DNA a écrit :Ils iront plus loin
Hier soir, le Racing a eu le mérite de ne pas tomber dans le piège tendu par Vesoul. Grâce à un doublé de Mouloungui en première période, les Strasbourgeois ont assuré l'essentiel, à savoir la qualification, même s'ils n'ont pas fait les fiers en fin de partie.
VESOUL 1
RACING 3
Stade René-Hologne. Mi-temps : 0-2. - 2 200 spectateurs. Arbitre : M. Fraise. Temps doux. Pelouse synthétique. Avertissements : J.-P.Nicot (72e', tacle par derrière sur Mathlouthi), F. Nicot (77e', antijeu) à Vesoul ; Johansen (79e', antijeu). Les buts : Cossi (64e') pour Vesoul ; Mouloungui (31e', 38e'), Johansen (90e'+2) pour le Racing.
VESOUL : Joly - F. Nicot, J.-P. Nicot (cap.), Maire, Lux - Faivre (Cakir 84e') - Michon (Abda 63e'), Toujani, Kalaa, Belhaj - José (Cossi 58e'). Entraîneur : Bruno Poinsel.
RACING : Puydebois - Ekobo, Devaux, Strasser, Vergerolle (Kantari 8e') - Gasmi (De Géa 61e'), Lacour (cap.), Johansen, Mouloungui - Rangelov, Mathlouthi. Entraîneur : Jean-Pierre Papin.
Le Racing a voulu voir Vesoul et il en a vu sa zone commerciale. C'est peut-être pas très glamour, mais, que voulez-vous, le stade René-Hologne jouxte le Cora. A son époque, Jacques Brel ne pouvait pas le deviner, évidemment. Pour ce qui est de la vieille ville, les Strasbourgeois auraient de toute façon eu les pires difficultés à en découvrir les charmes. C'est qu'hier, à Vesoul, on célébrait la Sainte-Catherine. Une sacrée affaire, que cette fête en l'honneur de la patronne des jeunes filles célibataires. Quelque 50 000 badauds se pressent dans les rues d'une cité qui comptent, en temps normal, à peine 18 000 âmes.
C'est Mouloungui qui douche l'ambiance
Après les flonflons de la kermesse, les supporters vésuliens se sont pressés au stade, histoire de voir s'il n'y avait pas, par le plus grand des hasards, matière à exploit. Lanterne rouge de sa poule de CFA, le club local ne devait pas peser bien lourd face aux pros de Strasbourg. Même dans une version largement remaniée, le Racing n'avait a priori aucune raison de se faire du mouron. « Je veux que l'affaire soit plié en vingt minutes » avait prévenu Papin. Il aura fallu attendre le double de temps pour que les Bleus ramènent à la raison ces vaillants amateurs. Sans une parade de Simon Joly, habituel troisième gardien qui évolue en DH, sur une frappe de Mathlouthi après cinquante secondes de jeu, le Racing aurait pu accélérer le processus. C'est finalement Mouloungui, auteur d'un doublé sur deux services millimétrés de Pascal Johansen, d'abord de la tête puis du gauche (31e' et 38e'), qui douche l'ambiance. Une sentence pas forcément méritée pour Vesoul, qui ne paraissait alors pas vraiment débordé face à une équipe alsacienne sans grand ressort.
Johansen, grand bonhomme de la soirée
Hormis une tentative lointaine et audacieuse de Mouloungui, qui avait vu Simon très avancé, en fin de première période et une tête de Strasser (61e'), le Racing peine à inquiéter les locaux. Le vent commence même à tourner quand Puydebois repousse le ballon sur un coup-franc de Maire (64e'). Dans la foulée, Cossi réalise une « papinade » libératrice. Le minot de Marseille, qui voue un culte à l'entraîneur du Racing, fait naître l'espoir. Et soudain, tout Vesoul se remet à y croire. Dans la tribune, le « manolo » moustachu du club redouble d'effort sur la grosse caisse et tombe même la chemise. Les Bleus passent alors un mauvais quart d'heure. « Johansen, finalement le grand bonhomme de la soirée, met un terme au suspens dans les arrêts de jeu. « Je n'ai jamais été inquiet, assure Papin. Les gars ont appliqué les consignes à la lettre. On passe ce tour, c'est ce qu'il fallait. » N'en déplaise à maître Jacques, ils iront plus loin, les Bleus...
