Luc Dayan

[argueti]

Fontenla garde Dayan

Déclaré persona non grata à la Meinau par Julien Fournier après les mots échangés par les deux hommes dans nos colonnes les 10 et 11 janvier, Luc Dayan poursuit néanmoins sa mission de restructuration. « Il est chargé de simplifier le millefeuille capitalistique qui empile les holdings », confirme le propriétaire du RCS, « Il m’est utile à ce niveau, mais aussi dans les négociations avec Henri Ancel et la mairie. Lui et son assistant Benoît Rousseau sont en train de terminer l’audit que je leur avais commandé. J’ai moi-même un commissaire aux comptes qui travaille à Paris. Nous devons encore faire l’estimation de tous les litiges en cours aux Prud’hommes, notamment avec les ex-entraîneurs Jean-Marc Furlan et Gilbert Gress (1), avec la société Espace Vert ou même avec Jose Luis Chilavert (voir par ailleurs). Mais j’ai aujourd’hui une bien meilleure vision de la situation financière que début décembre. »

(1) Le premier espérerait obtenir 400 000 à 500 000 euros pour son éviction à un an de la fin de son contrat. Le risque financier lié au limogeage de « Schilles » s’élèverait à 150000 euros.

[silex57]

Je vois pas pourquoi Fournier ne veut pas travailler avec Dayan, à priori ils n'ont pas du tout les mêmes missions et je ne pense pas que Fournier soit capable de faire l'audit financier du club ...

[D520]

c'est quoi l'objet du litige avec Espace vert ???

[Tormentor2]

Je vois pas pourquoi Fournier ne veut pas travailler avec Dayan, à priori ils n'ont pas du tout les mêmes missions et je ne pense pas que Fournier soit capable de faire l'audit financier du club ...

C'est pas un problème de domaines de compétence, mais un problème de personnes.

[urotsukidogi]

Surtout Dayan est arrivé une fois Fournier écarté avec l'ambition de présider, le bordel ambiant ne l'a pas permis c'est tout. Sinon, Dayan empiète sur les options du futur et les choix de restructuration et là c'est le domaine de Fournier

[argueti]

Dayan : l’interface

Après l’offre de reprise à 100 % du Racing formulée par les Alsaciens lundi, l’heure était à la réflexion hier du côté d’Alain Fontenla. Une chose est sûre : Luc Dayan doit jouer un rôle majeur dans la suite des négociations.

En apparence plus en retrait depuis une dizaine de jours, Luc Dayan n’a - en tant que chargé de mission de restructuration du RC Strasbourg - évidemment rien manqué des négociations qui se jouent depuis deux semaines entre Alain Fontenla et le pool de repreneurs alsaciens. Le spécialiste du redressement de clubs en difficulté est précisément au cœur du processus, fort de l’expérience qu’il a acquise du côté de Nice, Saint-Etienne, Rennes, Valenciennes ou du Mans.

Cela n’a pas empêché Olivier Kachkach, en quelque sorte intronisé porte-parole d’Alain Fontenla depuis quelques jours, de s’exprimer hier à ce sujet. « À partir de maintenant, Luc Dayan est officiellement chargé de mener les négociations sur la vente du club avec Henri Ancel, le représentant des investisseurs et actionnaires régionaux, ainsi qu’avec la Ville de Strasbourg, a ainsi déclaré le dirigeant de la société Carousel Finance. Son rôle va être capital. »

Il faut dire qu’après l’offre de rachat formulée lundi par Henri Ancel (Ndlr : le pool de repreneurs alsaciens propose 4,6 millions d’euros, Alain Fontenla souhaite vendre le club 5,51 millions), un accord définitif n’a toujours pas été trouvé. « Il y a beaucoup d’aléas, c’est très compliqué, avoue Luc Dayan, presque étonné qu’on ait tenu à clarifier sa position. Les transmissions de propriété de clubs sont quasiment impossibles en cours de saison. Normalement, ça se fait soit en novembre-décembre, soit en juin-juillet. Ici, les négociations se font de manière contrainte et forcée. Mais nous allons travailler pour que ça aboutisse. »

L’AG du 17 février repoussée ?

Comme annoncé dans notre édition d’hier, la poursuite des tractations ne se fera qu’après l’audit financier complet des comptes du club demandé par les régionaux. Celui-ci démarrera demain, sous la houlette des commissaires aux comptes du RC Strasbourg, les cabinets Mazars et Segec. Comme sa durée est évaluée par Henri Ancel à environ une semaine, la situation devrait rester en l’état au moins jusqu’au 18 février, soit le lendemain de la prochaine assemblée générale du club. « Pour que tout soit prêt le 17 février, ça me paraît court, avoue le médiateur strasbourgeois. Ceci dit, aujourd’hui, nous discutons pour prendre le contrôle du club à 100 %. C’était simplement inimaginable il y a quinze jours. J’ai donc bon espoir. Si nous sommes prêts à couper la poire en deux sur les 910 000 euros de bonus que réclame Alain Fontenla ? Sûrement pas. Je constate que comme Alain Fontenla et Jafar Hilali, Olivier Kachkach indique que si les négociations échouent, la porte sera quand même ouverte aux actionnaires et investisseurs alsaciens. Mais il faut qu’ils comprennent qu’aucun d’eux ne souhaite s’engager dans le club hors de notre projet commun. »

« Le rachat du Racing par Alain Fontenla à Philippe Ginestet a pris 6 mois, il n’y a pas de raison que l’on se précipite maintenant dans nos négociations, estime Kachkach. On arrivera au bout du cheminement, mais il faut qu’on prenne le temps, qu’on reste cool. C’est en tout cas la recommandation de Luc Dayan. Si cela n’aboutit pas, nous continuerons l’aventure. On pourra alors nous critiquer sur nos choix sportifs, mais pour le reste, il faudra nous laisser tranquilles. » Donner du temps au temps, le RCS n’est plus à ça près.

