dna a écrit :Le Racing s'est pris comme un Rocher sur le crâne
À 11 contre 9 pendant 25 minutes dimanche à Monaco, les Strasbourgeois n’ont pas su éviter une défaite logique (3-2), alors que les circonstances favorables leur avaient pourtant ouvert en grand les portes d’un inespéré retour. Un vilain coup sur la tête !
Le résultat a certes été différent, mais le scénario du Monaco-Strasbourg de dimanche, dont l’épilogue haletant a accouché d’un troisième succès monégasque en cinq journées, a ravivé chez les supporters du Racing le souvenir d’un précédent tout aussi douloureux. C’était le vendredi 20 novembre 1998 à Sochaux.
Au stade Bonal, le club alsacien s’était retrouvé à 11 contre 9 dès la 48e minute, avait ouvert le score dans la foulée par Frédéric Arpinon (54e ) avant de concéder l’égalisation par Koffi Fiawoo (67e ) et de dilapider deux points (1-1).
« Oh, Aguilar, tu arrêtes quand de courir ? »
Vingt-deux ans plus tard à Monaco, son lointain successeur, revenu à 3-2 à la 70e après le penalty transformé par Ludovic Ajorque, revenu de nulle part surtout, a joué 25 minutes à deux de plus, mais n’en a pas non plus tiré profit.
Il a, a minima, laissé filer un point qui, avant les expulsions de Tchouaméni (55e ) et Disasi (67e ), semblait relever du miracle et du mirage. Car même en double supériorité numérique, ses insuffisances ont été trop flagrantes pour qu’il puisse invoquer un sort contraire.
Les Bleus n’ont par exemple jamais su couper les ailes de Monégasques portés par leurs latéraux, Fodé Ballo-Touré à gauche et, surtout, Ruben Aguilar à droite. Un point fort pourtant « identifié » par Thierry Laurey.
« Combien de centres a-t-il amenés ? », a étonnamment réfuté l’entraîneur strasbourgeois, interrogé sur le rayonnement d’Aguilar. « Il est sur le côté droit, il a le ballon. Qu’il centre ! Les Monégasques n’ont pas (Ludovic) Ajorque, ni (Horst) Hrubesch (*) dans l’axe. Ils ont Ben Yedder et d’autres qui ont de grandes qualités, mais sont de petite taille. Quand un joueur se retrouve sur la ligne de touche et veut centrer, ça ne nous pose pas un gros problème. »
L’impression visuelle, mais aussi les chiffres que le technicien aime convoquer pour étayer son discours disent tout le contraire. Le latéral droit Rouge et Blanc ne fait pas seulement partie de l’équipe-type de la 5e journée et du onze français du week-end européen, aux côtés – entre autres – de Franck Ribéry, Karim Benzema et de son double buteur Wissam Ben Yedder, dans le quotidien L’Équipe , il affiche aussi des stats éclatantes.
Sur l’un de ses innombrables centres, il a tout de même trouvé la tête du “petit” Ben Yedder à qui sa déviation sur Volland et la remise de l’Allemand ont offert le premier but. Puis du haut de son 1,72 m, il a lui-même inscrit le deuxième d’un coup de casque croisé.
Il a également joué 88 ballons – meilleur total de son équipe – et gagné 75 % de ses duels. Sans oublier les trois passes qui ont déclenché un tir monégasque et auraient été décisives si Stevan Jovetic, notamment, s’était montré plus adroit.
Dans une vidéo filmée dans le vestiaire sitôt le succès de l’ASM et diffusée sur la page Facebook du club, son partenaire, l’ex-Strasbourgeois Youssouf Fofana, le chambre d’ailleurs dans un grand éclat de rire : « Oh, Aguilar, tu arrêtes quand de courir ? »