L'Alsace a écrit :L'énergie repart à la hausse
Faute d'avoir toujours eu des idées, le RCS a au moins eu du pétrole hier. Mais sa dépense d'énergie n'a pas suffi.
Ce n'est pas encore pour cette fois. Les Strasbourgeois savaient pourtant avant la rencontre qu'une victoire les extirperait de la zone de relégation. Ils n'ont pas été capables d'aller la cueillir, alors qu'elle leur tendait les bras en seconde période, après l'expulsion d'Alou Diarra (voir ci-contre). Volontaires, mais trop approximatifs dans la finition, ils se sont longtemps heurtés, hier, à la densité d'une équipe lensoise qui a fait du défi physique sa marque de fabrique. Des Artésiens qui ont su, avec roublardise, multiplier les fautes à 40 m de leur but pour briser leur élan et casser le rythme. Sans doute les coéquipiers de Jérôme Leroy furent-ils, en plus, échaudés par la toute première occasion du match, signée Mickaël Pagis. Décalé sur le côté gauche, le capitaine des Bleus avait armé, dans un angle fermé, une mine repoussée par le poteau droit d'Itandje (9e). Un départ en fanfare malheureusement sans suite ou presque. Bien en place, le Racing artésien ne menaça guère lui non plus l'arrière-garde alsacienne, excepté sur coups de pied arrêtés. Toujours ce fameux impact physique cher aux hommes de Francis Gillot, domaine dans lequel on leur reconnaîtra une certaine excellence. Le premier avertissement resta sans frais. Mais la reprise de Thomert sur le poteau gauche d'un Stéphane Cassard battu, à la réception d'un coup franc d'Assou-Ekotto, fut ressenti dans les travées de la Meinau comme un premier signal d'alerte (25e). Le second fut fatal au portier strasbourgeois, abandonné par sa défense à la 42e : sur un coup franc de Demont, Dindane, laissé sans surveillance au second poteau, put tout à loisir smasher sa tête hors de sa portée (42e). A 0-1 et 11 contre 11, le RCS aurait-il été capable de trouver une solution qu'il avait déjà vainement cherchée durant une mi-temps ? On ne le saura jamais, puisque dans les arrêts de jeu de la première période, l'international lensois Alou Diarra eut l'idée saugrenue d'hériter d'un second avertissement idiot, synonyme d'expulsion. Une aubaine – relatée par ailleurs - pour un RCS encore verni lorsque Le Pen détourna malencontreusement, mais avec un soupçon de chance, un nouveau coup franc d'Assou-Ekotto sur le poteau de Cassard (56e).
La balle de match pour Arrache
Le K-O était passé tout près. Et même à 11 contre 10, les Bleus éprouvèrent toutes les peines du monde à déstabiliser le bloc nordiste. La première fois qu'ils y parvinrent fut la bonne. Boka profita d'un bon travail de Diané relayé par Le Pen pour délivrer un centre que Mickaël Pagis coupa d'une tête rageuse pour inscrire son 2e but en 72 heures, après un mois et demi de mutisme. Cette égalisation eut pour double conséquence de réveiller les Strasbourgeois et de faire reculer les Lensois. Lors de l'attaque-défense qui suivit, renforcée encore par l'entrée de Gillet à la place de Dindane, Pagis et les autres poussèrent avec plus d'énergie que de discernement. Mais ils auraient pu forcer le sort et la décision si Arrache, qui venait de faire son entrée, n'avait, après un slalom de 40 m, un poil trop croisé sa frappe (75e) et si Johansen, l'autre rentrant, avait réussi à cadrer sa volée (87e) ou à tromper la vigilance d'Itandje sur un joli tir tendu (90e + 4). Autant de banderilles insuffisantes pour achever des « Sang et Or » affaiblis par le rouge de Diarra, mais qui s'accrochèrent au nul comme un naufragé à une bouée de sauvetage. Ce matin, ces derniers naviguent de nouveau en eaux calmes. Le bateau bleu, lui, tangue toujours.
Encore raté !
Mené au score hier à la Meinau contre Lens, le Racing a profité de sa supériorité numérique en seconde période pour égaliser (1-1). Mais il n'a toujours pas gagné après sept journées et reste 19e de la L 1.