Fabien Rouschop

[EDES]

C'est une partie de Kachkach !

[argueti]

Dayan, éternel recours ?

En froid avec Julien Fournier, Luc Dayan, en charge d’une mission de restructuration du RCS depuis la fin décembre, l’a poursuivie dans l’ombre ces quinze derniers jours. Alors que le maintien de l’actuel PDG semble peu probable si le dossier de cession n’est pas bouclé sous 48 heures, le nom de l’ancien médecin réapparaît une énième fois en haut de la pile des successeurs potentiels.

En a-t-il seulement encore envie ? « La présidence fait partie des sujets qu’on avait évoqués lorsque Alain Fontenla m’a sollicité. À l’époque, j’avais déclaré que je n’étais pas contre le fait d’assurer une présidence intérimaire dans le cadre de ma mission jusqu’à la fin avril. Depuis, j’ai été plus ou moins mis au placard et je n’ai pas d’infos. De toute façon, la présidence de la SASP n’est pas le sujet central de la semaine. Ce qui l’est, c’est la finalisation de l’audit entrepris par les investisseurs alsaciens et la signature – ou non – de l’accord de principe intervenu il y a quinze jours entre le pool d’acheteurs régionaux conduits par Henri Ancel et les vendeurs que sont Jafar Hilali et Fontenla. Accepterais-je cette présidence si on me la proposait ? Ça dépend des critères, des accords passés ou pas, en clair, de ce qui va se passer jusqu’à mercredi. Depuis mon arrivée, beaucoup de choses ont évolué. Le club a traversé de grosses turbulences. Nous en sommes arrivés à une situation ubuesque. »

Une situation selon lui appelée à durer. « L’accord de principe est une chose. Sa concrétisation en est une autre. Aujourd’hui, Henri Ancel et ses partenaires sont confrontés à une réalité économique complexe. Entre le rachat, le remboursement du compte courant et la préparation de la saison prochaine, il faut sortir entre 10 et 15 millions d’euros juste pour remettre les compteurs à zéro. C’est beaucoup d’argent. C’est pour cela que la présidence est pour le moment accessoire. Car prendre des décisions stratégiques sans savoir qui sera l’actionnaire principal est impossible. Tant que la situation ne sera pas clarifiée, cette présidence servira juste à expédier les affaires courantes. » Vu sous cet angle, pas sûr que le challenge le tente.

[raphou96]

Son but est de remettre l'economie du club en place sans que les actionnaires mette la main à la poche non ?

Donc l'année prochaine
Plus de Fauvergue (ce qui était déjà pas évident)
Gueye vendu
Othon vendu

[argueti]

Révocable à tout moment

Luc Dayan avait indiqué dimanche (« L’Alsace » de lundi ») n’être pas chaud pour prendre la présidence du Racing dans un contexte aussi explosif. Il a fini par accepter une mission intérimaire. Il explique pourquoi.

Luc, qu’est-ce qui vous a poussé à accepter la présidence ?

Un long entretien cet après-midi (hier) avec Pascal Janin. Il m’a conjuré d’accepter le poste parce qu’il a besoin d’un interlocuteur dans le secteur sportif. Pas pour prendre tout de suite certaines décisions, mais a minima pour éviter que de mauvais choix soient faits. J’ai aussi consulté Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de Football Professionnel, et la mairie de Strasbourg.

De quels moyens d’action disposerez-vous ?

C’est là toute la complexité de ma tâche. Julien Fournier l’a vécu avant moi et même si nous avons eu des mots, je reconnais que sa mission était très délicate. J’arrive en ignorant si le propriétaire d’aujourd’hui sera encore là demain. Ma priorité va être de rédiger un document établissant une ligne directrice susceptible d’être agréée par le vendeur et les acheteurs potentiels.

Resterez-vous après le terme de votre mission de restructuration, le 30 avril ?

A priori, non. Simplement, dans le contrat que j’ai signé avec Racing Investissements (Ndlr : dont Fontenla possède 85 %), il est écrit qu’entre le 1 er et le 15 mai, nous pouvons envisager une prolongation. On n’en est pas là. Pour l’instant, je deviens président à titre bénévole. Et si le club est vendu demain, je peux m’effacer dans la minute, comme je l’ai fait à Nantes. Je suis révocable à tout moment.

Êtes-vous conscient que vous allez jouer les tampons entre les deux parties ?

Bien sûr. Mais c’est un rôle ingrat qui ne peut pas durer indéfiniment.