Bellaïd, première !
La question s'était posée samedi avant Strasbourg — Bordeaux: le jeune Habib Bellaïd allait-il prendre la place de l'Ivoirien Arthur Boka, martyrisé huit jours plus tôt par Govou à Gerland, sur le côté gauche de la défense strasbourgeoise? Jacky Duguépéroux avait finalement choisi d'accorder une dernière chance à son Africain.
Nombreux retours à Troyes
Aujourd'hui, la question ne se pose plus. Boka suspendu, Bellaïd, présent sur la feuille de match depuis quatre rencontres, effectuera à Troyes ses grands débuts en pros. Avec le retour de Rémy Vercoutre (remis de sa fracture du 5e métatarse du pied gauche) dans les buts, ce devrait être le seul changement au RCS. Troyes, en revanche, enregistre une multitude de retours. Réservé contre Le Havre vendredi (2-1), Sébastien Grax (dont l'entrée — un but, une passe décisive — s'est avérée déterminante face à Alex Vencel et aux Normands) occupera le front de l'attaque auboise avec Sébastien Dallet, laissé au repos — comme Jean-Louis Montero qui revient lui aussi — devant le HAC. Blessé à Reims le 15 octobre (fracture d'un orteil), le Mulhousien Gharib Amzine, indisponible depuis, retrouve sa place dans l'entrejeu pour affronter son ancien club (44 matches de L 1 de 1998 à 2001). L'autre Mulhousien, Frédéric Garny, sera une nouvelle fois remplaçant. Entré en jeu à 10 reprises en L 2, il n'a jamais été titulaire cette saison.
La preuve par Troyes ?
Avec Rémy Vercoutre dans ses buts, le Racing entend poursuivre son opération redressement ce soir (21 h) dans l'Aube en 16e de finale de Coupe de la Ligue.
Il est 11 h 20 hier sur le stade annexe de la Meinau. Jacky Duguépéroux prend Stéphane Cassard en aparté, pour lui expliquer qu'il ne défendra pas les buts du Racing ce soir (21 h) à Troyes en 16e de finale de Coupe de la Ligue, face à son ancien club. Comme la rumeur le laissait entendre dimanche (« L'Alsace Lundi » d'hier), Rémy Vercoutre, qui a effectué samedi en CFA à Schiltigheim (1-1) sa rentrée officielle après deux mois d'absence, sera titulaire au stade de l'Aube. Et après ? Sans doute aussi, même si Jacky Duguépéroux a annoncé à Cassard qu'il n'arrêterait son choix sur le gardien aligné samedi à Marseille qu'en fin de semaine.
Cassard : « Je suis plus ambitieux »
Le successeur d'Antoine Kombouaré a donc décidé de respecter la parole donnée à Vercoutre cet été, celle qu'il serait numéro 1 cette saison. Sorti sur blessure début septembre « sans avoir démérité », pour reprendre l'expression de Philippe Sence, le coach des portiers strasbourgeois, l'ex-Lyonnais se voit ainsi offrir une seconde chance. « Les données n'ont pas fondamentalement changé avec mon arrivée », admet « Dugué », « en tant que recruteur, j'ai assisté à toutes les réunions avec Rémy lorsqu'il a signé ici. Je connais les engagements du club vis-à -vis de lui, même si, à ma connaissance, rien d'écrit ne figure dans son contrat. Maintenant, rien n'est figé. Tout est ouvert. J'ai affaire à deux garçons intelligents et je sais que si je suis honnête avec eux, je serai payé de retour. La qualité des prestations de Stéphane Cassard a placé la barre plus haut. Le niveau d'exigence est supérieur. Le choix ne s'est plus posé en ces termes-là ces dernières années au Racing. Aujourd'hui, Stéphane est redevenu plus ambitieux que lorsqu'il s'est engagé comme n° 2 en juillet. » Hier, le titulaire des neuf derniers matches a accueilli la décision du coach avec mesure et recul. « Il ne sert à rien de se lamenter, ni d'ailleurs de s'enflammer quand tout va bien. Avec l'âge, j'ai appris à rester zen. Ce qui m'arrive fait partie du jeu. Aujourd'hui, je suis plus ambitieux qu'à mon arrivée. J'ai retrouvé mes sensations, même si je ne doutais pas de mes capacités. Je comprends la situation, la parole donnée à Rémy. Le seul changement, en fait, c'est mon ambition personnelle. Je suis tellement heureux, tellement bien dans mes baskets. Jouer ou pas ne changera rien à ma façon de travailler, car seul le travail paie. Mais quand on a regoûté à la L 1, on a évidemment envie de jouer. Et puis, j'aurais aimé pouvoir montrer au public de Troyes, qui m'a éreinté, qu'il s'était trompé. Mais ça, je crois que c'est déjà fait. J'ai dit au coach que je prendrai place sur le banc sans aucun souci. Je suis bien dans ce groupe et je n'ai aucune raison d'en sortir. Ici, je revis ». On en oublierait presque qu'il y a en soirée dans l'Aube un 16e de Coupe de la Ligue entre deux équipes renaissantes. Certes, le Racing est toujours relégable, mais vient d'empocher 7 points en 4 matches. Quant à Troyes, 18e (et relégable) en L 2 avec 5 points après 7 journées, il est aujourd'hui 11e, à seulement 3 points du second, avec une rencontre à rejouer à Gueugnon le 16 novembre. L'ESTAC de Jean-Marc Furlan n'a perdu qu'un seul de ses 9 derniers matches et possède en Sébastien Grax (le nouvel international espoirs) et Benjamin Nivet deux efficaces buteurs (6 buts chacun). Au 1e r tour de cette Coupe de la Ligue, les Aubois ont pourtant frôlé la correctionnelle. Menés 1-0 à domicile contre Amiens jusqu'à la 85e, puis 2-1 jusqu'à l'ultime minute de la prolongation, ils ont égalisé sur penalty avant de se qualifier aux tirs au but.
« Pas le droit de lâcher la Coupe »
« Entre un relégable de L 1 et une formation de L 2 qui a le potentiel pour monter, la différence se fera au mental », annonce Jacky Duguépéroux. « Nous n'avons pas le droit de lâcher la Coupe de la Ligue. D'autant que dans une période où nous relevons la tête, une contre-performance avant d'aller à Marseille ne serait pas de bon augure et couperait notre élan. »