L'Alsace a écrit :Le Racing espère Mazure
Malgré le festival de jeudi contre Graz (5-0), le RCS attend un renfort offensif. Il souhaite obtenir le prêt de Sébastien Mazure, en rupture de ban à Saint-Etienne.
Jacky Duguépéroux en avait fait la confidence quelques jours après le départ de Mamadou Niang à Marseille : autant que le Lorientais Baky Koné, qui s'était engagé quelque temps plus tôt avec Nice, l'entraîneur strasbourgeois aurait aimé, pour remplacer le Sénégalais, pouvoir attirer Sébastien Mazure, le buteur caennais (4e buteur de L1 en 2004-2005 avec 13 buts, second buteur français du championnat derrière… Mickaël Pagis – 15 buts). Oui, mais voilà : le départ de Mamadou Niang ayant tardé à se concrétiser, Mazure, auteur d'un but superbe lors de la finale de Coupe de la Ligue perdue par le SM Caen face au Racing au Stade de France (1-2), avait émigré à Saint-Etienne (pour 4 ans et un peu plus de 2 millions d'euros de transfert), sans attendre davantage une proposition ferme du club alsacien. Mais il faut croire que les dirigeants bas-rhinois ont de la suite dans les idées. En ces temps difficiles, ils souhaitent renforcer un compartiment offensif en déficit de réalisme, malgré le récital donné avant-hier en Coupe UEFA contre Graz (5-0). « Si nous devions prendre quelqu'un, ce serait forcément quelqu'un que je connais, qui connaît bien le foot français et n'a pas besoin d'adaptation », décrivait « Dugué » lundi dans ces colonnes. La réputation – peu flatteuse a priori – de Fredi Bobic a, semble-t-il, précédé l'ex-international allemand et conduit le RCS à abandonner le dossier d'un joueur qui, de toute façon, ne correspondait pas au portrait-robot établi par le coach. La piste du Lyonnais Pierre-Alain Frau, brièvement explorée ces derniers jours, a elle aussi fait long feu. Son salaire dans le Rhône (135 000 euros bruts) est prohibitif, d'autant que l'ex-Sochalien lui-même ne serait pas très chaud pour quitter l'OL. « C'est trop cher et ça ne se fera pas », tranchait d'ailleurs le président Egon Gindorf avant-hier. Parallèlement, le Racing songe de nouveau, depuis un moment déjà , à Sébastien Mazure, en difficulté chez les Verts. Dès la fin août, Alain Plet, le directeur administratif bas-rhinois, a contacté l'ex-Caennais. C'est ce que révèle ce dernier, joint hier. « Alain Plet me connaît bien. C'est avec lui, le président Guy Chambily et l'entraîneur Guy David que j'ai signé en 2001 à Caen. Il m'a appelé l'avant-dernier jour des transferts (Ndlr : le 30 août donc) pour me faire part de l'intérêt du Racing. C'était prématuré. »
« Si on ne compte pas sur moi, j'aviserai »
Depuis, Mazure, qui a repris l'entraînement cette semaine après avoir été éloigné des terrains durant une quinzaine par une blessure au mollet, n'a toujours pas trouvé sa place à l'ASSE. « Strasbourg m'intéressait cet été, mais j'ai bien compris qu'il ne pouvait rien m'offrir de concret tant que Niang était là . Je sais que Jacky Duguépéroux aime jouer en 4-4-2 et que j'aurais pu m'inscrire dans ce schéma. A Saint-Etienne, qui évolue d'ordinaire avec une pointe et deux joueurs sur le côté (Piquionne entouré de Feindouno et Frédéric Mendy), on m'a fait comprendre que le système pourrait évoluer. Ce n'est pas le cas. Le coach (Elie Baup) fait des choix dans lesquels je n'entre pas, mais que je ne conteste pas. L'équipe tourne bien. Il n'y a rien à redire. Entre l'Intertoto et le championnat, je n'ai débuté qu'un match en trois mois (Ndlr : plus 3 entrées en L 1, pour un temps total de jeu de 178'). Ma situation n'est pas évidente. Je dois être fort mentalement et prendre mon mal en patience. Mais je me pose des questions. D'un côté, je n'ai pas envie de quitter Saint-Etienne, d'autant que je suis du genre fidèle. De l'autre, j'ai 26 ans, je sors d'une très bonne saison, avec 16 buts officiels, et je veux jouer. J'ai loupé les trois derniers matches sur blessure. J'espère réintégrer le groupe très vite. Mais je ne me fais guère d'illusions sur mes chances de jouer davantage. Pour l'instant, il m'est difficile d'en dire plus, car je n'ai pas vu mes dirigeants et depuis fin août, je n'ai plus de nouvelles de Strasbourg dont je sais cependant qu'il me suit toujours (1). C'est flatteur de savoir qu'un tel club s'intéresse encore à moi. Mais je pense attendre jusqu'à Noël avant d'arrêter une décision. » A moins qu'un événement extérieur n'accélère le mouvement : on murmure que l'ASSE ferait le forcing pour engager le Toulousain Daniel Moreira. « Je ne suis pas au courant », répond Mazure, « mais sûr que son arrivée pèserait dans la balance. Si ma situation n'évolue pas rapidement et si on ne compte pas sur moi, il faudra me le dire. Alors, j'aviserai. » L'affaire pourrait ainsi se décanter très vite, au lendemain, sans doute, du déplacement à Troyes ce dimanche.