Sébastien Keller
L'Alsace a écrit :Le Racing dans la douleur
Alors qu'il menait 2-0 grâce à un doublé de Mouloungui, le RCS s'est fait peur hier à Vesoul lorsque les Haut-Saônois ont réduit le score. Après 25 minutes de doute, Johansen, déjà double passeur, l'a libéré dans les arrêts de jeu (3-1).
Jean-Pierre Papin avait demandé à ses joueurs de « plier l'affaire en 20 ou 25 minutes. » L'entraîneur strasbourgeois pensa longtemps hier soir à Vesoul n'avoir patienté qu'un peu plus d'une demi-heure avant d'être exaucé par ses joueurs. En sept minutes, de la 31e à la 38e, le temps pour le Gabonais Eric Mouloungui de signer un doublé, le Racing crut effectivement lui aussi avoir ôté aux Vésuliens leurs illusions et tout suspense à une partie qu'il avait contrôlé jusque-là sans souffrir. Les Strasbourgeois avaient même été tout près d'ouvrir le score dès la 1ère minute, mais Simon Joly s'était jeté avec bonheur dans les pieds de Mouloungui, avant de détourner d'une superbe parade la reprise de Mathlouthi. Mais les hommes de Bruno Poinsel surent dépasser cette frayeur initiale pour entrer de plain-pied dans la partie et soutenir la comparaison avec le troisième de L 2. Du moins jusqu'au cap de la demi-heure où Mouloungui servit donc aux amateurs vésuliens sa spécialité : la tête victorieuse au premier poteau. Comme contre Le Havre, à Ajaccio et face à Caen en championnat, il sauta plus haut que tout le monde sur un corner de Johansen pour ouvrir le score (31e). Seule différence notable avec ses trois précédents buts inscrits dans des circonstances similaires : le nom du passeur, Johansen remplaçant Abdessadki, habituel préposé aux coups de pied arrêtés, blessé hier. On retrouva les deux hommes sept minutes plus tard, mais sur action construite cette fois. Johansen distilla sa seconde passe décisive à un Mouloungui esseulé au second poteau et qui, d'une demi-volée du gauche, ne se fit pas prier pour doubler la mise et porter ainsi son compteur à 8 buts officiels cette saison (38e).
« Les gars ont appliqué les consignes »
Oui, mais voilà , alors que fort de ce confortable avantage de deux buts, il croyait se diriger vers une qualification sans frayeur, le RCS, qui avait raté le K-O définitif par Mathlouthi (41e), puis Strasser (61e), perdit les pédales. Il suffit d'un but – absolument splendide – du remplaçant du VHSF, Johann Cossi, entré quelques minutes plus tôt, pour gripper la machine strasbourgeoise et relancer l'équipe de Bruno Poinsel. Le ciseau retourné du Vésulien, à 10 m du but, laissa Puydebois sans réaction (65e). La sérénité de façade des Alsaciens, qui gâchèrent quelques précieux ballons de contre, s'effondra comme un château de carte. Toujani faillit même réussir l'improbable à la 87e, mais Puydebois claqua sa frappe puissante en corner. Face à la lanterne rouge du groupe A de CFA, les Bleus restèrent pratiquement jusqu'au bout sous la menace d'un mauvais coup qu'ils surent néanmoins esquiver, portant même l'estocade dans les arrêts de jeu par leur meilleur homme, Pascal Johansen (90e + 3). Hier soir, Strasbourg a donc vu et vaincu Vesoul, mais sans gloire. Un succès au forceps qui suffit cependant à faire le bonheur de Jean-Pierre Papin. « J'avais demandé aux gars de la simplicité et du sérieux dans le jeu, de faire aussi la différence très vite. C'est ce qu'ils ont réussi en appliquant les consignes à la lettre. »
De notre envoyé spécial Stéphane Godin