Guy Roux

[argueti]

Alsaciens d'ailleurs Guy Roux : coach toujours

Rond et jovial, Guy Roux n'est jamais à  court d'anecdotes truculentes ou de métaphores hautes en couleur. Sous ses airs de papi protecteur et débonnaire, le Colmarien de 68 ans cache un personnage fascinant, affable et roublard, rustique et séducteur.

« Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de Guy Roux, veuillez laisser votre message après le bip. » Ce n'est pas parce qu'on fait de la pub pour une grande marque de téléphonie mobile qu'on a forcément du réseau chez soi. Ce jour-là , il fallut donc se rendre directement à  son domicile pour « sauver » un rendez-vous qu'il nous avait gentiment accordé quelques jours plus tôt. « L'Alsace ? Oui, oui, pas d'problème. »
La maison de l'icône icaunaise (un Icaunais est un habitant de l'Yonne) ? Une maison sans prétention, sise dans un quartier pavillonnaire un brin suranné. Une demeure sans portail infranchissable, sans piscine, sans surveillance vidéo, ni chien dangereux. Sans même une grosse cylindrée garée devant. « Mais j'ai la première Peugeot 308 d'Auxerre », explique-t-il fièrement. Il a beau être fortuné, la vie de château n'est pas vraiment sa tasse de thé. Il l'a pourtant brièvement connue, l'été dernier, du côté de Lens, où il crut bon se lancer un ultime défi d'entraîneur. « On m'a installé dans une énorme maison de 15 pièces, j'ai commencé par me barricader et me faire un F4. Tout était high-tech. Pour cuisiner un Å“uf, il fallait un CAP. Je ne m'y sentais pas bien. » Il n'a pas fait long feu dans l'Artois. Pas seulement en raison de la complexité de la plaque de cuisson. « Mais parce que l'équipe n'était pas bonne surtout, explique-t-il. Mes joueurs étaient affreusement mauvais de la tête. Ils en voulaient bien moins que mes petits gars d'Auxerre. » Et puis le coin ne lui a pas laissé un souvenir impérissable. Hormis un bistrot « qui faisait les meilleures frites du monde », l'homme à  la faconde intarissable n'a pas trouvé son bonheur. Son soi-disant « manque de grinta » livré sous forme d'excuse le soir de sa démission ? « Il fallait bien que je dise quelque chose aux journalistes. Si j'avais eu une bonne équipe, j'y serais encore. » Retour à  Auxerre, donc. Sans regret. « C'était juste un petit coup de folie sur le tard, rien de grave. Je ne peux pas être triste pour ça. Et si un de mes proches était gravement malade, je serais quoi alors ? Non, non, j'ai très vite digéré. » Après un double pontage coronarien en 2001, Guy Roux a appris à  prendre du recul. Aujourd'hui, définitivement rangé des bancs de touche, il est un « homme heureux » et toujours aussi occupé.

Entre deux gorgées de chablis, il vous énumère un à  un les joueurs qui composaient les SR Colmar en 1948-49