Au coup d'envoi hier à 18 h, le Racing était lanterne rouge. Ce matin, il ne l'est plus, mais campe encore à la 19e place. Après sept journées, l'équipe de Jacky Duguépéroux attend toujours sa première victoire en Ligue 1. « On saura ce dimanche si le succès de jeudi à Graz en Coupe d'Europe (2-0) a provoqué le déclic attendu », avaient prévenu les Strasbourgeois en choeur après leur revigorante expédition en Autriche. Pas sûr qu'aujourd'hui, ils en sachent davantage. Car s'ils ont eu un mérite – celui de revenir dans une partie qui tournait au vinaigre après l'ouverture du score signée Dindane – ils n'ont pas complètement confirmé les dispositions affichées en Autriche. Du moins pas tant qu'ils ont évolué à 11 contre 11 face à des Lensois certes pas vraiment versés dans la poésie.
En stage à Reipertswiller
« Nous étions derniers avant le coup d'envoi et nous ne sommes pas rentrés très décontractés sur la pelouse. Quelle équipe l'aurait pu dans des conditions pareilles ? », souligne l'entraîneur strasbourgeois. « Mais que reprocher à mes joueurs en 2e période ? Nous avons eu les occasions pour forcer la décision, mais encore une fois, nous ne les avons pas mises au fond. Nous sommes tombés sur un bon Lens, très expérimenté, qui a l'habitude des grands rendez-vous. Et nous avons payé cash la non-application des consignes sur le but de Dindane. En L 1, quand on commet ce genre d'erreur, on est sévèrement puni. Mais ensuite, nous avons tout donné. En termes d'intensité et de rythme, nous avons accompli notre meilleur match depuis longtemps. J'ai vu dans cette partie des signes encourageants, mais à chaud, la déception de n'avoir pas pu prendre les trois points prédomine. Ce n'aurait pas été volé. » Avec 4 points en 7 journées (2 buts inscrits, 5 encaissés), le Racing reste au bord du gouffre. « Nous voulions prendre neuf points en cinq matches (Ndlr : entre les deux trêves internationales), c'est encore possible », veut pourtant croire un « Dugué » qui n'ignore pas que ses troupes n'en ont récolté qu'un après les deux premiers (Paris et Lens). Pour tenir l'objectif fixé par leur coach, Mickaël Pagis, auteur de l'égalisation en seconde période, et ses coéquipiers vont donc devoir remporter leurs trois prochaines rencontres, à Ajaccio mercredi, contre Toulouse samedi et à Troyes le 2 octobre. Joli défi, d'autant que dans l'intervalle, ils devront assurer contre Graz le 29 septembre à la Meinau leur qualification en Coupe UEFA. Pour négocier au mieux ces échéances, Duguépéroux a déjà pris des mesures drastiques. Dès hier soir, les Strasbourgeois sont repartis à l'hôtel. Et lundi prochain, ils rallieront Reipertswiller pour un stage de quatre jours avant la réception du Graz AK. « Sur le papier, nos prochains adversaires semblent plus abordables que ceux du début de saison, mais en réalité, ce seront encore des matches au couteau », prévient un Mickaël Pagis frustré, malgré son but, de n'avoir pu offrir au RCS son premier succès 2005-2006 en L 1. « Ce soir (hier), ce que nous avons montré est rassurant d'un côté, mais insuffisant de l'autre. Notre prestation a été consistante. Nous avons fait ce qu'il fallait pour nous imposer, mais une fois de plus, nous n'avons pas pris les trois points. Et nous sommes donc forcément déçus. Revenir au score est un point positif. Malheureusement, il en reste encore beaucoup de négatifs. » Au premier rang figure naturellement un classement toujours aussi angoissant. En Corse ce mercredi, là où, pour la première de Jacky Duguépéroux à sa tête, le Racing était allé chercher le nul (2-2) le 16 octobre 2004, les Bleus devront tout faire pour ne pas fragiliser encore une position très inconfortable.
Ce qui est surtout démoyivant aussi, mis à part les prestations de certains joueurs, c'est ce manque de réalisme, de volonté et un brin de chance. Monaco on rate les 3pts, à Lyon au moins 1, hier soir 2 points ...