Pour marquer faudrait-il deja qu'il tire, et ca ca fait une baille ...
Le rouge est mis
Le Racing en est donc là où personne ne l'imaginait après son triomphe du 17 octobre contre Marseille (4-1). Du statut, certes un brin flatteur, de candidat potentiel à l'Europe (6e à l'époque), il est repassé à celui qui lui colle à la peau depuis bientôt une décennie : un concurrent engagé dans l'impitoyable lutte pour le maintien, même si sa position à l'aube de la 30e journée demeure plus enviable que celle du Mans, Montpellier, Ajaccio, Guingamp, Metz et Toulouse. Il ne reste ce matin que 27 points à distribuer et Corentin Martins et ses coéquipiers en possèdent toujours 5 de plus que le premier relégable, Ajaccio. Mais leur capital sécurité s'est réduit de moitié lors des dix dernières journées. « Pendant longtemps, l'écart a été stable autour de 7 ou 8 points et nous ne nous sommes pas trop rendu compte du danger », confesse Yves Deroff. « C'est passé inaperçu. En l'absence de Coco (Martins), le groupe était plus jeune, plus insouciant. Il a bien vécu et continue de bien vivre ensemble, trop peut-être. Il a manqué de maturité pour mettre le holà quand il le fallait. Personne ne s'est révolté. Le déclic s'est produit juste avant Metz. A Saint-Symphorien, on a aperçu du mieux sur le plan de l'état d'esprit. »
La perméabilité rennaise
Sans doute, encore que des réserves s'imposent sur la « qualité » d'une bien faible opposition messine et du jeu développé par le RCS en Lorraine. « Il y a enfin une prise de conscience », certifie Antoine Kombouaré, « mais à Metz, nous avons péché dans l'animation du jeu. Nous manquons d'efficacité offensive et défensive. » Devant, la perte de Mamadou Niang, même réduit au silence depuis le 10 janvier à Guingamp, constituera ce soir un « gros handicap », selon Deroff. « C'est un pion essentiel qui nous quitte, après Danijel (Ljuboja), après toutes les blessures aussi. En contrepartie, Ulrich Le Pen est rétabli. Avec les retours depuis une semaine de Corentin Martins et Cédric Kanté, le manque lié à l'absence de Mamadou sera en partie compensé. » Il le sera totalement si l'imprévisible, mais prometteur Eric Mouloungui et l'improductif Cyril Chapuis (1 but en 8 matches), déjà vainement associés 3 fois, retrouvent leur efficacité. « Le retour des cadres sera bénéfique au groupe », estime pour sa part le coach. « A eux d'apporter leur fraîcheur et leur expérience, de prendre leurs responsabilités. Nous devrons être vigilants, car Rennes a repris confiance grâce à son succès sur Marseille dimanche (4-3), avec un attaquant en pleine réussite (le Suisse Alexander Frei, auteur d'un quadruplé face à l'OM et de 12 buts au total, dont le 1e r face à … Strasbourg le 1e r novembre en Bretagne – 1-1). C'est une équipe difficile à manipuler. » Le RCS 2002-2003 version Ivan Hasek l'avait expérimenté à ses dépens. Il avait baissé pavillon face aux hommes de Vahid Halilhodzic à la Meinau (1-3). Ces 5 derniers matches (dont l'élimination 3-2 en quart de Coupe de France à Nantes), le Stade rennais et son malheureux gardien Florent Chaigneau (successeur de Petr Cech, victime d'une luxation du coude gauche le 14 février à Lens, mais de retour ce soir) ont toutefois encaissé la bagatelle de 15 buts, soit 3 de moyenne. Mais ils se sont aussi presque mis hors d'atteinte de la zone de relégation. Exactement ce à quoi le Racing aspirera en soirée. « Le mot d'ordre, c'est d'allumer le bouton rouge d'alerte dans nos têtes », assène Yves Deroff, « et du rouge, nous en verrons justement en face sur le maillot rennais. » On saura vers 22 h si pour le RCS, les voyants repassent au vert ou si le rouge est définitivement mis…
l'Alsace
Aujourd'hui ou jamais
Le Racing ne gagne plus, il s'enfonce même. Avant un sprint final compliqué par la venue des trois « gros » (Lyon, le PSG et Monaco) à la Meinau notamment, il a l'obligation de l'emporter pour se donner enfin un peu d'air.