Encarté à  Canal +, à  Europe 1, il continue de distiller son savoir au peuple du football. Son image de gentil paysan grippe-sou, dont il semble s'accommoder sans trop de mal, lui permet toujours de multiplier les spots publicitaires et de préserver sa cote de popularité. « Je ne m'ennuie jamais. Désormais je peux passer plus de temps avec mon fils et mes trois petits-enfants qui vivent à  Paris. Et quand je rentre à  la maison, je file respirer le bon air en forêt. Tiens, d'ailleurs, j'y ai vu l'équipe des 18 ans ce matin ». Le foot, toujours le foot. Celui qui fut le doyen des entraîneurs de Ligue 1 ne vivra jamais sans. Gamin, il découvrit sa passion dans les interstices des volets, lorsqu'à  la nuit tombante, les soldats allemands improvisaient une partie sur la place du village. « Le lendemain matin, je travaillais ma conduite de balle avec un caillou rond que j'avais toujours sur moi. Je le jetais par terre et je l'emmenais jusqu'à  l'école avec les pieds. » Bavard professionnel, véritable usine à  anecdotes, Guy Roux, c'est un peu le grand-père des films à  l'eau de rose. Celui qui raconte des histoires jusque tard dans la nuit au coin du feu. Qui peut s'épancher sur la minéralogie des vallons icaunais, sur la dictature argentine à  la fin des années 1970 ou même sur la recette des Å“ufs en meurette. Entre deux gorgées d'un vieux chablis, il peut aussi vous énumérer un à  un les joueurs qui composaient l'équipe des SR Colmar lors de la saison 1948-1949. De son second passage en Alsace, où il fut recueilli entre l'âge de neuf et douze ans par des maraîchers, alors que son père était en mission militaire et que sa mère était, elle, gravement malade, Guy Roux a conservé le film intégral. Enfant « assez turbulent », « épris de liberté », il se démarque très vite de la religion. « Dès que des franciscains ont eu le malheur de me faire croire qu'un pèlerinage jusqu'aux Trois-Epis soignerait ma maman. Je suis rentré ventre à  terre. » Laïque, il se définit également « politologue amateur ». Conseiller municipal à  Appoigny, une bourgade dans la banlieue d'Auxerre, il a sa chaise réservée juste à  côté de la porte de sortie, « parce que je suis souvent pressé. ». « Plutôt de droite », car « celui qui n'est pas de gauche à  18 ans n'a pas de cÅ“ur, mais celui qui est encore de gauche à  40 ans n'a pas de tête », il dit ne rejeter « que les extrêmes ». Extrême, il l'a pourtant été lui-même durant toute sa carrière, allant jusqu'à  relever les compteurs des voitures de ses joueurs pour s'assurer qu'ils n'étaient au bal de Saint-Florentin la veille ; jouer les détectives privés dans les boîtes de nuit ; envoyer son vice-président Gérard Bourgoin chercher, en Falcon, un joueur en Libye la veille d'un match ; retarder des décollages à  Roissy ou interdire l'accès du stade à  certains journalistes… Il fallait toute cette discipline de fils et petit-fils de colonel pour faire du gamin colmarien un homme connu et reconnu. Officier des palmes académiques, chevalier de la Légion d'honneur, il a aussi été fait officier dans l'ordre national du Mérite. Une récompense qu'il a tout d'abord refusée, la trouvant un peu exagérée par rapport à  son grand-père, sorti à  trois reprises des tranchées. Avant finalement de se raviser « par respect pour la République ». Faut pas gâcher…

[télésupporteur]

je trouve qu"il est gonflé le GR de critiquer l'effectif de lens
enfin, c"est une manière d'excuser son incompétence
n"oublions pas que c'est lui qui a intronisé papin ( et même plus )

[Keating]

Quel faux cul ce mec ... Plus le temps passe et moins j'ai de respect pour lui ... Mais on peut difficilement arriver à  moins maintenant

[FM17]

Guy Roux a par le passé prouvé qu il était compétent je trouve...Quant une équipe ne marche pas c est que soit elle est mauvaise, soit ses entraineurs sont nuls...Force est de constater que depuis 1 an c est la cata que ce soit avec Gillot, Roux ou Jpp...l effectif serait il surcôté ?

[télésupporteur]

tu as raison de dire que GR était compétent
les trois entraîneurs cités ne me semblent pas avoir actuellement les compétences pour entraîner une équipe de L1

[FM17]

on est d accord sur Gillot c est bien...

[Psychogene]

C'est franchement gonflé de sa part de critiquer l'effectif de Lens, parce que c'est quand même lui qui l'a en partie remanié, et c'est quand même lui qui a fait venir quelques anciens de l'AJA... (qui soit dit en passant font partie des plus gros bides de l'année à  Lens)
Alors se barrer même pas deux mois plus tard et dire que l'équipe était mauvaise bah la moindre des choses çà  serait quand même alors d'en admettre une part des responsabilités

[télésupporteur]

mais tu ne sais pas que les vieux ont toujours raison
la perche est tendue

[GeoGeo]

mais tu ne sais pas que les vieux ont toujours raison
la perche est tendue

a cet age la elle est encore tendue?

[fan_racing]

Le mental de l'équipe, il s'en méfiait déjà  dès le début de saison si je me souviens bien. Par contre, qualifier l'équipe de mauvaise, par les résultats certes oui, mais pas par le potentiel en tout cas ...