à nous, avance Pierre Schlienger. Et on ne va venir avec un budget monstrueux dans la seule optique de monter (*). On ne va pas faire sauter la banque pour remonter tout de suite en N2. »
Le président schilikois va même plus loin. « Je pense que quand on va en N2, c’est pour avoir l’ambition de monter en National un jour. Et ce n’est pas possible pour le Sporting. On veut donner du sens à ce que l’on fait, on va continuer à s’orienter vers un football plus amateur. On repartira sûrement avec un groupe partiellement remodelé pour jouer les premiers rôles en N3. »
« Le Sporting est une institution qui a existé en National 2 et en National 3. Et qui existera encore »
Ceci étant dit, le flou, c’est logique, est grand concernant l’effectif. « On a vu les joueurs, beaucoup aspirent à jouer en N2 la saison prochaine et réservent leur décision. »
Tous ne partiront pas, mais il est déjà acquis que Rayan Ghrieb (23 ans, 14 buts en 28 matches), rare rayon de soleil dans la morose saison schilikoise, va s’en aller, le milieu offensif étant suivi par des clubs de National et de L2.
Le flou devrait en revanche bientôt se dissiper au sujet de l’entraîneur. « Je pense que Stéphane (Soppo-Din), malgré les résultats (7 points en 8 matches, une victoire, quatre nuls et trois défaites), a fait du bon boulot. Rien n’est fait, les deux parties doivent se retrouver, mais on a la volonté de poursuivre avec lui, on va essayer d’écrire la suite ensemble. »
La relégation en N3 aura des conséquences sur le plan sportif, en aura-t-elle au sein de l’équipe dirigeante ? Pierre Schlienger, par exemple, sera-t-il toujours aux commandes du club la saison prochaine ?
« Je m’interroge, je n’ai pas la réponse aujourd’hui. Il va y avoir des discussions avec le comité. Mais ma décision ne sera pas liée à la descente, davantage à de l’usure », confie celui qui occupe le poste de président depuis huit ans. Même si, là aussi, rien n’est arrêté. « Reconstruire est quelque chose qui peut me donner un surplus de motivation. »
Schiltigheim s’apprête à vivre un nouvel été mouvementé avec cette relégation. Mais Pierre Schlienger se veut rassurant. « Le Sporting est une institution qui a existé en National 2 et en National 3. Et qui existera encore. »
(*) Le Sporting a vu sa masse salariale encadrée pour la saison prochaine lors de son passage devant la DNCG fin mai.
Les inscriptions au forum sont rouvertes 