« Il faut gagner, même dans la douleur », martèle Eric Mouloungui. « La victoire est impérative », expliquait, de son côté, Antoine Kombouaré. Sans dramatiser à l'excès, les Strasbourgeois sont désormais au pied du mur. Sans affirmer que c'est le jour du Big match mode anglaise, on se dit qu'ils n'ont plus le choix.
Sans dire qu'ils jouent leur saison sur ces 90 minutes, les joueurs d'Antoine Kombouaré savent que ces mêmes 90 minutes vont beaucoup compter. Et qu'à la fin de la soirée, l'addition à régler par les Bretons devra être égale à trois points.
Plus une brassière qu'une bouée de sauvetage
Face à une équipe peu avertie en matière de relations extérieures (une seule victoire en quatorze déplacements), le Stade Rennais donc, il va falloir retrousser les manches. « Mettre le bleu de chauffe », comme le réclamait Christian Bassila, l'autre soir après la déconvenue messine. Jouer aussi, sauf à se faire peur comme la coutume semble être devenue leur costume. « Je ne veux pas d'une équipe frileuse, craintive », répète le coach strasbourgeois depuis de (trop) longues semaines.
Et si le Racing avait une bonne grosse bouée de sauvetage d'avance sur les autres candidats au maintien avant Metz, il ne lui reste plus qu'une bonne petite brassière accrochée à un seul de ses bras aujourd'hui.
Une allure d'escargot
« Le bouton est au rouge », s'avançait sans fard Yves Deroff. Oui, tous les indicateurs sont bien au rouge. D'un rouge presque trop vif à pouvoir s'en brûler. A force d'avancer au rythme d'un escargot en simple croisière (trois points ces six derniers matches), les Strasbourgeois prennent le risque de se faire rattraper, et même gober,
par les autres mollusques gastéropodes de la patrouille de maintien à l'étage de la L1 (Metz, Toulouse, Ajaccio ou Guingamp).
Le Racing ne gagne plus, puisque le Racing ne marque plus. Lors des six derniers matches, il n'a obligé que trois fois le gardien adverse à faire le chemin au fond de son but, Mario Yepes (à Nantes) lui donnant un coup de main avec sa... tête, et Ulrich Le Pen étant son seul autre buteur.
« C'est maintenant qu'on va voir les hommes »
« Il faut quitter cette zone le plus vite possible, reprend Antoine Kombouaré avant de répéter une énième fois ses recommandations. Il faut faire preuve d'attention, de concentration. Et de caractère. C'est maintenant qu'on va voir les compétiteurs, qu'on va voir les hommes. »
Même un brin machiste, cette réflexion a au moins le mérite d'être claire. Ce soir, ce sont plus des combattants qui feront l'affaire. Ce sera plus une affaire de coeur, de générosité, d'entraide que de simple ballon à faire tourner et à se repasser entre les pieds. « Il faudra continuer à faire notre jeu », demande toutefois Antoine Kombouaré.
Insouciance
Du jeu, oui. Mais surtout un poil de ce caractère qui manque trop souvent aux Strasbourgeois quand il s'agit de prendre les affaires en main dès le coup d'envoi. « Nous avons été insouciants, immatures », concédait Yves Deroff sur le parcours des Strasbourgeois depuis le début de l'année.
Ils vont devoir vite grandir, avec un sentiment mêlé de révolte et d'injustice au creux de l'estomac. « Ils jouent souvent bien, mais sans prendre de points », faisait remarquer Petr Cech, le gardien du Stade Rennais, à leur attention.
Tout à l'heure, le Racing devra gagner. Histoire de reprendre en main les rênes de son destin...
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FEMMES. - Ces derniers temps, ce sont plutôt des salves de sifflet qui accompagnent les Strasbourgeois lorsqu'ils sont menés à la Meinau. Mais comme le stade devrait se « féminiser » ce soir - entrée gratuite pour les dames - on peut s'attendre à un peu plus d'indulgence en cas d'éventuel coup dur.
Messieurs, ne décevez pas vos supportrices !
DNA