dna a écrit : À sa juste place
L’affaire aurait été trop facile. Pas conforme avec le caractère de cette équipe-là, qui aime tant à donner des sueurs froides à ses supporteurs. En menant très vite par deux buts à rien, avant même vingt minutes de jeu, le Racing s’était ouvert un immense boulevard vers la Ligue 1.
L’artère vers l’élite s’est transformée en rue mal éclairée et vraiment malfamée quand Loïc Damour, un ancien de la maison bleue, a réduit le score à un quart d’heure de la délivrance.
À force de reculer, de s’exposer à un but égalisateur qui aurait tout gâché, les hommes de Thierry Laurey ont dû emprunter quelques chemins de traverse pour ne pas s’égarer dans une nuit sombre et triste à pleurer.
Cette issue morbide ne pouvait raisonnablement pas se réaliser. Les 27 503 privilégiés qui avaient décroché leur sésame pour le grand soir à la Meinau, mais aussi les quelque 10 000 spectateurs rassemblés devant un écran géant au Zénith, et tous ces amoureux du foot qui ont vibré aux quatre coins de l’Alsace, sevrés de haut niveau depuis trop longtemps, ont poussé les leurs à ne rien lâcher.
Comme l’a dit le président Marc Keller à l’heure de la remise du trophée symbolique de champion de Ligue 2 – le troisième après ceux de 1977 et 1988 –, le Racing, porté disparu voilà six ans, avait « une montagne à franchir ». Il y est parvenu « patiemment, sérieusement », avec le soutien inconditionnel du peuple bleu et la rigueur de son entraîneur.
Dix ans après la montée de la bande à Jean-Pierre Papin, Strasbourg est donc de retour en Ligue 1. Après les célébrations légitimes de cette épopée, hier au stade et cet après-midi (18h30) place Kléber, il s’agira de continuer à bâtir. Mais aussi à se souvenir des erreurs du passé qui ont si souvent plombé les lendemains de grande joie. Parce qu’à l’évidence, la juste place du Racing est en Ligue 1.
dna a écrit :« Vraiment extraordinaire »
❏ Thierry Laurey, entraîneur du Racing : « Il fallait gagner puisque tout le monde a gagné. C’est important de partager ce moment avec notre public. On a pris la tête du championnat à quatre ou cinq journées de la fin. On a été la cible, mais on a su prendre les points là où il fallait les prendre. Je suis fier d’avoir ajouté une ligne au palmarès du club, même si ce n’est pas grand-chose au regard de son histoire. Un titre de Ligue 2, ce n’est pas grand-chose à côté du titre de 1979, des Coupes de France… Mais pour moi, c’est quelque chose. Je n’avais rien gagné dans ma carrière. Maintenant, j’ai envie de vivre une saison de Ligue 1 avec le Racing. On ne va pas s’enflammer par rapport à ce qui nous attend ».
❏ Kader Mangane, défenseur central : « Le Racing, c’est le meilleur public de France. Une fois que l’adversaire a marqué, c’est devenu plus compliqué. Mais on a su conserver l’avantage et maintenant, on va profiter de cette montée en pensant à la Ligue 1 la saison prochaine ».
❏ Laurent Dos Santos, défenseur latéral : « C’est une super saison et je savoure plus que mes montées avec Guingamp, car je jouais moins. C’est magique, on joue au foot pour ce genre de moments. Même après le but de Bourg, on était serein, on s’est beaucoup parlé, on était ensemble… Et là, c’est super de fêter cette montée devant tous nos supporteurs ».
❏ Felipe Saad, défenseur central : « J’ai calculé : en fait, je monte (en Ligue 1) tous les trois ans (en 2011 avec Evian Thonon/Gaillard, en 2014 avec Caen). En fait, il faut que je resigne trois ans au Racing pour que l’on fasse la Ligue des champions ( rires) ».
❏ Ihsan Sacko, milieu de terrain : « C’est encore meilleur que la montée l’an dernier, le niveau est plus élevé et monter deux fois d’affilée, c’est énorme. Vraiment extraordinaire ».
❏ Anthony Gonçalves, milieu de terrain : « C’est le plus beau moment de ma carrière, j’étais venu ici pour ça, pour jouer un maintien ambitieux, mais on s’est pris au jeu et là, c’est la consécration. Un moment exceptionnel. À seize, à vingt, on ne peut pas faire grand-chose, mais avec des milliers de supporteurs comme ici, c’est plus facile. »